Géo-Fourrier

peintre français
Géo-Fourrier
Géo-Fourrier en 1933.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 67 ans)
QuimperVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Georges Nicolas FourrierVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Géo-Fourrier
Nationalité
Formation
Activité
Période d'activité
1919-1950
Autres informations
Maître

Georges Fourrier,connu sous le pseudonyme de Géo-Fourrier, né le à Lyon et mort le à Quimper, est un peintre, illustrateur et graveur français.

Ses œuvres s'inspirent de l'art japonais, mais il est particulièrement connu pour ses productions régionales, notamment celles inspirées de la Bretagne.

Biographie modifier

Géo-Fourrier nait à Lyon, où son père est directeur de la Compagnie d’électricité Edison[1]. La famille déménage ensuite dans le 8e arrondissement de Paris près du parc Monceau. Son état de santé se détériore en 1913, l'obligeant à rester alité pendant trois ans, avant une guérison en 1919. Durant sa convalescence, il s’intéresse au dessin et à l’art japonais[2], et entreprend dès 1919 des études artistiques. En 1917, il réalise un dépliant (makemono ou ohiron) intitulé Documents de décoration tirés de l'art Japonais, représentant des objets des collections du musée Guimet (netsukes, inros, boîtes à thé, plateaux en bois de kiri, tsubas, masques)[1].

En 1920, il est engagé chez le parfumeur Jones comme dessinateur[1], puis intègre en 1921 l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, où il rencontre et se lie d’amitié avec Auguste Mathieu et Auguste Matisse qui lui permettent d'être admis comme membre titulaire de la Société des artistes français le . Il rencontre également Prosper-Alphonse Isaac dont il sera le dernier élève ainsi que le maître japonais Yoshijiro Urushibara[3]. C’est à cette époque qu’il découvre la Bretagne durant des vacances, sans s’y installer dans l’immédiat. En 1922, il est engagé comme dessinateur aux grands magasins du Printemps (on n'en conserve toutefois aucune trace dans les catalogues commerciaux[4]), puis en 1923 chez Gaillard, maître orfèvre, où il reste jusqu'en 1925. Il part ensuite durant les derniers mois de l’année 1927 au Maroc, puis en 1930-1931 en Afrique-Équatoriale française, d’où il rapportera de nombreux dessins et voyages[2],[3].

En 1928, il s’installe à Quimper après avoir épousé sa femme Charlotte à Vézelay. En 1933, il obtient de la Société d'encouragement à l'art et à l'industrie une commande pour un revêtement céramique qui sera commercialisé sous le nom « ARMOR ». Il entre alors en contact avec la manufacture Henriot de Quimper, faïencier, avec qui il collaborera plusieurs fois.

En , durant la Seconde Guerre mondiale, il est nommé professeur intérimaire de dessin au lycée de jeunes filles de Quimper[5], puis en avril de la même année professeur à l'École normale de Quimper[6].

En 1942, il expose à Quimper à la galerie Saluden[7] ses œuvres en céramique exécutées à la faïencerie de Quimper, comprenant des pièces uniques.

Geo-Fourrier meurt le à Quimper[8].

Œuvre modifier

Artiste complet, Géo-Fourrier pratique durant sa vie la peinture, la gravure, l'illustration, mais crée également des bijoux, de la céramique[2], des pipes ainsi qu’une grande série de cartes postales[2],[9] dont un grand nombre porte sur la Bretagne[10]. Il est également l'auteur de plusieurs centaines de photographies lors de ses voyages, dont la majorité est conservée à Paris au musée du Quai Branly - Jacques-Chirac[1],[11].

Ses œuvres sont signées « FG », comme on le retrouve également sur ses ex-libris (on en décompte douze différents)[1]. L'un d'entre eux, celui au masque d'Okame, est présent dans un ouvrage[réf. nécessaire] conservé à la Bibliothèque nationale de France.

Plusieurs œuvres de Géo-Fourrier sont conservées dans des collections publiques, principalement au musée départemental breton à Quimper, comme le Brûleur de Goémon de Notre-Dame de la Joie (1936, gravure sur bois imprimée en couleurs, 27 × 35 cm)[12] ou Les Costumes de fêtes (1938, gravure sur bois imprimée en couleurs sur fond argenté, 35 × 25 cm)[13] ; et au musée de Bretagne à Rennes[14], comme Kemper 1930 (1930, crayons de couleur sur papier calque)[15], Catel de Saint-Gwenole (1941, monotype sur papier)[16], Dinam de Keranreun Pont-Aven (impression photomécanique en couleurs sur papier cartonné)[17], Kemper (crayon noir, pastel, plume et collage sur papier)[18] et Rumengol 1930 (pastel, crayon de couleur, plume et mine graphite sur papier calque)[19].

On peut également citer la création de plusieurs séries de cartes postales[20] et l'illustration de plusieurs ouvrages[3], tels :

  • Charles le Goffic, Le Crucifié de Keralies, Saint-Brieuc, O.L. Aubert, 1927 ;
  • Claude Farrère, Les Hommes nouveaux, Paris, Horizon de France, 1928 ;
  • Camille Vallaux et Henri Waquet, Visages de la Bretagne, en collaboration avec Mathurin Méheut, Paris, Horizons de France, 1941-1945 ;
  • Julien Guillemard, L'Oiseau Noir, nouvelle publiée dans la Revue Maritime entre mai et  ;
  • André Lichtenberger, « Amrou, frère des aigles », édité dans la revue Les Enfants de France en 1930.

Sont également conservés des projets d'illustrations de plusieurs ouvrages d'auteurs chers à Geo-Fourrier[1], comme :

Publications modifier

Géo-Fourrier, après son voyage en Afrique-Équatoriale française, écrit plusieurs articles publiés dans les revues Art et Décoration ou La Nature, entre 1932 et 1934[1] :

  • « Les bourmas du Bahr-Sara », Art et Décoration, , p. 157-160.
  • « Civilisations agonisantes du Tchad, I. les Mousgou », La Nature, .
  • « Civilisations agonisantes du Tchad, II. Les Moundang du Maïo Kebbi », La Nature, .
  • « Les Borroro pasteurs nomades du Tchad », La Nature, , p. 106-110.
  • « L'architecture et les arts indigènes en Afrique équatoriale française », La Nature, .
  • « Sur le Bahr Sara, II. Maïssala », La Géographie, , p. 138-146, 3 figs[21].

Expositions modifier

De son vivant, Géo-Fourrier a exposé ses œuvres d'Afrique équatoriale française, Oubangui-Chari et Tchad au musée d'Ethnographie du Trocadéro (devenu le musée de l'Homme) à Paris du au [1].

Récompenses et distinctions modifier

  • 1921 : médaille d'or de composition décorative, médaille d'or d'art industriel et médaille d'argent d'études documentaires à l'École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris ; plaquette de bronze de la Société d'encouragement à l'art et à l'industrie, à la suite d'une exposition au musée Galliéra.
  • 1927 : médaille de bronze dans la section gravure au Salon des artistes français pour Le Sonneur de bombarde, gravure sur bois ; prix Paquet décerné par la Société coloniale des artistes français, avec bourse de voyage.
  • 1929 : prix Bernheim de Villiers au Salon de peinture et de sculpture ; officier de l'ordre du Ouissam alaouite ; récompense pour sa participation à l'exposition nord-africaine de Casablanca.
  • 1930 : prix de l’Afrique équatoriale française au Salon de peinture et de sculpture.
  • 1932 : chevalier de l'ordre de l'Étoile noire du Bénin.
  • 1934 : membre de la Société de géographie de France ; palmes d'officier d'Académie.
  • 1935 : médaille d'argent au Salon des artistes français pour Le Port de Douardenez, La Cale Ronde, gravure sur bois.
  • 1937 : médaille d’or à l’Exposition internationale de Paris pour les séries de carte « Normandie » et « Flandres » ; médaille d’argent à l’Exposition internationale de Paris pour les gravures Douarnenez et Le Brûleur de goëmons à Notre-Dame de la Joie.
  • 1939 : commandeur de l’ordre du Ouissam alaouite.

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h i j k et l « Géo-Fourrier, voyageur et maître des arts décoratifs Une exposition de la bibliothèque Forney, spécialisée dans les arts décoratifs et les métiers d'art Du mardi 22 mars au samedi 16 juillet 2022 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur paris.fr, mise à jour le 08/02/2022 (consulté le ).
  2. a b c et d Grand écart et Impr. Compagnons du sagittaire), Géo-Fourrier, peintre voyageur : [exposition, Saint-Briac-sur-Mer, 13 août-6 septembre 2009], Paris, A. Soubigou, , 40 p. (ISBN 978-2-918202-03-5 et 2-918202-03-7, OCLC 762612367, lire en ligne).
  3. a b et c André, ... Soubigou, Trégastel et Impr. Compagnons du Sagittaire), Géo-Fourrier à Trégastel : [exposition, Trégastel, Aquarium marin de Trégastel, 6 juillet-4 septembre 2008], Paris, Éd. ASIA, , 40 p. (ISBN 2-9523862-5-0 et 978-2-9523862-5-8, OCLC 470735955, lire en ligne).
  4. « Accueil », sur bibliotheques.paris.fr (consulté le ).
  5. patrimoine.region-bretagne.fr.
  6. reseau-canope.fr.
  7. galerie-saluden.fr.
  8. Registre d'état civil des naissances de 1898 à Lyon, 3e arrondissement, 2e volume, p. 72/105, acte 945.
  9. Impr. les Compagnons du sagittaire), Les cartes et les estampes de Geo-Fourrier, Normandie, Flandre-Artois, Alsace, et de Raoul Brygoo, "Les soleils du Boulonnais", Côte d'Opale., Paris, Éditions ASIA, dl 2015, 96 p. (ISBN 978-2-918202-23-3 et 2-918202-23-1, OCLC 933773779, lire en ligne).
  10. Impr. les Compagnons du sagittaire), Les cartes et les estampes bretonnes de Géo-Fourrier, Paris, Éd. ASIA, dl 2009, 95 p. (ISBN 978-2-918202-05-9 et 2-918202-05-3, OCLC 758906949, lire en ligne).
  11. « Fourrier, Georges dit Geo-Fourrier (1898-1966) », sur FranceArchives (consulté le ).
  12. « Notre-Dame de la Joie (Le Brûleur de goémon) », sur musee-breton.finistere.fr.
  13. « Les Costumes de Fête - Estampe en couleur », sur musee-breton.finistere.fr.
  14. « Collection Géo-Fourrier au musée de Bretagne », sur collections.musee-bretagne.fr.
  15. « Kemper 1930 », sur collections.musee-bretagne.fr.
  16. « Catel de St Gwenole », sur collections.musee-bretagne.fr.
  17. « Dinam de Keranreun Pont-Aven ».
  18. « Kemper ».
  19. « Rumengol. ».
  20. Géo-Fourrier, « Cartes postales de Géo-Fourrier », sur Bretania.bzh.
  21. Géo-Fourrier, Sur le Bahr Sara : II. Maïssala, (lire en ligne).
  22. « Le musée de Pont-Aven s'ouvre à Géo-Fourrier »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur letelegramme.fr, .
  23. Geo-Fourrier et Musée de Pont-Aven, Géo-Fourrier 1898-1966 : [exposition du 6 octobre 2001 au 2 janvier 2002, Musée de Pont-Aven]., Pont-Aven, Musée de Pont-Aven, , 32 p. (ISBN 2-910128-25-3 et 978-2-910128-25-8, OCLC 491253746, lire en ligne).
  24. « Expo Géo-Fourrier au musée bigouden (2003) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur letelegramme.fr, .
  25. « Géo-Fourrier: Carnet de Voyage. La Médiathèque Florian de Rambouillet (2006) », sur ramboliweb.com.
  26. Stéphane Pomier et André Soubigou, Geo-Fourrier chantre du pays Bigouden : [exposition, Plonéour-Lanvers, salle Jules-Ferry, 10 juillet-22 août 2010]n, Paris, ASIA, , 40 p. (ISBN 978-2-918202-08-0).
  27. Ouest France, « Perros-Guirec. Géo-Fourrier s'expose au musée Ar Skol »  , sur Ouest France, (consulté le ).
  28. « GEO-FOURRIER, entre Japon et Bretagne », sur Le Carton Voyageur, (consulté le ).

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs & graveurs de tous les temps et de tous les pays, 1924.
  • Louis Le Guennec, « Fourrier Géo. Exposition à Quimper », La Bretagne touristique, no 72, 1928, p. 64.
  • Marcus Osterwalder (dir.), Dictionnaire des illustrateurs (1905-1965), Ides et Calendes, 2001, p. 623.
  • Géo-Fourrier, [catalogue de l'exposition de Pont-L'Abbé], Paris, Éditions ASIA, 2003.
  • Philippe Le Stum, Impressions bretonnes. La gravure sur bois en Bretagne (1850-1950), [catalogue d'exposition], Quimper, musée départemental breton et Éditions Palantines, 2005.
  • Géo-Fourrier, carnets de voyages, [catalogue de l'exposition à la médiathèque de Rambouillet], Paris, Éditions ASIA, 2005.
  • Géo-Fourrier, peintre voyageur, [catalogue de l'exposition à Saint-Briac], Paris, Éditions ASIA, 2006 (ISBN 978-2-918202-03-5).
  • Géo-Fourrier en pays Bigouden, [catalogue de l'exposition à Penmarc'h], Paris, Éditions ASIA, 2007.
  • Géo-Fourrier à Trégastel, [catalogue de l'exposition], Paris, Éditions ASIA, 2008 (ISBN 2-9523862-5-0).
  • Géo-Fourrier à Douarnenez, [catalogue de l'exposition à Douarnenez], Paris, Éditions ASIA, 2008.
  • Les Cartes Bretonnes de Géo-Fourrier, Paris, Éditions ASIA, 2009.
  • Carnet de dessins de Géo-Fourrier dans le Trégor en 1926, Paris, Éditions ASIA, 2010.
  • Édition Bretonne, Octave Louise Aubert, Géo-Fourrier, Louis Garin, Exposition au Musée de l'imprimerie à Nantes, Paris, Éditions ASIA, 2010.
  • Géo-Fourrier à Plonéour, [catalogue de l'exposition de Plonéour], Paris, Éditions ASIA, 2010.
  • Connivences artistiques. Géo-Fourrier, MHAD, [catalogue de l'exposition à Pénestin], Paris, Éditions ASIA, 2011.
  • Les cartes et les estampes de Géo-Fourrier et de Pablo Tillac : les Pyrénées : Ariège-Couserans, Béarn, Bigorre, Pays basque, Paris, Éditions ASIA, 2011 (ISBN 978-2-918202-12-7).
  • Les Cartes et estampes bretonnes de Geo-Fourrier, Paris, Éditions ASIA, 2015 (ISBN 978-2-918202-23-3).
  • Philippe le Stum, La gravure sur Bois en Bretagne (1850-2000), Éditions Coop-Breizh, 2018 (ISBN 9782843468216).
  • Géo-Fourrier. Voyageur et maître des arts décoratifs, [catalogue de l'exposition à la bibliothèque Forney], Paris, Éditions ASIA, 2022 (ISBN 9-782918-202363).

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