Fosse no 1 - 1 bis - 1 ter des mines de Liévin

charbonnage à Liévin (Pas-de-Calais)

Fosse no 1 - 1 bis - 1 ter des mines de Liévin
Vue globale des installations de la fosse no 1 - 1 bis - 1 ter : le chevalement du puits no 1 bis est bien visible, celui du no 1, de petite taille, se situe juste devant. Le puits no 1 ter, dépourvu de chevalement, se situe hors cadre sur la gauche, de l'autre côté des voies ferrées.
Vue globale des installations de la fosse no 1 - 1 bis - 1 ter : le chevalement du puits no 1 bis est bien visible, celui du no 1, de petite taille, se situe juste devant. Le puits no 1 ter, dépourvu de chevalement, se situe hors cadre sur la gauche, de l'autre côté des voies ferrées.
Puits n° 1
Coordonnées 50,422814, 2,775658[BRGM 1]
Début du fonçage 13 décembre 1858
Mise en service 1860
Profondeur 670 mètres
Étages des accrochages 160, 200, 245, 283, 315, 345, 430, 476 et 534 mètres...
Arrêt 1955 (extraction)
Remblaiement ou serrement 1966
Puits n° 1 bis
Coordonnées 50,422642, 2,775061[BRGM 2]
Début du fonçage 1874
Profondeur 796 mètres
Étages des accrochages 160, 200, 245, 283, 315, 345, 430, 476 et 534 mètres...
Arrêt 1979 (service et aérage)
Remblaiement ou serrement 1979
Puits d'aérage n° 1 ter
Coordonnées 50,422389, 2,776308[BRGM 3]
Début du fonçage 1875 ou 1901
Profondeur 648 mètres
Arrêt 1979 (aérage)
Remblaiement ou serrement 1979
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Pas-de-Calais
Commune Liévin
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines de Liévin
Groupe Groupe de Liévin
Groupe de Lens-Liévin
Groupe de Lens-Liévin-Béthune
Unité de production UP de Lens
Secteur Secteur Ouest
Ressources Houille
Concession Liévin
Protection Logo monument historique Inscrit MH (2009)
Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2012)[note 1]

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Fosse no 1 - 1 bis - 1 ter des mines de Liévin
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Fosse no 1 - 1 bis - 1 ter des mines de Liévin

La fosse no 1 - 1 bis - 1 ter de la Compagnie des mines de Liévin est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Liévin. Le puits no 1 est le premier de la nouvelle compagnie, il est commencé la même année que la fosse de la Société d'Aix, et un an et demi avant la fosse no 3 de la Compagnie des mines de Lens. La fosse commence à produire peu en 1860, ce n'est que huit ans plus tard que la production augmente, à la suite de l'approfondissement du puits.

Un puits no 5, par la suite appelé 1 bis, est ajouté en 1874 près du premier puits. La production de la fosse atteint 350 000 tonnes en 1880. Un puits d'aérage no 1 ter est ajouté en 1875 ou 1901 à la fosse no 1 - 1 bis. Cette dernière est détruite pendant la Première Guerre mondiale. Elle est ensuite reconstruite, et ses cités sont agrandies.

La Compagnie des mines de Liévin est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Liévin. En 1952, ce dernier fusionne avec le Groupe de Lens pour former le Groupe de Lens-Liévin. La fosse no 1 - 1 bis - 1 ter est concentrée sur la fosse no 6 - 6 bis sise à Angres, et cesse d'extraire en 1955. Le puits no 1 est remblayé en 1966, et son chevalement détruit onze ans plus tard. Les puits nos 1 bis et 1 ter sont remblayés en 1979, et les installations, à l'exception du chevalement du puits no 1 bis, détruites quelques années plus tard. Un centre commercial est installé sur le carreau de fosse.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 1, 1 bis et 1 ter. Le , le chevalement du puits no 1 bis est inscrit aux monuments historiques. Il a été classé le au patrimoine mondial de l'Unesco.

La fosse modifier

M. Defernez, ancien employé des mines de Douchy s'associe à diverses personnes et installe, le , un premier sondage, no 54, à Liévin, au sud de la concession de Lens. Ce sondage est abandonné, par suite d'accidents, à 124 mètres, dans la craie. Un deuxième sondage, no 55, est commencé en juin, à l'ouest du premier[D 1]. Il rencontre la houille à 134,70 mètres, après avoir traversé quelques mètres de schistes bleus dévoniens. Deux autres sondages, no 56 à Avion et no 57, à Liévin, près d'un ancien sondage exécuté vers 1847 par Messieurs Mathieu, et reconnu négatif, ont commencé en 1858[D 1]. Tous deux découvrent la houille, le premier après avoir traversé 43,80 mètres de schistes et calcaires dévoniens. Un cinquième sondage à Liévin, no 58, est poussé de 129 mètres à 233,94 mètres, dans les calcaires bleus dévoniens[D 1].

Diverses sociétés, dont la Compagnie des mines de Lens, effectuent alors des sondages à Liévin et ses environs[D 1],[D 2], la Compagnie de Lens va même jusqu'à ouvrir une fosse à Éleu-dit-Leauwette, abandonnée à la profondeur de 21 mètres et connue sous le nom d'avaleresse d'Éleu[C 1].

Fonçage modifier

La Compagnie de Liévin a commencé un puits no 1 à 500 mètres de la concession de Lens[D 3], le [A 1],[SA 1]. La fosse no 1 est établie à 680 mètres au nord-ouest du clocher du village, et à cent mètres à l'est du chemin de Souchez à Point-à-Vendin[SA 1]. Ce puits est implanté à 478 mètres au sud-ouest[note 2] de la fosse no 3 de la Compagnie de Lens, commencée en 1860[A 2], et à 1 770 mètres au sud-est[note 2] de la fosse ouverte par la Société d'Aix, commencée la même année que la fosse no 1[A 3].

Le niveau a été passé par le procédé ordinaire au moyen d'une machine d'épuisement de 150 chevaux[SA 1]. La base du tourtia est à la profondeur de 132 mètres[SA 1]. Sous le tourtia, avant d'atteindre la tête du terrain houiller, cinq mètres d'argiles bleuâtres et noires ont été recoupés, Alfred Soubeiran considère que ces argiles appartiennent au Gault[SA 1]. La Compagnie y a monté une machine de vingt chevaux pour l'extraction et une de 120 chevaux pour l'épuisement. 45 maisons d'ouvriers ont été construites. Elle a dépensé 565 000 francs[D 3]. Elle rencontre le terrain houiller à 136[JA 1] ou 137 mètres[D 4],[D 5], puis plusieurs couches de houille renversées et très brouillées[D 4]. Le puits est cuvelé en chêne depuis 15,50 mètres de profondeur, jusqu'à 97,50 mètres. Son diamètre utile est de quatre mètres[SA 1].

Exploitation modifier

La fosse no 1 commence à extraire en 1860[A 1], l'exploitation y est alors peu productive[D 4]. Jusqu'en 1866, l'extraction ne dépasse pas annuellement 20 000 à 27 000 tonnes. En 1867, la fosse est reliée par une voie ferrée à la gare de Lens, elle produit cette année-là 34 638 tonnes de houille[A 1]. Cette fosse a été approfondie et atteint les belles couches connues par la fosse no 3 des mines de Lens, en place et régulières[D 4]. Alors l'exploitation devient fructueuse, et ce, à partir de 1868[D 5].

 
La fosse avant la Guerre[note 3].

La fosse no 1 a été doublée par le creusement, à partir de [SA 1], d'un deuxième puits, no 5, par la suite renommé 1 bis[note 4], foncé également par le système Kind-Chaudron, et sur lequel ont été installés de puissants moyens d'extraction[D 6]. Celui-ci est situé à 45 mètres à l'ouest-sud-ouest[note 2] du puits no 1[SA 1]. Le puits no 1 bis est cuvelé en fonte depuis 9,50 mètres jusqu'à 93,30 mètres. Son diamètre utile est de 3,65 mètres. L'orifice du puits est situé à l'altitude de 52,34 mètres[SA 1]. En 1875, en même temps que la perforation mécanique, un trainage mécanique, mû par l'air comprimé, est mis en place, pour une exploitation en vallée. La fosse est grisouteuse[D 5]. Un puits d'aérage no 1 ter est ouvert à partir de 1875[A 1],[1] ou 1901[2], il est situé à 66 mètres au sud-est[note 2] du puits no 1.

La Compagnie de Liévin, avec ses deux sièges à puits jumeaux, fortement outillés, est arrivée à produire déjà en 1879, 285 331 tonnes, et elle pense pouvoir augmenter considérablement ce chiffre d'extraction. L'extraction de l'année 1880 atteint 350 000 tonnes[D 6]. Le puits no 1 est alors profond de 430 mètres[D 5].

Un coup de grisou survenu le cause la mort de 28 mineurs[A 1]. À la fin des années 1890, le puits no 1 est profond de 553 mètres et le puits no 1 bis de 566,26 mètres, leurs accrochages sont établis à 160, 200, 245, 283, 315, 345, 430, 476 et 534 mètres[SA 1].

 
La fosse détruite à l'issue de la Guerre[note 5].

Comme toutes les autres fosses de la Compagnie, à l'exception de la fosse no 2, la fosse no 1 - 1 bis - 1 ter est détruite durant la Première Guerre mondiale.

La Compagnie des mines de Liévin est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Liévin. En 1952, ce dernier fusionne avec le Groupe de Lens pour former le Groupe de Lens-Liévin[B 1]. Les puits nos 1, 1 bis et 1 ter assurent respectivement l'extraction, le service et l'aérage. Malgré un gisement accessible, la fosse est concentrée sur la fosse no 6 - 6 bis sise à Angres à 2 320 mètres au sud-sud-ouest[note 2]. L'extraction cesse alors en 1955. La production remonte par la fosse no 6 - 6 bis[B 1]. Une station de dégazage de grisou est mise en service, et le gaz est envoyé aux usines de Liévin. Le puits no 1, profond de 670 mètres, est remblayé en 1966. Le puits no 1 bis est alors entrée d'air tandis que le puits no 1 ter assure le retour d'air pour la fosse no 3 - 3 bis des mines de Lens[B 1], sise 478 mètres au nord-est[note 2].

Le chevalement du puits no 1 est démoli en 1977, les puits nos 1 bis et 1 ter, respectivement profonds de 796 et 648 mètres, sont remblayés en 1979. Depuis la guerre, le puits d'aérage no 1 ter n'était plus doté de chevalement[B 1].

Reconversion modifier

À l'exception du chevalement du puits no 1 bis, l'ensemble des installations est détruit, un centre commercial est installé sur le carreau de fosse[1]. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 1, 1 bis et 1 ter. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[3]. Le puits no 1 ter est situé sur un petit espace vert, alors que le puits no 1 est situé sur des places de parking. Le chevalement du puits no 1 bis en totalité fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [4]. Il a été construit en 1922, lors de la reconstruction de la fosse. Il fait partie des 353 éléments répartis sur 109 sites qui ont été classés le au patrimoine mondial de l'Unesco. Il constitue le site no 71[5].

La rénovation du chevalement subsistant débute en décembre 2023[6].

Les cités modifier

Quarante-cinq maisons d'ouvriers ont été construites lors de la construction de la fosse no 1[D 3].

Des cités ont été construites à proximité de la fosse no 1 - 1 bis - 1 ter. Elles sont constituées de corons, et d'habitations groupées par deux ou quatre. La plupart de ces habitations sont construites dans le style architectural de la Compagnie de Liévin.

Notes et références modifier

Notes
  1. L'inscription aux monuments historiques et sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco concerne le chevalement du puits no 1 bis.
  2. a b c d e et f Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
  3. Le puits no 1 bis est à gauche, et le puits no 1 est à droite. À cette époque, les chevalements ont des dimensions relativement proches, ce n'est qu'après la Guerre, lors de la reconstruction, que le puits no 1 bis est doté d'un chevalement plus imposant.
  4. Le puits no 5 du siège d'extraction no 1 a plus tard été renuméroté puits no 1 bis.
  5. Le puits no 1 bis est au premier plan, son chevalement est détruit et son bâtiment d'extraction éventré, laissant ainsi apparaître sa machine d'extraction. Le petit chevalement du puits no 1 est visible en arrière-plan.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I, Imprimerie L. Danel,
Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome II, Imprimerie L. Danel,
  1. a b c et d Vuillemin 1880, p. 172
  2. Vuillemin 1880, p. 173
  3. a b et c Vuillemin 1880, p. 174
  4. a b c et d Vuillemin 1880, p. 179
  5. a b c et d Vuillemin 1880, p. 196
  6. a et b Vuillemin 1880, p. 180
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris,
  1. Gosselet 1904, p. 118
Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique de Béthune, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a b c d e f g h i et j Soubeiran 1898, p. 64

Voir aussi modifier

 

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 109, 123-124.  
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, .  
  • Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I : Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin, Imprimerie L. Danel, Lille, , 348 p. (lire en ligne), p. 104.  
  • Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome II : Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin, Imprimerie L. Danel, Lille, , 410 p. (lire en ligne), p. 172-174, 179-180, 196.  
  • Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris, , 118 p.  
  • Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique de Béthune, Imprimerie nationale, Paris, , 399 p. (lire en ligne), p. 64.