François Rude

sculpteur français

François Rude né le à Dijon et mort le à Paris est un sculpteur français.

François Rude
Paul Cabet, Buste François Rude (vers 1852-1855), bronze, musée des Beaux-Arts de Dijon.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Formation
Activité
Famille
Conjoint
Autres informations
Maîtres
Distinctions
Œuvres principales
Jean-Antoine Houdon (d), Nicolas Poussin (d), statue du Maréchal Ney (d), Le Départ des volontaires de 1792, Napoléon s'éveillant à l'ImmortalitéVoir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Il est représentatif de la transition entre le néoclassicisme et le romantisme, dont il est un des maîtres.

Biographie

modifier
 
Joseph-Noël Sylvestre, François Rude travaillant sur l'Arc de Triomphe (1893), collection particulière[1].

Né à Dijon (province de Bourgogne), au no 5 de l'actuelle rue François-Rude, à proximité de l'actuelle place François-Rude, il est fils de forgeron. François Rude apprend le dessin dans cette ville avec François Devosge et est soutenu par le conservateur adjoint du musée des Beaux-Arts de Dijon, mécène et ardent bonapartiste, Louis Frémiet[2], dont il épousera plus tard la fille, Sophie.

En 1809, il s'installe à Paris et est admis à l'École nationale supérieure des beaux-arts dans l'atelier de Pierre Cartellier, obtenant le prix de Rome de 1812 pour son Aristée déplorant la perte de ses abeilles. Les circonstances politiques contemporaines font qu'il ne pourra jamais bénéficier du séjour à l'Académie de France à Rome de la villa Médicis afférent au prix.

En 1815, après la chute du Premier Empire et la Restauration des Bourbons, il part s'installer à Bruxelles à la création du royaume uni des Pays-Bas, pour rejoindre sa belle-famille, et où il se met au service de l'architecte Charles Vander Straeten. Il exécute neuf bas-reliefs pour l'un des pavillons du palais de Tervuren, aujourd'hui disparu mais dont il subsiste des moulages[3]. Il y épouse l'artiste peintre Sophie Frémiet[4], avec qui il a un fils, Amédée, mort en 1830. Avec l'architecte Charles Vander Straeten, il réalise des commandes officielles du roi Guillaume Ier des Pays-Bas en participant à plusieurs travaux de rénovation et de décoration de palais royaux, châteaux et monuments de Bruxelles comme le théâtre de la Monnaie ou le palais de la Bourse de Bruxelles.

Il revient ensuite à Paris en 1827 où il passe progressivement du néoclassicisme au romantisme. Après 1827, il produit une statue de la Vierge pour l'église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris et une statue de Mercure (Paris, musée du Louvre).

En 1833, il est décoré de la Légion d'honneur et obtient une commande de haut-relief pour l'arc de triomphe de l'Étoile : Le Départ des volontaires de 1792, communément appelé La Marseillaise, son œuvre la plus célèbre qui contribue grandement à sa renommée. En parallèle, il sculpte dans le marbre le Petit Pêcheur napolitain jouant avec une tortue[5] (Paris, musée du Louvre).

Le succès de sa Marseillaise lui permet d'ouvrir son propre atelier et de former ainsi des élèves, dont son neveu Paul Cabet. Il reçoit plusieurs commandes pour des monuments publics en l'honneur de grands personnages, Louis Monge (1849), Antoine Joseph Bertrand (1852), Maréchal Ney. Il a également quelques commandes privées et religieuses.

En 1835, François Rude reprend la statue de Caton d'Utique lisant le Phédon avant de se donner la mort commencée par Jean-Baptiste Roman, dernière œuvre de l'artiste disparu cette même année 1835. Rude achève la statue en 1840[6]. En 1839, le couple adopte Martine Cabet, nièce orpheline de Sophie, qui pose pour plusieurs de leurs œuvres. Elle sera la future épouse de leur neveu Paul Cabet.

À partir de 1852, il consacre les trois dernières années de sa vie à deux sculptures dont il a choisi lui-même les sujets pour répondre aux commandes de sujets libres de sa ville natale de Dijon : Hébé et l'Aigle de Jupiter et L'Amour dominateur du monde, dans lesquelles l'artiste renoue avec un certain néoclassicisme et qui constituent son testament artistique.

François Rude obtient une médaille d'honneur à l'Exposition universelle de 1855 à Paris. Il meurt la même année et est inhumé au cimetière du Montparnasse dans le 14e arrondissement de Paris.

 
Combat d'Achille contre Hector. Moulage (1881) d'après un original de François Rude détruit en 1879[7], Musée de la Ville de Bruxelles, Maison du Roi.

Engagement politique

modifier

D'abord bonapartiste, François Rude devient républicain. Il se présente, sans succès, aux élections pour l'Assemblée constituante de 1848 et est nommé membre d'une commission pour étudier une réforme de l'École des beaux-arts la même année. Le Gisant de Godefroi Cavaignac (1847) témoigne ainsi de son engagement[8].

Œuvres

modifier

Hommages, postérité

modifier

Le musée des Beaux-Arts de Dijon conserve un ensemble de ses œuvres.

En 1835, Claude Noisot fait aménager le Musée et Parc Noisot à Fixin près de Dijon avec, entre autres, Le Réveil de Napoléon, commandé à son ami François Rude.

En 1936, La Poste émet un timbre représentant le haut-relief de l’Arc de triomphe[20].

En 1947, sa ville natale de Dijon fonde le musée Rude dans le transept de l'ancienne église Saint-Étienne de Dijon. Il conserve uniquement des moulages, dont un surmoulage en plâtre grandeur nature[21] du Départ des volontaires de 1792.

En 1984, une pièce commémorative de Dix francs François Rude est émise à l'occasion du bicentenaire de la naissance du sculpteur.

La place François-Rude (débouchant sur la rue du même nom) lui est dédiée par la ville de Dijon.

François Sicard a sculpté sa statue en pierre, érigée dans le jardin de l'Évêché à Lisieux.

Notes et références

modifier
  1. Nicole Riche et Jérôme Montcouquiol, « Joseph-Noël Sylvestre Peintre pompier biterrois (1847-1926) », La Tribune de l'Art, .
  2. Wassili Joseph, « Sophie et François Rude, deux œuvres à l'unisson », Dossier de l'art Hors-série, no 19, , pp. 12-21.
  3. Wassili Joseph, « Les reliefs pour Tervueren, premier chef-d’œuvre de François Rude », Dossier de l'art Hors-série, no 19, , pp. 22-23.
  4. Fille de son protecteur Louis Frémiet, bonapartiste français exilé volontaire, et tante du sculpteur Emmanuel Frémiet.
  5. Œuvre dont Jean-Baptiste Carpeaux se souvient en concevant son Pêcheur à la coquille de 1858 (Paris, musée d'Orsay).
  6. Caton d'utique au musée du Louvre.
  7. « Combat d'Achille contre Hector / Musée de la Ville de Bruxelles - Maison du Roi – Inventaire du patrimoine mobilier », sur collections.heritage.brussels (consulté le )
  8. Éliane Lochot, « François Rude, un artiste engagé », Dossier de l'art Hors-série, no 19, , pp. 40-41.
  9. François Rude et France, Jacques Louis David, (lire en ligne)
  10. Jeune pêcheur napolitain jouant avec une tortue sur le site du musée du Louvre.
  11. Notice sur le site du musée du Louvre.
  12. Notice sur e-monumen.net.
  13. « Gisant du tombeau de Godefroy Cavaignac par François Rude », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
  14. Notice sur e-monumen.net
  15. Notice sur e-monumen.net.
  16. Notice sur e-monumen.net.
  17. Catherine Gras, « François Rude : Hébé et l'aigle de Jupiter », Dossier de l'art Hors-série, no 19, octobre 2012, pp. 64-65.
  18. « Christ crucifié », notice no M5037011911, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  19. https://www.vitaminedz.com/fr/Algerie/salle-des-sculptures-musee-des-beaux-195649-Photos-0-19558-1.html
  20. Voir le timbre-poste, sur wikitimbres.fr.
  21. Réalisé pendant la Seconde Guerre mondiale en cas de destruction de l'original par les bombardements allemands. C'était le seul groupe sculpté de ce monument qui fut protégé par des sacs de sable pendant la Seconde Guerre mondiale.

Annexes

modifier

Articles connexes

modifier

Bibliographie

modifier
  • Marc Trapadoux, L'Esprit moderne dans la statuaire : François Rude, Paris, Bureaux de la Revue européenne, 1861.
  • Sophie Barthélemy, Matthieu Gilles et collectif, François et Sophie Rude. Citoyens de la Liberté. Un couple d’artistes au XIXe siècle, Dijon/Paris, musée des Beaux-Arts de Dijon/Somogy Éditions d’Art, 2012, 288 p., 382 ill. (ISBN 978-2-7572-0588-4).

Liens externes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :