Fourneau-du-Diable

site archéologique à Bourdeilles (Dordogne)

Fourneau-du-Diable
Forge-du-Diable
Image illustrative de l’article Fourneau-du-Diable
Le surplomb rocheux du Fourneau-du-Diable, vu depuis l'ouest.
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Département Dordogne
Commune Bourdeilles
Protection Logo monument historique Classé MH (1980)
Coordonnées 45° 20′ 06″ nord, 0° 35′ 42″ est
Géolocalisation sur la carte : Dordogne
(Voir situation sur carte : Dordogne)
Fourneau-du-Diable
Fourneau-du-Diable
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
(Voir situation sur carte : Nouvelle-Aquitaine)
Fourneau-du-Diable
Fourneau-du-Diable
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fourneau-du-Diable
Fourneau-du-Diable
Histoire
Époque Gravettien
Solutréen
Magdalénien

Le Fourneau-du-Diable, ou Forge-du-Diable, est le nom donné à un surplomb rocheux naturel dominant un site préhistorique du Paléolithique supérieur, situé à Bourdeilles, en Dordogne. On y a notamment trouvé des blocs sculptés datés du Solutréen.

Le site est classé au titre des monuments historiques.

Dénomination modifier

De tels qualificatifs faisant référence au surnaturel pour désigner des sites préhistoriques se rencontrent fréquemment. Ainsi existe-t-il par exemple une « Gorge d'Enfer » aux Eyzies (Dordogne), un « Temple aux envoutements » dans la grotte de Bara-Bahau, au Bugue (Dordogne), et un « Sanctuaire du Sorcier » à la grotte des Trois-Frères, sise à Montesquieu-Avantès, en Ariège.

Situation modifier

Le site du Fourneau-du-Diable est localisé dans le nord du département de la Dordogne, le long de la route départementale (RD) 106E2 entre Brantôme et Bourdeilles, sur le territoire de cette dernière commune, en bordure de la Dronne ; il occupe un pied de falaise bordé par un grand talus divisé en deux terrasses[1].

Le site archéologique est divisé en deux zones distantes d'environ 450 mètres : la principale, le Fourneau-du-Diable, à l'angle de la route des Rochers (RD 106E2) et de la route des Justes menant au hameau des Moneries (parcelles cadastrales 810, 815 et 816[2]), et l'autre, le gisement des Moneries, à l'ouest de la route, face au hameau des Moneries (parcelles 727 et 729[3])[4].

À 300 mètres au sud-ouest, un surplomb rocheux au-dessus de la RD 106E2 est — en 2023 — identifié à tort sur les cartes du Géoportail comme étant le « Rocher de la Forge du Diable »[5]. Il s'agit en fait du « Grand Rocher »[6].

Historique modifier

Le site du Fourneau-du-Diable a été fouillé une première fois en 1863 par l'archéologue amateur Paul Hurault de Vibraye[7].

Les travaux de Denis Peyrony, de 1919 à 1924, révélèrent des niveaux d'occupation du Gravettien, du Solutréen supérieur et du Magdalénien final. Le Solutréen supérieur (vers 20 000 ans AP), d'une grande richesse, contenait un bloc orné d'importance majeure, exhumé en 1924[1].

Sculptures préhistoriques modifier

 
Sculpture d'aurochs en bas-relief trouvée au Fourneau-du-Diable.

De gros blocs de pierre ont été trouvés sur la pente rocheuse, au milieu des éboulis.

L'un d'eux, d'un demi-mètre cube, est daté du Solutréen par son contexte archéologique. Il comporte une face sculptée en bas-relief de onze figurations représentant des bovidés ou bovinés (dont trois aurochs) marchant de front, des chevaux et des cervidés. Les orientations multiples des sculptures laissent penser qu'il s'agit d'un bloc décoré et non d'un élément de paroi détaché. Les aurochs, aisément identifiables, sont traités avec une certaine exagération des formes, un rendu de la perspective grâce à des différences de relief sur les membres ou à un recouvrement des figures et une délimitation de l'extrémité du museau qui évoquent le style des taureaux de la grotte de Lascaux. Leur datation solutréenne est un argument indirect pour attribuer une partie des peintures de Lascaux au Solutréen[1].

Quelques vestiges humains (clavicules, dents, vertèbres) datant du Paléolithique supérieur[7] ainsi que de nombreux outils (burins, grattoirs, lames, microlithes, etc.) du Gravettien[8] y ont été collectés.

Protection modifier

Ces œuvres d'art et ces vestiges ont été transportés au musée national de Préhistoire des Eyzies.

Le gisement préhistorique des Moneries — y compris les abris et les grottes — et le promontoire rocheux du Fourneau-du-Diable ont été classés au titre des monuments historiques le [4].

Galerie modifier

Notes et références modifier

  1. a b et c « Bloc sculpté du Fourneau-du-Diable », sur musee-prehistoire-eyzies.fr, Musée national de Préhistoire, Les Eyzies (consulté le ).
  2. « Parcelles 810, 815 et 816 » sur Géoportail (consulté le 30 août 2023)..
  3. « Parcelles 727 et 729 » sur Géoportail (consulté le 30 août 2023)..
  4. a et b « Gisement préhistorique », notice no PA00082392, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture, consulté le .
  5. « Rocher de la Forge du Diable » sur Géoportail (consulté le 30 août 2023)..
  6. [Baumann & al. 2015] Malvina Baumann, Didier Cailhol, Laure Fontana, Laurent Klaric, Laurent Lescop et Hugues Plisson, « Le gisement préhistorique du Fourneau du Diable (Bourdeilles, Dordogne) » (Rapport de fin d'opération annuelle), PACEA,‎ , p. 29 (lire en ligne [PDF] sur hal.archives-ouvertes.fr, consulté le ).
  7. a et b Dominique Gambier, « Vestiges humains du Paléolithique supérieur. Inventaire et description préliminaire de spécimens inédits des collections du Musée national de Préhistoire (Les Eyzies-de-Tayac) », dans Paléo, Revue d'Archéologie préhistorique, 1992, 4, p. 91-100, sur Persée
  8. Anaïs Vignoles, Laurent Klaric, William Banks et Malvina Baumann, « Le Gravettien du Fourneau du Diable (Bourdeilles, Dordogne) : révision chronoculturelle des ensembles lithiques de la «Terrasse inférieure » dans Bulletin de la Société préhistorique française, 2019, 116-3, p. 455-478, sur Persée

Annexes modifier

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Bibliographie modifier

Articles connexes modifier