Franz Brentano

philosophe autrichien
Franz Brentano
Naissance

Marienberg
Décès
(à 79 ans)
Zurich
Sépulture
Altstadtfriedhof Aschaffenburg (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
École/tradition
Principaux intérêts
Idées remarquables
Œuvres principales
De la diversité des acceptions de l'être chez Aristote, Psychologie d'un point de vue empirique
Influencé par
A influencé
Famille
Brentano (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Christian Brentano (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Emilie Brentano (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoints
Ida Brentano (d)
Emilie Brentano (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Adolf Lieben (beau-frère)
Richard Lieben (d) (beau-frère)Voir et modifier les données sur Wikidata

Franz Clemens Brentano, né le à Marienberg près de Boppard le long du Rhin et mort le à Zurich), est un philosophe et psychologue catholique allemand, puis autrichien. Il est surtout connu pour sa remise au premier plan du concept médiéval d'intentionnalité, qu'il tire notamment de l'interprétation d'Aristote par Thomas d'Aquin et les philosophes médiévaux. Il tente à partir de ce concept de fonder la psychologie comme science positive et empirique, s'interroge sur l'immortalité de l'âme et développe une métaphysique de type réaliste.

Biographie modifier

Professeur de philosophie à l'Université de Wurtzbourg, dont il a démissionné à la suite de son différend avec l'Église catholique romaine concernant la doctrine de l'infaillibilité papale, puis de Vienne, il quitte ses fonctions en 1880 pour s'adonner à l'enseignement libre. Sa chaire universitaire est ensuite occupée par Ernst Mach. Brentano a été le professeur de Edmund Husserl et de Sigmund Freud[1]. D'autres de ses étudiants essayent, outre Husserl, de développer sa théorie de l'intentionnalité : Kazimierz Twardowski, Alexius Meinong. Il est connu pour avoir éveillé l'intérêt du jeune philosophe Martin Heidegger à la question du sens de l'Être avec sa dissertation De la diversité des acceptions de l'être chez Aristote datant de 1862. Heidegger l'avait reçu en cadeau en 1908. Brentano est à la fois le précurseur de la phénoménologie et de la philosophie analytique[2].

Franz Brentano est le neveu du poète et romancier allemand Clemens Brentano et de sa sœur Bettina von Arnim. Son frère est l'économiste et réformateur social Lujo Brentano.

Œuvres modifier

  • (de) Psychologie des Aristoteles, insbesondere seine Lehre vom nous poietikos, Mainz, 1867.
  • (de) Psychologie vom empirischen Standpunkt, 1874.
  • (de) Vom Ursprung sittlicher Erkenntnis, Leipzig, Duncker & Humblot, 1889.
  • (de) Von der Klassifikation der psychischen Phänomene, Leipzig, Duncker & Humbol, 1911.
  • (de) Von der mannigfachen Bedeutung des Seienden nach Aristoteles, 1862.
  • (de) Wahrheit und Evidenz, éd. O. Kraus, Leipzig, Meiner, 1930, réimpr. Hamburg, Meiner, 1974.
  • (de) Zukunft der Philosophie, éd. Meinner, Hölder, Vienne, 1893.

Œuvres traduites en français modifier

  • Franz Brentano, Aristote : les diverses acceptions de l'être (1862), Paris, Vrin, « Bibliothèque des Textes Philosophiques », 1992.
  • Franz Brentano, Essais et conférences I : sur l'histoire de la philosophie, Paris, Vrin, 2018.
  • Franz Brentano, L'Origine de la connaissance morale, suivi de La Doctrine du jugement correct (1889), Paris, Gallimard, « Bibliothèque de philosophie », 2003.
  • Franz Brentano, Psychologie descriptive, Paris, Gallimard, 2017.
  • Franz Brentano, Psychologie du point de vue empirique (1874-1911), Paris, Vrin, « Bibliothèque des Textes Philosophiques », 2008. (Éditions Aubier 1944)

Postérité modifier

Sigmund Freud a étudié le traité d'Aristote sur l'âme au cours de Brentano à l'Université de Vienne[3]. En bon catholique, Brentano suivait Thomas d'Aquin pour faire étudier le traité d'Aristote à ses élèves. Dans ce traité, Aristote définit l'âme comme étant la "substance comme forme d’un corps naturel qui a potentiellement la vie", c'est-à-dire comme le lieu de conciliation entre les désirs moteurs de l'action, qui viennent de l'intérieur, et le monde sensible, qui lui parvient via les sens (les 2/3 du traité sont consacrés aux sens). Freud s'en est inspiré pour sa première "topique" de la psyché humaine en faisant de celle-ci le lieu de confrontation entre les pulsions qui viennent du corps (système Inc) et la réalité sur laquelle les sens la renseignent (système Pcs/cs) [4].

Notes et références modifier

  1. Danielle Milhaud-Cappe, Freud et le mouvement de pédagogie psychanalytique, p. 235.
  2. Benoist 2003, p. 144.
  3. Aristote., De anima (ISBN 978-0-19-924344-0, 0-19-924344-1 et 978-0-19-924345-7, OCLC 987649112, lire en ligne)
  4. Freud, Sigmund (1856-1939)., Cotet, Pierre (1920-....)., Lainé, René (1922-....). et Rauzy, Alain., L'interprétation du rêve (ISBN 978-2-13-053628-4 et 2-13-053628-X, OCLC 690396260, lire en ligne)

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :