François-Joseph Navez

peintre belge néoclassique
François-Joseph Navez
François-Joseph Navez, Autoportrait,
Bruxelles, musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalités
autrichienne ( - )
belgeVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Formation
Maîtres
Lieux de travail
Conjoint
Augustine Flore de Lathuy (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

François-Joseph Navez né le à Charleroi (Belgique) et mort le à Bruxelles est un peintre néo-classique belge et portraitiste.

François Navez par Jean Hérain, Musée des Beaux-Arts de Charleroi

Biographie modifier

François Navez, né le 16 novembre 1787 dans un immeuble de la Place Verte à Charleroi, est le fils de Thomas Navez, échevin de Charleroi, et Marie Hélène de Limborg. Il est issu d'une famille favorisée qui lui a permis d'embrasser très tôt une carrière artistique[1]. Le 26 octobre 1825, il se marie avec Flore Lathuy qui était liée à la famille de Hemptinne qu'il a peint et dont le tableau figure dans les collections des musées royaux des Beaux-Arts de Belgique[2]. Il est également le beau-père de Jean-François Portaels, artiste peintre. Ce dernier a été son élève et a épousé en 1852 sa fille Marie.

Élève à l'Académie de Bruxelles du peintre Pierre-Joseph Célestin François à partir de 1803 à 1808, il fonde en 1810, avec d'autres peintres classiques de renom comme Antoine Brice, Antoine Cardon ou Charles Verhulst, la Société des amateurs d'arts.

Il excelle dans l'art du portrait néoclassique empreint de valeur morale, de rigueur et de beauté idéale où il acquiert sa renommée. Il peint aussi de nombreuses scènes mythologiques et historiques où l'Antiquité est mise en valeur.

En 1812, il remporte le premier prix de peinture d'histoire ce qui lui permet de se rendre à Paris, de 1813 à 1816, dans l'atelier de Jacques-Louis David. Il passe ensuite quatre années à Rome entre 1817 et 1821 où il fait la connaissance d'Ingres. Avec ses camarades, les peintres Victor Schnetz, Léopold Robert, François Granet et le sculpteur Bernard Seurre[3], il peint des scènes de genre à l'italienne.

À son retour en Belgique, il crée un atelier à la rue Royale à Bruxelles qui attire de nombreux élèves [2]: Jean-François Portaels, son futur gendre, Alfred Cluysenaar, Fanny Corr et Auguste Danse. Il est alors le chef de file du néo-classicisme en Belgique et le peintre de l'opulente société bruxelloise.

En 1830, il est nommé membre de l'Institut et de l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles[2]. Il est membre fondateur de la Commission royale des Monuments et des Sites créée en 1835. Directeur de l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles de 1835 à 1862, il forme de nombreux artistes, dont l'orientaliste Jean-François Portaels (son gendre) ainsi qu'Alfred Stevens.

Bénéficiant d'une notoriété internationale, il était membre correspondant de l'Institut de France, de l'Institut de Hollande, des Académies de Genève et de Gênes et membre de l'Académie de Lille et de Saint-Luc à Rome[4] ;

Avec l'avènement de la peinture romantique, son style classique est progressivement remis en cause par les tenants de l'école anversoise qui, avec Gustave Wappers, prétendent représenter l'école nationale belge [2].

Plusieurs drames familiaux viennent le frapper. Il perd successivement son fils en 1846 (alors qu'il terminait ses études universitaires), son grand ami de Hemptinne en 1854 et sa fille.

En 1863, il renonce à diriger l'Académie pour des raisons de santé. À 83 ans, il décède, entouré des soins de ses amis, de la famille de Hemptinne et de son gendre Jean-François Portaels[2]. Ses funérailles ont lieu à la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles et il est inhumé au cimetière de Laeken[5].

Hommages modifier

En septembre 1889, un buste en bronze réalisé par Jean Hérain est érigé dans le parc Reine Astrid de la ville de Charleroi, ville natale de François-Joseph Navez[6]. Ce buste se trouve à présent au musée des Beaux-Arts de Charleroi.

Jules Destrée a participé à la reconnaissance des œuvres de François-Joseph Navez en faisant exposer ses œuvres lors de l'Exposition de Charleroi en 1911 [2]. À l’occasion du 150e anniversaire de la naissance du peintre, une exposition rétrospective rassemblant une quarantaine de toiles se tient à Charleroi, dans la salle de la Bourse en 1938[6]. Ses œuvres sont notamment exposées au musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles, musée des Beaux-Arts de Charleroi et de Gand ainsi que dans les musées à l'étranger.

Une rue porte son nom à Schaerbeek et une autre à Charleroi (Ville-Basse).

Distinctions modifier

Sélection d'œuvres modifier

 
Portrait de Madame Huart-Chapel, musée des Beaux-Arts de Gand.
 
Théodore Jonet et ses deux filles (1832), localisation inconnue.
 
Les Fileuses (1845), Munich, Neue Pinakothek.

Notes et références modifier

  1. Marius des Essarts, « La carrière brillante et la fin douloureuse de François Joseph Navez », Le Journal de Charleroi,‎ , p. 2
  2. a b c d e et f Marius des Essarts, « La carrière brillante et la fin douloureuse de François-Joseph Navez », Le Journal de Charleroi,‎ , p. 2
  3. « Navez », L'Indépendance belge,‎ , p. 1
  4. a et b « Nécrologie », Journal de Bruxelles,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  5. Derniers Domiciles Connus.
  6. a et b Paul Delforge, « Navez François-Joseph », sur Connaître la Wallonie (consulté le )
  7. www.latribunedelart.com du 6 juillet 2019, Grenoble achète un tableau de Navez.
  8. Musée de Gand, Nymphe.
  9. David Colling, « Le don Raymond Lepée à l'Institut archéologique du Luxembourg, 2015-2016 », Bulletin trimestriel de l'Institut archéologique du Luxembourg, vol. 93, nos 1-2,‎ , p. 85

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Louis Alvin, Fr. J. Navez, Sa vie, ses œuvres et sa correspondance, Bruxelles, Bruylant-Christophe et Cie, 1870.
  • Abbé Brinck, L'Intermédiaire des Généalogistes, 1969, n° 385.
  • Alain Jacobs, “ François-Marius Granet et le peintre belge François-Joseph Navez. Correspondance de 1822 à 1849 conservée à la Bibliothèque royale Albert Ier à Bruxelles ”, dans Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art français, année 1996, Paris 1997, p. 113-141.
  • Alain Jacobs, “ Les tableaux du peintre F.-J. Navez au Musée du Louvre ”, dans Revue du Louvre, 4, , p. 46-58.
  • Denis Coekelberghs, Alain Jacobs et Pierre Loze, Catalogue de l'exposition, François-Joseph Navez, la nostalgie de l'Italie, Musée des Beaux-Arts de Charleroi, Musée de La Chaux-de-Fonds, Musée de Coutances, 2000.
  • Alain Jacobs, “ La Scène de brigands de François-Joseph Navez ”, dans cat. Autour de la vieille Italienne de Géricault (sous la direction d’A. Haudiquet et A. Esnault), Flers, Musée du Château (- ) & La Havre, Musée des Beaux-Arts (juin – nov. 2002- ?), p. 32-37.
  • Denis Coekelberghs et Éric Bertin, « Lettres d'Alexandre Bénard, architecte, peintre et amateur d'art, à François-Joseph Navez (1822-1829), Quelques apports nouveaux sur Ingres et son temps », dans Les cahiers d'Histoire de l'Art, pages 95–117, n° 4, 2006, I. S. S. N. 1763-0894,
  • Alain Jacobs, "Lettres d’amis sculpteurs français adressées à Navez", dans Cahiers de l’IRHiS, n° 2, Université Charles de Gaulle – Lille 3, 2007.
  • Alain Jacobs, « La gravure d’interprétation et de la photographie dans l’univers artistique du peintre Joseph-François Navez et de ses correspondants. Témoignages », dans Monte Artium. Journal of the Royal Library of Belgium, 1, 2008, p. 73-99.
  • France Trinque, « Un émouvant tableau ex-voto de Navez pour sa fille malade », Revue M du musée des beaux-arts de Montréal,‎ , p. 17 (ISSN 1715-4820)

Liens externes modifier