Félix Savart

médecin chirurgien et physicien français
Félix Savart
Buste de Félix Savart à l'Institut de France
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Collège de France (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Distinction
Œuvres principales
Tombe de Félix Savart au cimetière du Père-Lachaise (division 8).

Félix Savart est un médecin chirurgien et physicien français, né à Mézières (Ardennes) le 30 juin 1791 dans une famille de militaires du génie érudits[1] (son père Gérard et son frère Nicolas notamment, quant à son grand-père, il fut préparateur de l’Abbé Nollet) et mort d’une `affection grave de poitrine’[2] à Paris le 16 mars 1841. D’abord formé à la médecine à Metz (Il traduisit le traité De Medicina, de Celse), c’est à son arrivée à Paris en 1819 que, épaulé par Jean-Baptiste Biot, sa carrière démarre (ils formuleront ensemble la loi de Biot-Savart, sur le magnétisme créé par un courant électrique). Contemporain de Arago, Biot, Fresnel et Laplace, il a exercé pendant l’âge d’or de la science classique; il en est un des plus brillants représentants, des plus éclectiques, et des plus créatifs: ses nombreuses contributions vont de l’électromagnétisme, l’étude des vibrations et de l’élasticité des solides, à l’acoustique (il est le concepteur, avec le luthier Jean-Baptiste Vuillaume d’un célèbre violon trapézoïdal[3]) et à la mécanique des fluides. Ses expériences sur la cohésion des liquides, publiées dans une série d’articles visionnaires aux Annales de Chimie et de Physique en 1833[4],[5],[6], continuent à influencer des travaux contemporains[7],[8],[9]. Il fut, avant que Joseph Plateau en comprenne le mécanisme, le premier à documenter le mode de fractionnement d’un jet liquide en gouttes, et sa sensibilité à l’excitation acoustique ambiante.

Il est élu à l'Académie des sciences en 1827, succédant à Augustin Fresnel, et titulaire de la chaire de physique générale et expérimentale du Collège de France en 1836, succédant à André-Marie Ampère et précédant Henri Victor Regnault. Il est élu membre étranger de la Royal Society le 30 mai 1839.

Son nom a été donné à une unité de mesure des intervalles musicaux : le savart.

Le 18 mars 1841, Antoine Becquerel terminait l’éloge funèbre à Félix Savart ainsi[2]: "En Savart périt une des gloires de l’Académie, modèle parfait à citer sans cesse aux jeunes physiciens qui cherchent à reculer les limites de la science. C’est dans ses mémoires, véritables monuments scientifiques, qu’ils apprendront l’art des expériences et des méthodes ingénieuses à l’aide desquelles on peut interroger la nature."

Sa sépulture au cimetière du Père-Lachaise (8e division), dégradée au fil du temps, a été sauvegardée au titre des personnalités du cimetière, et nettoyée en 2019. A l’initiative d’Emmanuel Villermaux, un pupitre en pierre d’Euville taillé par Hugues de Bazelaire a été apposé sur la dalle recouvrant la tombe le 25 juin 2021. Il mentionne, outre son nom et ses dates, la qualité du défunt: Physicien, qui à l’époque désignait ce que nous appelons aujourd’hui un expérimentateur.

Plan du violon imaginé par Félix Savart. Planche de l'Encyclopédie Roret, article Luthier.

Sources modifier

  1. (en) McKusick, V. A. et Wiskind, H. K., « Félix Savart (1791-1841), Physician-Physicist », Journal of the history of medicine and allied sciences,‎ , p. 411-423 (lire en ligne)
  2. a et b « Discours prononcé aux funérailles de M. Savart le 18 mars 1841, par M. Becquerel »
  3. « COLLECTIONS DU MUSÉE DE LA MUSIQUE »
  4. Savart, F., « Mémoire sur la constitution des Veines liquides lancées par des orifices circulaires en mince paroi », Annales de Chimie et de Physique, vol. 53,‎ , p. 337-386
  5. Savart, F., « Mémoire sur le Choc d'une Veine liquide lancée contre un plan circulaire », Annales de Chimie et de Physique, vol. 54,‎ , p. 56-87
  6. Savart, F., « Mémoire sur le Choc de deux Veines liquides animées de mouvements directement opposés », Annales de Chimie et de Physique, vol. 55,‎ , p. 257-310
  7. Villermaux, E., Pistre, V. et Lhuissier, H., « The viscous Savart sheet », J. Fluid Mech., vol. 730,‎ , p. 607-625
  8. Gordillo, J.M., Lhuissier, H. et Villermaux, E., « On the Cusps Bordering Liquid Sheets », J. Fluid Mech., vol. 754,‎ , R1
  9. Villermaux, E. et Almarcha, C., « Node Dynamics and Cusps Size Distribution at the Border of Liquid Sheets », Phys. Rev. Fluids, vol. 1,‎ , p. 041902

Bibliographie modifier

  • Mémoire sur la construction des instruments à cordes et à archet, Paris, Deterville, , 118 p.
  • Jean-Baptiste-Joseph Boulliot, Biographie ardennaise ou Histoire des Ardennais, Paris : Ledoyen, 1830, t.2, pp.500-503 [1]
  • Anne Houssay, Félix Savart (1791-1841), acousticien : entre mythe et réalité, p. 17-26, dans Savants et inventeurs entre la gloire et l'oubli, sous la direction de Patrice Bret et Gérard Pajonk, Cths (collection Histoire), Paris, 2014 (ISBN 978-2-7355-0813-6) ; p. 136
  • Louis-Gabriel Michaud (dir.), Biographie universelle ancienne et moderne, t. 38, Paris, (lire en ligne)
  • Domenico Gabrielli, Dictionnaire historique du cimetière du Père-Lachaise XVIIIe et XIXe siècles, Paris, éd. de l'Amateur, , 334 p. (ISBN 2-85917-346-3, OCLC 49647223)
  • Franck Jedrzejewski et Athanase Papadopoulos, Félix Savart - Écrits sur l'acoustique et la musique, Paris, Hermann, , 474 p. (ISBN 9791037031839)

Article connexe modifier

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :