Liste des victimes des attentats de janvier 2015

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Cet article présente la liste des victimes des attentats de . Il recense les personnes blessées physiquement et celles ayant perdu la vie lors de cette série d'attentats, commis en France par les frères Chérif et Saïd Kouachi d'une part et par Amedy Coulibaly d'autre part.

Hommage à toutes les victimes.
Les noms des victimes des attentats de (au Festival d'Angoulême 2015).

La vingtaine d'enfants des victimes décédées ou blessées peuvent prétendre au statut de pupille de la Nation si elles le souhaitent[1].

Attentat contre Charlie Hebdo modifier

 
Fleurs près du siège de Charlie Hebdo le .
 
Plaque commémorative de l'attentat contre le journal Charlie Hebdo apposée au 10, rue Nicolas-Apprert, 75011 Paris.

L'attentat contre Charlie Hebdo est intervenu le et a été commis par les frères Chérif et Saïd Kouachi.

Morts modifier

Frédéric Boisseau modifier

Frédéric Boisseau est né à Recloses (Seine-et-Marne). Il est employé comme responsable des opérations au sein de la société Sodexo[2] qui assurait une prestation de maintenance dans l’immeuble. C'était la première fois qu’il se rendait avec son équipe dans cet immeuble.

Il est la première personne tuée par les frères Kouachi[3].

Il vivait à Villiers-sous-Grez, village voisin de Recloses, avec son épouse et ses deux enfants. C'est dans ce village qu'il est inhumé le . Il est fait, à titre posthume, chevalier de la Légion d'honneur[2]. Il avait 42 ans.

Franck Brinsolaro modifier

Franck Brinsolaro, né le à Toulon[4], était membre du Service de la protection (SDLP) de la Police nationale. Il était chargé de la protection de Charb[3].

Il était marié à Ingrid Brinsolaro, rédactrice en chef de L'Éveil normand, avec qui il avait deux enfants, dont un avait alors 13 mois[3].

Franck Brinsolaro est fait, le , à titre posthume, chevalier de la Légion d'honneur avec citation à l'ordre de la Nation[5]. Il est inhumé à Bernay dans l'Eure le [6]. Il avait 48 ans.

Cabu modifier

Cabu était dessinateur au journal Charlie Hebdo. Il avait 76 ans.

 
Lors de la marche républicaine du 11 janvier, vers 18 h, boulevard Richard-Lenoir, où se commémore le souvenir d'Ahmed Merabet, tué ici par les frères Kouachi.

Elsa Cayat modifier

Médecin psychiatre, Elsa Cayat était chroniqueuse au journal Charlie Hebdo. Elle avait 54 ans.

Charb modifier

Dessinateur satirique et journaliste au journal Charlie Hebdo, il en était également le directeur de publication. Selon des témoignages, il était la « cible » principale de l'attentat. Il avait 47 ans.

Honoré modifier

Honoré était dessinateur au journal Charlie Hebdo. Il avait 73 ans.

Bernard Maris modifier

Bernard Maris était économiste et chroniqueur au journal Charlie Hebdo sous le nom d'Oncle Bernard. Il était également administrateur du journal. Il avait 68 ans.

Ahmed Merabet modifier

 
Plaque en mémoire d'Ahmed Merabet au lieu où il a été assassiné.
 
Fleurs sur le lieu de l'assassinat d'Ahmed Merabet.
 
Portraits d'Ahmed Merabet par C215.

Ahmed Merabet est né à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis)[5]. Il est brigadier[réf. nécessaire] à VTT du commissariat du 11e arrondissement[3].

Il est touché alors qu'il affronte les auteurs de l'attentat boulevard Richard-Lenoir[7], avant d'être achevé alors qu'il gît au sol, blessé et désarmé.

Le , Ahmed Merabet est fait, à titre posthume, chevalier de la Légion d'honneur avec citation à l'ordre de la Nation[5]. Il est inhumé au cimetière musulman de Bobigny. Il avait quarante ans.

Le 18 mars 2015, la vingtième promotion de l'École nationale supérieure des officiers de police à Cannes-Écluse prend les noms d'Ahmed Merabet et Franck Brinsolaro comme nom de baptême [8].

Le , l'artiste urbain Christian Guémy, connu sous le nom de C215, réalise au pochoir sur une boîte à feu un double portrait du policier orné du slogan « Je suis Ahmed »[9]. L'œuvre est réalisée à la demande du commandant Stéphane Motel, du commissariat du 11e arrondissement de Paris où travaillait Merabet. Le portrait est dévoilé devant une centaine de personnes parmi lesquelles les collègues du policier et sa famille.

C215 réalise le pochoir sur place, devant la famille. Il peint Ahmed Merabet derrière les couleurs républicaines, pour le symbole qu'il représente. L'artiste peint deux portraits sur base de photos confiées par la famille : un portrait de face, solennel, regardant vers l'endroit où il a été abattu, et un portrait de profil, plus souriant, regardant vers la rue[10].

Le , une plaque à sa mémoire est dévoilée par le président François Hollande, le Premier ministre Manuel Valls et la maire de Paris, Anne Hidalgo[11] :

« À la mémoire
Du lieutenant de police
Ahmed Merabet
Assassiné en ce lieu
Le 7 janvier 2015
Victime du terrorisme dans
L'accomplissement de son devoir »

Mustapha Ourrad modifier

Journaliste franco-algérien, Mustapha Ourrad était correcteur au journal Charlie Hebdo. Il avait 60 ans.

Michel Renaud modifier

Michel Renaud était invité à la conférence de rédaction du journal Charlie Hebdo, car il était venu voir Cabu pour lui rendre des dessins qu'il avait exposés. Il avait 69 ans.

Tignous modifier

Tignous était dessinateur au journal Charlie Hebdo. Il avait 57 ans.

Wolinski modifier

Wolinski était dessinateur au journal Charlie Hebdo. Il avait 80 ans.

Blessés modifier

Parmi les blessés[12], on compte les journalistes Philippe Lançon[13] (gravement touché au visage[14]) et Fabrice Nicolino[15] (touché aux jambes[14]; déjà victime d'un attentat à la bombe dans le cinéma Rivoli Beaubourg (en) en 1985) ainsi que le webmestre du journal, Simon Fieschi[14],[16] (le plus gravement touché[14]), le dessinateur et directeur de la rédaction Riss (touché à l'épaule[14],[15]), un second employé du nettoyage qui se trouvait dans le hall d'entrée[réf. nécessaire].

Deux jours après l'attentat, les blessés légers sortaient de l'hôpital et les blessés graves n'étaient plus en danger de mort[17].

Plus de quatre mois après les événements, le , Simon Fieschi[18], Philippe Lançon et Fabrice Nicolino étaient encore hospitalisés.

Fusillade à Montrouge modifier

 
Message « Je suis Clarissa », sur le modèle de « Je suis Charlie », brandi lors de la manifestation du 11 janvier 2015 à Paris.

Amedy Coulibaly a d'abord tué le une policière municipale stagiaire.

Clarissa Jean-Philippe modifier

Au moment des attentats, Clarissa Jean-Philippe (1988-2015), originaire de Sainte-Marie en Martinique, est gardien de police municipale stagiaire à la police municipale de Montrouge après avoir réussi le concours d'entrée et sa formation initiale d'application (FIA). Le matin du elle patrouille sur le marché de Montrouge lorsqu'elle est appelée pour un accident de circulation. Arrivée à hauteur du no 91 de l'avenue Pierre-Brossolette, à l'angle de l'avenue de la Paix, elle est mortellement blessée par Amedy Coulibaly[19] à 8 h 10[20].

Une école-synagogue juive étant toute proche du lieu du drame, nombre de ses élèves et fidèles pensent qu'elle était la cible initiale du terroriste, bien que ce dernier ait déclaré le surlendemain à BFMTV vouloir « faire les policiers »[21].

Clarissa Jean-Philippe est faite le , à titre posthume, chevalière de la Légion d'honneur avec citation à l'ordre de la Nation[5]. Elle a été inhumée le à Sainte-Marie. Elle avait 25 ans.

Le , une plaque à sa mémoire est dévoilée par le président François Hollande en présence du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et de la ministre de la Justice Christiane Taubira[22] :

« À la mémoire de Clarissa Jean-Philippe
Brigadier de police municipale
De la ville de Montrouge
Assassinée en ce lieu le 8 janvier 2015
Victime du terrorisme
Dans l'accomplissement de son devoir »

Par ailleurs, l'avenue de la Paix à Montrouge est renommée "avenue de la Paix - Clarissa Jean-Philippe"[22].

En , le ministre de l’intérieur Gérard Collomb et la ministre des Outre-mer Annick Girardin assistent à une cérémonie en mémoire de la brigadière et un square est inauguré à son nom à Carrières-sous-Poissy (Yvelines), commune où elle résidait[23].

Le , Anne Hidalgo, maire de Paris, et Carine Petit, maire du 14e arrondissement de Paris, inaugurent l'allée Clarissa-Jean-Philippe dans le square du Serment-de-Koufra[24].

 
Fleurs près du magasin Hyper Cacher et gerbe déposée par John Kerry.
 
Cérémonie de funérailles à Jérusalem le 14 janvier.

Prise d'otages du magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes modifier

Amedy Coulibaly, déjà recherché par la police pour l'assassinat, commis la veille, d'une policière municipale de Montrouge, s'introduit le dans un supermarché cacher de la porte de Vincennes. Il tue immédiatement trois personnes et en prend en otage dix-sept autres, dont l'un est tué peu après, portant à quatre le nombre des morts.

Philippe Braham modifier

Philippe Braham est cadre commercial dans une société d'informatique et frère du rabbin de la synagogue de Pantin. Il vivait à L'Haÿ-les-Roses. Juif pratiquant, il fréquentait la synagogue de Montrouge et avait placé ses enfants à l'école juive attenante[25],[26].

Il est abattu dès l'entrée de Coulibaly dans le magasin[25],[26]. Il est inhumé le au cimetière Har Hamenouhot (mont des Répits) de Jérusalem en même temps que les trois autres victimes de la prise d'otages du magasin Hyper Cacher[27] et en présence de personnalités israéliennes et de Ségolène Royal, représentant le gouvernement français[28] (voir funérailles à Jérusalem). Il avait 45 ans.

Yohan Cohen modifier

Yohan Cohen est né le [29] à Enghien-les-Bains (Val-d'Oise) et vivait à Sarcelles. Il était étudiant, employé du magasin et ami de Lassana Bathily. Il est abattu dès l'entrée de Coulibaly dans le magasin[25],[26] Il est inhumé le au cimetière Har Hamenouhot (mont des Répits) de Jérusalem en même temps que les trois autres victimes de la prise d'otages du magasin Hyper Cacher (voir ci-dessus). Il avait vingt ans.

Yoav Hattab modifier

 
Portraits des victimes de la prise d'otages du magasin Hyper Cacher, brandis avec le message « Je suis Charlie » lors de la manifestation du 11 janvier 2015 à Paris.

Yoav Hattab, né le à Tunis, est issu d'une famille de sept enfants. Il obtient son baccalauréat au lycée français de Tunis et s'installe à Paris pour poursuivre des études de commerce international[30]. Son père est le directeur de l'école juive de Tunis « Benyamin Hattab »[30]. Son grand-père, Battou Hattab, est le grand-rabbin de Tunis, également directeur de l’école juive de Tunis United Lubavitch Yeshiva[31].

Invité pour shabbat par la famille Hayoun, il ne voulait pas entrer chez elle les mains vides et s'apprêtait à lui acheter un cadeau à l'Hyper Cacher[31]. Il est abattu par Coulibaly pour s'être emparé d'une des armes de ce dernier, enrayée[25],[26]. Il est inhumé le au cimetière Har Hamenouhot (mont des Répits) de Jérusalem en même temps que les trois autres victimes de la prise d'otages du magasin Hyper Cacher. Il avait 21 ans.

La famille de Hattab avait déjà été endeuillée par un attentat commis en 1985, au cours duquel un soldat tunisien avait ouvert le feu dans l'enceinte de la synagogue de la Ghriba, à Djerba, tuant cinq personnes, dont la sœur de la mère de Hattab, alors âgée de 17 ans[32].

François-Michel Saada modifier

François-Michel Saada, né le à Tunis, est cadre supérieur à la retraite[25]. Il est abattu dès l'entrée de Coulibaly dans le magasin[25],[26]. Il est inhumé le au cimetière Har Hamenouhot (mont des Répits) de Jérusalem en même temps que les trois autres victimes de la prise d'otages du magasin Hyper Cacher (voir ci-dessus). Il avait 63 ans.

Notes et références modifier

  1. « Attentats de Paris : les enfants des victimes pupilles de la nation », sur Europe 1, (consulté le )
  2. a et b Pascal Villebeuf, « Recloses : le ministre du Travail rendra hommage à Frédéric Boisseau », Le Parisien,‎ (ISSN 0767-3558, lire en ligne, consulté le )
  3. a b c et d Article du Parisien du 8 janvier 2015 « Qui sont les 12 victimes »
  4. Sonia Bonnin, « Charlie Hebdo : Franck Brinsolaro, policier toulonnais, mort en héros », Var-Matin,‎ (ISSN 0221-3524, lire en ligne, consulté le )
  5. a b c et d Hommage national aux trois policiers morts en service
  6. « Beaucoup d'émotion aux obsèques de Franck Brinsolaro », L'Éveil normand,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Ahmed Merabet, « Français, policier, musulman », tué par les frères Kouachi, sur liberation.fr, le 13 janvier 2015 (consulté le 19 janvier 2015).
  8. « Cérémonie de baptême de la 20e promotion de l'Ecole Nationale Supérieur de la Police »,
  9. Lauren Provost, « L'artiste C215 nous parle de son pochoir pour rendre hommage à Ahmed Merabet, policier assassiné par les frères Kouachi », Le Huffington Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « Charlie Hebdo, un an après: un artiste rend hommage au policier Ahmed Merabet », RTL Info,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Violaine Jaussent, « Une plaque en mémoire d'Ahmed Merabet, le policier abattu par les frères Kouachi, a été dévoilée Boulevard Richard-Lenoir par François Hollande et Anne Hidalgo », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « Une survivante de Charlie Hebdo raconte sa "vision d'horreur" », Match, 13 janvier 21015.
  13. « Philippe Lançon touché », sur Libération.fr, (consulté le ).
  14. a b c d et e Soreen Selow, « Attentat à “Charlie Hebdo” : “Vous allez payer car vous avez insulté le Prophète” », sur le site du quotidien Le Monde, (consulté le ).
  15. a et b R.B., « Attentat à Charlie Hebdo : Riss, blessé dans l'attaque » », sur Le Parisien, (consulté le ).
  16. (en) « Paris attacks: Sydney woman's partner in coma after Charlie Hebdo shooting » (consulté le ).
  17. « Attentat à Charlie Hebdo : les quatre blessés graves sont hors de danger », sur Le Parisien, (consulté le )
  18. « Simon Fieschi, l’oublié de Charlie Hebdo », Planet.fr, 11 mars 2015.
  19. « Clarissa Jean-Philippe jeune policière tuée par Coulibaly », Ouest-France,‎ (ISSN 0999-2138, lire en ligne, consulté le )
  20. .« Fusillade à Montrouge : une policière tuée, un suspect en fuite », Le Parisien,‎ (ISSN 0767-3558, lire en ligne, consulté le )
  21. « A Montrouge, la communauté juive entre inquiétude et solidarité », Le Monde,‎ (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le )
  22. a et b « François Hollande rend hommage à Clarissa Jean-Philippe, tuée il y a un an à Montrouge par Amédy Coulibaly », Le Huffington Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. « Cérémonies d’hommage à la policière Clarissa Jean-Philippe, assassinée par Amedy Coulibaly en 2015 », lemonde.fr, (consulté le )
  24. « Cérémonie d'inauguration du 11 janvier », paris.fr, (consulté le )
  25. a b c d e et f Article de L'Obs du 11 janvier 2015
  26. a b c d et e Article du Monde du 11 janvier 2015
  27. Caroline Piquet, « Pourquoi les victimes de l'Hyper Cacher sont enterrées en Israël », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le )
  28. Cyrille Louis, « Jérusalem : une foule aux obsèques des victimes de la tuerie de Vincennes », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le )
  29. Article du JDD du 11 janvier 2015
  30. a et b Élodie Auffray, « Yoav Hattab, « une perte énorme » en Tunisie », Libération,‎ (ISSN 0335-1793, lire en ligne, consulté le )
  31. a et b Chaimae Bouazzaoui, « L’inhumation de Yoav Hattab fait polémique en Tunisie », sur The Times of Israël (consulté le )
  32. « Obsèques des victimes de l'Hyper Cacher: revivez les funérailles des otages juifs tués porte de Vincennes à Jérusalem », Huffingtonpost, 12 janvier 2015.

Voir aussi modifier

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Sources et bibliographie modifier

Articles connexes modifier