Garde de la porte
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Garde de la porte sous Louis XV par Littret de Montigny

Pays Drapeau du royaume de France Royaume de France
Fait partie de Maison militaire du roi de France
Ancienne dénomination Portier
Huissier d'armes
Portier de la garde du Roi
Officier pour la garde de la porte du Roi

Les gardes de la porte formaient une compagnie de la maison militaire du roi de France pendant l'Ancien Régime.

Historique modifier

Depuis le commencement de la monarchie jusqu'à Philippe Auguste, la garde du roi était composée d'hommes choisis, que l'on appelaient ostiarii ou custodes, c'est-à-dire portiers. Cette garde formait deux divisions ; la première composée des huissiers d'armes chargés de la garde intérieure des palais et la seconde, composé de portiers chargés de la garde extérieure. Les gardes formant ces deux divisions n'étaient pas militaires et ne suivaient pas le roi aux armées, ni quand il quittait la capitale. Dans le premier cas, sa garde était prise dans les troupes et renvoyées à la fin de la campagne[1]. Les huissiers d'armes devinrent à la longue, militaires et prirent le nom d'hommes d'armes. Durant la troisième croisade, en 1191, Philippe Auguste institua, pour la protection de sa personne, une garde appelé sergens à masses, sergent d'armes (servientes armorum) ou encore porte masses. En 1261, cette compagnie est appelée Portiers de la garde du Roi. En 1285, ils prennent le nom de Officiers pour la garde de la porte du Roi. En 1490, Charles VIII réorganise totalement ce corps[2]. Leur principale fonction était d'assurer la garde de jour des portes intérieures du palais où résidait le souverain. C'est grâce à Louis XIV que ce corps doit son plus bel éclat. Le roi confirme en 1659[note 1] puis en 1675[note 2], les beaux privilèges dont elle jouissait, lui fait prendre le nom de compagnie des gardes de la porte de la maison du Roi et l'assimile aux autres corps de sa maison militaire.

Sous Louis XIV, l'effectif de la compagnie était de cinquante gardes, de quatre lieutenants et d'un capitaine, dit capitaine des portes.
Leurs fonctions étaient de veiller jour et nuit aux portes intérieures du palais du roi. Ils faisaient le service par quartier ou trimestre et alternativement avec les gardes du corps, c'est-à-dire qu'ils relevaient ces derniers à six heures du matin et qu'ils en étaient relevés à six heures du soir. Dans l'infanterie, les simples gardes avaient rang de sous-lieutenant, les lieutenants de capitaine et le capitaine de colonel. Ce dernier est quelquefois nommé Capitaine-colonel des gardes de la porte. La compagnie des gardes de la porte ordinaires du roi fut supprimée en 1787, rétablie en 1814 à la première Restauration et de nouveau supprimée en 1815.

Cette compagnie n'avait pas de drapeau.

Armes et uniforme modifier

On donnait autrefois la qualification de lanciers ou d'hommes d'armes aux gardes de la porte.

Ils étaient armés de l'épée et de la carabine et portaient une bandoulière à carreaux bleus et rouges, chargée en broderie de deux clés croisées d'argent, symbole de la compagnie, avec le justaucorps bleu comme les gardes du corps. Le reste de l'uniforme consistait en un habit bleu, à parements rouges, garnis de galons d'or et d'argent.

Composition de la Compagnie modifier

en 1738 et en 1739 modifier

La compagnie compte un capitaine commandant et quatre lieutenants, à savoir :

  • le Capitaine Marquis de Croissy, Brigadier, depuis 1723
  • le Lieutenant Coté, quartier de Janvier,
  • le Lieutenant Lheritier, quartier d'Avril,
  • le Lieutenant du Mangin, quartier de Juillet,
  • le Lieutenant de Lisle, quartier d'Octobre

La compagnie est composée de cinquante Gardes de la Porte, divisés en quatre quartiers, chacun ne servant que trois mois de l'année[3].

Galerie modifier


Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Déclaration du
  2. Lettres patentes du

Références modifier

  1. Histoire des institutions militaires des Français de F. Sicard
  2. L'ouvrage indique « plusieurs auteurs militaires ont placé à cette époque la véritable création de ce corps. Cette assertion n'est toutefois pas fondée. »
  3. Lemau de la Jaisse, « Cinquième abrégé de la carte générale du militaire de France, sur terre et sur mer » Ch IX, p. 11.

Bibliographie modifier

  • Pierre Lemau de La Jaisse, Cinquième abrégé de la carte générale du militaire de France, sur terre et sur mer, vol. 1, (Paris), , 109 p. (lire en ligne).
  • Maxime Blin, Les gardes de la Porte du roi. Étude institutionnelle et sociale. Dictionnaire biographique, Paris, L'Harmattan, 2016.

Liens externes modifier