Friedrich August von der Heydte

général allemand

Friedrich August Freiherr von der Heydte[Notes 1], né le à Munich et mort le à Landshut, était un militaire, juriste constitutionnel et homme politique allemand.

Friedrich August Freiherr von der Heydte
Friedrich August von der Heydte
Friedrich August von der Heydte en 1944

Naissance
Munich (Royaume de Bavière)
Décès (à 87 ans)
Landshut (Allemagne)
Allégeance Drapeau de l'Allemagne République de Weimar (en 1933)
Drapeau de l'Allemagne nazie Troisième Reich (en 1945)
Drapeau de l'Allemagne République fédérale d'Allemagne
Arme Luftwaffe
Grade Oberstleutnant (Wehrmacht)
Brigadegeneral (Bundeswehr)
Années de service 1925–1945 – 1957–1967
Commandement Fallschirmjäger-Regiment 6
Conflits Seconde Guerre mondiale
Distinctions Croix de chevalier de la croix de fer avec feuilles de chêne

Il est notamment connu pour avoir commandé, durant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs unités de parachutistes. Il a été décoré de la croix de chevalier de la croix de fer avec feuilles de chêne.

Il était aussi un cousin de Claus von Stauffenberg[1] auteur du complot du 20 juillet 1944.

Biographie modifier

il est issu d'une famille de nobles de Munich. Son père le baron von der Heydte a combattu avec l'Armée bavaroise lors de la première guerre mondiale. Très bon élève, il passe ses études dans une école catholique de Munich. À la fin de sa scolarité il rejoint la Reichswehr, mais sa demande pour servir dans la cavalerie est rejetée. Le jeune homme est affecté dans l'infanterie, le . Libéré du service militaire en 1927, il entre à l'université pour y étudier le droit et l'économie et obtient un diplôme en droit de l'université de Graz en Autriche, puis se rend à Berlin pour poursuivre ses études. Fin 1927, il rejoint une école diplomatique à Vienne. En 1934, Frederich von der Heydte obtient la nationalité autrichienne, tout en conservant sa citoyenneté allemande et bavaroise. La même année, il rejoint de nouveau la Reichswehr.

Pendant la Seconde Guerre mondiale modifier

Il fut officier de la Luftwaffe et servit dans les Fallschirmjäger, les unités parachutistes, pendant la Seconde Guerre mondiale, atteignant le rang de Oberstleutnant (lieutenant-colonel).

Heydte commandait le 1er bataillon du 3e Fallschirmjäger Regiment pendant la bataille de Crète en mai 1941. Son bataillon fut le premier à entrer dans La Canée, un fait pour lequel il reçut la croix de chevalier de la croix de fer. Heydte combattit également en Russie et en Afrique du Nord.

Après le raid britannique (opération Biting) en février 1942 sur un radar allemand installé à Bruneval, sur la côte normande, il est chargé d'inspecter les débris restant du radar détruit. Il affirme au lendemain de la guerre avoir alors bien réalisé le but de l'opération britannique — récupérer les éléments essentiels du radar en faisant croire à sa simple destruction —, mais haïssant le nazisme et souhaitant l'effondrement du Troisième Reich, il n'en avait soufflé mot à personne.

Du au , alors major, il est nommé chef d'état-major de la 2. Fallschirmjäger-Division (2e division parachutiste) sous les ordres du Generalleutnant Hermann-Bernhard Ramcke.

Sur le front de l'Ouest, il commanda le Fallschirm-Jäger-Regiment 6 (FJR.6) de Fallschirmjäger à Carentan, où lui et ses hommes furent surnommés « les Lions de Carentan » pendant la bataille de Normandie en juin 1944. Heydte a été commandé par le maréchal Erwin Rommel pour défendre Carentan jusqu'au dernier homme, car c'était la jonction critique entre Utah Beach et Omaha Beach. L'assaut contre le manoir de Brécourt menée par le Major Richard D. Winters, (Easy Company), se déroule le 6 juin 1944 durant l’opération Albany. Il est souvent cité comme un exemple classique d'assaut permettant à une petite unité de vaincre une force supérieure en nombre en position défensive. L'assaut a été si efficace qu'il est de nos jours enseigné à l'Académie militaire de West Point. Grâce à l’action des parachutistes, en particulier la destruction des canons de Brécourt, les troupes débarquées à Utah Beach ne subirent que relativement peu de pertes[2]. Heydte, poursuit les combats en escarmouches durant le mois de juillet dans la bataille des Haies, avec les restes de son régiment, qui se dissimule dans l'épais bocage. La dernière opération militaire à laquelle Heydte participe et intervient en août 1944 dans la région de Mortain. Cette opération nommée "Luttich" par les Allemands est un désastre qui conduit à l'encerclement de la 7e Armée allemande dans la poche de Falaise[3].

En décembre 1944, il participe à l'opération Stösser, pensée par Adolf Hitler, consistant en un parachutage de nuit, au nord de Malmedy. La mission avait pour objectif d’ouvrir la route aux chars allemands et de sécuriser une ligne de front entre Eupen et Malmedy. Heydte est parachuté avec ses hommes derrière les lignes ennemies lors de la contre-offensive allemande de la bataille des Ardennes, il est capturé par les forces américaines peu de temps après à Montjoie[4].

Après guerre modifier

Après la guerre, il fut professeur de droit constitutionnel et international à l’université Johannes-Gutenberg de Mayence et à l’université de Wurtzbourg et président de la communauté universitaire chrétienne-démocrate. Membre de l’Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU), il siégea de 1966 à 1970 au Landtag de Bavière.

Il sera également officier de réserve dans la Bundeswehr, l'armée de la république fédérale allemande, avec le grade de général de brigade.

Heydte a accusé le magazine Der Spiegel de haute trahison pour avoir publié des informations confidentielles sur la défense de la RFA. L’affaire du Spiegel fut marquée par plusieurs graves irrégularités et suscita un large mouvement de protestation dans l’opinion publique, la presse et les milieux intellectuels.

Friedrich August Freiherr von der Heydte est décédé à Aham, le , à l'âge de 87 ans, après une longue maladie et est enterré au cimetière local d'Aham, près de Landshut, le long du mur attaché à l'église.

Décorations modifier

Bibliographie modifier

  • Vanessa Conze, Das Europa der Deutschen: Ideen von Europa in Deutschland zwischen Reichstradition und Westorientierung (1920-1970), Oldenbourg-Wissenschaftsverlag, Munich, coll. « Studien zur Zeitgeschichte » no 69, 2005 (ISBN 3-486-57757-3), p. 63-71 [lire en ligne]
  • (de) Walther-Peer Fellgiebel, Die Träger des Ritterkreuzes des Eisernen Kreuzes 1939–1945 – Die Inhaber der höchsten Auszeichnung des Zweiten Weltkrieges aller Wehrmachtsteile [« The Bearers of the Knight's Cross of the Iron Cross 1939–1945 — The Owners of the Highest Award of the Second World War of all Wehrmacht Branches »], Friedberg, Germany, Podzun-Pallas, (ISBN 978-3-7909-0284-6)
  • (en) Franz Kurowski, Knights of the Wehrmacht : Knight's Cross Holders of the Fallschirmjager, Atglen, PA, Schiffer Military (en), , 279 p. (ISBN 978-0-88740-749-9)
  • (en) Patrick Fermor, A Time Of Gifts (en), New York, Harper & Row, (ISBN 978-0-06-011224-0), chap. 7 (« Vienna »)
  • (en) James Lucas, Hitler's Enforcers: Leaders of the German War Machine 1939-1945, Londres, Arms and Armour Press, (ISBN 80-206-0547-9), « Paratrooper with a prayer beads »
  • (en) Friedrich August Von der Heydte, Modern irregular warfare : in defense policy and as a military phenomenon, New York, N.Y, New Benjamin Franklin House, (ISBN 0-933488-49-1, lire en ligne), Biographical notes
  • (en) French L MacLean, Luftwaffe Efficiency & Promotion Reports : For the Knight's Cross Winners, Atglen, Pennsylvania, Schiffer Military History, , 536 p. (ISBN 978-0-7643-2657-8)
  • (de) Veit Scherzer, Die Ritterkreuzträger 1939–1945 Die Inhaber des Ritterkreuzes des Eisernen Kreuzes 1939 von Heer, Luftwaffe, Kriegsmarine, Waffen-SS, Volkssturm sowie mit Deutschland verbündeter Streitkräfte nach den Unterlagen des Bundesarchives [« The Knight's Cross Bearers 1939–1945 The Holders of the Knight's Cross of the Iron Cross 1939 by Army, Air Force, Navy, Waffen-SS, Volkssturm and Allied Forces with Germany According to the Documents of the Federal Archives »] [« The Knight's Cross Bearers 1939–1945 The Holders of the Knight's Cross of the Iron Cross 1939 by Army, Air Force, Navy, Waffen-SS, Volkssturm and Allied Forces with Germany According to the Documents of the Federal Archives »], Jena, Germany, Scherzers Miltaer-Verlag, , 846 p. (ISBN 978-3-938845-17-2)
  • (de) Franz Thomas et Günter Wegmann, Die Ritterkreuzträger der Deutschen Wehrmacht 1939–1945 Teil II : Fallschirmjäger [« The Knight's Cross Bearers of the German Wehrmacht 1939–1945 Part II: Paratroopers »], Osnabrück, Germany, Biblio-Verlag, , 3 p. (ISBN 978-3-7648-1461-8)
  • (de) Franz Thomas, Die Eichenlaubträger 1939–1945 [« The Oak Leaves Bearers 1939–1945 Volume 1: A–K »], vol. 1, t. A-K, Osnabrück, Germany, Biblio-Verlag, , 458 p. (ISBN 978-3-7648-2299-6)

Liens externes modifier

Références modifier

Notes
  1. Freiherr est un titre de noblesse, pouvant se traduire comme Baron, et non une partie d'un nom de famille. La forme féminine est Freifrau et Freiin.
Citations