Frères Zangaki

photographes grecs dans l'Égypte ottomane
Frères Zangaki
Biographie
Naissance
Vers 1845
Milos ou Crète ou Chypre
Décès
Inconnu
Nom dans la langue maternelle
Αδελφοί ΖαγκάκηVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres noms
Zankaki, Adelphoi Zangaki, C. & G. Zangaki, C. & G. Zangaki Brothers, C. and G. Zangaki, C. and G. Zangaki Brothers, Constantine Zangaki, George and Constantine Zangaki, George Zangaki
Nationalité
Période d'activité
Années 1860-1915
Propriétaire
Constantine Zangaki (d), George Zangaki (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Mouvement
Partenaire

Les frères Zangaki (en grec moderne : Αδελφοί Ζαγκάκη) sont deux photographes grecs, actifs entre 1870 et 1915 environ, en Égypte et en Algérie. Ils ont principalement photographié les monuments historiques de l'Égypte antique et la vie quotidienne, et sont parmi les premiers photographes à avoir produit et commercialisé des tirages en grand nombre de l'Égypte.

Des musiciens égyptiens, par Zangaki et H. Arnoux, 1892

Biographie modifier

On ne sait que peu de choses des deux frères. Leur identification a posé problème, à commencer par leur nom de famille, parfois orthographié de façon erronée Langaki[1], mais aussi Zankaki[2]. Par ailleurs, la signature A. Zangaki a pu laisser penser qu'on avait affaire à un seul et même photographe, jusqu'à ce que l'initiale soit comprise comme étant l'abréviation de adelphoï, « frères » en grec[3]. Il est désormais admis que les deux frères se prénommaient George et Constantine, ou Costas (initiales G. et C.). Leur origine est aussi entourée d'un certain flou, certaines sources indiquant qu'ils sont nés sur l'île grecque de Milos, tandis que d'autres leur attribuent des origines crétoises ou chypriotes. Enfin, le fait que leur véhicule de prises de vue ait porté la mention en anglais « Zangaki Brothers », et que les légendes de leurs photographies aient été rédigées en français, a apporté encore davantage de confusion. On ignore également dans quelles conditions ils ont appris la photographie.

Leurs premières photographies datent des années 1860[4] ou de 1870. Vues des monuments de l'Égypte antique (pyramides, Sphinx de Gizeh...) et des villes (par exemple Suez ou Alexandrie), images de la vie quotidienne des Égyptiens, elles constituent un témoignage de l'Égypte du XIXe siècle. Les Zangaki sont installés à Port-Saïd[5],[6] – notamment rue de la Division, à l'enseigne Photographie orientale[7] – et ouvrent ensuite une succursale au Caire[8]. Ils vendent principalement leurs clichés aux voyageurs, nombreux à passer par le canal de Suez pour se rendre en Extrême-Orient. Les deux frères parcourent également les rives du Nil, équipés d'une chambre noire ambulante tirée par des chevaux[3]. L'un fait les prises de vue, tandis que l'autre développe et tire les négatifs[9].

Ils ont probablement travaillé avec le photographe français Hippolyte Arnoux, établi à Port-Saïd, comme en témoigne l'utilisation des mêmes décors et accessoires de studio[1]. Il est également possible qu'ils aient travaillé conjointement sur le chantier du canal de Suez. Toutefois, les termes de cette collaboration éventuelle sont inconnus. En 1874, Arnoux assigne en justice George Zangaki et un certain Antippa Spiridion pour avoir reproduit et vendu certains de ses clichés. Le 17 juillet 1876, malgré l’absence de toute loi spéciale en vigueur en Égypte, Zangaki et Spiridion sont condamnés par le tribunal d'Ismaïlia à verser huit cents francs de dommages et intérêts au plaignant[10]. Ils font appel mais le 1er mars 1877, leur demande est rejetée par la cour d'Alexandrie[11].

Leur activité semble perdurer jusqu'en 1915[8].

Galerie modifier

Références modifier

  1. a et b « Zangaki », sur collections.smvk.se, (consulté le ).
  2. « Zankaki frères », sur dictionnairedesorientalistes.ehess.fr, Dictionnaire des orientalistes (consulté le ).
  3. a et b (en) John Hannavy, Encyclopedia of Nineteenth-Century Photography, Routledge, (ISBN 978-1-135-87327-1, lire en ligne), p. 133 ; 1521
  4. « Adelphoi Zangaki », sur getty.edu, ULAN Full Record Display (Getty Research) (consulté le ).
  5. « Ville de Port-Saïd. Photographes », sur Gallica, Annuaire égyptien administratif et commercial, (consulté le ), p. 242.
  6. « Port-Saïd. Photographes », sur Gallica, Annuaire oriental (ancien Indicateur oriental) du commerce, de l'industrie, de l'administration et de la magistrature... 10e année, 1891..., (consulté le ), p. 949.
  7. « Port-Saïd », sur Gallica, Indicateur égyptien administratif et commercial : en usage près les ministères, les tribunaux, les administrations de l'État, des banques, etc., etc. / dressé par Stéfano G. Poffandi, rédacteur-propriétaire, (consulté le ), p. 289.
  8. a et b « Zangaki », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  9. Cécile Bernal, « La contribution des photographes à l’égyptologie française dans la seconde moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle », sur Colligere, (consulté le ).
  10. Bureaux internationaux réunis pour la protection de la propriété intellectuelle ; Union internationale pour la protection de la propriété industrielle, « Égypte. Protection de la propriété intellectuelle par le droit naturel », sur Gallica, La Propriété industrielle, (consulté le ), p. 64.
  11. Jurisprudence des tribunaux de la réforme en Égypte, 1876-1877 (lire en ligne), p. 159

Liens externes modifier

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