Gare de Réding

gare ferroviaire française

Réding
Image illustrative de l’article Gare de Réding
Le bâtiment voyageurs,
vu depuis la place de la Gare.
Localisation
Pays France
Commune Réding
Adresse Place de la Gare
57445 Réding
Coordonnées géographiques 48° 44′ 33″ nord, 7° 05′ 44″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
Exploitant SNCF
Code UIC 87215079
Site Internet La gare de Réding, sur le site officiel de SNCF Gares & Connexions
Services TER
Fret
Caractéristiques
Ligne(s) Noisy-le-Sec à Strasbourg-Ville
Réding à Metz-Ville
Réding à Diemeringen (en partie HS)
Voies 5 (+ voies de service)
Quais 3 (1 latéral et 2 centraux)
Transit annuel 65 176 voyageurs (2022)[1]
Altitude 254 m
Historique
Mise en service
Correspondances
Bus et cars voir Intermodalité

Carte

La gare de Réding est une gare ferroviaire française des lignes de Noisy-le-Sec à Strasbourg-Ville (dite de Paris à Strasbourg), de Réding à Metz-Ville et de Réding à Diemeringen, située sur le territoire de la commune de Réding, dans le département de la Moselle, en région Grand Est.

Elle est mise en service en 1877, par la Direction générale impériale des chemins de fer d'Alsace-Lorraine (EL). C'est une gare de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), du réseau TER Grand Est, desservie par des trains express régionaux.

Situation ferroviaire modifier

 
Plan des lignes du secteur ferroviaire de Sarrebourg – Réding.

Établie à 254 mètres d'altitude, la gare de bifurcation de Réding est située au point kilométrique (PK) 435,200 de la ligne de Noisy-le-Sec à Strasbourg-Ville (dite ligne de Paris à Strasbourg), entre les gares ouvertes de Sarrebourg et de Lutzelbourg (s'intercale la gare fermée d'Arzviller)[2].

Elle constitue l'origine, au PK 66,821 (origine du chaînage : gare de Strasbourg-Ville), de la ligne de Réding à Metz-Ville, avant la gare ouverte de Berthelming (s'intercalent les gares fermées de Sarraltroff et d'Oberstinzel)[3].

Elle est également l'origine, au PK 0,000, de l'ancienne ligne de Réding à Diemeringen, déclassée entre Drulingen et Diemeringen. Cette ligne est raccordée à la LGV Est européenne.

La gare de Réding est distante d'environ trois kilomètres de la gare de Sarrebourg. Le raccordement de Sarrebourg à Sarraltroff permet aux trains en provenance de Strasbourg et à destination de Metz (ou inversement) de desservir Sarrebourg.

Histoire modifier

Gare allemande (EL) modifier

Avant même l'ouverture, le , de la ligne de Sarreguemines à Sarrebourg, la Direction générale impériale des chemins de fer d'Alsace-Lorraine (EL) s'intéresse à un projet de rapprochement des places fortes de Metz et Strasbourg avec la création d'une gare de bifurcation sur la ligne de Paris à Strasbourg à Réding. Elle produit le projet définitif de la gare de Réding le [4].

 
La gare vers 1900.

Après la fixation de l'origine de la nouvelle ligne à Rémilly par la loi du , un crédit extraordinaire pour sa construction est attribué par l'arrêté impérial du . Le tracé projeté débute à Rémilly, double la ligne de Sarreguemines à Sarrebourg de Berthelming à Sarraltroff, puis rejoint la ligne de Paris à Strasbourg, par un court raccordement de 2,79 kilomètres, en un point où est prévue la création de la nouvelle gare[4].

Le chantier de construction est ouvert en 1874[5]. Il est complété en 1876 avec un chantier pour la création d'un faisceau de voies de triage[6]. Cette même année, un pont au-dessus des voies de la gare avec un tablier métallique est installé pour le passage de la route nationale 4[7]. On y construit également un petit dépôt de locomotives. L'ouverture du court tronçon de raccordement, de Sarraltroff à Réding, le permet la mise en service de l'ensemble des installations de la nouvelle gare[8]. Elle dispose d'un important bâtiment voyageurs de style germanique, construit en granit rose[5].

Rapidement le trafic de la ligne prend de l'ampleur du fait qu'elle devient le tronçon central d'un axe ferroviaire allant de la mer du Nord à la Suisse. En 1879, la desserte quotidienne est de six trains de voyageurs dans chaque sens. L'administration allemande va faire évoluer la gare au fur et à mesure de la montée en puissance de la desserte. Cela nécessite notamment l'ajout d'un complément de voies et la création de logements pour les cheminots[8]. En 1896, on y installe l'électricité.

En 1912, un dépôt de locomotives comportant une rotonde se trouve entre le bâtiment voyageurs, la halle à marchandises et le triage (direction Strasbourg). Le site compte également trois châteaux d'eau situés entre le bâtiment voyageurs et le pont routier (direction Paris/Metz)[9].

Gare française (AL) modifier

Le , la gare entre dans le réseau de l'Administration des chemins de fer d'Alsace et de Lorraine (AL), à la suite de la victoire française lors de la Première Guerre mondiale. Dans les années 1920-1930, sa position stratégique de nœud ferroviaire en arrière de la ligne Maginot va favoriser sa fréquentation et l'extension de ses installations[8].

 
Plan de 1932, cité ouvrière et dépôt de Réding.

Les et le ministre des travaux publics produit des décisions pour plusieurs nouvelles installations : création d'un nouveau dépôt de locomotives (il constitue une annexe du dépôt de Sarrebourg), atelier de réparation, et une autorisation pour la construction d'une nouvelle cité ouvrière pour les cheminots. L'ensemble de ces éléments est construit, en bordure de la ligne vers Metz, à partir de 1926[8]. Le dépôt est réalisé dans le cadre des améliorations stratégiques du réseau du Nord-Est[6]. Cette même année 1926 l'Administration des chemins de fer AL fait un important forage pour alimenter en eau le dépôt et la cité ouvrière des cheminots. Elle réalise un puits de 295 mètres de profondeur pour un diamètre utilisable de 30 cm. Il permet de pomper 1 000 litres par minute sans faire baisser le niveau de l'eau dans le puits[10]. L'année suivante est installé un système d'épuration des eaux du dépôt, de la cité ouvrière et des fosses septiques[11].

Le une nouvelle décision du Ministre prévoit l'agrandissement du triage dans le cadre d'un vaste programme de renforcement du réseau avec notamment le passage à quatre voies de la ligne principale de Paris, la reprise et la fin des travaux de la ligne de Drulingen ainsi que la création d'un chantier militaire à Drulingen[8]. Le , a lieu l'adjudication du troisième lot de l'agrandissement de la gare à la Société alsacienne de travaux publics, de Strasbourg, pour 1 339 311 francs[12]. Le dépôt est achevé durant cette année 1931[13]. Celui-ci comporte deux ponts tournants desservant chacun trente voies, une rotonde à huit voies et deux châteaux d'eau.

Le , l'entrepreneur de Metz, Louis Welles, construit, en gare au PK 65,926 au-dessus du triage, un passage supérieur en béton à neuf ouvertures, pour un coût de 779 626 francs[14]. En 1932, l'Administration des chemins de fer AL ouvrit un concours, sur la base d'un avant projet conçu par son bureau d'études, pour la réalisation d'un nouveau pont routier permettant à la route nationale 4 de franchir les voies ferrées. L'ancien pont de 1876 étant devenu le lieu de plusieurs accidents, il était également insuffisant face à l'augmentation de la circulation automobile et du trafic ferroviaire. De plus, le tablier métallique de celui-ci présentait des signes de fatigue. C'est le projet en béton armé des établissements Zublin et Perrière de Strasbourg qui fut retenu. L'actuel pont routier, de type bow-string, est livré à la circulation le 1934. Le cout total du chantier représente 1 900 000 francs[15].

La ligne vers Drulingen est achevée en décembre 1936 ; elle permet notamment la desserte d'un dépôt de munitions pour l'approvisionnement du secteur fortifié de la Sarre pouvant accueillir une batterie d'artillerie lourde sur voie ferrée[16]. Cette même année a lieu la modernisation des installations techniques[6] avec notamment la mise en service en 1937 d'une signalisation lumineuse et de deux postes électriques Westinghouse de 90 et 150 leviers[8].

Gare allemande (1940-1944) modifier

Après la nouvelle annexion allemande de l'Alsace-Lorraine, c'est la Deutsche Reichsbahn qui gère la gare pendant la Seconde Guerre mondiale, du jusqu'à la Libération (en 1944 – 1945). De 1940 à 1944, la gare devient un point important de la Résistance-Fer[5]. Son dépôt est décrit comme étant une « plaque tournante des filières d'évasion de l'Est mosellan »[17].

Gare française (SNCF) modifier

 
L'ancienne halle à marchandises, démolie en 2016.

Dans les années 1950, les effectifs du dépôt de Réding étaient de 30 machines dont des 130 C[18]. Les voies de la gare sont électrifiées en 1956.

En 1976, le trafic quotidien des gares de Sarrebourg et de Réding est de 43 trains de voyageurs et 110 trains de marchandises. Les deux gares délivrent plus de 600 billets tous les jours et emploient 120 agents. L'ancienne rotonde du dépôt, désaffectée, est démolie entre 1979 et 1980[19].

Le train Corail reliant Strasbourg à Lille, et qui effectuait un arrêt en gare de Réding, est supprimé le 11 décembre 2004.

 
Un TGV, en direction de Paris, passant sans arrêt le long du triage.
 
La place de la Gare, avant le réaménagement de 2016.

Le nouveau poste d'aiguillage informatisé de Réding, construit le long des voies du triage, est opérationnel depuis 2012. Il remplace les deux anciens postes mécaniques (dont le poste 1, situé en face du bâtiment voyageurs, qui était surnommé « le phare » en raison de son architecture) qui sont démolis fin 2013. Constituant un nœud ferroviaire situé sensiblement à égale distance de Baudrecourt et de Strasbourg et disposant d'un important faisceau de voies de triage, elle est choisie pour accueillir la base travaux de la 2e phase de la LGV Est européenne[20]. Celle-ci est opérationnelle depuis juin 2013. La base travaux et la base vie occupent le triage tandis que le site de stockage du ballast est installé au sein de l'ancien dépôt de munitions au nord-est de la commune. La même année, les quais de la gare sont modernisés. Les 9 et , les deux postes d'aiguillage mécaniques de Sarrebourg sont également remplacés par le poste d'aiguillage informatisé de Réding. L'opération a nécessité la suspension de toutes les circulations du secteur de Sarrebourg - Réding durant 24 heures[21].

La première pierre de la base de maintenance de la LGV Est (qui prend place sur le site de l'ancien dépôt) est posée le en présence de Jacques Rapoport, président de SNCF Réseau[22]. Le vers h 50, un train de ballast, servant à tester les ouvrages d'art de la LGV Est, a dérivé sur une voie de service de la gare. Le train a percuté un heurtoir entrainant le déraillement d'un wagon et causant des dégâts sur la signalétique, l'éclairage et le bâtiment voyageurs[23].

Les TER 200 reliant Nancy ou Luxembourg à Bâle sont supprimés au nouveau service horaire du . La place de la Gare est réaménagée en 2016. Les travaux, qui avaient débuté à la fin de l'été, comprennent la démolition de l'ancienne halle à marchandises, la réalisation de 140 places de stationnement et de six emplacements de dépose-minute ainsi que la mise en place d'un abri sécurisé pour les vélos[24].

Le 25 octobre 2021, des wagons mal triés arrivés en gare de Réding ont dû être réacheminés en transport exceptionnel par camion jusqu’à la frontière franco-allemande[25].

Fréquentation modifier

De 2015 à 2021, selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare s'élève aux nombres indiqués dans le tableau ci-dessous[26].

Année 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Voyageurs 33 952 33 727 43 273 50 947 59 618 44 147 51 178

Service des voyageurs modifier

Accueil modifier

Un passage souterrain permet la traversée des voies.

Desserte modifier

Réding est desservie par des trains express régionaux, sur les relations :

Intermodalité modifier

La gare est également desservie par : des autocars TER et des autocars du réseau Fluo Grand Est ; la ligne 1 (Terrasses de la Sarre – Réding) du service iSibus (réseau de transports en commun de l'agglomération sarrebourgeoise)[27].

Un parking est aménagé devant le bâtiment voyageurs.

Service du fret modifier

La gare est ouverte au service du fret pour les trains entiers et les wagons isolés pour la desserte du quai militaire.

Elle est désignée site stratégique du service militaire des chemins de fer[28].

Le triage s'étend sur environ 1,1 km de long pour 100 mètres de large[29].

Notes et références modifier

  1. « Fréquentation gare de Réding », sur datasncf (consulté le ).
  2. Reinhard Douté, 2011, p. 53.
  3. Reinhard Douté, 2011, p. 140.
  4. a et b André Schontz, Arsène Felten et Marcel Gourlot, 1999, p. 186.
  5. a b et c « L'histoire de Réding », sur Ville de Réding (consulté le ).
  6. a b et c André Schontz, Arsène Felten et Marcel Gourlot, 1999, p. 27.
  7. « Travaux publics : Pont-route en béton armé sur la ligne de Réding à Igney-Avricourt sur le réseau d'Alsace-Lorraine », Le Génie civil : revue générale des industries françaises et étrangères,‎ , p. 193-196 (lire en ligne, consulté le )
  8. a b c d e et f André Schontz, Arsène Felten et Marcel Gourlot, 1999, p. 187.
  9. [Alsace Lorraine Les dépôts de l'ex AL, page 11, sur le forum LR Presse.
  10. Aménagement et utilisation des eaux : Congrès de Metz (27 juin-1er juillet 1927), rapports, Paris, L. Eyrolles, (lire en ligne), p. 208.
  11. « Bas-Rhin », L'Immeuble et la construction dans l'Est,‎ , p. 23 (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Chemins de fer d'Alsace et de Lorraine », L'Immeuble et la construction dans l'Est,‎ , p. 22 (lire en ligne, consulté le ).
  13. Paul Leroy-Beaulieu et André Liesse, « C) Dépôts, chantiers et magasins », L'Èconomiste française : journal hebdomadaire, vol. 58, no 2,‎ , p. 447 ("dépôt+de+Réding"&dq="dépôt+de+Réding"&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwimmNfIqoTPAhUEuhoKHe7MD9cQ6AEIIDAB lire en ligne, consulté le ).
  14. « Chemins de fer d'Alsace et de Lorraine », L'Immeuble et la construction dans l'Est,‎ , p. 13 (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Pont-route en béton armé sur la ligne de Réding à Igney - Avricourt sur le réseau d'Alsace et de Lorraine », Le Génie civil : revue générale des industries françaises et étrangères,‎ , p. 193 à 196 (lire en ligne, consulté le )
  16. Réding (Dépôt de Munitions sur le site Wikimaginot.eu (consulté le 23 décembre 2018).
  17. Eugène Heiser, La tragédie Lorraine, vol. 1 : Sarreguemines - Saargemünd 1939-1945 passage=102, Pierron, coll. « Documents lorrains » (no 13), (lire en ligne).
  18. EC 64, « Re: Liste (exhaustive) des dépôts Est et AL », sur lrpresse.com, (consulté le ).
  19. D'après les photographies aériennes historiques consultables sur le portail IGN.
  20. « LGV EST EUROPÉENNE 2ème PHASE » [PDF], sur lgv-est.com (consulté le ), p. 29 et 32.
  21. [PDF] Communiqué de presse de SNCF Réseau du 4 novembre 2013.
  22. « LGV EST : Une nouvelle base de maintenance à Réding », article de Radiomélodie du 15 avril 2015.
  23. « Un train de ballast « en roue libre » chamboule la gare de Réding », article du Républicain Lorrain du 28 août 2015.
  24. « Réding : feu vert pour un parking de 140 places à la gare », Le Républicain Lorrain, article du 17 mai 2016.
  25. Mais pourquoi des wagons de marchandises voyagent-ils sur camion ?, Le Républicain Lorrain, article du 26 octobre 2021.
  26. « Fréquentation en gares : Réding », sur SNCF Open Data, 19 décembre 2022 [cf. l'onglet des informations] (consulté le ).
  27. iSibus fait peu neuve sur le site du réseau (consulté le 23 décembre 2017).
  28. Le transport ferroviaire dans les armées en 2018, Ministère des Armées.
  29. Distances mesurées grâce à Google Earth.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • André Linard, Sarrebourg parle de sa gare : Sarrebourg, Moselle, Sarrebourg : Société d'histoire et d'archéologie de Lorraine, impr. 2008, coll. « Documents / Société d'histoire et d'archéologie de Lorraine », 1998 [mis à jour en 2007], 191 p. (ISBN 9782909433424).
  • André Schontz, Arsène Felten et Marcel Gourlot, Le chemin de fer en Lorraine, Metz, Éditions Serpinoise, , 316 p. (ISBN 2-87692-414-5, BNF 37056352, lire en ligne).
  • Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau français : lignes 001 à 600, vol. 1, La Vie du Rail, , 239 p. (ISBN 978-2-918758-34-1), « [070/5] Sarrebourg - Strasbourg et [140] Reding - Metz », p. 53 et 140.

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Liens externes modifier

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