Fosse Déjardin
La fosse Déjardin le 5 juin 1986.
La fosse Déjardin le .
Puits Déjardin n° 1
Coordonnées 50,386708, 3,133856[BRGM 1]
Début du fonçage 1901
Mise en service 1904
Profondeur 676 mètres
Étages des accrochages 203, 310, 410, 431, 481, 571, 586 et 646 mètres
Arrêt 1965 (extraction)
1984 (service et aérage)
Remblaiement ou serrement 1985
Puits Déjardin n° 2
Coordonnées 50,386467, 3,134492[BRGM 2]
Début du fonçage 1907
Profondeur 419 mètres
Étages des accrochages 203, 310 et 410 mètres
Arrêt 1984 (aérage)
Remblaiement ou serrement 1985
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Nord
Commune Sin-le-Noble
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines d'Aniche
Groupe Groupe de Douai
Unité de production UP de Douai
Secteur Secteur Est
Siège Siège Barrois
Ressources Houille
Concession Aniche
Protection Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2012)[note 1]

Géolocalisation sur la carte : Nord
(Voir situation sur carte : Nord)
Fosse Déjardin
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse Déjardin

La fosse Déjardin de la Compagnie des mines d'Aniche est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Sin-le-Noble. Le premier puits est commencé en 1901 au nord de la commune, et commence à produire en 1904. Le puits Déjardin no 2 est commencé en 1907. La fosse est détruite pendant la Première Guerre mondiale.

La Compagnie des mines d'Aniche est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Douai. La fosse reprend en 1958 le champ d'exploitation de la fosse Bernard, qui vient de fermer. Au milieu des années 1960, la fosse est approfondie, ce qui lui permet d'être concentrée sur la fosse Gayant en 1965. Deux ans plus tard, les installations de surface sont modernisées, le changement le plus visible est le nouveau chevalement à molettes superposées, similaire à celui de Notre Dame no 2, qui équipe le puits no 1.

À la fermeture de la concentration Gayant en 1978, la fosse Déjardin est concentrée sur Barrois, jusque sa fermeture le . Elle assure ensuite la remonte du matériel du fond, et les puits sont remblayés en 1985, les chevalements et les installations détruites l'année suivante.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits Déjardin nos 1 et 2. Il ne reste plus rien de la fosse, mais les cités, appartenant également à la fosse Bernard, ont été rénovées. Le golf du Bois des Retz est installé sur une partie du carreau de fosse. La cité-jardin de la Solitude et son école, la cité pavillonnaire de la Ferronnière, la cité de corons Saint-Joseph et la cité moderne du Godion ont été classées le 30 juin 2012 au patrimoine mondial de l'Unesco.

La fosse modifier

Au tout début du XXe siècle, la Compagnie des mines d'Aniche décide d'exploiter le nord de sa concession. Pour cela, elle ouvre les fosses Déjardin à Sin-le-Noble[A 1] et De Sessevalle à Somain[A 2].

Fonçage modifier

La fosse Déjardin est commencée en 1900[A 1] ou plus probablement en 1901[Y 1], au nord de la commune, à 1 575 mètres à l'est-nord-est[note 2] de la fosse Bernicourt, dont l'exploitation cesse le à la suite d'un incendie[A 3], à 2 260 mètres à l'est-nord-est[note 2] de la fosse Gayant, et à 2 250 mètres au nord-est[note 2] de la fosse Notre Dame.

Le diamètre du puits est de 5,10 mètres, le plus large diamètre utilisé par la Compagnie d'Aniche. Le cuvelage est en fonte de 1,07 à 92,35 mètres. Le terrain houiller a été atteint à 148,50 mètres[Y 1], ou moins probablement, 150 mètres[JA 1]. Le fonçage du puits Déjardin no 1 est terminé le [A 1].

Exploitation modifier

La fosse commence à extraire en 1904[A 1]. Le puits Déjardin no 2 est commencé en 1907[A 1], à 50 mètres à l'est-sud-est[note 2] du premier. Le diamètre du puits est de quatre mètres, son cuvelage est en fonte de 1,05 à 92,32 mètres, pour ainsi dire identique au premier. Le terrain houiller a été atteint à 150,40 mètres[Y 1]. Ce second puits est destiné à assurer l'aérage et le service[A 1]. La fosse est détruite pendant la Première Guerre mondiale.

La Compagnie des mines d'Aniche est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Douai. En 1950, la fosse exploite à 203, 310 et 410 mètres. Le puits no 1 est équipé d'une machine à vapeur Thomas Peslin, comme à la fosse Lemay, alors que le puits no 2 est doté d'un treuil de 430 chevaux. La fosse Bernard, sise à 1 530 mètres au nord-nord-est[note 2], ferme en 1958, la fosse Déjardin reprend son champ d'exploitation[B 1].

L'exploitation passe à 411 et 511 mètres en 1964. L'année suivante, le puits no 1 est approfondi, et une bowette à l'étage 625 relie la fosse Déjardin à la concentration Gayant[B 1]. Comme au puits Notre Dame no 2, les machines d'extraction s'avèrent insuffisantes pour atteindre cette profondeur, les installations sont donc modernisées en 1967. Le changement le plus visible est le chevalement à molettes superposées qui a été installé par-dessus le puits Déjardin no 1, il est similaire à celui du puits Notre Dame no 2. Une machine à poulie Koepe Alsthom de 1 650 chevaux équipe le puits, elle provient du bassin houiller de la Loire[B 1].

Lorsque la concentration Gayant ferme en 1978, la fosse Déjardin est concentrée sur la fosse Barrois, sise à 4 625 mètres à l'est-sud-est[note 2]. La production de Déjardin remonte alors par Barrois no 2. La fosse Déjardin ferme en même temps que la fosse Barrois, le . Elle remonte alors le matériel récupérable après la fermeture[B 1].

Les puits Déjardin nos 1 et 2, respectivement profonds de 676 et 419 mètres, sont remblayés en 1985[Y 1], la même année que les puits de Lemay, Bonnel et Barrois[Y 2],[Y 3],[Y 4]. Huit étages de recette, situés à 203, 310, 410, 431, 481, 571, 586 et 646 mètres, sont établis dans le puits no 1, alors que le second puits n'en compte que trois, établis à 203, 310 et 410 mètres[Y 1]. Les chevalements ainsi que les installations de la fosse sont détruits en 1986[1].

Reconversion modifier

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes de puits, un sondage de décompression est installé sur le puits no 2. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[2]. Le golf du Bois des Retz est installé sur une partie du carreau de fosse.

Les cités modifier

D'immenses cités minières sont établies au nord-est de la fosse Bernard, elles sont communes aux fosses Bernard et Déjardin. Elles bénéficient d'une grande variété architecturale. La cité-jardin de la Solitude et son école, la cité pavillonnaire de la Ferronnière, la cité de corons Saint-Joseph et la cité moderne du Godion font partie des 353 éléments répartis sur 109 sites qui ont été classés le 30 juin 2012 au patrimoine mondial de l'Unesco. Ils constituent le site no 33[3].

Notes et références modifier

Notes
  1. L'inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco concerne la cité-jardin de la Solitude et son école, la cité pavillonnaire de la Ferronnière, la cité de corons Saint-Joseph et la cité moderne du Godion.
  2. a b c d e et f Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris,
Références aux dossiers concernant la renonciation à la concession d'Aniche par Charbonnages de France
  1. a b c d et e Renonciation, Puits Déjardin nos 1 et 2
  2. Renonciation, Puits Lemay nos 1 et 2
  3. Renonciation, Puits Bonnel nos 1 et 2
  4. Renonciation, Puits Barrois nos 1 et 2

Voir aussi modifier

 

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 60-62.  
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, .  
  • Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris, , p. 86.  
  • Charbonnages de France, Renonciation à la concession d'Aniche.