François Mansart

architecte français
François Mansart
Portrait gravé par Gérard Edelinck (1696).
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 68 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Parentèle
Jules Hardouin-Mansart (petit-neveu)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Mouvement
Maître
Œuvres principales

François Mansart, né le à Paris et mort le [1] dans la même ville, paroisse Saint-Paul, est un architecte français.

Il est considéré comme le principal précurseur de l’architecture classique en France.

Biographie modifier

Né dans le faubourg Saint-Victor, il est le fils d’Absalon Mansart, maître charpentier au service du roi[2], et de Michelle Le Roy, elle-même issue d’une famille d'architectes et d'ingénieurs dont Philibert Le Roy, l'architecte du Versailles de Louis XIII[3]. Il est le quatrième de sept enfants. Son père meurt en 1610 alors qu’il n’est âgé que de 12 ans[1].

Formation modifier

De 1612 à 1617, il fut sculpteur et architecte de la ville de Rennes. C'est à cette occasion qu'il rencontra Salomon de Brosse et Charles du Ry (de)[3]. De 1618 à 1621, représentant son oncle Marcel Le Roy, il mena les travaux de reconstruction du Pont-Neuf de Toulouse sur les plans de Jacques Lemercier. En 1621, il partit en Normandie pour accomplir une mission semblable sur le pont de Rouen[4].

Son oncle lui laissa une totale autonomie, ces constructions marquèrent l'achèvement de sa formation[3],[1].

Mansart n'eut pas l'occasion d'aller en Italie, car il ne pouvait pas interrompre son activité[5]. Il apprit l'architecture grâce à sa vaste bibliothèque qui lui fit connaître l'architecture française du XVIe siècle et l'architecture italienne[6].

Carrière modifier

Sa première réalisation notable est la façade de l'église des Feuillants, dont il fournit le dessin en 1623[1]. Cette composition, qui rencontre un certain succès[3] en son temps, est très inspirée de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais (1616) de Salomon de Brosse[7],[5]. La même année, il participe à la rénovation du château de Berny[1]. Cette rénovation plaît à Jean de Choisy, chancelier du duc d'Orléans, qui décide de lui confier la construction du château de Balleroy en 1631. Ce château présente déjà toutes les particularités du style de Mansart : les volumes sont pyramidants, les toits sont écrêtés et coiffés de lanternons et l'escalier est suspendu grâce à une importante maîtrise de la stéréotomie[7]. Cette composition reprend le plan du château du Plessis-Belleville (1628) qu'il avait réalisé. Il reprend également le même système d'escalier en pierre de taille logé dans un pavillon central[8]. De plus, il crée ici une terrasse côté cour et côté jardin, ce qui ouvre le château sur le jardin ; cette formule est très souvent reprise par la suite[5]. En 1634, Gaston d'Orléans décide de faire appel à lui pour créer un nouveau château de Blois, dont seulement une partie a été réalisée (il s'agit de l'actuelle aile Gaston d'Orléans). C'est un projet colossal, abandonné en 1638, à la naissance du futur roi Louis XIV, car Gaston d'Orléans cesse dès lors d'être l'héritier du trône[7]. Ici aussi, il emploie des toits écrêtés et réalise une composition pyramidante[7]. En 1641, René de Longueil fait construire son château de Maisons par Mansart, qui reprend de nombreux éléments du château de Balleroy et qui devient un véritable modèle pour l'architecture ultérieure, comme l'indique Jacques-François Blondel dans son Cours d'Architecture (1771). Il établit véritablement la renommée de l'architecte, qui se distingue aussi par les frais de construction qu'il occasionne ; en effet, il n'hésite pas à détruire ce qu'il juge mal construit pour le reconstruire ensuite. C'est ainsi qu'après avoir construit une aile du château de Maisons, il la fait détruire et reconstruire pour obtenir un résultat le satisfaisant[9]. L'arrestation de René de Longueil fait suspendre les travaux, qui reprennent en 1658[5]. Finalement, alors que ses constructions sont très appréciées, le chantier du Val-de-Grâce, qui lui avait été confié en 1645, lui est repris et donné à Jacques Lemercier en raison des frais que ses exigences engendraient[3].

Fin de vie modifier

 
Plaque commémorative au n°5 rue Payenne.

À sa mort, de maladie, au 5 rue Payenne à Paris, où il avait toujours vécu, François Mansart a été inhumé à Saint-Paul[10].

Il ne s’était pas marié et n’eut pas d’enfants.

Œuvres modifier

François Mansart est crédité des réalisations suivantes :

Châteaux et palais modifier

 
Le château de Maisons-Laffitte, souvent considéré comme le grand œuvre de Mansart.

Édifices religieux modifier

 
Église Notre-Dame du Val-de-Grâce, Paris.

Hôtels particuliers et maisons modifier

Autels modifier

  • 1624-1628 : Autel de Saint-Martin-des-Champs
  • 1628 : Autel de la Vierge dans la cathédrale Notre-Dame de Paris

Monuments funéraires modifier

Postérité modifier

François Mansart était un architecte français connu pour la noblesse et la majesté de son architecture. Il s’efforçait de perfectionner les modèles de l’Antiquité et avait un profil précis et correct. Il était également doué pour concevoir la distribution générale d’un plan. Cependant, certains lui ont reproché d’être tombé dans la pesanteur en s’éloignant de l’élégance et de la grâce caractéristiques du siècle de François Ier et en exagérant la noblesse et la dignité pour donner plus de grandeur à ses édifices. Malgré cela, il avait un esprit solide, une imagination féconde, le sentiment du beau et une aversion pour le mauvais goût. Il était également modeste et souvent insatisfait de ses dessins, même lorsqu’ils étaient appréciés par les connaisseurs. La plupart des nombreux édifices érigés par Mansart ont presque tous disparu et ne sont connus que par les gravures ou par une liste laissée par Charles Perrault. Aujourd’hui, pour apprécier le talent de François Mansart, il ne reste plus que le château de Maisons-Laffitte, gravé en sept planches par Mariette, la façade restaurée de l’hôtel Carnavalet à Paris, le temple protestant du Marais et l’hôtel de Guénégaud.

Mansart a popularisé l’usage des mansardes. Les mansardes sont des fenêtres en saillie sur un toit en pente qui permettent d’aménager des pièces sous les combles. Elles sont souvent associées à l’architecture française du XVIIe siècle.

François Mansart a vécu au XVIIe siècle (1598-1666) et a été considéré comme l’un des premiers architectes français. Parmi les autres architectes célèbres de son temps, on peut citer Louis Le Vau, Claude Perrault et Jules Hardouin-Mansart.

Notes et références modifier

  1. a b c d et e Jacques Marec, « François Mansart, précurseur de l'architecture classique en France », sur www.maisonslaffitte.net, (consulté le ).
  2. Charles Bauchal, Nouveau dictionnaire biographique et critique des architectes français, Paris, A. Daly fils et Cie, , 842 p. (lire en ligne), p. 415.
  3. a b c d et e Éditions Larousse, « Encyclopédie Larousse en ligne - François Mansart », sur www.larousse.fr (consulté le ).
  4. Costa, 1994, p. 463.
  5. a b c et d Jean-Pierre Babelon et Claude Mignot, François Mansart : le génie de l’architecture, Paris, Gallimard, , 303 p. (ISBN 2-07-011592-5).
  6. Encyclopédie de l'art, Paris, Librairie générale française, (ISBN 978-2-253-13025-3), p. 629.
  7. a b c et d Jean-Marie Pérouse de Montclos, Histoire de l'architecture française. De la Renaissance à la Révolution, Paris, Mengès, , 511 p. (ISBN 2-85620-374-4).
  8. Claude Mignot, « Le château du Plessis-Belleville : François Mansart copie François Mansart », Bulletin Monumental, no 3,‎ , p. 209-220 (lire en ligne).
  9. (en) Gerhard Gietmann, Catholic Encyclopedia, vol. 9, (lire en ligne), François Mansard.
  10. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, t. 2, Paris, Les Éditions de Minuit, , p. 479.
  11. « Etudes Mansart Architecture XVIIe-XVIIIe Recherche et communication patrimoniale », sur e-monsite.com (consulté le ).
  12. Rémi Mathis, « Travaux au château de Pomponne » Jules Hardouin-Mansart (1646-1708), dir. A. Gady, Paris, Maison des sciences de l'homme, 2010, p. 305-306.
  13. Jean-Claude Daufresne, Louvre & Tuileries: architectures de papier, Paris, Liège/Bruxelles, Mardaga, 1987, p. 61-66 ;  William Peter Jackson Smith, « MANSART FRANÇOIS - », Encyclopædia Universalis [en ligne], "Projets pour le Louvre et la chapelle des Bourbons à Saint-Denis".
  14. « Hôtels de Guénégaud et de Mongelas ; Club de la chasse et de la nature ».

Annexes modifier

Bibliographie et sources modifier

  • Claude Mignot, François Mansart : un architecte artiste au siècle de Louis XIII et de Louis XIV, Paris, Le Passage, , 238 p. (ISBN 978-2-84742-344-0, lire en ligne)
  • Jean-Pierre Babelon et Claude Mignot, François Mansart, le génie de l'architecture, Paris, Gallimard, .
  • Georges Costa, « François Mansart à Toulouse », in Bulletin Monumental, 1994-4, p. 459-470, (lire en ligne).
  • Charles Bauchal, Nouveau dictionnaire biographique et critique des architectes français, Paris, André, Daly fils et Cie, , p. 395-6.
  • Anatole de Montaiglon, « La Mansarade, satire contre François Mansart suivi d'un arrêt de Louis XIV en faveur de la gravure », Archives de l'art français, 2e série, t. 2,‎ , p. 242-266 (lire en ligne).
  • Charles Perrault, « François Mansart architecte », Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, Paris, Antoine Dezallier, t. 1,‎ , p. 87-88 (lire en ligne)
  • Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, Paris, Michaud frères, , p. 502-3.
  • Victor Ruprich-Robert, L’Église et le monastère du Val-de-Grâce, Paris, Ve A. Morel et Cie, , p. 81-9.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier