L’exode urbain désigne le déplacement durable de populations quittant les zones urbaines pour aller s'implanter dans des zones rurales, par opposition à l’exode rural[1]. Ce phénomène, qui aurait débuté dès les années 1970 dans certains pays, mais plus récemment dans d'autres pays est le résultat au fil des décennies d'une forte urbanisation des villes. Cela a engendré ainsi une explosion démographique des grandes zones urbaines, une augmentation de l'activité économique et de ses effets tels qu'une forte urbanisation, une augmentation du coût du logement et de la vie, la saturation des transports et l'augmentation de la violence. Le retour d'une partie de la population citadine en zone rurale permet le repeuplement de certaines petites communes et villages et la reprise de certaines activités agricoles presque disparues voire oubliées.

En juin 2022, Henri Landes publie un livre, Repeupler les campagnes, qui prône l'exode urbain[2].

Histoire modifier

L'exode urbain s'est manifesté plusieurs fois au cours de l'Histoire. En France comme dans d'autres pays extrêmement urbanisés, la migration des villes vers les campagnes a commencé vers les années 1970[3],[1]. Plus récemment, le réchauffement climatique et la pandémie du Coronavirus ont, parmi leurs nombreuses conséquences, provoqué des exodes urbains un peu partout dans le monde.

La Pandémie du Covid19 modifier

La Pandémie du Covid19 est l'un des évènements sanitaires mondiaux les plus importants de l'Histoire de l'Humanité récente. À cette occasion, la contrainte de l'isolement avec les confinements, devient un problème pour beaucoup d'habitants de milieux urbains grands et moyens. Du fait de la bétonisation des sols qui augmente la température des villes, l'architecture urbaine qui accentue la pollution, la peur de la contamination du fait de la surpopulation et le mode de vie sédentaire dans de petits logements (appartement), la vie en ville a été considérée comme insoutenable pour une large partie de la population urbaine confinée[4]. Un exode urbain a été observé un peu partout dans le monde.

Aux États-Unis modifier

Avec la crise sanitaire de 2020, la population de New York a chuté d'environ 70 000 habitants la même année, dont une partie se sont installés en banlieue voire beaucoup plus loin[5]. Cet exode des populations citadines vers les banlieues a mené à la création du terme de "Zoom Towns", mot-valise condensant le nom de l'outil de visioconférence Zoom et l'expression anglaise "boomtowns", décrivant les villes moyennes peuplées par les populations les plus qualifiées[6].

L'une des conséquences de cet exode est le coût de l'immobilier explose dans les régions limitrophes[7],[8].

En France modifier

Durant le premier confinement national, entre mars et avril 2020, 208 000 résidents parisiens, soit près de 10% des parisiens, ont quitté la capitale française[9]. Bien que l'idée de l'exode urbain se construise sur une dichotomie: le mouvement des zones "urbaines" vers le "rural", et classe ainsi ces deux dernières comme deux entités bien distinctes, les français s'éloignant des villes pour s'installer dans des zones rurales sans aucun lien au monde urbain ne représentent qu'une minorité. En effet, la majorité décident de déménager dans les zones périurbaines en périphérie des grandes villes[10].

Après la crise de Covid-19, de nombreux Français cherchent un meilleur cadre de vie, plus de confort, plus d'espace, plus de verdure, moins de pollution et moins de monde. Cela a été observé en particulier auprès de la population parisienne vers les régions et villes avec une population inférieure (par exemple, Valence, Bourg-en-Bresse)[11]. Si le processus a été constaté un peu avant la pandémie, il s'est largement accentué dans les premières semaines du confinement national de mars 2020 et après la fin de cette mesure sanitaire[12],[11].

Plutôt qu'une tendance drastique survenue subitement, la pandémie n'a fait qu'accélérer un phénomène d'éloignement des grandes métropoles vers les couronnes périurbaines préexistant[10]. L'exode urbain ne concerne pas seulement la capitale française mais aussi les métropoles les plus peuplées telles que Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Strasbourg, Grenoble, Bordeaux, Nantes, Rennes, Brest ou Nice[13].

La majorité des personnes quittant les villes décident aussi de quitter leur travail en ville pour effectuer une activité à la campagne plus en lien avec le monde rural[14],[15],[16].

En Belgique modifier

En 2021, 45 000 bruxellois ont quitté la capitale belge: il s'agit d'un chiffre jusqu'alors jamais atteint depuis la disponibilité de données statistiques en 1992. Parmi les belges ayant quitté Bruxelles, 28 000 d'entre eux ont décidé de s'installer dans la région flamande et 17 000 en Wallonie, notamment dans les communes encerclant la région de Bruxelles - Capitale[17].

Au Québec modifier

Entre 2001 et 2020. Montréal (1,8 million de résidents en 2020) a perdu presque 410 000 habitants[18], dont 63 000 depuis la pandémie Covid-19.

Exode urbain dans l'art et la culture modifier

Le phénomène de l'exode urbain, le fait de quitter une ville pour vivre à la campagne, est de plus en plus documenté dans les sphères médiatiques et scientifiques. Toutefois, il est aussi fréquemment mentionné dans les œuvres culturelles, que cela soit comme prétexte à une aventure, un constat de l'actualité, l'encouragement de cet exode ou sa critique.

Films modifier

Littérature modifier

Musique modifier

Bande dessinée modifier

Notes et références modifier

  1. a et b J.-P. Guérin, « L'exode urbain : nouvelles valeurs, nouvelles élites », Revue de Géographie Alpine, vol. 71, no 3,‎ , p. 267–277 (DOI 10.3406/rga.1983.2536, lire en ligne, consulté le )
  2. Librairie Mollat, Repeupler les campagnes : comment favoriser l'exode urbain pour répondre au changement climatique, Henri Landes, 2022.
  3. France 2, « Exode urbain : qui sont les néo-ruraux, ces Français qui retournent à la campagne ? », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  4. « Exode urbain: Ses causes et ses conséquences | Planet Nomad », sur planet-nomad.com, 2017-03-23cet19:23:02+01:00 (consulté le ).
  5. 6medias, « La ville de New York confrontée à un coûteux exode urbain », sur capital.fr, (consulté le ).
  6. Valérie Péan, « Exode urbain: ce qui déménage vraiment », Sésame,‎ , p. 51
  7. « À New York dévastée par le Covid-19, l'exode urbain a débuté, alentour l'immobilier flambe », sur La Tribune (consulté le ).
  8. « Exode urbain aux Etats-Unis: Le marché de l’immobilier change en profondeur », sur Exode urbain aux Etats-Unis: Le marché de l’immobilier change en profondeur (consulté le ).
  9. « 208 000 résidents parisiens en moins dans la capitale pendant le premier confinement - Insee Flash Ile-de-France - 51 », sur insee.fr (consulté le ).
  10. a et b Jean-Baptiste Marie (Directeur de la publication), « Exode urbain: un mythe, des réalités - Présentation des résultats »   [PDF], sur urbanisme-puca.gouv.fr, (consulté le ).
  11. a et b « Exode des « Parisiens » vers les villes moyennes : le télétravail ne suffit pas. », L'interconnexion n'est plus assurée,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Olivier Razemon, « La ville trépidante est devenue besogneuse », sur L'interconnexion n'est plus assurée, (consulté le ).
  13. « La pandémie de Covid-19 a-t-elle provoqué un exode urbain ? », sur vie-publique.fr (consulté le ).
  14. Les Franciliens courent de la ville aux champs, Libération, 29 décembre 2003.
  15. Anna Villechenon, « « Pendant le confinement, on s’est sentis étouffés » : ces citadins qui partent vivre à la campagne », Le Monde,‎ (lire en ligne  , consulté le ).
  16. https://www.huffingtonpost.fr/entry/parisienne-je-veux-changer-de-mode-de-ville-blog_fr_5fe36594c5b64e4421018ea0.
  17. « 'Exode' urbain : 45.000 Bruxellois ont quitté la capitale en 2021 », sur RTBF (consulté le ).
  18. [1] Le Devoir, 2 février 2021

Voir aussi modifier

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Article connexe modifier

Émissions de radio modifier