Garde de la prévôté de l'Hôtel

Les Gardes de la prévôté de l'Hôtel formaient une unité chargée de la police des résidences royales, ils avaient pour mission d'y maintenir le bon ordre ainsi que d'y prévenir les crimes[1].

Garde de la Prévôté en hoqueton

L'origine de la Garde de la prévôté de l'Hôtel remonte au Moyen Âge, par ses fonctions elle se rapprochait notamment des Ribauds qui étaient chargés de fonctions de police dans les résidences royales au bas Moyen Âge[2]. La charge de prévôt de l'Hôtel apparaît dès 1455 dans les Grandes Chroniques de Saint-Denis[3] , à partir de la deuxième moitié du XVIe siècle, il prit le nom de Grand Prévôt de France[4].

Le grand prévôt de France était à la tête de la Garde de la prévôté de l'Hôtel, cette charge fut occupée par les marquis de Sourches successifs à partir de 1664. La prévôté assure le service d’ordre de la cour, quel que soit son lieu de résidence. Son tribunal traite des crimes et délits commis dans et autour des maisons royales. Ce Grand Prévôt était secondé par des officiers subalternes, les lieutenants de robe courte qu'il faut distinguer des lieutenants de robe longue, des magistrats qui accompagnaient eux aussi la Prévôté de l'Hôtel mais qui se chargeaient de l'instruction des crimes comme l'attentat commis par Damiens contre Louis XV par exemple ; ils donnaient leur avis concernant la libération des prisonniers détenus par la Prévôté de l'Hôtel, ou concernant l'internement d'aliénés qui se trouvaient dans la juridiction de l'Hôtel du roi[5].

Les effectifs des Gardes de la prévôté de l'hôtel étaient relativement modestes, en 1584 ils comprenaient 78 hommes[5], elle fut réorganisée par une ordonnance royale en 1778 qui fixa sa composition à 60 gardes, commandés par 6 sous-brigadiers, 6 brigadiers qui avaient rang de sergent-major, 6 sous-lieutenants, un aide-major, 4 lieutenants, un major, un lieutenant général d'épée, avec toujours à sa tête le marquis de Sourches, grand prévôt de France qui avait rang de colonel d'infanterie[6].

La fonction de garde de la prévôté était acquise par l'achat d'une charge, dont le financement pouvait nécessiter un prêt pour lequel les gardes de la prévôté avaient la possibilité d'obtenir un brevet de retenue[7] qui attestait de leur engagement dans ce corps et qui pouvait donc rassurer leurs créanciers[8]. Les charges de gardes de la prévôté de l'Hôtel étaient réservées à des soldats qui avaient déjà servi huit ans auparavant dans l'infanterie ou la cavalerie, d'une taille minimale de cinq pieds et quatre pouces, sachant lire et écrire[6].

Les gardes de la prévôté de l'Hôtel étaient vêtus d'un habit de drap de Berry bleu au collet écarlate, tout comme la veste qu'ils portaient dessous[1], ils étaient facilement reconnaissables au hoqueton qu'ils portaient par-dessus leur habit d'uniforme, sur lequel figurait une massue accompagnée de l'inscription : erit haec quoque cognita monstris[9] (celle-ci aussi sera connue des monstres)[10]. Le hoqueton fut cependant supprimé par l’ordonnance de 1778, et remplacé par une bandoulière[1]. Les Gardes de la prévôté à partir du XVIIe siècle furent armés d'une épée et d'un mousqueton à baïonnette[5].

Bibliographie modifier

  • Henri Bouchot, L'Épopée du costume militaire français. Aquarelles et dessins originaux de JOB. Société Française d'Éditions d'Art, Paris 1898.
  • Liliane Funcken, Fred Funcken, Le costume et les armes des soldats de tous les temps. Tome 1 : Des pharaos à Louis XV. Casterman, Tournai 1966.
  • Liliane Funcken, Fred Funcken, L'uniforme et les armes des soldats de la Guerre en dentelles. Tome 1 : France, maison du roi et infanterie sous Louis XV et Louis XVI, Grande-Bretagne et Prusse, infanterie, 1700 à 1800. Casterman, Paris 1975, (ISBN 2-203-14315-0).
  • Rigo (Albert Rigondaud), Le Plumet. L'uniforme et les drapeaux de l'armée de l'Ancien régime et du 1er Empire. Paris 1971.
  • Amédée Joseph Gabriel de Vallombrosa, Histoire de l'Hôtel de la Prévôté-le-Roi, Paris, Larose et Tenin, 1907.

Références modifier

  1. a b et c Germain Antoine Guyot, Traité des droits, fonctions, franchises ... annexés en France à chaque dignité, ouvrage de plusieurs jurisconsultes, (lire en ligne), p. 121-125
  2. Germain Antoine Guyot, Traité des droits, fonctions, franchises ... annexés en France à chaque dignité, ouvrage de plusieurs jurisconsultes, publ. par m. Guyot (& Merlin)., , 122 p. (lire en ligne)
  3. Germain Antoine Guyot, Traité des droits, fonctions, franchises ... annexés en France à chaque dignité, ouvrage de plusieurs jurisconsultes, publ. par m. Guyot (& Merlin)., (lire en ligne)
  4. Charles (1798-1871) Auteur du texte Dezobry et Théodore (1820-1879) Auteur du texte Bachelet, Dictionnaire général de biographie et d'histoire, de mythologie, de géographie ancienne moderne et comparée.... Partie 2 : par Ch. Dezobry, Th. Bachelet,..., (lire en ligne)
  5. a b et c Amédée Joseph Gabriel Marie Manca-Amat de Vallombrosa, Histoire de la prévôté de l'hôtel-le-Roi, Paris, Larose et Tenin, , 181 p. (lire en ligne), p. 94-102
  6. a et b Louis XVI, Ordonnance concernant la compagnie des gardes de la Prévôté de l'Hôtel, (lire en ligne)
  7. « GOIVIER (Jacques) - brevet de retenue de 1 000 l. sur la charge de Garde de la Prévôté de l'Hôtel et Grande Prévôté de France pour..., », sur FranceArchives (consulté le )
  8. Jean Chagniot, Paris et l'armée au XVIIIe siècle, Paris, Économica, , p. 262
  9. Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle : français, historique, géographique, mythologique, bibliographique.... Tome 8., Paris, 1866-1877 (lire en ligne), p. 1019
  10. « Erit haec quoque cognita monstris. », sur Locutio (consulté le )

Articles connexes modifier