Festival international de bande dessinée de Lausanne

festival suisse de BD

Le Festival international de bande dessinée de Lausanne (BDFIL) est un festival de bande dessinée organisé chaque année depuis 2005, au mois de septembre, généralement sur trois ou quatre jours. Il accueille à chacune de ses éditions une moyenne de 80 artistes (suisses et internationaux) et 30 000 visiteurs.

Histoire modifier

En 2004, le Festival de BD à Sierre, privé de subventions, se trouve en faillite et prend fin[1]. Dans la foulée, le Festival de bande dessinée de Lausanne connaît sa première édition en 2005, dirigé par Pierre-Alain Hug, ex-directeur du Festival de Sierre[2]. Lausanne fait valoir « notamment le fonds BD possédé par sa bibliothèque municipale, le plus important du genre en Suisse », pour prendre le relai de celui de Sierre. Il obtient alors un budget de 50 000 francs[2].

De sa deuxième édition et jusqu'à la dixième comprise, le festival est organisé sous la direction de Philippe Duvanel. En 2014, la transition s'opère entre Philippe Duvanel et Dominique Radrizzani.

Les quatre premières éditions de BDFIL se déroulent dans le quartier du Flon, au centre de Lausanne. En 2009, à la suite de la disparition quasi-totale de lieux disponibles au Flon, le Festival s’est déplacé dans le quartier de la Riponne avec, comme cœur d’organisation, les locaux désaffectés de l’ancien cinéma Romandie.

Lors de la dixième édition, une grande tente a complété l'infrastructure du festival sur la place de la Riponne. Elle abrite l’accueil des dédicaces, la librairie et l'offre commerciale et para-commerciale du festival (bouquinistes, bar, etc).

Les autres lieux du festival évoluent au fil des éditions, dans le périmètre immédiat de la Riponne. Le festival a occupé l’Espace Arlaud en 2009, 2012, 2013 et 2014, ainsi que le MUDAC (pour l'exposition Zep, le portrait dessiné, en coproduction avec le Mudac ainsi que Le monde d'Hergé) et le Musée historique de Lausanne en 2010 exposition patrimoniale Black is beautiful, sur le thème du noir et blanc.

En 2011, BDFIL a renouvelé sa collaboration avec le Musée historique de Lausanne en proposant dans ses murs une exposition sur le thème de la couleur directe (La couleur dessinée avec près de 150 planches originales). En 2012, une grande exposition sur la ligne claire a été mise en place à l'Espace Arlaud avec plus de 300 originaux et reproductions. Cette présentation a attiré plus de 7 800 visiteurs sur ses deux semaines d'exploitation.

En 2014, le festival accueille Lewis Trondheim comme invité d'honneur et organise plusieurs expositions (à l'Espace Arlaud : Les mondes de Gotlib, rétrospective élaborée par le musée d'art et d'histoire du Judaïsme de Paris, ou encore Fragment, exposition consacrée à Emmanuel Lepage, etc.).

En 2015, pour la première édition sous la direction de Dominique Radrizzani, l'auteur français Blutch est à l'honneur. Cette même année, la création du festival Delémont'BD entraîne certaines tensions avec BDFIL et le centre BD de Lausanne[3]. En 2016 a lieu une rétrospective du Suisse romand Derib, créateur de Yakari. Autre exposition, celle consacrée à l'auteure Catherine Meurisse, plus particulièrement centrée sur ses albums Le Pont des arts (2012) et La Légèreté (2016).

L'artiste Anna Sommer occupe le haut de l'affiche en septembre 2017. Une rétrospective lui est consacrée tout comme à l'artiste lausannois Théophile-Alexandre Steinlen (1859-1923). En 2018, le festival présente Dave McKean en invité d'honneur, accompagné du Concombre masqué et d'Anouk Ricard.

Lors de la quinzième édition du festival en septembre 2019, l'affiche est signée par l'auteur suisse Alex Baladi.

BDFIL, par sa programmation, son budget et sa fréquentation, est considéré comme le plus grand rendez-vous suisse romand de bande dessinée et le deuxième plus grand festival BD après le Festival international de la bande dessinée d'Angoulême[4]. Depuis plusieurs années, le festival est fréquenté par une moyenne de 30 000 à 35 000 visiteurs[5],[6],[7].

Direction modifier

  • 2014 - 2021 : Dominique Radrizzani[8]
  • 2005 - 2006 : Pierre-Alain Hug

Organisation modifier

BDFIL s'organise sur trois à quatre jours, habituellement sur le deuxième week-end de septembre. Il propose, à chacune de ses éditions, entre 8 et 10 expositions (majoritairement créées sur mesure) et accueille une moyenne de 80 artistes suisses et étrangers, une grande librairie ainsi que des stands de fanzines et de bouquinistes.

Invités d’honneur modifier

BDFIL accueille pour chacune de ses éditions un invité d’honneur. Cette personnalité réalise l’affiche du Festival et se voit consacré une exposition originale.

Expositions modifier

BDFIL a, entre 2005 et 2018, réalisé plus d'une centaine d'expositions originales, monographiques ou thématiques.

À noter, plus particulièrement, les expositions réalisées pour chacun de ses invités d’honneur ; les expositions thématiques telles que celles réalisées autour des héroïnes de séries de la bande dessinée franco-belges (Femmes de bulles, 2008), du mariage du pop-up et de la bande dessinée (Pop-up & Comics, 2009), du noir et blanc dans la bande dessinée mondiale (Black is beautiful, 2010), de la couleur directe (La couleur dessinée, 2011), de la ligne claire (Les aventures de la ligne claire, 2012), des dessinateurs reporters (Journalisme BD, 2011), des flip-books (2013), ou des expérimentations artistiques des années 1960-70 (Flower Power?, 2016) ; ainsi que les expositions monographiques réalisées autour des œuvres de Blanquet (2006), Noyau (2006 et 2009), Hugo Pratt, Wazem et Camuncoli (2007), Matt Madden (2007), Thomas Ott (2008), Alex Baladi (2009), Tom Tirabosco et Wazem (2010), Manuele Fior (2010), Mathieu Berthod (2011), David Vandermeulen (2011), Hannes Binder (2012), Daniel Bosshart (2012), Grzegorz Rosiński, Roman Surzhenko et Gilulio De Vita (Les Univers de Thorgal, 2013), Dimitri Planchon (2013), Brecht Vandenbourcke (2013), Matthias Picard (Jim Curious, 2013), Emmanuel Lepage (Fragment, 2014), Tébo (Superhéros, slips & crottes de nez, 2014), Joe Sacco (La grande guerre, 2014), Riad Sattouf (L'arabe du futur, 2015), Mix & Remix, Noyau, Frédéric Pajak et Anna Sommer (Les étoiles souterraines, 2015), Alex Baladi (Les cow-boys et les indiens, 2015) ou Catherine Meurisse (La légèreté, 2016)[11].

La Revue Bédéphile modifier

BDFIL lance sa revue Bédéphile lors de la 11e édition du festival. Celle-ci contient une grande section d'images ainsi que divers articles (journalistiques, académiques, amateurs etc.) touchant au projet de commande de l'année en question, aux divers artistes dont le travail est exposé ainsi qu'un chapitre contenant plusieurs enquêtes en rapport à la bande dessinée.

En 2018, le numéro 4 paraît à l'heure du festivals avec plusieurs contributions consacrées à Dave McKean, Nikita Mandryka et Jacques Lob[12],[13],[14]. En 2019, le numéro 5[15] paraît à l'heure du festivals avec plusieurs contributions consacrées à Alex Baladi, Hélène Becquelin, JC Menu, Tif et Tondu, Lewis Trondheim, Zep.

Récompenses décernées modifier

BDFIL ne décerne pas, à l’inverse d’autres festivals de prix saluant des publications. Il organise néanmoins chaque année, et depuis sa création, un concours de bande dessinée intitulé Concours Nouveau Talent. Ce concours, qui vise la promotion de nouveaux talents, est destiné à toute personne âgée de plus de 15 ans n'ayant jamais été publiée. Une moyenne de 200 participants en provenance de 20 pays y prend part chaque année. Leurs travaux sont présentés dans le cadre d'une exposition organisée aux dates du Festival. Trois prix (1er, 2e et 3e prix) dotés de sommes en espèces sont décernés par un jury présidé par l'invité d'honneur du Festival. Un prix du public, depuis 2007, également décerné pendant le festival[16],[17].

Notes et références modifier

  1. « Le Festival de la BD de Sierre disparaît », swissinfo.ch,‎ (lire en ligne).
  2. a et b Philippe Muri, « La BD s'éclate à Lausanne », Tribune de Genève,‎ .
  3. Michel Rime, « BDFIL n'a rien à craindre de Delémont'BD », 24 Heures (Suisse),‎ (lire en ligne).
  4. « Toute l'actualité de BDFIL, festival de bande dessinée à Lausanne », sur rts.ch, (consulté le )
  5. « Le festival lausannois BDFIL a attiré 35'000 visiteurs », sur rts.ch, (consulté le )
  6. « Le Festival BDFIL a attiré 35'000 visiteurs », Le Matin,‎ (ISSN 1018-3736, lire en ligne, consulté le )
  7. Simon Follin, « Desseins exaucés pour le 14e BDFIL Festival », sur Slash Média, (consulté le )
  8. a et b « Léonore Porchet désignée codirectrice du festival BDFIL à Lausanne », sur rts.ch, (consulté le )
  9. Blaise Calame, «J’aime les choses qui dépotent, qui transgressent», sur L'Illustré, (consulté le )
  10. François Barras, « Portrait de Philippe Duvanel – Il rêvait d’être au four, il est devenu un moulin à idées », sur 24 heures, (consulté le )
  11. « BDFIL internationalise Lausanne », sur 24heures.ch (consulté le )
  12. Michel Rime, « BDFIL tient sa revue, Mickey y danse de tout son soûl », VQH,‎ (ISSN 1424-4039, lire en ligne, consulté le )
  13. « La revue Bédéphile #4 », sur BDFIL (consulté le )
  14. « La revue bédéphile - Dominique Radrizzani - Payot », sur www.payot.ch (consulté le )
  15. « La revue Bédéphile #5 », sur BDFIL
  16. « Concours Nouveau Talent 2019 », sur BDFIL (consulté le )
  17. « BDFIL (Lausanne) : un festival tourné vers l’avenir - ActuaBD », sur www.actuabd.com (consulté le )

Liens externes modifier