François Solesmes

écrivain français

François Solesmes (1927-2017) est le nom de plume de Gérard Giraudin, écrivain français auteur d'une trentaine d'ouvrages consacrés à la femme, à l'océan et à l'arbre qui seront les thèmes conducteurs pratiquement exclusifs de son œuvre - ses trois "astres". Il est le dédicataire de L'Amant et des Lettres à l'amant de Mireille Sorgue. On lui doit également un ouvrage de référence sur le peintre Georges de La Tour, divers écrits et une collection de livres de lecture pour l'école élémentaire.

François Solesmes
François Solesmes à 20 ans
Biographie
Naissance
Décès
(à 90 ans)
Montauban
Nom de naissance
Gérard GiraudinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom officiel
Gérard GiraudinVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
François SolesmesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Biographie modifier

François Solesmes, de son vrai nom Gérard Giraudin, naît le à Saint-Pompain, Deux-Sèvres. Ses parents sont agriculteurs dans le hameau de Beauvais. Sa mère, Hélène Létang, est fille unique, pupille de la nation après la mort de son père en 1916 sur les champs de bataille de la guerre de 1914-1918, et n'aura pas d'autre enfant. Son père Alfred Giraudin, est le dernier d'une fratrie de cinq enfants, ayant deux frères morts à la guerre et deux sœurs. Il exploite les terres familiales et ses deux sœurs partent à la ville. Gérard parcourt à pied chaque jour d'école les 3 km qui le séparent du bourg. Il se distingue vite par sa passion pour la lecture et ses bons résultats, qui conduiront son instituteur à proposer de le présenter à l'École Normale. Il restera toute sa vie inspiré par les images de son enfance rurale[1].

Instituteur, il entretient une correspondance avec une jeune fille des Landes et l'épouse en 1952 à Capbreton, découvrant à cette occasion l'Océan qui ne cessera d'être une source d'inspiration de toute sa carrière littéraire, depuis la Célébration de la mer, 1967 jusqu'à Encore, encore la mer !, 2010.

Après un début de carrière professionnelle à Paris et en région parisienne, et la naissance d'un fils en 1954, il est muté comme Inspecteur Départemental de l'Enseignement primaire à Montmorillon, Vienne. Tout en s'essayant au roman avec Les hanches étroites inspiré par l'ambiance d'une petite ville, il découvre l'existence de Mireille Sorgue par la publication dans la presse de son texte primé au Concours Général 1961. Séduit par la personnalité et le talent littéraire qu'il pressent, il lui écrit son admiration, initiant ainsi une correspondance amoureuse presque quotidienne pendant cinq ans[2], puis une relation en 1963, qui seront les sources de la publication des Lettres à l'Amant et de l'Amant[3],[4].

Il divorce en 1964 et se rapproche d'elle en prenant résidence à Meauzac, Tarn-et-Garonne où il passera le reste de sa vie. Mireille Sorgue meurt tragiquement le 17 août 1967 à 23 ans, en tombant d'un train, son suicide ayant été évoqué depuis.

L'Amante paru en 1968 lui est dédié. Puis en septembre 1970, La Terrasse, dont Pierre-Henri Simon vante le "lyrisme du bonheur"[5], relate une journée des deux amants comme une image inaltérable malgré la mort. L'ensemble des œuvres qui suivront et seront consacrées à la Femme, sont autant de variations et d'approfondissements de cette relation, jusqu'au Prisme du féminin[6].



Découvrant la Provence dans les années 60, il se prend de passion pour Gordes, où il achètera des parcelles de 1964 à 1978 et tentera, avant de renoncer en 1986, de faire construire par l'architecte Odette Ducarre une demeure évoquée dans La Terrasse.

L’Éloge de l'Arbre, paru en 1995, donc au point médian de sa production littéraire, est singulièrement le seul ouvrage qu'il consacrera à son troisième "astre", entraînant le lecteur dans une puissante observation et d'innombrables associations d'idées et d'images[7].

De l'appartement d'Hossegor qu'il achète en 1969, il est plusieurs mois chaque année, spectateur assidu de la côte landaise qui lui inspirera nombre de ses œuvres saluées par la critique comme D'un rivage[8], l'Ode à l'Océan[9],[10],[11], Marées[12]ou Océaniques[13],[14]. De ses visites en Bretagne et d'un séjour à Molène naîtra l'île même[15].

Parallèlement à son activité littéraire, son métier lui inspirera une collection de manuels pour la lecture à l'école élémentaire et primaire, signée de son vrai nom et publiée à partir de 1976 sous le titre L'oiseau-lyre, puis A loisirs chez Hachette, accompagnée de livrets de conseils pédagogiques pour les maîtres.

Il meurt à Montauban en 2017 des suites d'un AVC qui avait grandement réduit un an auparavant sa conscience et son autonomie.

Selon sa volonté, il est inhumé sans cortège à Labastide-Rouairoux, Tarn, aux côtés de Mireille Sorgue qui aura été jusqu'au bout son inspiratrice et dévorante passion.

Par donation, il aura légué ses manuscrits, sa bibliothèque et l'appartement de la Place Nationale dans lequel il se retirait pour travailler, au Conseil Départemental du Tarn-et-Garonne, afin d'en assurer la conservation.

Œuvres modifier

 
Ouvrages de François Solesmes
  • Les Hanches étroites, Gallimard, 1965.
  • Célébration du corps, Robert Morel, 1966.
  • Célébration de la mer, Robert Morel, 1967.
  • L'Amante, Robert Morel, 1968.
  • La Terrasse, Robert Morel, 1970.
  • Georges de la Tour, Clairefontaine, 1973, préfacé par Marcel Arland.
  • L'Attente, Odette Ducarre, 1980.
  • Poétique de la femme, tome 1 : La Non pareille, Verso Phébus, 1991.
  • Poétique de la femme, tome 2 : Fastes intimes, Verso Phébus, 1993.
  • De la caresse, Verso Phébus, 1991.
  • D'un rivage, Encre marine, 1991.
  • Éloge de l'arbre, Encre marine, 1995.
  •  
    François Solesmes à sa maturité littéraire
    Ode à l'océan, Encre marine, 1999.
  • Marées, Encre marine, 2002.
  • Océaniques, Encre marine, 2002.
  • Sur la Sainte-Victoire, 2003.
  • Les Murmures de l'amour, Encre marine, 2004.
  • L'Île même, Encre marine, 2005.
  • L'Inaugurale, Encre marine, 2006.
  • L'Amour le Désamour, Encre marine, 2007.
  • Encore ! Encore la mer, Encre marine, 2009.
  • L'Étrangère, Encre marine, 2010.
  • Galets, A distance, 2010, illustré par Stéphane Quoniam
  • En marge de la mer, A distance, 2010, illustré par Stéphane Quoniam
  • Une fille passe / Nudités, Encre marine, 2011.
  • Orages, A distance, 2012, illustré par Stéphane Quoniam
  • Prisme du féminin, Encre marine, 2014.
  • Corps féminin qui tant est tendre, manuscrit inédit, 2017.

Éditions critiques modifier

Bibliographie modifier

  • Henry Bonnier est l'auteur d'éditions critiques de Lettres à l'amant et de L'amante

Notes et références modifier

  1. « poesie erotique et autres amusements - www.poesie-erotique.net », sur www.poesie-erotique.net (consulté le )
  2. « Mireille Sorgue ou le lyrisme du corps amoureux | Epistolaire.org » (consulté le )
  3. Mireille Sorgue et François Solesmes (lire en ligne)
  4. Claude Coste, « Mireille Sorgue : des lettres à l’amant », dans L'Épistolaire au féminin : Correspondances de femmes (xviiie-xxe siècle), Presses universitaires de Caen, coll. « Colloques de Cerisy », (ISBN 9782841338016, lire en ligne), p. 193–209
  5. Pierre-Henri Simon, « D'amour et de mort », Le Monde des Livres,‎
  6. « Prisme du féminin, de François Solesmes : une ardente célébration de la femme », sur salon-litteraire.linternaute.com, (consulté le )
  7. René de Ceccatty, « Un livre en forêt », Le Monde,‎
  8. « François Solesmes », sur www.lmda.net (consulté le )
  9. Jean-Louis Roux, « Salut à toi, vieil océan », L'Affiche du Dauphiné,‎
  10. René de Ceccatty, « Libre amant de la mer et des mots », Le Monde,‎
  11. Philippe di Meo, « François Solesmes, Ode à l'océan », Art press numéro 246,‎
  12. « « Marées » : François Solesmes contemple la mer », sur Le Telegramme, (consulté le )
  13. « Le Matricule des Anges : Oc?aniques - Fran?ois Solesmes », sur www.lmda.net (consulté le )
  14. Jean Mambrino, « Océaniques, poème », Etudes,‎
  15. « François Solesmes : L'île même », sur www.vers-les-iles.fr (consulté le )

Liens externes modifier