Gatien Marcailhou

compositeur français
Gatien Marcailhou
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Gatien Pierre Joseph Ferdinand de Marcailhou d'Aymeric, né le à Ax-les-Thermes et mort le à Paris, est un musicien français. Célèbre en son temps, il fut l'un des professeurs de Gabriel Fauré.

Biographie modifier

 
La "villa Régina" à Ax-les-Thermes, maison natale du musicien

Gatien Marcailhou est le fils de Jean Pierre Augustin Marcailhou (1767-1848), receveur des douanes et de Rose Élisabeth Astrié du Castelet. Son père, surnommé le Doctrinaire, professa, à l'âge de 20 ans, la rhétorique au collège royal de Toulouse (ancien doctrinaire à l'Esquille à Toulouse, il aurait été professeur du vénéré M. Izac) et émigra avec ses trois frères en Espagne sous la Révolution.

Gatien Marcailhou montra très tôt des aptitudes remarquables pour le régale qu'il apprit sous la direction de son père. Improvisant des airs de mélodies, il devint bientôt plus fort que le maître.

Docteur en médecine, pianiste et compositeur de 144 valses, de quadrilles, de polkas, de mazurkas et de beaucoup d'autres pièces, il fut aussi théoricien et publia École moderne du pianiste traité théorique, analytique et pratique pour servir d'introduction aux compositions de Thalberg et de son école[1]. Il était en effet parti pour Paris notamment pour suivre les cours de composition de Sigismond Thalberg, l'émule et le rival de Franz Liszt.

En 1852, il publia également L'art de composer et d'exécuter la musique légère au piano[2],[3].

Gatien Marcailhou avait été reçu docteur en médecine en 1831 à Montpellier. Il fut l'ami de George Sand à qui il dédia sa célèbre valse Indiana, titre également de la première œuvre personnelle de la romancière[4].

Réception critique modifier

« Marcailhou est le véritable créateur de la valse française moderne. Immortellement célèbres, les valses de Marcailhou restent documentaires de leur temps comme les camélias blancs ou pâlement roses aimés de nos aïeules du second Empire. »

— Maurice Ravel, 1933.

« La valse est un peu plus qu'une danse […] Elle est époque, mal délicieux d'un temps, vertige et vol de toute une Europe évanouie. Ce nom, sans rime, est un des mots les plus heureux et les plus élégants qui soient. Il faut lui associer le nom du musicien qui, le premier, fixa le type de cette loi des mouvements tourbillonaires et donna l'âme du rythme à tant de couples : Marcailhou. »

— Paul Valéry.

« Indiana, modèle du genre, conserve une fraîcheur de rose au cœur mouillé. »

— Camille Saint-Saëns.

« Cette sculpture qui trône au milieu du salon c'est l'admirable cristallisation de la valse de Marcailhou. »

— Paul Claudel au sujet du bronze fameux de sa sœur Camille Claudel.

« Indiana, le Torrent, le Tourbillon qui ont exprimé la joie du jeune amour se sont chargés, avec les années, d'une mélancolie puissante et clament ce qui ne reviendra plus jamais. »

— François Mauriac.

« Et sans trêve, que ce fût en avril, que ce fût en été, que ce fût l'automne ou l'hiver, on dansait à corps perdu. Les sauteries se succédaient tantôt chez l'un, tantôt chez l'autre. De salon en salon, les épinettes jouaient toutes seules les langoureuses valses de Marcailhou. »

— Mire Lon La, par René Maizeroy (baron René Jean Toussaint dit) (1856-1918), 1882.

« M. Marcailhou est encore un de ces inépuisables compositeurs de valses et de mélodies, sinon très-originales, du moins gracieuses et faciles. L'Espérance et Raphaëla sont dans ce rhythme ternaire que la main droite varie un peu, mais qui est d'une cruelle invariabilité à la main gauche, avec ses trois noires depuis le commencement jusqu'à la fin, ce qui devient fort monotone quand on se livre exclusivement à la valse. Quoi qu'il en soit, M. Marcailhou la fait fraîche, vive et gracieuse de la main droite ; il y a compensation. »

— Henri Blanchard dans la Gazette musicale de Paris en 1852.

« On jouait au piano une valse de Marcailhou, fort à la mode alors et intitulée Indiana. Tout homme né dans les environs de 1845, qui ne sent pas ses yeux se mouiller de larmes nostalgiques en feuilletant un ancien tome du Magasin pittoresque ou en entendant un piano suranné jouer l'Indiana de Marcailhou, est doué de bien peu de sensibilité. »

— François Coppée dans Toute une jeunesse.

Albert Roussel à propos de Gatien Marcailhou, compositeur de valses du Second Empire : « Le sourire d'une valse réussie n'est-il pas cent fois préférable à l'expression prétentieuse et compassée d'une sonate médiocre ? »

Notes et références modifier

  1. Publié par les fils de B. Schott, 1848, 70 pages.
  2. Notice bibliographique du Catalogue général de la Bibliothèque nationale de France
  3. Traduit en italien : L'arte di comporre ed eseguire la musica per danza la quadriglia, il valzer, la polka, la polka-mazurka, la schottisch, la mazurka, la redowa, la siciliana par Gatien Marcailhou, publié par Giovanni Ricordi, 1852.
  4. Simon Liberati, 113 études de littérature romantique

Annexes modifier

Discographie modifier

  • Gatien Marcailhou : "Indiana & 15 autres Valses", Interprète : Alexandre Sorel, piano. Disques du Solstice référence : SOCD939. Disponible également sur les plateformes de téléchargement.

Bibliographie modifier

  • « Généalogie et histoire d’une famille axéenne : les de Marcailhou d’Aymeric », Adelin Moulis, BSA 1936 (Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Ariège année 1936).
  • Abbé Henri-Louis Duclos, « Histoire des Ariégeois », 7 volumes, tome 1 Les Poètes de l'Ariège, publié par E. Perrin, Paris, Didier et Cie entre 1881 (1er tome) et 1887 (7e tome) et Toulouse, Soubiron, réimpression par Lacour, 1998.
  • « Biographie de Gatien-Pierre-Joseph-Ferdinand Marcailhou-d'Ayméric, célèbre pianiste et compositeur », par Hippolyte Marcailhou d'Ayméric, Foix, Imprimerie de Veuve Pomiès, 1909, In-8, 16 pages, Extrait de l'Annuaire de l'Ariège, 1909.

Liens externes modifier