Groupe salafiste pour la prédication et le combat

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Groupe salafiste pour la prédication et le combat
الجماعة السلفية للدعوة والقتال
Image illustrative de l’article Groupe salafiste pour la prédication et le combat

Idéologie Salafisme djihadiste
Objectifs Instauration d'un État islamique en Algérie régi par la charia
Statut Transformé en Al-Qaïda au Maghreb islamique
Fondation
Date de formation 1998
Pays d'origine Drapeau de l'Algérie Algérie
Actions
Zone d'opération Drapeau de l'Algérie Algérie et Sahel
Période d'activité 1998-2007
Organisation
Chefs principaux Hassan Hattab (démissionne en 2004)
Nabil Sahraoui (tué en 2004)
Abdelmalek Droukdel(tué en 2020)
Membres 300 à 800[1]
Groupe relié Groupe islamique armé, Al-Qaïda, Al-Qaïda au Maghreb islamique
Répression
Considéré comme terroriste par Canada, Royaume-Uni, États-Unis
Guerre civile algérienne
Guerre du Sahel

Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (en arabe : الجماعة السلفية للدعوة والقتال, el-Jama'a es-Salafiyya li Da'wa wal Qital), ou GSPC, est une organisation terroriste islamiste, d'idéologie salafiste djihadiste né en 1998 d'une scission du Groupe islamique armé (GIA) dans les dernières années de la guerre civile algérienne. L'organisation est placée sur la liste officielle des organisations terroristes du Canada[2], du Royaume-Uni[3] et des États-Unis[4].

Le 25 janvier 2007, le GSPC prête officiellement allégeance à Al-Qaïda, il change alors de nom pour devenir Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI)[5].

Histoire modifier

Années 1998/2002 modifier

Il a été fondé en 1998 par Hassan Hattab[6] lors de la guerre civile algérienne ; il se trouvait alors en dissidence du Groupe islamique armé (GIA), qu’il jugeait trop sanguinaire[7], depuis l’année précédente. Le GIA avait lui-même été fondé à partir des groupes de l'insurrection islamiste des années 1990. Le nouveau groupe est composé de 300 à 800 personnes au maximum, essentiellement dans l'est du pays, mais il est aussi présent dans le centre et le sud. Il se démarque du GIA en élargissant la lutte au domaine international : France, Mauritanie. Son chef ne voulait cibler alors que les représentants du Taghout, l'État algérien.

En 1999, il reçoit les émissaires du gouvernement algérien, mais refuse la reddition[8]. Hassan Hattab voyait alors son action comme une réponse politico-militaire à la campagne de réconciliation nationale menée par le président Abdelaziz Bouteflika.

Le groupe fut aussi soupçonné d'avoir préparé un attentat contre la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg et le Marché de Noël en décembre 2000[9].

Années 2003/2005 modifier

En juillet 2003, Nabil Sahraoui (Ibrahim Mustapha) remplace Hassan Hattab à la tête du groupe[8].

 
Carte indiquant la zone d'influence et d'opérations du GSPC.

À partir de 2004, les filières de recrutement pour la guerre en Irak se multiplient, elles s'organisent jusqu'en Espagne et en France où des liens se nouent avec la nébuleuse islamiste des jeunes franco-maghrébins.

En 2004, le GSPC avait lancé des menaces contre les étrangers résidant en Algérie. Cette année-là, Abderazzak el Para est arrêté dans le Tibesti par les rebelles tchadiens du MDJT, puis après des pressions remis à la Libye qui le remet ensuite à l'Algérie. Disparaissant avant son procès, cet évènement fait supposer à certains qu'il travaillait pour les services secrets algériens. Son dirigeant serait Abdelmalek Droukdal qui a évincé Hassan Hattab cette année-la.

En , l'armée algérienne mène une « vaste opération de ratissage » en Kabylie. Celle-ci rencontre et tue, sur la commune d'El Kseur, des éléments du GSPC. Ce dernier perd alors son chef de l'époque, Nabil Sahraoui, ainsi que ses principaux dirigeants (Abi Abdelaziz, Mourad Kettab)[10],[11]. Nabil Sahraoui est alors remplacé par Abdelmalek Droukdal, qui lance une fatwa contre Hassan Hattab, qui lancerait de faux communiqués, avec le sceau du GSPC (9 février 2005)[8].

Année 2006 modifier

Le 17 janvier 2006, l'un des fondateurs du GSPC, Ahmed Zarabib, est tué au cours de violents heurts, l'opposant à l'ANP, dans la région de Toudja[12]. Le même mois, des salafistes tunisiens affrontent des gendarmes près de Tunis, alors que le Maroc connaît une série d'attentats causés par les kamikazes islamistes.

En , le GSPC connait la perte de l'émir de la Katiba Al-Ansar, Abas Boubekeur, connu sous le pseudonyme de Selmane. Celui-ci a été tué par la police algérienne, près d'Azazga, dans la wilaya de Tizi Ouzou[13],[14].

Dans une déclaration vidéo, diffusée le 11 septembre 2006, le numéro 2 d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, annonce que le GSPC a fait allégeance à Al-Qaïda. Il renouvelle la déclaration d’Oussama ben Laden faisant du GSPC « le bras armé d'Al Qaida pour frapper en France[15] ». Le mouvement a désormais pour mission de montrer leur « efficacité » sur le territoire algérien tout en fédérant les organisations salafistes d'Afrique du Nord. Promu émir, Abdelmalek Droukdal, se fait appeler Abou Moussab Abdelwadoud, surnom du jordanien al-Zarqaoui tué près de Bakouba en juin 2006 et la guerre islamiste en Irak devient sa référence. Les militaires algériens, ne sont pas une armée d'occupation, mais sont considérés comme des « apostats, des fils de chiens, des traîtres au service de la France ». Le GSPC se met à recruter des jeunes prêt à donner leur vie pour le djihad en pilotant des camions-citernes, des voitures bourrées de TNT, en portant une ceinture d'explosifs et en se faisant sauter au milieu de la foule.

Depuis mi-octobre 2006, le GSPC qui souhaitait établir une base arrière au nord du Mali (région de Kidal) s'est trouvé face à l'opposition des Touaregs de l'Alliance et Démocratie[16].

Année 2007 modifier

Selon un rapport d'Europol de 2007, sur la situation terroriste en Europe : « La plupart des 340 personnes arrêtées dans le cadre d'affaires de terrorisme islamiste entre octobre 2005 et décembre 2006 en Europe venaient d'Algérie, du Maroc et de Tunisie, et beaucoup d'entre elles étaient en relation avec le GSPC »[17]. De plus en plus de Maghrébins, se retrouvent dans les phalanges d'Al-Qaida en Irak. L'inquiétude des européens est désormais grande, de voir ces soldats perdus du djihad, reflués en masse vers l'Europe, pour y implanter des réseaux terroristes et mafieux, en utilisant le Maghreb comme plate-forme arrière de lancement des attaques contre l'Europe[18].

Le , le GSPC change de nom et devient Al-Qaïda au Maghreb islamique [19] (AQMI). Ce changement aurait obtenu l'approbation d'Oussama ben Laden[14].

Doctrine modifier

Créé sur le refus de la politique de terre brûlée des GIA, le GSPC se limite aux symboles du pouvoir, mais pratique également le racket et la contrebande pour se financer[8].

Notes et références modifier

  1. 500 selon le général Abderrezak Maïza, chef d’état-major algérien (« Le GSPC confronté à une nouvelle dissidence (journaux) », 5 février 2004)
  2. http://www.publicsafety.gc.ca/prg/ns/le/cle-fr.asp#AIAI
  3. (en) « Proscribed terrorist groups - Home Office », sur security.homeoffice.gov.uk via Wikiwix (consulté le ).
  4. (en) « Terrorist Exclusion list », U.S. Department of State,
  5. « Mokhtar Belmokhtar, dix ans d'exactions », sur Le JDD
  6. Xavier Raufer (dir.), Alain Chouet, Anne-Line Didier, Richard Labévière et Leïla N., Atlas de l’Islam radical, Paris, CNRS éditions, (ISBN 978-2-271-06577-3)
  7. Émission C dans l'air,  ; Atlas de l'islam radical
  8. a b c et d Atlas de l'islam radical, p. 267
  9. erta-trcg.org - Pourquoi l’Europe, et précisément la France, pourrait être une cible pour le G.S.P.C. ?
  10. « «L’émir national» du GSPC abattu », sur rfi.fr
  11. « Algérie : le groupe salafiste décapité », sur Le Nouvel Observateur
  12. « Une centaine d’"émirs" éliminés depuis 2006 », sur Le Midi libre
  13. « Le GSPC de Tizi Ouzou décapité », sur La dépêche de Kabylie
  14. a et b : "Traqué depuis plus de dix ans par l’armée", sur Le Jeune Independant
  15. Dominique Raizon, « Al-Qaïda menace la France », RFI, 14 septembre 2006
  16. Gérard Davet et Piotr Smolar, Enquête : Les maquis algériens inquiètent la France, Le Monde, 13 novembre 2006
  17. « Al-Qaida adresse un avertissement à l’Europe », sur Le Figaro
  18. Un rapport du Stiftung Wissenschaft und Politik SWP, un centre d'études internationales basé à Berlin
  19. Atlas de l'islam radical, p. 266

Liens externes modifier