Gaston d'Armau de Pouydraguin

général français

 Gaston d’Armau de Pouydraguin
Gaston d'Armau de Pouydraguin
Supplément illustré du Petit Journal du 27 août 1916.

Nom de naissance Louis Marie Gaston d’Armau de Pouydraguin
Naissance
Sélestat, France
Décès (à 86 ans)
Paris, France
Origine Drapeau de la France Français
Allégeance Drapeau de la France France
Arme Infanterie
Chasseurs alpins
Grade Général de division
Années de service 1882 – 1924
Commandement 26e régiment d'infanterie
15e division d'infanterie
47e division d'infanterie
18e corps d'armée
33e corps d'armée
Gouverneur militaire de Strasbourg
20e corps d'armée
Conflits Campagne de Tunisie
Première Guerre mondiale
Faits d'armes Bataille de Metzeral
Bataille du Linge
Distinctions Grand-croix de la Légion d'honneur Grand-croix de la Légion d'honneur
Prix Thérouanne (1938)
Hommages Citoyen d'honneur de la ville de Sélestat en 1920.
Famille d'Armau de Bernède et de Pouydraguin

Gaston d’Armau de Pouydraguin, né le à Sélestat et mort le à Paris, est un général français, grand-croix de la Légion d'honneur.

Il s'illustre particulièrement au cours de la Première Guerre mondiale, notamment au commandement de la 47e division d'infanterie, formée de bataillons de chasseurs alpins.

Biographie modifier

Famille modifier

Né à Schlestadt dans le Bas-Rhin, il est le fils d'un officier du 47e régiment d'infanterie, le "baron" Avit Louis Jean d’Armau de Pouydraguin et Élise Stoffel[1]. Il appartient à une ancienne famille de la noblesse française[2]. À la suite du traité de Francfort de 1871, la famille opte pour conserver la nationalité française le à Melun[3]. Il se marie à Dijon, le avec Henriette Josèphe Marcelle Rouget[4]. De cette union naissent cinq enfants : Jean Marie Armand (né le à Dijon et décédé le à Paris) ; Louis Marie Jacques (né le à Blaisy-Bas et « mort pour la France » le à Neuville-Saint-Vaast)[5] ; Augustin Marie François (né le à Bône et « mort pour la France » le à Neuville-Saint-Vaast)[6] ; Marguerite Émilie Marie Michelle (née le à Amiens et décédée le à Paris) ; Marie Anne Elisabeth Paule (née le à Paris).

Formation modifier

Licencié de la faculté de droit de Dijon[3], il intègre l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1882 (promotion des Pavillons noirs)[7]. Il est 3e sur 422 élèves à la sortie d'école en 1884, et intègre l'infanterie.

Premières affectations modifier

Nommé sous-lieutenant du 27e bataillon de chasseurs, il part pour la Tunisie y faire une première campagne. Passé lieutenant dans la même unité, il rejoint avec elle Menton.

Admis à l’école de guerre le , il en sort pour faire un stage à l'état-major général de l'armée. Il y reste deux ans de 1892 à 1894, jusqu'à sa nomination au grade de capitaine.

Nommé au choix chef de bataillon au 37e régiment d'infanterie de Nancy, il n'y reste que trois ans appelé à nouveau à l'état-major général. Il est affecté au 4e bureau, qui a dans ses attributions les chemins de fer de campagne.

Sans quitter sa place, il devient lieutenant-colonel en 1910.

En août 1913, il accompagne le général Joffre en Russie[3].

Colonel le , il prend en mars 1914 le commandement du 26e régiment d'infanterie (RI) à Nancy et à Toul.

Première Guerre mondiale modifier

 
Le général d'Armau de Pouydraguin au-dessus du lac du Schiessrothried (vers 1916-1917).

Le , le colonel de Pouydraguin est mobilisé à la tête de son régiment. Le 25 août 1914, il est blessé dans une contre-attaque qui enlève les hauteurs de Vitrimont-Léomont.

Il est cité à l'ordre de l'armée :

« Figurait au tableau de concours de 1914. Blessé au début de la campagne. Revenu sur le front, fait preuve d'un calme, d'une énergie au-dessus de tout éloge. »

En récompense de ce fait d'armes, il est promu général de brigade et commandant la 15e division d'infanterie le [8]. Il prend part aux combats d’Ailly près de Verdun. Le , d’Armau de Pouydraguin prend le commandement de la 47e division d'infanterie (formée de bataillons de chasseurs alpins)[9]. À la tête de cette unité, il prend part aux combats de Metzeral et aux opérations de la Fecht et du Linge[10].

En mai 1915, il perd deux de ses trois fils, tués à deux jours d'intervalle lors de la bataille de l'Artois à Neuville-Saint-Vaast.

Il est a nouveau cité à l'ordre de l'armée le  :

« Commandant une division d'infanterie, a préparé et exécuté l’enlèvement de positions ennemies formidablement retranchées. Le succès est dû à sa froide énergie, à son inlassable activité, à sa claire vue de la situation. »

Le , il est encore cité à l'ordre de l'armée au titre de la période du début de la campagne en 1914 :

« Commandant le 26e régiment d'infanterie. Chef de corps des plus éminents, possédant à un très haut degré les qualités d'énergie, de décision et de bravoure personnelle. À remarquablement conduit son régiment pendant les opérations d'offensive et de couverture. Grièvement blessé le , au moment où, malgré une violente contre-attaque ennemie, il se portait à la tête de ses trois bataillons pour les entraîner en avant. »

De juillet à novembre 1916, il prend part à l'offensive de la Somme et de mai à août 1917 à celle de l'Aisne. Le , il est nommé général de division et appelé au commandement du 18e corps d'armée[11]. Puis, c'est l'offensive pour la victoire à laquelle participe le général. L'armistice signé, il retrouve l'Alsace et entre dans Mulhouse à la tête de son corps d’armée.

Après-guerre modifier

Le 25 novembre 1920, il prend le commandement du 33e corps d'armée sur le Rhin. De 1921 à avril 1923, il est gouverneur militaire de Strasbourg, puis, commandant le 20e corps d'armée jusqu'à sa retraite le 1er février 1924[réf. nécessaire]. Chevalier de la Légion d’honneur depuis 1900, il est nommé grand-croix de l’ordre le 11 juillet 1934[12].

Membre du comité directeur de la vieille Ligue des patriotes, il en devient le directeur général à la fin de l'année 1926[13] puis le président à partir de décembre 1932.

En 1937, le général Gamelin, qui fut un de ses subordonnés dira de lui :

« Aucun chef ne fut plus aimé que le général de Pouydraguin dont nous admirions tous le tranquille courage, le grand cœur et l'étonnante activité. Nous le suivions en toute confiance. »

— Maurice Gamelin, La bataille des Hautes-Vosges : préface[10].

L’Académie française lui décerne le prix Thérouanne en 1938 pour son ouvrage La Bataille des Hautes-Vosges.

Au cœur de la Seconde Guerre mondiale en 1942, il prend la succession du général Lacapelle à la présidence du Souvenir français, poste qu'il occupera jusqu'au [3].

Décédé à Paris le (à 86 ans), il est inhumé le au cimetière nord de Sélestat.

Décorations modifier

Décorations françaises modifier

  Grand-croix de la Légion d'honneur (décret du 11 juillet 1934)
  Croix de guerre 1914-1918, palme de bronze (quatre citations à l'ordre de l’armée)
  Chevalier de l'ordre des Palmes académiques
  Médaille commémorative de la guerre 1914-1918
  Insigne des blessés militaires

Décorations américaines modifier

  Army Distinguished Service Medal (États-Unis, 1924)

Autres décorations modifier

  Officier du Nichan Iftikhar (Tunisie, le 8 janvier 1886).
  Commandeur de l'Ordre de l'Aigle blanc (Serbie).
.

Notes et références modifier

  1. Acte de naissance no 31/1862 de la commune de Sélestat.
  2. Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles française anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome 1er, pages 324 à 325 Armau de Pouydraguin et de Bernède (d').
  3. a b c et d  Jean-Noël Grandhomme, « Le général de Pouydraguin "héros de la bataille des Hautes-Vosges"   », dans  François Cochet  , Guerre des Vosges et guerres de montagne, 1914-1918 : actes du colloque international des 21, 22 et 23 mai 2015, Épinal-Colmar  , Paris,  Bernard Giovanangeli éditeur,  2016, 508  (ISBN 978-2-7587-0173-6, BNF 45126265),  63-79.
  4. Acte de mariage no 275/1890 de la commune de Dijon.
  5. « Louis Marie Jacques d'Armau de Pouydraguin », base Mémoire des hommes, ministère français de la Défense.
  6. « Augustin Marie François d'Armau de Pouydraguin, base Mémoire des hommes, ministère français de la Défense.
  7. Jean Boÿ, « Historique de la 67e promotion de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (1882-1884), promotion des Pavillons Noirs » [PDF], sur www.saint-cyr.org, Association des élèves et anciens élèves de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (Saint-Cyrienne), (consulté le ), p. 2.
  8. Journal de marches et des opérations de la 15e DI, cote 26 N 296/1, ministère français de la Défense.
  9. Journal de marches et des opérations de la 47e DI, cote 26 N 356/1, ministère français de la Défense.
  10. a et b [Gaston] d'Armau de Pouydraguin (préf. [Maurice] Gamelin), La bataille des Hautes-Vosges : février-octobre 1915, Paris, Payot, , 195 p. (BNF 31731033).
  11. Journal de marches et des opérations du 18e CA, cote 26 N 192/3, ministère français de la Défense.
  12. « Louis Marie Gaston d’Armau de Pouydraguin », base Léonore, ministère français de la Culture.
  13. « Le général de Pouydraguin et la Ligue des patriotes », Le Rappel, no 2266,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie modifier

  • [Gaston] d'Armau de Pouydraguin (préf. [Maurice] Gamelin), La bataille des Hautes-Vosges : février-octobre 1915, Paris, Payot, , 195 p. (BNF 31731033).
  • J. Brunon, « Un preux, le général d'Armau de Pouydraguin », Vert et Rouge, revue de la Légion étrangère, no 21,‎ , p. 25-29.
  • A. Dorlan, « Le général de Pouydraguin intime », Vie en Alsace,‎ , p. 203-206.
  • Armand Durlewanger (préf. Henri de Vernejoul), Le drame du Linge : d'après le rapport d'opérations du général de Pouydraguin, Colmar, Éditions S.A.E.P., , 158 p. (BNF 35317616).
  • Gérard Géhin et Jean-Pierre Lucas, Dictionnaire des généraux et amiraux français de la Grande guerre, 1914-1918, vol. A-K, t. 1, Paris, Archives & culture, , 519 p. (ISBN 978-2-35077-058-1, BNF 41310488).

Voir aussi modifier

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Article connexe modifier

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