Fontaine Sanguinède

monument hydraulique dans la forêt de Fontainebleau, en France
Fontaine Sanguinède
Fontaine avant sa restauration, vers 1880.
Présentation
Type
Fondation
Restauration
Localisation
Localisation
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Coordonnées
Carte

La fontaine Sanguinède est un monument hydraulique dans la forêt de Fontainebleau, en France.

Situation et accès modifier

La fontaine est située dans la vallée de la Solle, sur le territoire de la commune de Fontainebleau, dans la forêt du même nom, et plus largement au sud-ouest du département de Seine-et-Marne.

Histoire modifier

La fontaine est construite en 1852 par Claude-François Denecourt. Il donne ce nom en reconnaissance à un négociant parisien qui a généreusement contribué aux travaux pour son établissement (bien que la fontaine donnait une eau rougeâtre, les spéculations d’une étymologie se référant à la couleur sont fausses). En 1883, on constate que le tuyau d’amenée est obstrué par des racines de plantes : Charles Colinet remplace alors le tuyau, établit un trop-plein et en profite pour revoir l’arrangement de la fontaine[1].

Structure modifier

Un caveau s’inscrit dans un talus. Sur la roche entourant le bassin est gravée l’inscription « Fne 1852 S ».

L’eau débitée s’écoule par un tuyau de poterie placé de façon à réunir et amener à son orifice celle qui s’infiltre dans le sol. S’agissant d’une fontaine intermittente, l’eau ne s’y écoule qu’après de fortes averses. Aucun banc de grès ne permettant à l’eau de se filtrer, Charles Colinet affirme qu’elle n’est pas potable[1].

Représentations culturelles modifier

Arts visuels modifier

Littérature modifier

« — Dis-nous, mon petit, peux-tu nous indiquer où est la fontaine Sanguinède ?
— Oui, monsieur.
Il se lève en même temps, vient à une allée, et nous la montrant de son petit bras :
— C’est par ici, monsieur; il y en a pour dix minutes.
Un emplacement encaissé entre des rocs, figurant un peu le siège d’un grand fauteuil, et versant brusquement, du côté où l’on s’asseoit, sur un vallon qui s’ouvre en abime ; là, des tables rustiques, des banquettes de planches pleines de clous où l’on se déchire, une petite cantine volante où se débite de la bière et de la limonade, et au fond, en face du vallon, un petit filet d’un liquide bourbeux, coulant faiblement de la roche, comme si la vieille fontaine, malade et échauffée, ne fournissait plus qu’avec des peines infinies une eau rougeâtre et chargée, voilà la fontaine Sanguinède. »

  • 1891 : Jean Valnore, Filles des bois[4]

« Le sourire est une petite clairière — oh ! bien petite — où les rayons de soleil viennent jouer librement sur l’herbe et allumer çà et là des étoiles scintillantes dans le sable blanc. La larme est une sourcelette, qui suinte à travers le sol ; et comme si, dans cet attendrissement arraché au colosse, il devait quand même demeurer quelque chose de tragique, l’eau dégoutte avec une teinte rougeâtre ; d’où le nom de fontaine Sanguinède. »

« Pierre venait maintenant presque chaque jour à la fontaine Sanguinède. Bien qu’il demeurât à Barbison et qu’il eût son travail du côté de Franchard, il n’hésitait pas devant ce long détour. »

« Elle avait honte de rester inactive au milieu de cette bataille. Heureusement une idée lui traversa l’esprit. La fontaine Saguinède n’était pas très loin. Elle y courut, dévalisa la buvette et se chargea, dans les plis de sa robe, de toutes les bouteilles et de tous les verres qu’elle put y mettre. »

Références modifier

  1. a et b Charles Colinet, « Fontaines de la forêt (suite) », L'Abeille de Fontainebleau, no 24 de la 62e année,‎ , p. 6/6 (lire en ligne  , consulté le )
  2. a et b Herbet 1903, p. 169.
  3. Maurice Talmeyr, « La Forêt de Fontainebleau », Revue illustrée, vol. 8,‎ , p. 131-135 (lire en ligne  )
  4. Jean Valnore, « Filles des bois », La Revue politique et littéraire,‎ (lire en ligne  , consulté le )

Bibliographie modifier

  • [Herbet 1903] Félix Herbet, Dictionnaire historique et artistique de la forêt de Fontainebleau : Routes, carrefours, cantons, gardes, monuments, croix, fontaines, puits, mares, environs, moulins, etc., Fontainebleau, Bourges, , 522 p. (lire en ligne) 

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier