Garde côtière du Japon

Unités de police maritime
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Kaijō hoan-chō
Logo de l'organisation
Situation
Création
Type Garde-côtes
Siège Tokyo
Langue Japonais
Budget 210,601 milliards de yens (année fiscale 2018)

182 milliards de yens (année fiscale 2009)
~ 1,56 milliard d'euros (valeur 2011)

Organisation
Effectifs 13 744 (2018)

12 504 (1er avril 2009)

Organisations affiliées Ministère japonais du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme

Site web http://www.kaiho.mlit.go.jp

La garde côtière du Japon (海上保安庁, kaijō hoan-chō?, en anglais Japan Coast Guard), qui était jusqu'en 2000 l'agence de sécurité maritime du Japon (Maritime Safety Agency), est une composante très importante des moyens navals du Japon. Elle dépendait du ministère des Transports (運輸省, Un'yu-shō?) et actuellement du ministère japonais du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme depuis la création de celui-ci en 2001. Son quartier-général se trouve au siège de ce ministère, 2-1-3 Kasumigaseki, Chiyoda-ku, Tōkyō-to.

Organisation modifier

 
Carte des onze régions administratives de la garde côtière.

La garde côtière est une agence civile dont le quartier général se trouve dans le ministère à Tokyo est organisée, en 2007, en onze districts, 65 bureaux, 25 détachements, 52 stations, quatorze stations aériennes, onze centres de communications de district. Elle dispose de quatre observatoires hydrographiques et 132 bureaux d'aides à la navigation[1].

  • 1er quartier-général des garde-côtes : Otaru (incluant les îles Kouriles disputées à la Russie)
  • 2e quartier-général des garde-côtes : Shiogama
  • 3e quartier-général des garde-côtes : Yokohama
  • 4e quartier-général des garde-côtes : Nagoya
  • 5e quartier-général des garde-côtes : Kōbe
  • 6e quartier-général des garde-côtes : Hiroshima
  • 7e quartier-général des garde-côtes : Kitakyūshū
  • 8e quartier-général des garde-côtes : Maizuru
  • 9e quartier-général des garde-côtes : Niigata
  • 10e quartier-général des garde-côtes : Kagoshima
  • 11e quartier-général des garde-côtes : Naha (incluant les îles Senkaku revendiquées par la Chine)

Elle dispose de sa propre académie militaire (海上保安大学校 Kaijō Ho'an Daigakkō) à Kure, de deux unités de forces spéciales, la Special Security Team (en) (SST) (特殊警備隊 Tokushu Keibi Tai) et la Special Rescue Team (SRT) (特殊救難隊 Tokushu Kyūnan Tai) et deux musées lui sont consacrés dont le musée des garde-côtes de Yokohama.

Historique modifier

 
Navires des garde-côtes japonais et taïwanais le 4 juillet 2012 dans les eaux des îles Senkaku.
 
Bâtiment commun no 3 du Gouvernement central, qui abrite notamment le QG de la garde côtière.

Elle est créée le sous le nom d'agence de sûreté maritime (Maritime Safety Agency) et prend son nom actuel en 2000.

En 1952, la Force de sûreté côtière est mise sur pied par l’agence de sûreté maritime, incorporant les dragueurs de mines et d’autres navires militaires, pour l’essentiel des destroyers, cédés par les États-Unis.

En 1954, la Force de sûreté côtière est divisée et donne naissance à la Force maritime d'autodéfense japonaise, branche navale des Forces japonaises d'autodéfense, à la suite du vote de la loi de 1954 sur les forces d’autodéfense.

Elle a déployé des chasseurs de mines pendant la guerre de Corée sous le pavillon des Nations unies.

Durant les années 1970, elle a connu une grande expansion et est depuis le début des années 1980 l'une des plus importantes flottes de garde-côtes du monde.

Cette organisation a effectué la première bataille navale du Japon depuis 1945 en coulant un navire nord-coréen en 2001 lors du combat d'Amami-Ōshima.

Elle est en première ligne lors des litiges territoriaux dont le conflit territorial des îles Senkaku.

Moyens modifier

 
Un des 9 navires de la classe Hateruma (en) de 89 m. de long et armé d'un canon automatique de calibre 30 mm.
 
Exercices entre la garde côtière et la force maritime d’autodéfense en 2006. À l’arrière-plan, un destroyer et le Shikishima (PLH 31) qui, avec ses 150 m de long et ses 6 500 t, est le plus grand des navires garde-côtes japonais. Un AS.322 Super Puma de la garde côtière est en vol derrière d'eux. En premier plan, le PS 08 Kariba (ex-Kuratnu) de la classe Mihashi, de 46 m de long déplaçant 180 t, joue avec son pavillon de pirates le rôle de plastron.

Il s'agit de l'une des plus importantes agences de garde-côtes du monde. Disposant au de 12 504 personnels, de 455 bateaux, 46 hélicoptères (deux AS332 et 13 H225 Super Puma reçu ou en commande en avril 2020) et de 27 avions (6 Dassault Falcon 2000 MRA en cours de réception depuis 2019, et opère un premier drone MQ-9B SeaGuardian depuis le depuis la JMSDF Hachinohe Air Base (en)[2].), elle supplée la Force maritime d'autodéfense japonaise en ce qui concerne la protection du littoral, le secours en mer, la police des mers et la lutte contre les navires-espions[3]. Le recours à des unités de police maritime ou bateaux blancs (car leur coque est blanche, par opposition aux bâtiments gris de la marine de guerre) évite de militariser un éventuel conflit territorial qui pourrait prendre autrement des proportions politiques trop fortes.

« L'objectif du Japon est de montrer comment une composante de garde-côtes, effectuant ses activités de police maritime sans recours excessif à la force et disposant d'armements légers, peut remplir une fonction sécuritaire précise tout en restant ouverte à toute coopération. »

— Marianne Péron-Doise. Chercheur Asie du Nord (Japon- Corée) à l’Institut de recherche stratégique de l'École militaire[4].

Son tonnage en 2005 était de 145 000 tonnes, soit alors 60 % de celui de la flotte de surface de la marine chinoise et surpassant celui de l'ensemble de la marine italienne[5].

En février 2021, confronté à l'expansion considérable de la Garde côtière chinoise qui a cette date a plus de 130 grands patrouilleurs de 1 000 tonnes, elle dispose de 63 grands patrouilleurs de plus de 1 000 tonnes et prévoit d'acquérir 12 grands patrouilleurs supplémentaires d'ici 2023, ce qui portera sa flotte à 75[6].

Notes et références modifier

  1. (en) Eric Wertheim, Naval Institute Guide to Combat Fleets of the World : Their Ships, Aircraft, and Systems, Naval Institute Press, , 1 124 (ISBN 978-1-59114-955-2, lire en ligne), p. 402.
  2. (en) « GA-ASI SeaGuardian Begins Operations for Japan Coast Guard », sur General Atomics Aeronautical Systems, (consulté le ).
  3. Rapport de la garde côtière 2009.
  4. Chercheur Asie du Nord, stratégie et sécurité maritimes.
  5. (en) Richard J. Samuels, « New Fighting Power! », International Security, vol. 32, no 3,‎ hiver 2007/2008, p. 84/112 (ISSN 0162-2889, lire en ligne).
  6. www.businessinsider.fr, « Les navires chinois sont toujours plus imposants et agressifs tandis que le Japon est à la traîne » [archive du ], .

Voir aussi modifier

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