Fédération communiste libertaire (1953-1957)

Organisation française (1953-1957)

Fédération communiste libertaire
Présentation
Fondation lorsque la Fédération anarchiste se rebaptise FCL
Disparition
Siège 145, quai de Valmy, Paris 10e
Publication Le Libertaire hebdomadaire
Positionnement Extrême gauche
Idéologie Communisme libertaire
Affiliation internationale Internationale communiste libertaire (1954-1957)
Couleurs Rouge et Noir

La Fédération communiste libertaire ou FCL, était une organisation communiste libertaire française active de 1953 à 1957.

Origine modifier

 
Le Libertaire du 3 décembre 1953 mentionne, pour la première fois, « organe de la FCL ».

La Fédération communiste libertaire était issue de la transformation de la Fédération anarchiste dite « de 1945 », lors de son congrès de Paris (23-), en organisation communiste libertaire.

Lors de ce congrès furent élus aux postes de responsabilité de l'organisation Roger Caron (Secrétaire Général), Gilbert Blanchet, René Lustre, André Moine (propagande), Jean Laulla et Michel Donnet (relations extérieures).

Cependant, il faut attendre six mois de plus pour que l'organisation change de nom. En décembre 1953, à l'issue d'un référendum, le nom FCL fut choisi.

L'existence de la FCL fut courte puisqu'elle fut démantelée par la répression policière dans le courant de l'année 1957.

Historique modifier

En août 1953 (alors que l'organisation se nommait encore FA), ses militants prirent part aux grands mouvements de grève en défense des retraites[1].

Courant 1954 fut fondée avec des organisations espagnole, italienne et algérienne, une Internationale communiste libertaire (ICL), ce qui provoque la fin des relations de la FCL avec l'Internationale des fédérations anarchistes. L'ICL ne survivra pas au démantèlement de la FCL quelques année plus tard[2].

 
Affiche de la FCL placardée sur les murs de Paris au lendemain de l'insurrection algérienne de novembre 1954.

En , au lendemain de la «Toussaint rouge», la FCL s'engagea dans le soutien aux indépendantistes algériens. Elle colla sur les murs de Paris des centaines d'affiches « Vive l'Algérie libre ». La répression judiciaire et policière s'engagea[3]. La FCL initia alors un Comité de lutte contre la répression colonialiste, qui gagna le soutien de certains militants en dissidence du Parti communiste français. Ainsi, André Marty, député de Paris, qui venait d'être exclu du PCF, envoya une lettre de soutien qui fut publiée dans Le Libertaire[4].

En , le premier militant français incarcéré pour son soutien à la cause algérienne était un ouvrier communiste libertaire, membre de la FCL : Pierre Morain.

En , la FCL était présente lors des grèves insurrectionnelles à Nantes, où elle distribua 10 000 exemplaires d'une édition spéciale du Libertaire.

 
Vente du Libertaire à Paris, Belleville, en 1955. Paul Philippe et un camarade algérien (non identifié), militants de la Fédération communiste libertaire.

En , la FCL décida de présenter des « candidats révolutionnaires » aux Élections législatives françaises de 1956[5]. Ils firent un score dérisoire et Georges Fontenis devait considérer par la suite cette tentative électoraliste comme « une erreur quelque peu ridicule »[6], qui entraîna la scission de plusieurs groupes actifs. Ces scissionnistes formèrent ensuite les Groupes anarchistes d'action révolutionnaire (GAAR)[7]. Pour Christian Lagant, l'éditeur de la revue Noir et rouge, la FCL était devenu un « parti plus trotskiste que libertaire qui devait se suicider politiquement après le summum de la participation aux élections législatives de 1956 »[8].

 
Le Libertaire du 14 juillet 1956, ultime numéro de l'hebdomadaire de la FCL, étranglée par la répression, sur un simple recto-verso.

Ce n'est cependant pas cette passade électoraliste qui sonna le glas de la FCL, mais son engagement contre la guerre coloniale en Algérie. En , Le Libertaire, étranglé par les condamnations, la censure et les saisies de la police, cessait de paraître. Une partie des militants les plus en vue de la FCL (Georges Fontenis, Pierre Morain, Paul Philippe, Léandre Valéro) passèrent alors à la clandestinité pour échapper aux poursuites.

À l'été 1957, la DST arrêta les derniers militants en cavale. L'aventure FCL était terminée.

Des années plus tard, l'Union des travailleurs communistes libertaires, puis Alternative libertaire et l' Union communiste libertaire se reconnurent, dans une certaine mesure, dans l'héritage de la FCL.

Document modifier

Notices modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. « 1953 : L’été des bras croisés... Et des comités d’action », Alternative libertaire, juillet-août 2023.
  2. Nedjib Sidi Moussa, « Face à la guerre d’Algérie: transactions anticoloniales et reconfigurations dans la gauche française », Diacronie. Studi di Storia Contemporanea, no N° 9, 1,‎ (ISSN 2038-0925, DOI 10.4000/diacronie.3002, lire en ligne, consulté le )
  3. « 1954 : L’insurrection algérienne de la “Toussaint rouge” », Alternative libertaire, novembre 2004.
  4. La lettre d'André Marty est publié dans Le Libertaire du 9 décembre 1954.
  5. Le Libertaire (1917-1956) : autopsie d'un organe anarchiste lelibertaire.net
  6. Georges Fontenis, Changer le monde. Histoire du mouvement communiste libertaire (1945-1997), éd. Le Coquelicot/Alternative libertaire, 2000, page 128.
  7. « La F.C.L. et les élections du 2 janvier 1956 », Christian Lagant, Noir & Rouge n°9 (hiver 1957/1958)
  8. « Sur le néo anarchisme » Noir et Rouge n°46 (juin 1970)