Eyal Sivan

producteur, réalisateur, essayiste et enseignant israélien
Eyal Sivan
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Nederlandse Filmacademie (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Pensionnaire de la Villa Médicis (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Eyal Sivan (en hébreu : אייל סיון), né le [1] à Haïfa (Israël) (Palestine), est un producteur, réalisateur, essayiste et enseignant israélien basé à Paris.

Biographie modifier

Eyal Sivan a grandi à Jérusalem, il devient photographe à Tel-Aviv, puis rejoint la France en 1985 et s'installe à Paris[2]. Depuis, il partage sa vie entre l'Europe et Israël. Il est l'auteur de plusieurs films documentaires reconnus et primés à travers le monde et en a produit beaucoup d'autres. Eyal Sivan dirige la société de production Momento ! et la société de distribution Scalpel. Il reçoit en 1990 le Prix de Rome du ministère de la culture français et réside un an à la Villa Médicis. Eyal Sivan a enseigné au Sapir Academic College à Sdérot dans le sud d'Israël. Il dirige un master de recherche artistique à la Nederlandse Filmacademie de l'université des arts d'Amsterdam.

Il a fondé et dirige la société de production et de distribution Momento !. Il est le fondateur et le rédacteur en chef de Makhbarot Kolnoa Darom (Cahiers du Cinéma Sud), revue israélienne de cinéma et politique, édité par Sapir Academic College. Il est membre du comité éditorial des éditions La Fabrique. Pendant plusieurs années, Eyal Sivan est professeur à la School of Arts and Digital Industries de l'université de Londres-Est, où il est chargé du master Film and New Media. Aujourd'hui, il enseigne à l’École des arts du son et de l'image à l'Académie Sapir en Israël, à la Nuova accademia di belle arti (NABA) à Milan et à la Nederlandse Filmacademie d'Amsterdam (NFA) et est Honorary Fellow au European Center of Palestine Studies à l'université d'Exeter. Eyal Sivan collabore à la revue de l'Union juive française pour la paix (UJFP), De l'autre côté[3].

Connu pour ses films controversés, ses travaux cinématographiques ont été projetés et primés dans des festivals internationaux prestigieux. Outre leur diffusion en salles et à la télévision, les films de Eyal Sivan sont régulièrement exposés dans le cadre d'importantes expositions d'art à travers le monde.

Abordant l'utilisation politique de la mémoire en Israël et de la Shoah[4], Eyal Sivan se fait remarquer pour ses positions antisionistes[5] et pour les sujets qu'il aborde, comme la question de la désobéissance civile[6]. Eyal Sivan est régulièrement invité à donner des cours, des séminaires et des conférences à travers le monde sur la représentation du conflit israélo-palestinien, le documentaire et l'éthique, le crime politique et sa représentation, l'usage politique de la mémoire, la représentation des génocides, etc.

En , il cosigne une tribune dans The Guardian en soutien à l’appel des artistes palestiniens à boycotter l’édition 2019 du concours de l’Eurovision qui doit se tenir en Israël[7].

Controverses modifier

Polémique modifier

Les déclarations politiques de Eyal Sivan, tant dans ses films que dans les médias en France et en Europe , ont suscité de vives critiques.

En 2001, Sivan publie un article dans Le Monde intitulé « La dangereuse confusion des juifs de France », ce qui lui vaut de vives critiques par des personnalités publiques françaises, et à un débat sur l'antisémitisme[8].

Critiques par Alain Finkielkraut modifier

En 2003, Alain Finkielkraut décrit Eyal Sivan comme « l'un des acteurs les plus en vue de l'antisémitisme juif contemporain, un phénomène difficile et effrayant »[9]. Évoquant également « la haine de Eyal Sivan à l'égard des juifs », Alain Finkielkraut considérait que, pour Sivan, « il s'agit de les tuer, de les liquider, et de les faire disparaître ».

Dans un procès qui se tient en 2006, Eyal Sivan poursuit en diffamation Alain Finkielkraut, mais est débouté en première instance le , la cour estimant que cela rentre dans le cadre de l'« analyse critique du travail de Sivan » (lequel travail porte témoignage de ce que, depuis les publications de Theodor Lessing, l’on appelle la Jüdischer Selbsthaß).

Eyal Sivan fait appel, mais la Cour estime que Alain Finkielkraut n'impute à Sivan que « des attitudes intellectuelles et, ce faisant : ne lui avait jamais imputé un fait précis dont la vérité pourrait être prouvée »[10]. Bernard-Henri Lévy témoigne en faveur de Finkielkraut lors du procès[10]. La Cour d'appel ne doit pas trancher sur le fond, mais seulement sur les intérêts des parties civiles[10].

Allégation de menace de mort modifier

Au printemps 2003, alors qu'il rentre d'Israël où il a participé à un séminaire de cinéastes arabes et israéliens, Eyal Sivan affirme avoir reçu une lettre contenant une balle de 22 mm[Quoi ?], accompagnée de ces mots : « la prochaine n'arrivera pas par la poste ». Le cinéaste met en cause les personnalités qui l'ont critiqué, les accusant d'entretenir un climat de haine à l'égard de ceux qui critiquent la politique israélienne. Il a déposé plainte pour menaces[Pour qui ?][11].

Subvention du film Vacances en Palestine modifier

En , la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur répond favorablement à une demande de subvention pour le film Vacances en Palestine dont Eyal Sivan est réalisateur et producteur. Le , dans le contexte de la guerre à Gaza, la subvention est annulée, sous prétexte qu'ils soient anti-israéliens, ce qui est réfuté par les porteurs du projet[12].

Œuvre modifier

Filmographie modifier

Programmes télévisés modifier

  • Réalisation de onze spots télévisés pour la Liste progressiste pour la paix, Israël, 1988.
  • Conception d'une soirée thématique sur Jérusalem, Jérusalem, Jérusalems, 1994.
  • Direction artistique de Scalpel, une série de 13 émissions de 45 minutes pour Arte, 2001.

Publications modifier

  • Éloge de la désobéissance, coauteur avec Rony Brauman, publié par Éditions Le Pommier/Fayard
  • Un État commun : entre le Jourdain et la mer, coauteur avec Éric Hazan, Éditions La Fabrique, 2012.
  • Un boycott légitime ; pour un BDS universitaire et culturel d'Israël, avec Armelle Laborie, La Fabrique, 2016.

Distinctions modifier

  • Prix Procirep et mention spéciale du jury FIPA 1991 ; Prix de l'investigation à la Biennale européenne du documentaire Marseille 1991 ; Objectif d'or, Tel Aviv 1991, pour Izkor : Les esclaves de la mémoire.
  • Sélection officielle États généraux du documentaire, Lussas 1991, pour Israland.
  • Merit Winner au San Francisco International Film Festival 1997 ; mention spéciale au Festival cinéma documentaire de Bilbao 1997, pour Itsembatsemba, Rwanda un génocide plus tard.
  • Sélection officielle au Festival de Berlin 1999 ; Prix Adolf-Grimme, Allemagne 2001 ; Prix de la 7e quinzaine du jeune cinéma français, Gênes 2000 ; Prix du festival France cinéma, Florence 1999, pour Un spécialiste, portrait d'un criminel moderne.

Notes et références modifier

  1. « Caruso, Igor Alexander (1914-1981) », sur le site du catalogue général de le BnF
  2. Momento production - les archives.
  3. Télérama, 26 septembre 2010.
  4. « [Israël est] un État qui a peu de choses à voir avec le judaïsme mais qui utilise et manipule la mémoire juive en fonction de ses intérêts socio-politiques », voir [1].
  5. « Je suis anti-sioniste parce que je trouve que le sionisme est une idéologie qui croit résoudre les rapports entre les hommes », écrit-il. Voir http://www.momento-production.com/article.php3?id_article=105.
  6. Notamment dans l'ouvrage Éloge de la désobéissance.
  7. (en) « Boycott Eurovision Song Contest hosted by Israel », sur theguardian.com, (consulté le ).
  8. « makorrishon.co.il », sur makorrishon.co.il (consulté le ).
  9. (he) « נדחתה תביעת הדיבה נגד פינקלקראוט », sur ynet,‎ (consulté le ).
  10. a b et c BHL soutient Finkielkraut, Nouvel Observateur, 23 juin 2008.
  11. Christophe Ayad, « Eyal Sivan menacé de mort », Libération,‎ (lire en ligne).
  12. Lucie Delaporte, « Alignée sur le RN, la région Sud retire des subventions à deux films jugés « anti-israéliens » », Mediapart,‎ (lire en ligne  )

Liens externes modifier