Nicolas II (pape)

pape
(Redirigé depuis Gérard de Bourgogne)

Nicolas II
Image illustrative de l’article Nicolas II (pape)
Détail de la miniature Robert Guiscard couronné duc par le pape Nicolas II. Nuova Cronica de Giovanni Villani. XIVe siècle.
Biographie
Nom de naissance Gérard/Girard
Gérald/Girald
Naissance Années 990
Chevron
Décès
Florence
Pape de l'Église catholique
Élection au pontificat
Intronisation
Fin du pontificat
Florence (Italie)

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Gérard/Girard ou Girald/Gérald, dit de Bourgogne, l'Allobroge ou encore de Lorraine, né probablement vers l'extrême fin du Xe siècle et mort le , est pape sous le nom de Nicolas II du au .

Biographie modifier

Origines modifier

Les origines de Gérard/Girard ou Girald/Gérald, que l'on trouve également sous les formes Girardus, Gherard, Gerardus ou Giroldus, sont incertaines. Le Liber Pontificalis, d'après la publication de Louis Duchesne, mentionne « Nicolaus, natione Allobrogus, quod alio vocabulo Burgundio dicitur, qui vixit ann . II m . VI d . XXVIII ». « Nicolas de nation Allobroge que l'on appelle aussi du nom de Bourguignon » (Garin, 1914)[1]. Duchesne cite également le catalogue de la Cava (fin du XIe siècle) « Nicolaus qui vocatur Girardus, natione Allobros , quod alio vocabulo Burgundio dicitur sedit ann . II m . VI d . XXVIII » et le Vaticanus « Nicolaus qui vocatur Girradus (Gerladus 1340) ». Ferdinando Ughelli, dans son Italia Sacra (XVIIe siècle), « le déclare être de la natione Burgundio , sive Sabaudiensis » (« nation bourguignone ou savoyarde »). Selon ces sources, il serait d'origine allobroge ou bourguignonne, d'où la désignation sous les formes : Gérard/Gérald de Bourgogne, Gérard l'Allobroge ou encore Gerald de Lorraine.

L'abbé Garin, dans sa notice consacrée aux origines de Nicolas II (1914), indique que les auteurs du XIXe siècle sont favorables à l'hypothèse qu'il serait issu de la famille de Chevron, tandis qu'une seconde hypothèse le donne issu de la famille de Miolans, mais originaire de Chevron (Cisvaro, actuelle commune française de Mercury, dans la combe de Savoie)[1].

Cette tradition chevronnaise est reprise par des auteurs plus contemporains[2],[3]. Le médiéviste Bernard Demotz (2000) envisage cette filiation comme vraisemblable[4].

Carrière modifier

Nicolas fut d'abord un moine d'un grand savoir encyclopédique pour son temps, mais n'appartenait probablement pas à l'ordre de Cluny. Après la victoire de l'empereur Conrad le Salique sur Eudes de Champagne, et la prise de possession du royaume de Bourgogne, le , Gérard l'Allobroge se mit au service du duc Boniface III de Toscane, un des plus puissants lieutenants de l'empereur, et partit avec lui en Italie.

Il aurait entrepris durant une dizaine d'années des études importantes, qu'il suivit en Italie et peut-être même à Paris. En [5], il fut élu évêque de Florence.

Pontificat modifier

Il est élu pape à Sienne le [6] par les soins d'Hildebrand, il fut conduit à Rome par Godefroy le Barbu, frère de son prédécesseur, qui expulsa l'antipape Benoît X, élevé par la faction de Tusculum. Il commença à affranchir la papauté de la tutelle impériale, et mourut à Florence en 1061.

Il combattit le nicolaïsme, déviance disciplinaire de certains prêtres mariés ou en concubinage, en interdisant aux croyants d’assister à une messe célébrée par un prêtre marié. Ceux qui avaient pris femme durent s'en séparer.

Dans le cadre de ce que les historiens ont appelé a posteriori la réforme grégorienne, il interdit aux clercs de recevoir une église des mains d'un laïc et d'obtenir l'obtention de charges ecclésiastiques contre de l'argent (simonie).

Il interdit la nomination des évêques sans l'autorisation papale.

En 1059, il réunit le synode de Melfi. Le pape Nicolas II vint en Italie du Sud et reçut les serments de fidélité des princes normands Richard Ier d'Aversa et Robert Guiscard, en échange de leur investiture et de leur fidélité. Le pape comptait sur l'appui normand pour contrebalancer la puissance de l'Empire.

Sous l’influence du moine Hildebrand, qui devait devenir pape sous le nom de Grégoire VII, il promulgua le , le décret In nomine Domini qui remettait l'élection du pape dans les seules mains du collège des cardinaux[7], confirmé par le Concile de Melfi du 03 au 23 août 1059.

Néanmoins, l'empereur gardait le droit de confirmer le candidat au siège pontifical.

Nicolas II voulut aussi que les chanoines reviennent à une discipline plus stricte, en imposant les repas en commun et la nuit au dortoir.

Il meurt à Florence le . Un de ses biographes écrivit de lui : « Les lettres lui sont familières, son génie étincelle de vivacité ; ses aumônes ne connaissent point de bornes ; sa pureté est au-dessus de tout soupçon. Il me faudrait nommer toutes les vertus pour peindre tel qu'il est cet homme, vraiment de Dieu. »

Bulles modifier

(liste non exhaustive)

Notes et références modifier

  1. a et b Garin 1914, p. 47.
  2. François Marius Hudry Hudry, Histoire des communes savoyardes : Albertville et son arrondissement (vol. 4), Roanne, Éditions Horvath, , 444 p. (ISBN 978-2-7171-0263-5), p. 79.
  3. Michel Germain, Personnages illustres des Savoie : "de viris illustribus", Lyon, Autre Vue, , 619 p. (ISBN 978-2-915688-15-3), p. 144.
  4. Bernard Demotz, « La noblesse et la guerre dans la Savoie médiévale », dans Jacques Paviot et Jacques Verger, éditeurs scientifiques, Guerre, pouvoir et noblesse au Moyen Âge : Mélanges en l'honneur de Philippe Contamine, Paris, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, (ISBN 978-2-84050-179-4), p. 197-205 :

    « maison célèbre qui a vraisemblablement fourni le pape réformateur Nicolas II au milieu du XIe siècle. »

  5. Società storica pisana Biblioteca del "Bollettino storico pisano", Numéro 9 Pacino, 1965.
  6. Ivan Gobry, Dictionnaire des papes, Pygmalion, , p. 107.
  7. François Jankowiak, « Habemus papam : histoire de l’élection pontificale », Pouvoirs, vol. 3, no 162,‎ , p. 15-26 (lire en ligne).

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • P. Brand et J. Garin, Un pape savoyard, Nicolas II (1059-1061), Librairie Dardel, 1925, 76 p..
  • Joseph Garin, « Le problème des origines du pape Nicolas II », La Savoie, littéraire et scientifique, Chambéry,‎ , p. 47-60 (lire en ligne [PDF]).

Articles connexes modifier

Liens externes modifier