Géminien de Modène

évêque de Modène
Géminien de Modène
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Géminien de Modène ou saint Géminien (en italien San Geminiano) (Cognento, 312Modène, 397) fut diacre puis évêque de la ville de Modène (Italie).

Géminien de Modène est un saint chrétien reconnu par les Églises catholique et orthodoxe, fêté le 31 janvier[1].

Il lutta contre le jovinianisme, dogme d’un moine du IVe siècle qui affirmait que le baptême préservait le baptisé du péché, quoi qu'il fasse. Ce dogme fut considéré comme une hérésie par l’Église nicéenne[2].

Géminien est le patron des villes de Modène, Pontremoli, San Gimignano et Vielmur-sur-Agout, et le co-patron de l'archidiocèse de Modène-Nonantola.

Biographie modifier

Saint Géminien est né en Italie, à Cognento, aux abords de la ville de Modène en Émilie et fut l’évêque de Modène au IVe siècle. Il est reconnu en tant que thaumaturge et exorciste, et fut un fervent défenseur du culte de la Vierge Marie : c’est pourquoi il a été institué, dans des villes où il est invoqué, protecteur des personnes, surtout des enfants qui apparaissent toujours sur les représentations du saint (statues, tableaux, icônes). C’était le cas sur le tableau de Vielmur-sur-Agout, mais, cette œuvre ayant été découpée pour l’intégrer dans un cadre baroque, cette représentation disparut.

 
Giovanni Maria Parente (de), Vita di san Gimignano, 1495.

Saint Géminien fut invoqué à plusieurs reprises au cours de l’histoire de Modène pour venir au secours de ses habitants en proie à des famines, des épidémies de peste, ou à des épisodes guerriers. Chaque fois que des armées ennemies levèrent leur siège sans prendre Modène, comme dans le cas des Huns d’Attila en 452, des Hongrois au Xe siècle[3], ou encore des Français de Charles d'Amboise en 1511 durant la guerre de la Ligue de Cambrai, Géminien fut considéré comme le véritable sauveur de la ville.

On lui attribue aussi beaucoup d’autres miracles et de signes, et il continue à inspirer à ses fidèles une dévotion qui, aujourd’hui encore, est perçue par eux comme la preuve la plus évidente d’une présence ininterrompue et jamais affaiblie dans le cours de l’histoire de la cité. Son culte contribue ainsi au maintien de la paix, au rétablissement de la concorde sociale, et plus généralement au progrès et au bien-être de la population de Modène ou des villes qui lui adressent leurs prières (du moins dans l’histoire ancienne, car au milieu du XXe siècle, Modène n’échappa pas aux tragédies de l’époque[4]).

Saint Géminien est également thaumaturge par l’eau d’une source miraculeuse qui lui est dédiée, à Cognento di Modena.

Ses reliques ont été transférées solennellement en 1106 en présence de la comtesse Mathilde de Canossa et de Dodonne, l’évêque de Modène, dans la cathédrale à Modène construite à cet effet.

En France, le culte de saint Géminien est lié à des personnes touchant de près à l’aristocratie et à l’histoire de Modène. Il est cité en deux lieux différents :

Notes et références modifier

  1. Nominis : Saint Géminien
  2. Biographie sur Nominis : Saint Géminien ; sur ce site et chez des auteurs majeurs comme Michel Le Quien (Oriens Christianus ou Charles George Herbermann (Encyclopédie catholique) l’Église nicéenne est appelée « catholique » pour désigner l’ensemble de l’Église du premier millénaire et du symbole de Nicée, conformément au credo catholique selon lequel l’apôtre Pierre est le premier Pape et l’Église catholique romaine est l’unique continuation actuelle de l’Église primitive, toutes les autres confessions chrétiennes étant des déviations. Hors de ce dogme, les historiens du christianisme comme Walter Bauer (Orthodoxy and Heresy in Earliest Christianity, éd. Sigler Press, 1996 sur Traduction originale en anglais) ou Adolf von Harnack (Histoire des dogmes, Cerf, coll. "Patrimoines", Paris 1993) considèrent qu’il n’y avait, dans l’Église du premier millénaire, pas d’autre unité doctrinale que celle des sept premiers conciles, et préfèrent parler, avant la séparation des Églises d'Orient et d'Occident, d’« Église nicéenne ».
  3. Édouard Sayous, Les origines et l'époque païenne de l'histoire des Hongrois, Ernest Leroux, Paris, 1874, p. 102.
  4. Durant la Seconde Guerre mondiale lorsque l’Italie passe de l’Axe aux Alliés, la Wehrmacht occupe durement Modène qui subit destructions, massacres, pillages et viols de la part des occupants allemands et de la milice fasciste, sans compter les bombardements alliés (1943-1945) qui ont détruit pratiquement tout le centre-ville. Une fois libérée en avril 1945 seulement, Modène fut le centre de ce que les historiens ont appelé le « Triangle de la mort » en raison des règlements de compte sanglants, véritable guerre civile entre 1946 et 1948, entre les anciens miliciens fascistes et les partisans communistes : Giorgio e Paolo Pisanò, Il triangolo della Morte : la politica della strage in Emilia durante e dopo la guerra civile, ed. Mursia 1992, et Gazzetta di Parma, [1] consulté le 2 juillet 2016.
  5. « Ces reliques se trouvaient dans une châsse de forme carrée portée par quatre petits chérubins avec six petits anges et une croix, le tout d’argent et renfermant le chef (partie de la tête) de saint Géminien. Cet ensemble reposait sur un pied d’argent. Dans l’église du couvent, il y avait deux chapelles, l’une dédiée à saint François de Sales et l’autre à sainte Jeanne de Chantal. Il n’est pas impossible que la piété populaire ait attribué le nom de saint Géminien à la chapelle où reposait la châsse. Dans l’église du monastère près des reliques, on trouvait (Abbayes, monastères, etc. »

    « Puis sur la grande tribune, à laquelle on accède par « quatre marches de bois de chêne », voici « un sarcophage en bois, recouvert d’un baldaquin en velours noir à franges et galons d’argent, renfermant le cercueil de Marie d’Este... »

  6. En 951, Ermengaud d’Albi, fils de Raymond II comte de Rouergue, duc d'Aquitaine, marquis de Gothie et comte de Quercy et d’Albigeois et du comté de Narbonne, donne une terre dans la vicomté de Lautrec pour établir un futur monastère. C’est sur un emplacement situé à Vielmur qu’en 1028, le monastère Sainte-Marie sera fondé à Vielmur par Isarn de Lautrec et son épouse Guisle de Cerdagne. En 1038, le monastère Sainte-Marie de Vielmur est remis par les Lautrec au chapitre du Puy-en-Velay. En 1041, Raymond IV de Saint-Gilles est seigneur du Velay et de la ville du Puy. Selon Guillaume de Castel (Mémoires de l’Histoire du Languedoc, p. 313) Raymond IV est marié en premières noces en 1065 avec Bertrande de Provence. Leur fils Bertrand, qui sera comte de Tripoli, épouse vers 1090 la nièce de Mathilde de Canossa (ou Mathilde de Toscane). Celle-ci amène certainement le culte de saint Géminien à Vielmur. Cette nièce ne vivra pas longtemps puisque Bertrand se remarie avec Alix de Bourgogne cinq ans après, en 1095. Mais elle eut le temps d’installer une chapelle en l’honneur de saint Géminien, selon le testament de Magdelaine Galise du 29 avril 1743 : l’érection de cette chapelle fut acceptée par l’abbesse du monastère de Vielmur, vassale du comte de Toulouse et du chapitre du Puy, puisque Raymond IV de St Gilles était seigneur du Puy : elle obtient les reliques du saint par l’intermédiaire de sa tante Mathilde de Toscane. Comme la nièce de Mathilde ne vécut que cinq ans après son mariage avec Bertrand comte de Toulouse, il se pourrait aussi que Mathilde de Canossa ait envoyé à sa nièce, atteinte d’une maladie grave, les reliques de saint Géminien pour la protéger, et les ait fait placer dans une chapelle du monastère de Vielmur. On retrouve cette notion de protection avec Marie-Béatrix d’Este qui vivait en exil. Le nom de l’église du Monastère Notre-Dame disparaitra à la Révolution avec la vente du monastère au titre des biens nationaux. C’est saint Géminien qui en deviendra alors le titulaire.

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