Génie du mal

type de personnage

Le génie du mal est un genre de personnage de fiction. Il désigne un antagoniste qui est doté d'une intelligence supérieure, dont il se sert pour élaborer et mettre à exécution des plans complexes et criminels afin de compromettre le héros ou dominer le monde.

Le personnage de fiction Fantômas est présenté comme un « génie du mal »[1],[2].

Définition modifier

Selon le Centre national de ressources textuelles et lexicales le « génie du mal » (associé au génie de l'amour, des arts, de la gloire) est « un être allégorique personnifiant un principe, une maladie, un fléau quelconque, une idée abstraite »[3].

Étude modifier

Dans une étude scientifique intitulée « Génie du mal ? Comment la malhonnêteté peut mener à une plus grande créativité », publiée le dans la revue Psychological Science, les chercheurs Francesca Gino (université Harvard) et Scott Wiltermuth (université de Californie du Sud), passionnés par « les comportements non éthiques », se sont demandé s'il existait un lien entre malhonnêteté et créativité, à l'image du banquier Bernard Madoff qui élabora un ingénieux système de Ponzi pour escroquer ses clients[4],[5].

Pour ce faire, les chercheurs ont élaboré cinq expériences différentes qu'ils ont testé sur près de 800 participants, les poussant à être malhonnêtes (comme mentir sur leurs performances lors d'un test afin d'obtenir une meilleure récompense) puis à tester leur créativité, tout en comparant les résultats avec un groupe témoin resté dans le « droit chemin ». À chaque fois, les personnes du groupe des « malhonnêtes » se sont montrées plus créatives que ceux du groupe des « honnêtes ». Pour les chercheurs, cette tendance s'expliquerait par le fait que, pour être inventif dans un domaine, il faut savoir « briser les codes » ou les règles, ce que favorise naturellement la malhonnêteté[4],[5].

Personnage dans la religion modifier

 
Le Génie du Mal, au dos de la chaire de la cathédrale de Liège

Lucifer, l'ange déchu, quelquefois assimilé à Satan, est considéré dans la religion chrétienne comme le génie du mal absolu. La sculpture dénommée « Le Génie du Mal » est une œuvre religieuse de l'artiste belge Guillaume Geefs. Cette sculpture est installée dans une niche à l'arrière de la chaire principale de la cathédrale.

Personnages de fiction modifier

Voici quelques exemples de personnage de fiction qualifiés de « génies du mal ».

En littérature modifier

Dans la bande dessinée modifier

Au cinéma modifier

  • Le cinéaste français Louis Feuillade a créé le personnage de Fantômas au cinéma avec l'acteur René Navarre dans le rôle titre, incarnant avant la première guerre l'archétype du génie maléfique. Grâce à ce succès, Feuillade a fondé sa propre marque de films[7].
  • Le film américain Compulsion réalisé par Richard Fleischer et sorti en 1959 s'inspirant de l'affaire Leopold et Loeb a été diffusé en France sous le titre Le Génie du mal.
  • Le Professeur Ratigan, ennemi de Basil de Baker Street qui tente de s'emparer du pouvoir en Angleterre dans le film Disney Basil, détective privé (1986). une chanson dénommée « le grand génie du mal » composée par Henry Mancini est interprétée pour ce film[8].
  • Jafar, le grand vizir d'Agrabah puis Génie d'une lampe apparu dans le film Disney Aladdin (1992) et sa suite Le Retour de Jafar (1994) et dans un film Aladdin de 2019, ou le personnage est interprété par Marwan Kenzari.
  • Mélina la loutre, plus dangereuse antagoniste des As de la Jungle.

À la radio modifier

Notes et références modifier

  1. Marc Lits, Le roman policier : introduction à la théorie et à l'histoire d'un genre littéraire, Liège, Éditions du Céfal, coll. « Bibliothèque des Paralittératures » (no 4), , 2e éd., 208 p. (ISBN 2-87130-065-8), p. 40.
  2. Quentin Deluermoz (préf. Dominique Kalifa), Policiers dans la ville : la construction d'un ordre public à Paris, 1854-1914, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles » (no 71), , 408 p. (ISBN 978-2-85944-698-7), p. 183.
  3. « Définition de Génie », sur cnrtl.fr (consulté le )
  4. a b et c « Génies du mal », Pierre Barthélémy, Le Monde.fr, 10 mars 2014.
  5. a et b (en) Francesca Gino et Scott S. Wiltermuth, « Evil Genius? How Dishonesty Can Lead to Greater Creativity », Psychological Science, vol. 25, no 4,‎ , p. 973–981 (ISSN 0956-7976, DOI 10.1177/0956797614520714, lire en ligne)
  6. Christophe Quillien et al., Méchants - Crapules et autres vilains de la bande dessinée, Huginn & Muninn, 2013.
  7. Site criminocorpus, "De Fantômas à Méphisto : René Navarre (1877-1968). L'artiste aux mille visages", consulté le 13 juin 2019
  8. La Musique de Disney - Un Héritage en Chansons, texte "le grand génie du mal", consulté le 1er juin 2019
  9. « Signé Furax. Malheur aux barbus », sur franceculture.fr (consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier