Gérard Duvergé

intituteur anarchiste français

Gérard Duvergé
Fred Durtain
Image illustrative de l’article Gérard Duvergé

Surnom Chevalier
Naissance
Monségur (Gironde)
Décès (à 47 ans)
Agen (Lot-et-Garonne)
Première incarcération 1944
Mort sous la torture
par la Gestapo
à Agen
Origine Française
Type de militance Enseignant
Pédagogue
Lutte armée
Cause défendue Libertaire
Syndicalisme
Résistance anti-fasciste

Gérard Duvergé, né le à Monségur (Gironde) et mort sous la torture le à Agen (Lot-et-Garonne), est un instituteur libertaire[1], militant laïque et anarchiste.

Résistant antifasciste dans les Francs-tireurs et partisans, il est cofondateur des Mouvements unis de la Résistance (MUR) du Lot-et-Garonne.

Le , il est arrêté, et meurt le lendemain, après avoir été torturé sans succès par la Gestapo.

L'instituteur modifier

Fils d’un gendarme et titulaire du brevet élémentaire, il devient instituteur en 1913, en Loire-inférieure.

Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, gazé à l'ypérite, il en revient malade.

Instituteur dans l’Aisne puis dans le Lot-et-Garonne à partir de 1929, d’abord à Bruch puis à Agen à partir de 1935.

Il se spécialise dans l’enseignement pour enfants arriérés et anime des œuvres péri et post-scolaires (amicales laïques, colonies de vacances, camping). Il est élu président de la Fédération des œuvres laïques du Lot-et-Garonne, et est à l’origine de la création, avec sa compagne Henriette, de la section camping de la FOL.

Le militant modifier

En 1935, il adhère au Groupe d’études sociales Agenais (GESA) de tendance anarchiste.

Sous le pseudonyme de Fred Durtain, il collabore dès les années 1930 à plusieurs titres de la presse libertaire, dont Le Libertaire, L’Espagne antifasciste d’Aristide Lapeyre, La Révolte (Bordeaux) et Terre Libre (Nîmes-Paris), organe de la Fédération anarchiste de langue française (FAF) dont il est membre[2].

Pendant et après la révolution sociale espagnole de 1936, il est très actif dans le soutien aux antifascistes espagnols, il héberge notamment des républicains en exil.

À la veille de la Deuxième Guerre, sous son impulsion et avec l’appui d’Aristide Lapeyre, devait s’ouvrir à Feugarolles, près d’Agen, L’Envol, une école libertaire du type de La Ruche de Sébastien Faure, dont il devait être le conseiller administratif[3]. Les premiers pensionnaires attendaient la rentrée d’, mais ce fut la guerre, et il est mobilisé en Alsace

Le résistant modifier

Franc-maçon[4],[5], il est révoqué de l’enseignement fin 1940 par le régime de Vichy[6], mais réintégré dans l’enseignement en 1942.

Il participe à une première tentative de création du Front national puis rejoint la Confédération générale du travail clandestine et le mouvement Libération-Sud en formation.

Vers le mois de , il adhère au Parti communiste français et devient, sous le pseudonyme de Chevalier, responsable départemental de Libération après l’arrestation de Gérard Duprat au début de l’année 1943.

Cofondateur des Mouvements unis de la Résistance (MUR), il est choisi comme chef départemental des maquis, avec en particulier la responsabilité du maquis de la Torgue.

Dénoncé, arrêté par la police allemande le alors qu’il souffre d’un cancer du poumon, il est torturé. Les Allemands le présentent ensuite à l’hôpital qui refuse de le recevoir. Il meurt dans une cellule de la caserne Lacuée quelques heures plus tard.

Le 1er février, jour de ses obsèques à Feugarolles, la police allemande tire sur les personnes présentes, plusieurs sont blessées, d’autres arrêtées et déportées[7].

Citation modifier

« L'enfant n'est pas la propriété des parents. Ceux-ci n'ont pas le droit de le plier aux exigences de leur égoïsme, de leur propre servitude. Leur rôle consiste à lui procurer la subsistance qu'il ne peut se procurer lui-même et à le protéger contre la société. » - Bulletin du Syndicat national des instituteurs, .

Hommages modifier

  • Une rue ainsi qu'un centre aéré portent son nom aujourd'hui à Agen[8]. En 2016, l'Action antifasciste d'Agen anime dans cette rue le bar « L’Embuscade »[9].
  • Une plaque à sa mémoire est apposée à l'entrée du collège Jasmin à Agen[4]

Œuvres modifier

Nombreuses contributions à la presse libertaire.

Bibliographie modifier

Notices modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. Pascal Ory, Voyage dans la France occupée, Place des éditeurs, 279 p. (ISBN 9782258114753, lire en ligne).
  2. René Bianco, 100 ans de presse anarchiste : Fred Durtain.
  3. « Quant à notre ami Duvergé (Fred Durtain), la Gestapo l’avait tellement malmené qu’il en est mort l’année dernière. Or, c’était lui l’âme de l’École. Pour le moment, donc, notre projet nous paraît irréalisable. », Lettre de Aristide Lapeyre à André Arru, 13 septembre 1944, citée par Yves Peyraut, Hier..., Les Cahiers des Amis d’Aristide Lapeyre, no 2, avril 1986, lire en ligne ou lire en ligne.
  4. a et b Lieux de mémoire 1939/1945 à Agen, Ville d'Agen, 2013, lire en ligne et voir la plaque en ligne.
  5. Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social : notice.
  6. Dictionnaire des anarchistes : notice.
  7. Jean-Pierre Koscielniak, Collaboration et épuration en Lot-et-Garonne, 1940-1945, Éditions d'Albret, 2003, page 142.
  8. A.L.S.H Gérard Duvergé, plan en ligne.
  9. Mathilde Curien, « Qui sont les Antifas agenais ? », SudOuest.fr,‎ (lire en ligne).
  10. Bibliographie d'histoire de l'éducation française : notice.