Caius Popillius Laenas

consul romain en 172 et en 158 av. J.-C.
(Redirigé depuis Gaius Popillius Laenas)
Caius Popilius Laenas
Fonctions
Consul
avec Marcus Aemilius Lepidus (en)
Sénateur romain
entre et
Légat
Légat
- av. J.-C.
Consul
avec Publius Aelius Ligus (en)
Préteur
avant
Biographie
Naissance
Lieu inconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Après Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieu inconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
C.Popillius P.f.P.n. LaenasVoir et modifier les données sur Wikidata
Époque
République romaine moyenne (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Famille
Popillii Laenates (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Publius Popillius Laenas (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
InconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Enfants
Caius Popillius Laenas (d)
Publius Popillius LaenasVoir et modifier les données sur Wikidata
Gens
Statut
Patricien (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Caius Popillius Laenas est un homme politique romain. Il exerça deux fois le consulat en 172 et en 158 av. J.-C. Il se distingue comme ambassadeur auprès d'Antiochos IV.

Famille modifier

Il est membre de la gens des Popillii Lænates, fils d'un Publius Popillius Lænas, petit-fils d'un Publius Popillius Lænas, soit : C. Popillius Lænas P.f. P.n.[1] Il est vraisemblablement le frère de Marcus Popillius Lænas, consul en 173 av. J.-C., et le père de Publius Popillius Lænas, consul en 132 av. J.-C.[1].

Biographie modifier

En 172 av. J.-C., il devient consul et s'oppose à la motion du Sénat romain qui reproche à son frère Marcus Popilius Lænas, consul en 173 av. J.-C., d'avoir exercé une répression excessive contre la tribu ligure des Statellates. Par cette motion, le Sénat l'oblige à leur restituer leurs biens. Caius, à force d'opposition, parvient à faire abandonner cette motion. Mécontent, le Sénat l'envoie exercer son proconsulat en Ligurie[a 1].

En 170 av. J.-C., Caius Popillius sert en tant que légat durant la troisième guerre macédonienne et parvient à empêcher les Macédoniens de s'emparer de la cité étolienne de Stratos[2]. Il est ensuite envoyé par le consul Hostilius Mancinus auprès de différentes cités grecques afin de rallier le plus de soutiens possible en faveur de Rome dans sa guerre contre le roi Persée[2]. Il est plus tard nommé gouverneur d'Ambracie, jusqu'en 169[2].

En 168 av. J.-C., pendant le conflit entre Rome et la Macédoine, il est envoyé comme ambassadeur avec Caius Decimius et Caius Hostilius pour éviter une guerre entre Antiochos IV, roi séleucide qui veut envahir Alexandrie, et le roi d'Égypte Ptolémée VI[a 2],[a 3]. Passant par Rhodes, il impose aux habitants de sévir contre ceux d'entre eux qui ont aidé Persée dans sa guerre contre les Romains[a 4].

L'ambassade romaine rencontre Antiochos près d'Alexandrie. Pour hâter une négociation difficile, Popillius trace le fameux « cercle de Popillius » : avec un bâton, il entoure d'un cercle le roi Antiochos lui interdisant d'en sortir tant qu'il n'aurait pas donné sa réponse à l'injonction romaine. Ébahi, Antiochos accepte de renoncer à sa conquête de l'Égypte[a 5],[a 6],[a 7]. À son retour, passant par Chypre, Popillius intime à la flotte syrienne de cesser ses attaques contre les positions égyptiennes et de retourner en Syrie. Les Séleucides se retirent finalement d'Égypte et concluent une paix durable avec les Ptolémées.

Cette attitude impérieuse de la diplomatie romaine et ses effets témoignent de la puissance que Rome peut afficher au début du IIe siècle av. J.-C. Les paroles de Popillius font grande impression et ont des échos dans la culture romaine : Cicéron les évoque dans sa huitième Philippique[a 8] et Valère Maxime les met au nombre des paroles mémorables des Romains[a 9]. Plus tard, au XVIIIe siècle, l’épisode est repris dans l’ouvrage éducatif De viris illustribus, rédigé par l'abbé Lhomond[3].

Notes et références modifier

  • Sources modernes :
  1. a et b Fabio Mora, Fasti e schemi cronologici : la riorganizzazione annalistica del passato remoto romano, Franz Steiner Verlag, 1999, p. 276
  2. a b et c Gordon P. Kelly, A History of Exile in the Roman Republic, Cambridge University Press, 2006, p. 72
  3. Abbé Lhomond, De Viris. Les grands hommes de Rome, traduit et présenté par Jacques Gaillard, Arles, Actes Sud, coll. Babel, no. 164, 1995 (ISBN 2742705740)
  • Sources antiques :
  1. Tite-Live, Histoire romaine, XLII, 10
  2. Tite-Live, Histoire romaine, XLIV, 19
  3. Tite-Live, Histoire romaine, XLIV, 29
  4. Tite-Live, Histoire romaine, XLV, 10
  5. Tite-Live, Histoire romaine, XLV, 12
  6. Velleius Paterculus, Histoire romaine, livre I, 10
  7. Justin, Histoire universelle, livre XXXIV, 3
  8. Cicéron, Philippiques, VIII, 23
  9. Valère Maxime, Actions et paroles mémorables, livre VI, IV, 3

Voir aussi modifier