François Bel-Ker

homme politique français
François Bel-Ker
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Fonction
Secrétaire général de l'Action française
-
Olivier Perceval (d)
Francis Venciton (d)
Biographie
Naissance
Nationalité
Activité

François Bel-Ker, né en 1981 à Saint-Éloy-les-Mines en Auvergne[1], est un militant politique français royaliste. Il est secrétaire général de l'Action française entre 2013 et 2022.

Sous l'impulsion de François Bel-Ker, l'Action française se développe et entame une nouvelle ère en renouant avec l’activisme amorcé lors des mobilisations de La Manif pour tous de 2012 et 2013 et en essayant de sortir de son isolement[2].

Situation personnelle modifier

François Bel-Ker grandit en Auvergne, à Saint-Éloy-les-Mines dans une famille de gauche avec un père marxiste[2] et une mère gaulliste[1]. Ses grands parents ont été résistants[3]. D'un coté de sa famille, sa grand-mère italienne obtient la nationalité française pour acte de résistance. De l'autre côté, son arrière-grand père touareg du nom de Bel-Ker Ben Touhami, tirailleur sénégalais ayant été blessé à Verdun, se marie avec son infirmière, se convertit et prend le prénom chrétien de Michel[4],[5],[1].

À titre professionnel, il exerce comme travailleur social dans un centre d'hébergement d'urgence en région parisienne[5]. Au cours de l'hiver 2006-2007, il a aidé Augustin Legrand, de l’association Les Enfants de Don Quichotte, quand il avait occupé le canal Saint Martin avec ses tentes Quechua[5],[6],[7].

François Bel-Ker joue au rugby depuis son adolescence au poste de troisième ligne, il joue depuis 2015 dans le club de Vincennes[1].

Militantisme politique modifier

 
Logo de l'Action française.

Débuts modifier

Il adhère au courant monarchiste au contact de l'Action française (AF)[4], où il devient activiste en 1997. Marqué par les débats familiaux et la lecture de Proudhon, il écrit à toutes les formations politiques pour leur demander leurs ouvrages de référence, il reçoit une poignée de réponses dont celle de Pierre Pujo, chef du mouvement royaliste. Il le rencontre et assiste a plusieurs cercles de formation hebdomadaires avant de s'engager dans le mouvement royaliste[1].

Cercle Proudhon d'Auvergne et revue Alternative modifier

François Bel-Ker fonde le « cercle Proudhon d'Auvergne » au sein de l'AF en 2002[8]. Celui-ci se veut le continuateur du cercle Proudhon créé par Charles Maurras et qui avait pour ambition de rassembler des socialistes français (dans la lignée de Proudhon, Blanqui, Péguy, Sorel…) et des syndicalistes autour de l'instauration de salut public d'une monarchie fédérative et sociale. Toujours en 2002, François Bel-Ker fonde la revue royaliste et nationaliste « Alternative » ; édité par le cercle Proudhon, le journal se veut « radicalement auvergnat et français »[8]. La revue existe jusqu'en 2006.

Fondation du Printemps français modifier

 
Le Printemps royal défile au Jour de colère le .

En 2013, dans la continuité de la mobilisation de son mouvement au sein de la manif pour tous, François Bel-Ker lance une nouvelle formation non directement étiquetée Action Française appelée Printemps français. Cette initiative a un objectif « Métapolitique »[9],[10]. L'Action française entretient des relations de grande proximité avec le Printemps français. En 2013, dans le cadre de La Manif pour tous, le secrétaire général du mouvement d'alors, Olivier Perceval produit une tribune proclamant la création du Printemps français à la suite de laquelle le mouvement apparaît effectivement[11]. L'Action française revendique la formation de cadres de Printemps français, ce qui se vérifie sur le terrain ou les dirigeants régionaux de l'AF y sont souvent impliqués[12].

À la fin des mouvements de La Manif pour tous, le Printemps français sert de succursale de recrutement pour l'AFE en prenant le nom de Printemps royal[13]. Le Printemps royal tient en 2014 un cortège à la manifestation Jour de colère du 26 janvier.

Secrétaire général de l'Action française modifier

François Bel-Ker devient secrétaire général de l'Action française en 2013, succédant à Olivier Perceval. En 2017, il est président du Centre royaliste d'Action française (CRAF) aux côtés de Pierre Marchand, Stéphane Blanchonnet et d'un bureau politique[14]. Il ne voit pas l'AF comme un parti politique, mais comme une école de formation politique et comme un laboratoire d'idées[15],[16]. Il propose en effet à ses membres des conférences, du tractage mais aussi la pratique de sports de combat[4]. Il cherche, avec l'AF, à « répondre à l'ensemble des enjeux qui touchent à l'intérêt national, comme la souveraineté, l'écologie ou la mondialisation ». Pour lui, revendiquer la monarchie n'est pas un anachronisme, mais plutôt un objectif « à long terme »[17].

En 2014, il organise le « Carrefour royal » dont plusieurs intervenants sont des candidats du Front national, tels qu'Aymeric Chauprade, Elie Hatem, Paul-Marie Coûteaux (Rassemblement Bleu Marine) Jean-Claude Martinez (ancien vice-président du FN). François Bel-Ker se défend cependant d'une proximité avec le FN : « On travaille beaucoup depuis 2002 avec les milieux souverainistes au-delà de la droite ou de la gauche. L’Action Française est transclivage ! C’est dans son essence même monarchique. »[18],[19].

En 2017, lors d'une conférence de presse, il est interrogé par plusieurs médias sur la radicalisation de Logan Nisin, ancien militant, soupçonné d’avoir préparé un attentat contre plusieurs responsables politiques[20],[21].

En novembre 2018, François Bel-Ker est l'acteur principal de la réunification du mouvement avec la Restauration nationale, une dissidence formée le 14 novembre 1997 par Hilaire de Crémiers[14]. La même année, il fonde et dirige la Librairie de Flore[22] ainsi que les Éditions de Flore au sein desquelles il dirige la collection « Idées politiques »[23].

En 2019, François Bel-Ker co-fonde la revue d'Action française Le Bien commun, dont il est le directeur de publication[24],[25]. La même année, en tant que secrétaire général de l'AF, il est choisi par une commission d'enquête de l'Assemblée nationale pour représenter l'« extrême droite en France »[26],[27].

Après avoir inscrit dans les statuts de l'organisation l'impossibilité de rester secrétaire général au-delà du troisième mandat, il achève le sien en 2022[1].

Positionnement modifier

François Bel-ker est décrit par L'Incorrect comme un orthodoxe sans rigidité, qui sait renforcer Charles Maurras par Simone Weil, Hannah Arendt et Gustave Thibon[1]. Néanmoins, la presse le classe généralement du côté de l'extrême-droite[28] ou de l'ultra-droite[29].

François Bel-Ker milite dès 1997 contre l'étatisme français au-delà du clivage droite-gauche. Il se revendique « monarchiste car nationaliste »[8]. Il refuse l’étiquette d'extrême droite, de racisme et d'antisémitisme pour son mouvement[2]. Il explique que « l’Action française défend l’intérêt national, et, à [s]es yeux, tout ce que ne concerne pas l’intérêt national n’a pas d’intérêt »[30]. Aussi, il précise que « tous les débats que nous abordons (écologie, souveraineté, nation) sont transversaux aux partis politiques » [31]. En 2013, au cours de la Manif pour tous et du Printemps français, il déclare : « Face à la violence de l’État, nous sommes prêts à agir par tous les moyens, même légaux »[32].

François Bel-Ker voit Charles Maurras comme « d'abord le serviteur d'une idée », et cette idée est à ses yeux « Le bien Commun » et « l’intérêt national ». Ainsi il déclare en 2022 : « Pour moi, ça n'existait pas le royalisme quand j'étais jeune. Je n'ai jamais été royaliste de cœur, je suis royaliste de raison »[1].

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g et h Ange Appino, « François Bel-ker, d'intérêt national », L'incorrect, no 51,‎ .
  2. a b et c Paul Laubacher, « L'Action française, ce mouvement royaliste qui plaît aux jeunes », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  3. « Nouveaux réactionnaires ? La modernité en question », sur France Culture, (consulté le )
  4. a b et c « François Bel-Ker, Yvan Benedetti, Renaud Camus… ces figures de l’ultradroite », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  5. a b et c Pascale Tournier, Le Vieux Monde est de retour, Stock, , 280 p., p. 171-172.
  6. « Il y a un revival de l’Action Française », sur vice.com, (consulté le ).
  7. « "Emmanuel Macron a de quoi plaire aux conservateurs…" », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  8. a b et c R.I., « Bel-Ker, rédacteur en chef de la revue royaliste Alternative, au JI », sur jeune-independant.net, (consulté le ).
  9. « Les nouveaux camelots », sur L'Incorrect, (consulté le ).
  10. La Nouvelle Revue Universelle, 4e série, N°65, 3ème trimestre 2021. Olivier Dejouy, "Contestation sociétale et action politique", page 111
  11. « Le « Printemps français » est en marche ! », sur actionfrancaise.net (consulté le ).
  12. « Le « Printemps français » est en marche ! », sur La Croix (consulté le ).
  13. « Printemps Royal au Jour de Colère ! » (consulté le ).
  14. a et b Jacques Leclercq, Radicalités politiques et violentes en France et dans le monde, editions L'Harmattan, , 846 pages (ISBN 978-2-343-17655-0).
  15. « A l'ultra-droite, l'Action française entre souvenir de Maurras et "actions coup de poing" », sur challenges.fr, (consulté le ).
  16. « A l'ultra-droite, l'Action française entre souvenir de Maurras et "actions coup de poing" », sur publicsenat.fr, (consulté le ).
  17. « A l'ultra-droite, l'Action française entre souvenir de Maurras et "actions coup de poing" », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  18. « Pas de flammekueche pour Roland Dumas ! », sur streetpress.com, (consulté le ).
  19. « «La Poudrière» : dans les entrailles de l’ultradroite », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  20. « Ultra-droite: Comment Logan Alexandre Nisin s’est autoradicalisé devant son écran d’ordinateur », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  21. « Les 8 membres du groupe d'ultra-droite "OAS" mis en examen », sur challenges.fr, (consulté le ).
  22. « Mentions légales », sur Librairie de Flore (consulté le ).
  23. Collection dirigée par François Bel-Ker, Éditions de Flore, (lire en ligne).
  24. « Pour une extinction de « l’esprit de Mai 68 » », sur present.fr, (consulté le ).
  25. Robin d’Angelo, « Une scission et l’Action française ne sait plus comment elle s’appelle », sur Libération.fr, (consulté le ).
  26. « Rapport de la commission d'enquête sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite en France », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  27. « Plusieurs figures de l'ultra-droite convoquées à l'Assemblée nationale », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  28. « Des cortèges d'extrême droite à Paris en l'honneur de Jeanne d'Arc », sur BFMTV (consulté le )
  29. Par Alex et re Sulzer Le 3 janvier 2021 à 08h25, « François Bel-Ker, Yvan Benedetti, Renaud Camus… ces figures de l’ultradroite », sur leparisien.fr, (consulté le )
  30. Romain Demars, « François Bel-Ker : « La violence à l’égard de l’Action française est désormais hebdomadaire » », sur lincorrect.org, (consulté le ).
  31. Eugénie Bastié, « Marion Maréchal-Le Pen devant l'Action française : « Le FN est le plus monarchiste des partis français » », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  32. « Qui sont les opposants radicaux au mariage pour tous ? », sur la-croix.com, (consulté le ).

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Jean-Michel Décugis, Pauline Guéna et Marc Leplongeon, La Poudrière, Grasset, , pages 189-200.
  • Pascale Tournier, Le vieux monde est de retour, Stock, , 280 p., chap. 8, p. 155-172.
  • Paul Conge, Les Grands-Remplacés : enquête sur une fracture française, Arkhe éditions, .
  • Jacques Leclercq, Radicalités politiques et violentes en France et dans le monde, éditions L'Harmattan, , 846 pages (ISBN 978-2-343-17655-0), p. 24-41.