François Cuillandre

personnalité politique française

François Cuillandre
Illustration.
François Cuillandre lors des Tonnerres de Brest en juillet 2012.
Fonctions
Maire de Brest
En fonction depuis le
(23 ans et 30 jours)
Élection
Réélection

Prédécesseur Pierre Maille
Président de Brest Métropole Océane
puis de Brest Métropole
En fonction depuis
(23 ans)
Réélection
Prédécesseur Pierre Maille
Député français

(5 ans et 6 jours)
Élection 1er juin 1997
Circonscription 3e du Finistère
Législature XIe (Cinquième République)
Groupe politique SOC
Prédécesseur Jean-Louis Goasduff
Successeur Marguerite Lamour
Biographie
Date de naissance (69 ans)
Lieu de naissance Brest (Finistère)
Nationalité Française
Parti politique Parti socialiste
Profession Inspecteur des impôts

François Cuillandre
Maires de Brest

François Cuillandre, né le à Brest[1], est un homme politique français, maire de Brest depuis 2001, et ancien député de la troisième circonscription du Finistère (de 1997 à 2002). Il est membre du Parti socialiste.

Biographie modifier

Il entre au Parti socialiste en 1977[2], influencé par la « deuxième gauche » de Michel Rocard[3].

Après des études de droit à l'université de Brest, il devient inspecteur des impôts et est nommé à Paris. Il y suit des cours à Sciences Po Paris en cours du soir, et en 1989 soutient une thèse de droit fiscal portant sur l'harmonisation de la TVA au plan européen[4]. Il quitte l'administration fiscale en 1988 pour être chargé de mission au cabinet de Louis Le Pensec, alors ministre des DOM-TOM.

Depuis 1993, il enseigne à l'université de Bretagne occidentale[5] notamment à l'institut de préparation à l'administration générale de Brest (IPAG Brest). Parallèlement, il devient premier secrétaire fédéral de la fédération du Finistère du PS.

En 1997, il prend la troisième circonscription du Finistère à la droite, et devient vice-président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale jusqu'en 2002. Lors des législatives de juin 2002, il s'incline face à l'UMP Marguerite Lamour. Elle le bat à nouveau lors des législatives de 2007.

Élu au conseil municipal de Brest en 1989 et en 1995 dans les équipes municipales de Pierre Maille, il succède à ce dernier en tant que maire en 2001. Il devient alors également président de la Communauté Urbaine de Brest qui prend en 2004 le nom de Brest Métropole Océane.

Il est réélu maire de Brest lors des municipales de mars 2008 avec 61,68 % des voix au second tour mais avec un fort taux d'abstention de l'ordre de 49,70 %. Sa majorité municipale comprend, comme lors de son premier mandat, en plus du Parti socialiste, le Parti communiste français, les Verts, Brest Nouvelle Citoyenneté, le Parti radical de gauche et l'Union démocratique bretonne. Il représente les communautés urbaines au Comité des finances locales et assure pour l'année 2008-2009 la présidence tournante de l'Association des communautés urbaines de France.

En , il se représente à Brest aux municipales de à la tête de la liste : «Ensemble pour Brest, tenons le cap», Union des forces de gauche, de progrès et de l'écologie[6]. Il remporte l'élection au second tour face à Bernadette Malgorn avec 52,71 % des voix.

Résultats électoraux modifier

Élections municipales modifier

Année Parti Commune Position 1er tour 2d tour Sièges (CM)
Voix % Rang Voix % Rang
2001 PS Brest Tête de liste 19 648 45,85 1er 25 401 57,55 1er
44  /  55
2008 20 573 45,79 1er 26 424 60,68 1er
44  /  55
2014 17 740 42,46 1er 22 187 52,71 1er
42  /  55
2020 8 146 26,46 1er 12 628 49,69 1er
42  /  55

Activité lors de son mandat modifier

Durant son mandat, il met en place le tramway de Brest (promis en 2001, voté en 2004, chantier démarré en 2009 et ligne ouverte en 2012), s'occupe du développement de l'activité économique (zone du Froutven, technopôle), de la construction d'un nouveau port de plaisance (le port du château), et du réaménagement de la Penfeld avec les ateliers du plateau des Capucins.

En , il inaugure le premier téléphérique urbain de France[7]. Le téléphérique de Brest est une première mondiale par son système du "saut de mouton à câble" : les deux cabines se croisent en passant l'une au-dessus de l'autre[8].

En , des couronnes à découper pour la galette des rois sont retirées des cantines brestoises parce qu'elles porteraient le mot « Épiphanie »[9], au motif de la loi sur la laïcité dans les écoles[10]. La nouvelle fut commentée dans les médias locaux[11] et nationaux[12]. À la suite de la remontée de cette polémique en [13], un élu local[14] et le Parti socialiste brestois[15] sont revenus sur l'histoire affirmant que la couronne avait été retirée par le délégataire chargé de la restauration lui-même, puisque l'inscription de son nom sur la couronne était contraire au contrat le liant à la ville. En , à la suite du retour de « la rumeur sur la galette des rois » relayée par des sites d'extrême droite[16], la presse rappelle les raisons légales et contractuelles qui ont amené à retirer la couronne en [17].

Condamnation pour recel d'abus de confiance modifier

En , Le Télégramme de Brest dévoile l’existence d'un système de redistribution des indemnités des élus socialistes brestois, à travers l’association Vivre à Brest[18]. L'enquête qui suit pour détournement de fonds publics révèle en qu'Alain Masson, président du groupe des élus socialistes, prélevait grâce à ce système un chèque de 3 470 €, en plus de ses indemnités d’élu. Ces révélations entraînent sa démission[19] et celle de Jean-Luc Polard, trésorier de l'association[20].

Le , François Cuillandre est auditionné sous le régime de la garde à vue [21] dans le cadre de l'enquête élargie à des faits présumés « d’abus de confiance, de complicité et de recel d’abus de confiance »[22]. Dans ce cadre, les élus socialistes de Brest décident de se porter partie civile, arguant que l'association avait un objectif de solidarité et avait été abusée[23].

Dans son rapport de , la chambre régionale des comptes Bretagne infirme l'accusation de détournement de fonds publics[24]. La chambre ne juge pas illégal le dispositif de mutualisation des indemnités mais note une potentielle irrégularité dans la manière dont étaient versées les indemnités[25].

En janvier 2023, la juge d’instruction Céline Verdier décide de renvoyer François Cuillandre devant le tribunal correctionnel, pour un chèque de 4 000 euros octroyé à des fins personnelles[26],[27]. François Cuillandre est désormais le seul à être jugé dans cette affaire car le président et le trésorier de l'association, également mis en examen, sont décédés depuis[28].

En aout 2023, le procureur de la République de Brest, Camille Miansoni, écarte finalement la possibilité d’un procès public[29],[26]. « On est loin des sommes concernant les autres acteurs du dossier. Des acteurs qui ne sont plus là pour se défendre… » justifie ce dernier en avril 2023[29]. François Cuillandre devra s'expliquer le 21 septembre 2023 devant la justice en procédure de reconnaissance préalable de culpabilité. Lors de l'audience, le procureur de la République lui proposera une peine qu'il pourra ou non accepter. La procédure sera ensuite homologuée en audience publique[28].

Le 15 novembre 2023, il est condamné à 10.000 euros d'amende, dont 7.000 avec sursis, pour recel d'abus de confiance[30].

Mandats actuels modifier

Notes et références modifier

  1. Brest pour le Who's Who in France 2005-2006.
  2. « François Cuillandre, le maire militant » (consulté le )
  3. « Brest. La réaction de François Cuillandre au décès de Michel Rocard » (consulté le )
  4. Olivier Mélennec, « François Cuillandre, socialiste dans l'âme », dans Ouest-France, consulté sur www.brest.maville.com le 18 janvier 2013
  5. « Les précaires interrompent le cours de François Cuillandre », Le Télégramme, édition Brest, 30 novembre 2009, consulté le 17 mai 2010
  6. « FrançoisCuillandre2014.fr », site de la campagne
  7. Prisma Media, « Un téléphérique urbain à Brest, grande première en France », sur Capital.fr (consulté le ).
  8. « Téléphérique de Brest : première mondiale du "saut de mouton à câble" », Ouest-France.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Les petits Brestois privés de couronne des rois », France 3 Bretagne, Krystell Veillard
  10. France 3 Iroise, reportage du 14 janvier 2013 « Brest : roi sans couronne »
  11. « Brest. Une tartufferie à la frangipane », Steven Le Roy, Le Télégramme
  12. Revue de presse de Natacha Polony, Europe 1, 14 janvier 2013
  13. http://www.charentelibre.fr/2014/01/06/pas-de-couronne-des-rois-pour-les-ecoliers-brestois,1873431.php
  14. http://thierry-fayret.typepad.fr/accueil/2014/01/les-dessous-de-la-couronne-%C3%A0-brest-.html#more
  15. « [Désintox] La ville de Brest n'a pas interdit la galette des rois ! (Bis) », sur ps-brest.fr via Wikiwix, Comité de Ville de Brest du PS (consulté le ).
  16. « Brest : le retour de la rumeur sur la galette des rois - France 3 Bretagne », sur France 3 Bretagne (consulté le ).
  17. « Le retour de la rumeur sur la galette des rois à Brest », sur France info, https://plus.google.com/101981383502610968026 (consulté le ).
  18. Hervé Chambonnière, « Indemnités des élus socialistes brestois. Le parquet ouvre une information judiciaire », Le Télégramme,‎ (lire en ligne)
  19. « Indemnités du PS. Alain Masson a démissionné », sur Le Telegramme, (consulté le )
  20. « Brest - Affaire du PS brestois. Sous pression, Jean-Luc Polard démissionne », sur Le Telegramme, (consulté le )
  21. Patrice Gabard, « Brest : le maire François Cuillandre mis en garde à vue », RTL,‎ (lire en ligne)
  22. « Brest - Brest. François Cuillandre placé quelques heures en garde à vue », sur Le Telegramme, (consulté le )
  23. « Brest - Brest. Les élus PS se portent partie civile dans « l’affaire Masson » », sur Le Telegramme, (consulté le )
  24. « Affaire Masson. Pas de préjudice pour Brest, selon la Chambre régionale des comptes », sur Le Telegramme, (consulté le )
  25. « Rapport d'observations définitives Commune de Brest »
  26. a et b « Affaire « Vivre à Brest » : le maire convoqué pour un plaider coupable », sur Le Télégramme, (consulté le )
  27. « Affaire Vivre à Brest : François Cuillandre renvoyé en correctionnelle pour recel d'abus de confiance », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )
  28. a et b « Le maire de Brest sera jugé en plaider-coupable pour l'affaire "Vivre à Brest" », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )
  29. a et b « Affaire « Vivre à Brest » : le maire François Cuillandre sera-t-il jugé en audience publique ? », sur Le Télégramme, (consulté le )
  30. « Brest: le maire François Cuillandre condamné à une amende pour recel d'abus de confiance », sur BFMTV (consulté le )

Liens externes modifier

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