Féminisation de la pauvreté

La féminisation de la pauvreté décrit un phénomène dans lequel les femmes représentent un pourcentage majoritaire et croissant de façon disproportionnée des pauvres dans le monde[1]. UNIFEM la décrit comme « le fardeau de la pauvreté pris en charge par les femmes, en particulier dans les pays en développement ». Ce concept n'est pas seulement une conséquence de manque de revenus, mais il est aussi le résultat de la privation de capacités et des préjugés sexistes présents dans les sociétés et les gouvernements. Cela comprend la pauvreté de choix et de possibilités, telles que la capacité de mener une vie longue et saine, et créative, et jouir des droits fondamentaux comme la liberté, le respect et la dignité.

Une famille de Roms pauvre demande la charité dans une rue de Saint-Étienne.

Pour le Conseil de l'Europe, trois facteurs se conjuguent pour conduire à cette féminisation de la pauvreté :

  • la division sexuelle du travail, « qui fait que les emplois à salaire élevé sont généralement pour les hommes, et les emplois moins rémunérés pour les femmes » ;
  • l’inégalité devant l’accès aux ressources et la jouissance de celles-ci ;
  • le caractère limité du pouvoir qu’ont les femmes de défendre leurs intérêts, dû à des facteurs économiques, juridiques, sociaux, culturels et autres[2].

La part croissante des femmes dans la pauvreté est accentué par l'incidence croissante des ménages gynoparentaux et des femmes âgées célibataires ou veuves, qui sont l'un des nombreux facteurs identifiés de ce phénomène[3],[4]. Alors que la lutte contre la pauvreté s'inscrit dans de nombreuses politiques publiques, cette lutte lorsqu'elle ne tient pas compte des inégalités de genre pourrait au contraire, selon deux observatrices, contribuer à la reproduction de ces inégalités[4], tandis que pour le Parlement européen, ces inégalités sont un obstacle à la réduction de la pauvreté[1].

Notes et références modifier

  1. a et b « RAPPORT sur le visage de la pauvreté féminine dans l'Union européenne », sur www.europarl.europa.eu, (consulté le )
  2. « La féminisation de la pauvreté », sur www.assembly.coe.int (consulté le )
  3. Gertrude Schaffner Goldberg, Poor Women in Rich Countries: The Feminization of Poverty Over the Life Course, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-531430-4, DOI 10.1093/acprof:oso/9780195314304.001.0001/acprof-9780195314304, lire en ligne)
  4. a et b Sandrine Dauphin et Pauline Domingo, « Pauvreté et politiques publiques : des hommes et des femmes dans les mêmes situations ?: », Informations sociales, vol. n° 182, no 2,‎ , p. 108–118 (ISSN 0046-9459, DOI 10.3917/inso.182.0108, lire en ligne, consulté le )

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

  • (en) Sylvia Chant, « Re‐thinking the "Feminization of Poverty" in Relation to Aggregate Gender Indices », Journal of Human Development, vol. 7, no 2,‎ , p. 201–220 (DOI 10.1080/14649880600768538)