Forêt de Marly

forêt française
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Forêt domaniale de Marly
Image illustrative de l’article Forêt de Marly
Panneau ONF de la forêt domaniale de Marly.
Localisation
Coordonnées 48° 52′ 00″ nord, 2° 02′ 00″ est
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Département Yvelines
Géographie
Superficie 2 000 ha
Altitude
 · Maximale
 · Minimale

182 m
101 m
Compléments
Protection ZNIEFF
Statut forêt domaniale
Administration Office national des forêts
Essences chataignier, chêne, charme, hêtre, bouleau
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Forêt de Marly
Géolocalisation sur la carte : Yvelines
(Voir situation sur carte : Yvelines)
Forêt de Marly
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
(Voir situation sur carte : Île-de-France)
Forêt de Marly

La forêt de Marly, qui fut appelée « forêt de Cruye » jusqu'au XVIIIe siècle, est une forêt domaniale de 2 000 hectares située dans les Yvelines à vingt kilomètres environ à l'ouest de Paris, entre Saint-Germain-en-Laye et Versailles. Elle s'étend sur une longueur d'environ 12 kilomètres d'est en ouest sur les communes de Louveciennes, Marly-le-Roi, Saint-Nom-la-Bretèche, Feucherolles; elle communique avec la forêt de Saint-Germain-en-Laye par la Plaine de la Jonction à Chambourcy.

C'est un ancien domaine de chasse des rois de France, puis des présidents de la république. Elle est entaillée, depuis 1935, dans toute sa longueur par l'autoroute de Normandie (A13).

Toponymie modifier

Les noms anciens de la forêt de Marly sont pour Madeleine Baltus[1] : Creva IXe siècle, Creia 1106, foresta Cruie 1174, grangiam de Creya, Croie 1187, foresta Cruia 1243, Cruce 1289, terra de Croiz 1290, de Craya 1324, Noisy-en-Cruye 1369, Bailly en Cruye 1463, de Cruye 1511, de Croui 1595, Villiers-en-Cruye 1693.

La Forest de Marly apparaît vers 1690 avec le règne de Louis XIV qui acquiert par échange la seigneurie de Marly pour y construire son château de Marly[2].

Géographie modifier

 
Carte de la forêt de Marly au XVIIIe siècle (extrait de la carte Cassini).

Situation modifier

La forêt de Marly se trouve dans le nord-est du département des Yvelines à vingt kilomètres environ à l'ouest de Paris. Son territoire, de forme allongée selon un axe est-ouest, irrégulière, très indentée surtout vers le nord, s'étend sur le territoire de onze communes : Bailly, Bougival, Chambourcy, Feucherolles, Fourqueux, L'Étang-la-Ville, Louveciennes, Marly-le-Roi, Noisy-le-Roi, Rocquencourt et Saint-Nom-la-Bretèche.

Cette forêt est enserrée par deux zones fortement urbanisées situées au nord sur le versant sud de la vallée de la Seine et au sud dans la plaine de Versailles.

Elle n'est pas très éloignée de la forêt de Saint-Germain-en-Laye située au nord et dont elle est séparée par la plaine de la Jonction. Celle-ci fut acquise par l'État sous le second Empire pour réunir les domaines de chasse des deux massifs forestiers. C'est aujourd'hui un site classé[3] constituant un corridor biologique qui a notamment permis le repeuplement de la forêt de Saint-Germain-en-Laye par des sangliers provenant de la forêt de Marly[4].

Relief et géologie modifier

La forêt de Marly occupe le sommet d'une butte-témoin allongée, orientée selon la direction « armoricaine », sud-est - nord-ouest, qui culmine autour de 180 mètres d'altitude, et se prolonge vers l'ouest, d'Orgeval à Aubergenville par le plateau des Alluets, qui supporte dans sa partie nord la forêt des Alluets, et vers l'est, au nord du site de Versailles avec la forêt de Fausses-Reposes jusqu'au plateau de Vélizy-Villacoublay, où se trouve la forêt de Meudon, au-delà de la coupure provoquée par le ru de Marivel.
Cette butte est constituée de sable et grès de Fontainebleau du Stampien (Oligocène), partiellement recouvert de meulière de Montmorency, et par endroits de limon des plateaux, dépôt éolien de lœss du Quaternaire.

Voie de communication modifier

La forêt de Marly est traversée par plusieurs axes de communication, routiers et ferroviaires, qui contribuent à fragmenter fortement le milieu naturel.

Le plus important est l'autoroute de Normandie (A13). Cette autoroute à 2 x 2 voies entre Rocquencourt et Orgeval, mise en service le 9 juin 1946, est la première autoroute construite en France. Elle traverse la forêt dans sa plus grande longueur dans le sens est-ouest. Entièrement clôturée, elle constitue un obstacle continu s'opposant aux déplacement de la faune.
Son élargissement à 2 x 3 voies est programmé. Dans cette perspective, les passages inférieurs des routes départementales D7, D161 et D98 et de la route Dauphine (route forestière) ont été élargis en 2007[5].
L'A13 est complétée par l'amorce de l'A12 et l'échangeur A13/A12, plus connu sous le nom de triangle de Rocquencourt, entièrement inclus dans l'emprise de la forêt.

 
Bâtiment voyageurs de la gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly.

Plusieurs routes départementales traversent la forêt dans le sens nord-sud. Deux la délimitent à ses extrémités est et ouest : la RD 186, axe important à chaussées séparées relie Rocquencourt à Louveciennes (axe Versailles - Saint-Germain-en-Laye) et sépare la forêt proprement dite du bois de Louveciennes à l'est, la RD 30 à l'ouest relie Feucherolles à Aigremont (axe Plaisir - Poissy).
Trois autres routes départementales franchissent la forêt en son milieu. Ce sont d'est en ouest la RD 7 (Rocquencourt - Marly-le-Roi), la RD 161 (Noisy-le-Roi - L'Étang-la-Ville) et la RD 98 (Saint-Nom-la-Bretèche - Mareil-Marly).

Sur le plan ferroviaire, deux lignes à double voie électrifiées se croisent à la gare de Saint-Nom-la-Bretèche - Forêt de Marly. Il s'agit de la Ligne Saint-Cloud - Saint-Nom-la-Bretèche, ligne radiale du réseau Saint-Lazare, et de la ligne de Grande Ceinture, dont une portion, entre Noisy-le-Roi et Saint-Germain-en-Laye a été rouverte au service voyageurs en décembre 2004 sous le nom de Grande ceinture Ouest (GCO) puis fermée en 2019 pour permettre la construction de la ligne 13 Express du tramway d'Île-de-France qui sera mise en service le 6 juillet 2022.

Histoire modifier

 
La forêt de Marly par Camille Pissarro, 1871, musée Thyssen-Bornemisza.

Vers 1215, au retour de la bataille de Bouvines, Barthélemy de Roye y fit construire un château, connu aujourd'hui comme le château de Retz dont il reste des ruines.

En 1995, sous la présidence de Jacques Chirac, les chasses présidentielles ont été supprimées dans la forêt de Marly et remplacées par des battues administratives de régulation[6].

En janvier 2021, la communauté d'agglomération Versailles Grand Parc et l'Office national des forêts signent une convention de trois ans « pour favoriser l'accueil dans les forêts du territoire tout en réduisant les déchets sauvages ». La forêt de Marly est concernée par l'accord[7].

Protection modifier

La forêt de Marly est entièrement couverte par une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type 2 qui permet une bonne connaissance des richesses naturelles de la forêt. Cette ZNIEFF, validée en 1997 au niveau national, concerne une superficie de 2 395 hectares sur dix communes Aigremont, Bailly, Chambourcy, L'Étang-la-Ville, Feucherolles, Fourqueux, Louveciennes, Marly-le-Roi, Noisy-le-Roi, Saint-Nom-la-Bretèche)[8].

Plusieurs sites situés dans la forêt ou à ses abords immédiats ont également été classés en ZNIEFF de type 1 en 1997. Il s'agit des suivants :

  • ZNIEFF 110001362 - Mare à l'ouest des vestiges, 1 hectare, eaux douces stagnantes (Feucherolles)[9] ;
  • ZNIEFF 110001363 - Petit marais près de la gare de l'Étang-la-Ville, 3 hectares, tourbières et marais (L'Étang-la-Ville)[10] ;
  • ZNIEFF 110001364 - Aulnaie du Val de Cruye, 7 hectares, forêt (Marly-le-Roi)[11] ;
  • ZNIEFF 110001365 - Réservoir du parc de Marly, 20 hectares, eaux douces stagnantes (Marly-le-Roi)[12] ;
  • ZNIEFF 110001366 - Réservoirs de Louveciennes, 27 hectares, eaux douces stagnantes (Louveciennes et Marly-le-Roi)[13] ;
  • ZNIEFF 110001367 - Zone bocagère de Retz, 169 hectares, bocage (Chambourcy)[14] ;

La « plaine du Trou d'Enfer », secteur déboisé situé dans la partie sud-est de la forêt où se trouve le fort du même nom, est un site classé[3].

Lieux remarquables modifier

 
La « porte des Gondi », ancienne porterie du château des seigneurs de Noisy, détruit au XVIIIe siècle.

Notes et références modifier

  1. Baltus M., Toponymie du pays de Cruye et val de Galie. Rev Hist de Versailles et S&O (1938), t. 40, p.3.
  2. Guiffrey J., Comptes des bâtiments du Roi sous le règne de Louis XIV. (1891), t. 3, p.469.
  3. a et b Coralie Moulin, « La protection des sites des Yvelines », Direction régionale de l'environnement Île-de-France, (consulté le ).
  4. « Prolongement de la Francilienne de Cergy-Pontoise à Poissy-Orgeval - Étude de faisabilité « milieux naturels » », Direction régionale de l'Équipement Île-de-France (consulté le ).
  5. « Élargissement de 4 passages inférieurs de l'autoroute A13 entre Rocquencourt et Orgeval », sur Direction régionale de l'Équuipement Île-de-France (consulté le ).
  6. « Question n° : 98463 de M. Mariani Thierry (Union pour un Mouvement Populaire - Vaucluse) », sur Assemblée nationale, (consulté le ).
  7. Alain Piffaretti, « Yvelines : Versailles Grand Parc et l'ONF s'allient pour améliorer l'accueil dans les forêts », sur Les Échos, (consulté le ).
  8. « ZNIEFF 110001361 - Forêt de Marly », sur INPN - Inventaire national du patrimoine naturel (consulté le )
  9. « ZNIEFF 110001362 - Mare à l'ouest des vestiges », sur INPN - Inventaire national du patrimoine naturel (consulté le )
  10. « ZNIEFF 110001363 - Petit marais près de la gare de l'Étang-la-Ville », sur INPN - Inventaire national du patrimoine naturel (consulté le )
  11. « ZNIEFF 110001364 - Aulnaie du Val de Cruye », sur INPN - Inventaire national du patrimoine naturel (consulté le )
  12. « ZNIEFF 110001365 - Réservoir du parc de Marly », sur INPN - Inventaire national du patrimoine naturel (consulté le )
  13. « ZNIEFF 110001366 - Réservoirs de Louveciennes », sur INPN - Inventaire national du patrimoine naturel (consulté le )
  14. « ZNIEFF 110001367 - Zone bocagère de Retz », sur INPN - Inventaire national du patrimoine naturel (consulté le )

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Madeleine Baltus, « Toponymie du pays de Cruye et du Val de Galie », Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, Académie de Versailles, des Yvelines et de l'Île-de-France,‎ , p. 1-98 (lire en ligne).
  • Henri Lemoine, « Notes historiques sur la forêt de Cruye et ses environs avant Louis XIV », Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise, Académie de Versailles, des Yvelines et de l'Île-de-France,‎ , p. 153-162 (lire en ligne).
  • Roger Berthon, La Forêt de Marly, CIDAP, coll. « Les Forêts de France », , 122 p..

Liens externes modifier