Georg Hornstein
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Georg Hornstein ( née à Berlin, le / Buchenwald, camp de concentration,Décédé le ) il était un juif allemand. Il a combattu dans la résistance durant la période du National-Socialisme (nazisme). La revendication de sa judéité, qu’il fit en 1942 au cours de l’une des périodes où il était prisonnier de la Gestapo, a souvent été citée en exemple de la résistance juive au régime national socialiste[1].
Biographie modifier
Né à Berlin, Georg Hornstein est le fils d’un commerçant. Il grandit à Düsseldorf où la famille a emménagé en 1902 et où ses parents tenaient une boutique sur l’élégante Königsallee. Nanti du baccalauréat (abitur) et après un bref passage à l'École de Commerce de Cologne, Hornstein s’engage comme volontaire vers la fin de la Première Guerre mondiale, en . D’abord envoyé à Vienne, il sert comme enseigne à Cracovie jusqu’à sa démobilisation, en . Il poursuit ensuite ses études à Cologne, Paris, Londres et Buenos Aires jusqu’à son retour à Düsseldorf en 1926. Après la prise du pouvoir par le parti National Socialiste, Hornstein émigre à Amsterdam où il ouvre un négoce de cuir. Lorsque la guerre d’Espagne éclate, il s’engage comme volontaire dans l’armée espagnole à Barcelone. Il appartient au Bataillon Thälmann des brigades internationales, formé par des combattants de langue allemande[2]. Grièvement blessé lors du siège de Madrid, il continue néanmoins à servir comme officier dans les communications à Albacete, de jusqu’en .
De retour à Amsterdam, il se consacre à ses affaires. En , pendant la Deuxième Guerre mondiale, alors que les Nazis occupent les Pays-Bas, il parvient à liquider son commerce. Il investit le fruit de la vente dans de la joaillerie et d’autres valeurs. Cependant, il ne réussit pas à quitter les Pays-Bas et à fuir à l’étranger. Hornstein est appréhendé par les services de la Police Sécurité (Sicherheitsdienst ou S.D.) et transféré à la prison de Düsseldorf où il est d’abord détenu puis torturé. Durant l’une de ses périodes de détention par la Gestapo, Hornstein écrit la déclaration suivante, à propos de son identité juive :
"Je possède la citoyenneté allemande, en accord avec la lettre de la loi, je suis considéré comme un citoyen allemand. Cependant, en tant que juif, j’ai de fait perdu tous mes droits en Allemagne et c’est pourquoi j’ai été contraint de chercher une autre patrie (...). En tant que juif, j’ai combattu (en Espagne) pour mes convictions et mes droits. Du fait des circonstances présentes je ne me considère plus comme allemand et utiliserai toutes les opportunités qui pourront m’être offertes pour devenir citoyen d’un autre pays où, en tant que juif, je serai prêt à n’importe quel moment à combattre pour mes droits. Je n’ai aucun autre commentaire à faire". Georg Hornstein, Rapport d’interrogatoire de la Gestapo, [3],[4].
Sur la foi du rapport de l’interrogatoire et des évaluations des responsables, le , Hornstein a été placé en détention préventive de niveau trois (noté particulièrement dangereux) et transféré an camp de concentration de Buchenwald où il arriva le . Là, objet d’une surveillance spéciale, il ne fut pas autorisé à travailler. Entretemps, sa mère Hulda Hornstein fut déportée de Düsseldorf vers Theresienstadt le . Georg Hornstein fut exécuté par des commandos S.S. le , à Buchenwald.
Bibliographie modifier
- Arno Lustiger. "¡Shalom Libertad!, Judíos en la guerra civil española", Traduction de l'allemand par Pedro Galvez, éditions Flor del Viento, Barcelona, 2001, pages 275-279. (ISBN 8489644675).
- Hans Erler, Arnold Paucker, Ernst Ludwig Ehrlich (Editors). "Gegen alle Vergeblichkeit: Jüdischer Widerstand gegen den Nationalsozialismus". Campus-Verlag, Frankfurt am Main, 2003, (ISBN 3593373629), 311 pages.
- Arno Lustiger. "Zum Kampf auf Leben und Tod. Das Buch vom Widerstand der Juden 1933-1945". Kiepenheurer & Witsch, Cologne, 1994. (ISBN 346202292X) pages 73-75.
- Konrad Kwiet, Helmut Eschwege. "Selbstbehauptung und Widerstand. Deutsche Juden im Kampf um Existenz und Menschenwürde 1933-1945". 2d edition. Hans Christians Verlag, Hamburg, 1986. (Hamburger Beiträge zur Sozial- und Zeitgeschichte, Bd. 19) pages 107-108. (ISBN 3767208504).
Références modifier
- Voir, par exemple: Arno Lustiger, Zum Kampf auf Leben und Tod. Das Buch vom Widerstand der Juden 1933–1945. Kiepenheuer & Witsch, Köln 1994, page 74. (Citation: „Der nun folgende Teil des unbesungenen Helden Georg Hornstein ist das in dieser Form und unter diesen mörderischen Umständen einmalig formulierte Bekenntnis eines Widerstandskämpfers, der seine Bereitschaft bekundet, jederzeit für seine Rechte und seine Würde als Mensch und Jude zu kämpfen.“ [dans le contexte des héros méconnus, la confession de Georg Hornstein est, dans ces circonstances dangereuses et mortelles, la seule qui a été formulée par un combattant de la résistance, et exprimant sa volonté de combattre à tout moment pour leurs droits et la dignité en tant qu'être humain et en tant que Juif.]
- (en) Martin Sugarman, Against Fascism Jews who served in The International Brigade in the Spanish Civil War, (lire en ligne).
- Citation SS interrogatoire de 24 janvier 1942, à Düsseldorf. Recueillis dans le livre d'Arno Lustiger, "Shalom Libertad!, Los Judíos en la guerra civil española", traduit de l'allemand par Pedro Galvez, éditions Vent Fleur, Barcelone, 2001, p. . 277,
- Sont également inclus dans le livre d'Arno Lustiger, "Zum Kampf auf Leben und Tod. Das Buch vom Widerstand der Juden 1933-1945". Köln 1994, p. 74.
