Forteresse de Königstein

musée en Allemagne

Forteresse de Königstein
Image illustrative de l’article Forteresse de Königstein

Lieu Dresde
Type d’ouvrage Forteresse
Construction XVIe siècle
Utilisation Prison d'état
Camp d'internement de prisonniers de guerre
Utilisation actuelle Musée d'histoire militaire
Appartient à État de Saxe
Coordonnées 50° 55′ 08″ nord, 14° 03′ 24″ est
Géolocalisation sur la carte : Allemagne
(Voir situation sur carte : Allemagne)
Forteresse de Königstein

La forteresse de Königstein (en allemand Festung Königstein) est une forteresse qui occupe les 9,5 hectares d'un promontoire (butte témoin) dominant de 240 mètres la courbe de l'Elbe à 30 km au sud-est de Dresde en Allemagne. Elle a été surnommée la « Bastille de Saxe » car, forteresse militaire, elle a été utilisée de 1591 à 1922 en tant que prison d'État et aussi, notamment durant les deux guerres mondiales, comme camp d'internement pour des officiers prisonniers de guerre. Toujours intacte, c'est aujourd'hui l'attraction touristique la plus populaire de Saxe, avec 700 000 visiteurs par an.

Prisonniers renommés modifier

Transformée de simple château fort médiéval en imposante forteresse militaire à partir de la fin du XVIe siècle, elle a aussi servi de résidence à la Cour de Saxe, de prison d'État de 1591 à 1922 et de camp d'internement d'officiers faits prisonniers au cours de la guerre franco-prussienne de 1870-71 et des deux guerres mondiales. Y ont donc été internés des prisonniers célèbres comme :

Durant les deux guerres mondiales modifier

Le remarquable site défensif de Königstein — aménagé à partir du XIIIe siècle — n'a jamais été pris d'assaut mais occupé au début du XVe siècle (après quatre années de siège) et, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, à partir du , par les officiers et soldats soviétiques alors que la forteresse avait été désertée par les militaires allemands à l'exception de son commandant le colonel Eselman.

Durant la Première Guerre mondiale, la forteresse était utilisée comme camp pour officiers prisonniers de guerre regroupant essentiellement des Français et des Russes. De la même manière, pendant la Seconde Guerre mondiale, il servit de 1940 à 1941 pour des officiers polonais puis d'Oflag IV-B à partir de 1941 pour des officiers supérieurs alliés (la plupart généraux) : hollandais, grecs, yougoslaves… et surtout français avec les généraux Victor Bourret et Henri Giraud (généraux 5 étoiles).

Parmi les généraux français internés, le général Dame y décède.

Un ordre d'Hitler, signé par le Général SS Kaltenbrunner, prévoyait l'exécution de généraux français (en représailles de la mort du général allemand Fritz von Brodowski prisonnier de guerre des Français, tué par balle dans des circonstances inexpliquées). Seul le général Mesny sera exécuté par les SS, d'une balle dans la nuque, lors d'un prétendu transfert à Colditz.

 
André Payan, prisonnier en Allemagne.

À partir de , compte tenu de l'avancée de l'Armée rouge, des officiers subalternes français de l'oflag IV-D d'Hoyerswerda (situé à 60 km au nord) y furent transférés dans les casemates en sous-sol alors que les généraux occupaient des « villas » en surface. Généraux français entre les mains desquels le commandant de la forteresse — le colonel Eselman — s'est rendu le au général d'armée Condé. Le , 2 fantassins russes se présentent devant la forteresse. Le drapeau français flotte sur la forteresse jusqu'à l'arrivée de la force spéciale américaine 76 qui rapatrie les généraux français (avec le colonel Eselman) pour les amener à l'ouest le . Les Russes prennent le contrôle définitif de la forteresse le . Les autres prisonniers n'ont été rapatriés que bien plus tard à la fin de mai et en .

À noter qu'à partir de 1940, la plus grande partie des célèbres collections du musée de Dresde y ont été entreposées, notamment les célèbres pièces de joaillerie et d'orfèvrerie de la « Voûte verte ». Et c'est un jeune officier français parlant l'allemand et le russe — André Payan — qui a été au cœur de leur protection puis de leur inventaire comme il le raconte dans son récit titré « La Délivrance du Musée » et écrit en 1983. Collections inventoriées par des experts soviétiques avant de faire le tour des villes d'URSS jusqu'en 1958. Ensuite, elles ont été restituées à la République démocratique allemande (RDA) c'est-à-dire au Staatliche Kunstsammlungen Dresden (musée d'État de la ville de Dresde).

Depuis 1949 modifier

Inoccupée en 1947-48, la forteresse — située en RDA — fut utilisée de 1949 à 1955 comme foyer de réinsertion pour les jeunes gens et jeunes filles. En 1955, la forteresse passa sous l'autorité du ministère de la Culture de la RDA devenant ainsi un musée d'État dont le premier conservateur fut Dieter Weber. Avec la réunification de l'Allemagne, elle est devenue en 1991 la propriété de l'État de Saxe, le musée étant géré depuis 1993 par l'« Office des châteaux de Saxe » et plus particulièrement par la « Festung Königstein GmbH ». La forteresse est maintenant un imposant musée d'histoire militaire aux différentes constructions à partir du XVIe siècle et présentant de nombreuses expositions dont celle du musée de la Bundeswehr de Dresde.

Annexes modifier

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Bibliographie modifier

  • Angelika Taube, La Forteresse de Königstein publiée en français, allemand et anglais, Festung Königstein gGmbH, Édition Leipzig in der Seemann Henschel GmbH & Co.KG (Allemagne), Édition Leipzig, 2004, 128 p. format 13×19 (ISBN 3-361-00581-7).
  • André Payan (1913-1984), La Délivrance du Musée, récit historique écrit à Nice et adressé au conservateur du musée de Dresde (Allemagne) en .

Articles connexes modifier

Liens externes modifier