Famille d'Agoult
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Armes de la famille.

Blasonnement D'or au loup ravissant d'azur armé lampassé et vilené de gueules.
Devise Avidus committere pugnam
Branches
Période Xe – XXe siècles
Allégeance Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Fiefs tenus

La famille d'Agoult ou Agout est une des plus anciennes familles de la noblesse provençale et dauphinoise, dont sont issus les Simiane (vers 1090) et les Pontevès (vers 1215).

La famille d'Agoult prend ce nom dès le début du XIe siècle et régnera sur le pays d’Apt et de Sault durant tout le Moyen Âge. Elle occupe l'une des premières places de la noblesse de Provence jusqu'à l'extinction de la branche aînée (barons de Sault) dans les Artaud de Montauban, au début du XVIe siècle.

Histoire modifier

Origines modifier

La famille est mentionnée pour la première fois dans un acte daté de 992[1]. Il s'agit, pour les historiens, d'une apparition tardive « dans la documentation, par rapport à d'autres familles »[1] de la région.

Son essor débute a début du XIe siècle[1]. Ses premiers membres se trouvent dans l'entourage du comte et contrôlent de l'espiscopatus (« épiscopat ») d'Apt[1]. En 1048, Alfant se trouve sur le siège d'Apt[2]. La participation des différents parents à la reconstruction de la cathédrale permet d'en faire une « véritable fondation religieuse »[2],[3].

L'historien Jean Barruol (1898-1984), à partir de son étude « L'influence de saint Mayeul et de sa famille dans la renaissance méridionale du XIe siècle, d'après une documentation nouvelle du Cartulaire d'Apt », attache plusieurs personnalités de la région possédant des biens à Apt et ses environs à la famille du saint Mayeul de Cluny. Imbert [I]/Humbert d'Agoult est ainsi considéré comme l'un des cinq fils d'Éric, frère de Maieul. La médiéviste Eliana Magnani (1999) apporte une critique à cette analyse et considère ces « rattachements douteux »[4]. Elle souligne que si les Agoult possèdent des biens à Apt, ceux-ci ont pu être obtenus non par héritage, mais plus probablement par accaparation[4].

Branches modifier

La branche souche des d'Agoult donne naissance au XIe siècle à deux importantes maisons de Provence : la famille de Simiane et la maison de Viens. Au XIIIe siècle la famille de Pontevès mais pour cette dernière il n'y a pas de consensus.

Toutes les autres branches qui en sont issues ultérieurement portèrent le nom d'Agoult : les d'Agoult de Provence, illustrés notamment par Fouquet d'Agoult, baron de La Tour d'Aigues et chambellan du roi René, formèrent de nombreuses branches dont la dernière, les d'Agoult d'Ollières, s'éteignit dans la première moitié du XIXe siècle.

Mabille d'Agoult, dit d'Entrevennes, épouse Bergundio/Burgundion/Burgundius, issu de la famille vicomtale de Marseille, seigneur de Trets et d'Ollières, et portant le titre vicomte de Marseille (1213)[5],[6]. Leur fils, Isnard, prend le nom et les armes de sa mère, donnant naissance à la famille d'Agoult d'Ollières[5],[6].

XIIe siècle modifier

Raymond [I], fils de Bertrand d'Agoult, épouse Isoarde, fills du comte de Die, Isoard [II][7],[8]. Raymond [I] est présent, en juillet 1178, à Arles, lors du couronnement de l'empereur Frédéric Barberousse comme roi de Bourgogne[7]. À la suite de cet événement, il obtient de l'empereur « une bulle solennelle qui lui assurait toute juridiction féodale sur la vallée de Sault et lui reconnaissait les droits de péage, tant par eau que par terre, qu'il exerçait ou auxquels il pouvait légitimement prétendre dans l'étendue du comté de Die. »[7] Le couple a notamment trois fils : Raymond [II] [d'Agoult], Bertrand [I] [de Mison] et Isnard [I] [d'Entrevennes][7],[8]. Isnard est à l'origine de la branche aînée qui s'installe en Provence et Raymond [II] est l'auteur de la seconde, dite des seigneurs de Beaurières, qui s'installe en Dauphiné[8].

Implantation en Dauphiné modifier

Au début du XIIIe siècle, un deuxième ensemble s'installa dans la région de Sisteron (Mison) et est à l'origine des nombreuses branches des d'Agoult du Dauphiné, qui au début du XVIIe siècle se fixent par mariage dans la région de Grenoble (Hector d'Agoult, baron de Montmaur, conseiller au Parlement de Dauphiné, épouse la petite-fille de Soffrey de Calignon, chancelier du roi de Navarre) et se divisent en trois branches principales : d'Agoult-Montmaur, éteinte avec le comte d'Agoult, époux de Marie de Flavigny, la branche de Voreppe (avec ses deux rameaux de La Varenne et de Beauplan), qui se prolonge jusqu'à Hector d'Agoult, député du Sénégal, dernier du nom, mort au champ d'honneur en 1915, et la branche de Beauvesin, éteinte dès 1837.

Au début du XXe siècle, les enfants issus du mariage entre le Baron Antoine Séguier, descendant du chancelier Séguier, et Clémentine d'Agoult, fille du comte Hector d'Agoult, ont relevé le nom Séguier d'Agoult.

Armoiries modifier

Les armes de la famille d'Agoult se blasonnent ainsi :

D'or au loup rampant d'azur. (Armorial de la noblesse de Languedoc, 1860)

D'or au loup ravissant [rampant] d'azur armé lampassé et vilené de gueules. (Rivoire de La Bâtie, 1867[9] ; Chaix d'Est-Ange, 1922[10]). Ce sont les armes attribuées à Isnard d'Agoult dans la Deuxième salle des Croisades, Versailles.

L'écu enveloppé d'un manteau de pair de FranceCouronne : de Prince, sur l'écu et de Marquis (alias de Vicomte) sur le manteau[10].

Devise : AVIDUS COMMITTERE PUGNAM = "impatients d'engager la bataille"[10].

Cri de guerre : Sault au seigneur[10].

Un acte forgé au XIIe siècle prétend que le premier auteur de la Maison, un certain Loup (Wolf), fils d'une princesse, aurait été recueilli par une louve. Il aurait alors reçu ces armes de l'empereur germanique Henri II ainsi que les terres de la vallée de Sault.

Sobriquet donné par le roi René d'Anjou (roi de Naples, duc d'Anjou et de Lorraine, comte de Provence) : « Hospitalité d'Agoult »[10]. Le roi René donna des sobriquets à diverses (27) familles aristocratiques de la Provence : « libéralité de Villeneuve », « gravité d'Arcussia », « grandeur des Porcellets », «Fidélité de Bouliers» , etc.

Branches
  • Agoult de Voreppe (d') (Dauphiné) : D'or, au loup ravissant d'azur, armé, lampassé et vilené de gueules ; au chef du même, chargé d'une croix d'argent.[11]

Personnalités modifier

Les premiers Agoult modifier

Moyen Age modifier

 
Comtesse Charles d'Agoult, née Marie de Flavigny (et alias Daniel Stern), et sa fille Claire d'Agoult (1849), par Jean-Auguste-Dominique Ingres.

Renaissance modifier

XVIIIe siècle modifier

XIXe siècle modifier

Branches modifier

 
Blason des Agoult, comtes de Sault, au château de Lourmarin.

La famille d'Agoult est à l'origine des branches suivantes :

  • Agoult-Sault
  • Agoult-Château-Arnoux
  • Agoult de Luc-en-Diois
  • Agoult des Beaumettes
  • Agoult-Mison
  • Agoult-Upaix
  • Agoult-Curbans
  • Agoult-Montauban
  • Agoult-Bonneval
  • Agoult-Chanousse
  • Agoult-Montmaur
  • Agoult-Voreppe
  • Agoult-Beauvesin
  • Agoult-Beauplan
  • Agoult-Saint Auban
  • Agoult-Angles
  • Félix d'Agoult
  • Flotte d'Agoult
  • Séguier d'Agoult
  • Agoult d'Ollières (d'), issue de l'union entre Mabille d'Agoult et Bergundio/Burgundion/Burgundius, issu de la famille vicomtale de Marseille[5],[6].
  • Vincens d'Agoult (de), famille dont Fouquet Vincent a substitué le nom et

les armes de son parrain, Fouquet d'Agoult[14].

Notes et références modifier

  1. a b c et d Verdon, 2013, p. 109-124.
  2. a et b Magnani, 1999, p. 364.
  3. Michel Fixot, « La construction de châteaux dans la campagne d'Apt et de Pélissanne du XIe au XIIIe siècle », Archéologie médiévale, nos 3-4,‎ , p. 245-296 (lire en ligne).
  4. a et b Magnani, 1999, p. 54-56, « 2. 2. La famille de saint Maieul : de l'hagiographie au mythe historiographique ».
  5. a b et c E. de Juigné de Lassigny, Généalogie des vicomtes de Marseille, Castanet, , 113 p. (lire en ligne [PDF]).
  6. a b et c Chaix d'Est-Ange, 1922, p. 386.
  7. a b c et d Jules Chevalier, Mémoires pour servir à l'histoire des comtés de Valentinois et de Diois. Tome Ier, vol. 1 : Les anciens comtes de Die et de Valence, les comtes de Valentinois de la maison de Poitiers, Paris, Picard, , 477 p. (lire en ligne), p. 40-42.
  8. a b et c Chaix d'Est-Ange, 1922, p. 382-383.
  9. Rivoire de La Bâtie, 1867, p. 4.
  10. a b c d et e Chaix d'Est-Ange, 1922, p. 381.
  11. GAF, p. 124.
  12. Claudine Allag, Chrétienne d'Aguerre, comtesse de Sault, Paris, l'Harmattan (1995), 236 pages.
  13. Anne Hogenhuis, Juliette Adam, 1836-1936 : l'instigatrice, , 305 p. (ISBN 978-2-7475-2123-9, lire en ligne), p. 23.
  14. Chaix d'Est-Ange, 1922, p. 386-.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • [s.n.], [Généalogie de la maison d'Agout], [s.n.] (lire en ligne), p. 70-80
  • Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle. t. XVIII Fel-For., Évreux, impr. de C. Hérissey, (lire en ligne), p. 381-386.
  • Henri Jougla de Morenas et Raoul de Warren, Grand armorial de France. t.1 A-Bataillon (sept volumes), Société du Grand armorial de France, 1934-1952 (lire en ligne [PDF]), p. 124.
  • Eliana Magnani, Monastères et aristocratie en Provence - milieu Xe - début XIIe siècle, vol. 10, Lit Verlag, coll. « Vita Regularis. Ordnungen und Deutungen religiosen Leben im Mittelalter », , 610 p. (ISBN 3-8258-3663-0, lire en ligne).
  • Florian Mazel, La noblesse et l'Église en Provence, fin Xe – début XIVe siècle, Paris, éditions du CTHS, (ISBN 2-7355-0503-0).
  • Jean-Louis Morand, Gordes, notes d'histoire, mairie de Gordes, , 383 p. (lire en ligne).
  • Gustave de Rivoire de La Bâtie, Armorial de Dauphiné : contenant les armoiries figurées de toutes les familles nobles et notables de cette province, accompagnées de notices généalogiques complétant les nobiliaires de Chorier et de Guy Allard, Lyon, Imprimerie Louis Perrin (réimpr. 1969 (Allier, Grenoble)) (1re éd. 1867), 821 p. (lire en ligne), p. 3-4.
  • Laure Verdon, « Le couple, stratégie d’identité et de perpétuation des lignages (Provence, Xe – XIIe siècles av. J.-C.). Réflexions à partir de l'exemple des Agoult », Médiévales, vol. automne, no 65,‎ , p. 109-124 (lire en ligne). DOI.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier