Famille Corporandi d'Auvare

La famille Corporandy d'Auvare ou Corporandi d'Auvard, est une famille noble. Elle appartient à la noblesse du Comté de Nice.

Famille Corporandi d'Auvare
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Armes.

Blasonnement Coupé : au I, d'azur à trois étoiles d'argent rangées en fasce ; au II, de gueules à deux cors de chasse d'argent, liés et adossés, les embouchures passées en sautoir’'.

Origines modifier

Louis Corporandi, notable de la Croix, acquiert en 1705 des Grimaldi le fief d'Auvare et en est investi dans la Chambre des Comptes de Provence, le 20 mai 1706. Son fils André, préfet de Barcelonnette (1738) épouse une demoiselle d'Amicis de Verraillon et en a de nombreux enfants, parmi lesquels nous rappellerons :

  • Joseph-Claude, qui reçoit en don de son père le fief d'Auvare (1740) et, avec l'assentiment du Roi de Sardaigne, acquiert le 3 juin 1773, du marquis Villeneuve de Beauregard, la moitié du fief de la Croix. Il meurt sans héritiers.
  • Pierre-François succède à son frère aîné dans la possession des fiefs de famille et obtient le titre de baron sur le fief d'Auvare par patentes royales du 7 juin 1774.
  • Gaspard, le personnage le plus illustre de la famille au XVIIIe siècle.

Blasonnement modifier

« Coupé : au I, d'azur à trois étoiles d'argent rangées en fasce ; au II, de gueules à deux cors de chasse d'argent, liés et adossés, les embouchures passées en sautoir[1]. »

Titres modifier

  • Baron d'Auvare.
  • Seigneur de la Croix.

Descendance modifier

Gaspard d'Auvare

Gaspard d'Auvare (1722-1804) après s'être dédié avec succès aux études mathématiques, entre comme volontaire (1745) dans le corps du génie de l'Armée française[2] et prend part à la guerre de Succession d'Autriche, où il assiste au combat de Bassignana et aux sièges de Tortone, Alexandrie, Valence et Casal ; à ce dernier siège, il reçoit une très grave blessure. Il a été, entretemps, nommé sous-lieutenant et lieutenant au régiment d'Aquitaine et, après la guerre, est versé dans le corps des ingénieurs (1750) où il atteint quelques années après le grade de capitaine (1754).

Depuis cette époque jusqu'au 9 mars 1788, date de sa nomination au grade de maréchal de camp, nous ne le suivrons pas dans tous les grades qu'il parcourut, mais nous le retrouverons au camp de Beaucaire, où sa conduite lui mérite les bienfaits du gouvernement ; en Westphalie et sur le Rhin, où il se couvre de gloire ; à l'île d'Oléron, menacée par les Anglais ; dans le Kessel et sur le Main et enfin dans les campagnes corses, où il sait montrer beaucoup de talent, d'intelligence et de courage.

Il a reçu la croix de Saint-Louis dès l'année 1770. Aux débuts de la Révolution, le général d'Auvare jouit à Entrevaux d'un repos bien gagné, lorsqu'il est, par décret du gouvernement révolutionnaire, nommé général de division et mis à la tête de la division des Pyrénées-Orientales. Il se trouve ainsi, à soixante-dix-ans, engagé dans la campagne contre les Espagnols. Ceux-ci ayant renoncé à attaquer, il retourne à son village natal de la Croix et y vit jusqu'à sa mort, confirmé dans son grade par Napoléon Ier. Pour honorer de façon durable la mémoire du général d'Auvare, le gouvernement français a donné son nom à la caserne de Riquier, à Nice.

Le baron Pierre-François d'Auvare

Il a trois enfants qui suivent tous trois la carrière des armes :

  • Paul, qui atteint le grade de lieutenant-colonel dans l'Armée royale sarde ;
  • Auguste, capitaine dans l'armée napoléonienne,
  • Joseph-Félix, le plus illustre (1763-1846). Il est nommé à vingt ans sous-lieutenant au régiment de Nice. Capitaine, durant la guerre des Alpes, il se signale aux combats de Raous, de la Tour, d'Utelle et de Saint-Véran. Après avoir momentanément quitté le service, lors de l'occupation française, il est à la Restauration promu major et, peu de temps après, lieutenant-colonel (1817) et enfin colonel (1821). C'est avec ce grade qu'il commande la place de San Remo, puis, pendant plusieurs années, celle de Savone. Il a été décoré des croix de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare et de l'ordre militaire de Savoie. Au moment de sa mise à la retraite, il est promu au grade de major général.

Il a laissé de précieux manuscrits sur les campagnes auxquelles il a pris part. Ses trois fils, Marcelin, Philippe-Auguste et Alexandre, ont accru tous trois le lustre et le renom de leur famille.

  • Le baron Marcelin (1795-1880) a parcouru la carrière militaire dans l'arme des carabiniers royaux sardes jusqu'au grade de lieutenant-colonel ; promu colonel dans l'infanterie, il commande pendant plusieurs années le 4e régiment de cette arme et est mis à la retraite (1848) avec le grade de major général ; il était chevalier de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare.
  • Philippe-Auguste (1806-1889), élève de l’École royale de Marine à l'âge de dix ans, est déjà, à dix-sept ans, sous-lieutenant de vaisseau, grade avec lequel il prend part à la campagne de Tripoli en septembre 1825.

Comme capitaine de vaisseau, il fait la campagne de 1848[3] dans l'Adriatique et au mois de mai de l'année suivante il est promu contre-amiral et nommé commandant du 1er département maritime. En 1850, il est chargé provisoirement du commandement général de la marine royale, dont le titulaire était alors le prince de Carignan, Eugène de Savoie.

Cavour, premier ministre de la Marine du royaume de Sardaigne, appréciant l'intelligence, l'énergie et le caractère d'élite de l'amiral d'Auvare[4] le nomme définitivement commandant général de la marine, le 14 janvier 1851. Lorsque Cavour abandonne le portefeuille de la Marine, l'amiral d'Auvare se retire du service et a la croix de commandeur de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare (1852). Pendant la guerre de 1859, l'amiral d'Auvare est rappelé par la confiance de Cavour et nommé une fois encore commandant général de la marine ; quatre mois après, la guerre étant terminée, il est de nouveau mis en congé. Il a plus tard le grade de vice-amiral et la grand'croix des Saints Maurice et Lazare.

  • Alexandre (1809-1888). Entré à douze ans à l'Académie royale militaire à Turin, il était, à 17 ans, lieutenant d'artillerie. Major en 1847, il prend part, avec ce grade, à la campagne de 1848 et à celle de 1849, et mérite, pour cette dernière, une médaille d'argent à la valeur militaire. Il suit ensuite la campagne de 1859 avec le grade de colonel, est promu major-général l'année suivante (1860) et finalement lieutenant-général en 1862. En cette qualité, il fait partie pendant de longues années du Comité d'artillerie et est mis à la retraite à la fin de l'année 1870. Il était Grand Officier des Saints Maurice et Lazare et grand'croix de la Couronne Italienne : il fut intime ami du comte de Cavour[5].

De ces trois frères, un seul, le baron Marcelin, a des héritiers : son fils aîné, le baron Louis, brillant officier de cavalerie dans l'Armée italienne, prend part aux campagnes de 1866 et 1870 et se retire avec le grade de capitaine. Il meurt sans enfants.

  • Le fils puîné est le baron Alexandre (né en 1845), qui a fait toute sa carrière dans l'artillerie. Il est aide de camp effectif du roi Humbert et, comme colonel, après avoir commandé pendant plusieurs années le 4e régiment d'artillerie, il est appelé aux importantes fonctions de commandant en second de l’École d'application de l'artillerie et du génie : il remplissait encore cette charge lorsqu'il se retire volontairement du service. Il est en 1912 major-général de la réserve de l'Armée royale italienne, décoré des médailles commémoratives pour les campagnes de 1866 et 1870 et de la croix d'or pour ancienneté de services, officier de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare, commandeur de la Couronne italienne, de la couronne de Prusse, de la couronne des Wendes de Mecklembourg et de Sainte-Anne de Russie, président de la Société italienne de bienfaisance à Nice.
  • Alexandre Corporandi, baron d'Auvare et seigneur de la Croix, major-général dans l'Armée royale italienne, a épousé Polyxène Cacherano d'Osasco, des comtes de Rocca d'Arazzo et de Cantarana.
    • Enfants : Baron Marcelin, lieutenant de cavalerie dans l'Armée royale italienne ; Angélique ; Clotilde.
    • Sœurs : Euphrasie, veuve du baron Aimé Héraud de Châteauneuf ; Antoinette, a épousé le baron Charles Galleani de St-Ambroise, contre-amiral dans la Marine royale italienne.

Cette expédition, très honorable pour la petite marine sarde, est peu connue. En 1825, le bey de Tripoli, interprétant arbitrairement une clause des traités existant entre la Régence et le royaume de Sardaigne, émet des prétentions téméraires que le gouvernement sarde repousse formellement : à la suite de quoi le Bey déclare la guerre. Le gouvernement sarde expédie immédiatement à Tripoli une escadre de deux frégates, une corvette et un brigantin, au commandement du contre-amiral Sivori.

L'escadre arrive devant Tripoli le 25 septembre. Comme on ne pouvait, à cause du mauvais temps, s'approcher du rivage à portée de canon, l'amiral sarde décide de faire une attaque à l'abordage contre les navires tripolitains ancrés dans le port, Dans la nuit du 26 au 27 septembre trois escadrilles de lances armées réussirent à pénétrer dans le port et, après un vif combat, elles s'emparent des navires ennemis et y mettent le feu, se retirant ensuite à bord de l'escadre, Le lendemain matin, pendant que les Sardes, s'étant approchés du rivage, s'apprêtaient à bombarder la ville, le Bey, subitement assagi, demande la paix et accorde toutes les satisfactions qui lui sont demandées.

Notes et références modifier

  1. (it) « Corporandi », sur www.heraldrysinstitute.com.
  2. Il n'est peut-être pas inutile de rappeler ici qu'aussi bien Auvare que La Croix ne firent partie du Royaume de Sardaigne qu'après le traité de 1860, par conséquent, jusqu'à ce moment, les Corporandi furent sujets français.
  3. Il commandait la frégate « Des Geneys ». En mars 1849, quand arriva l'ordre qui rappelait l'escadre à Gênes, les équipages se mutinèrent. D'Auvare, dans cette occasion, fit preuve d'une grande énergie : il rassembla son équipage et réussit à le ramener à l'obéissance en le menaçant, si la sédition continuait, de mettre le feu à la Sainte-Barbe et de faire sauter sa frégate.
  4. De l'estime que le comte de Cavour professa pour l'amiral d'Auvare font foi beaucoup de lettres publiées par M. Chiala (L. Chiala, Lettere di Cavour) et notamment les lettres MCCLXXXIV, MCCXCVI et MCCC, toutes dans le volume V.
  5. Dans une de ses lettres, le comte de Cavour appelle le général Alexandre d'Auvare : « un de mes plus intimes et anciens amis ».

Bibliographie modifier

  • Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, Herissey, (lire en ligne), p. 424-425.  .
  • Jean-Baptiste Tosell, Biographie niçoise ancienne et moderne, (lire en ligne), p. 283 et 286.  
  • Luigi Durante, Chorographie du comte de Nice par le baron Louis Durante, (lire en ligne), p. 241.  
  • Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes, Annales de la Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes, (lire en ligne), p. 501-502.  .

Articles connexes modifier