Eurockéennes de Belfort

festival de musique rock à Belfort
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Eurockéennes de Belfort
Eurocks
Image illustrative de l’article Eurockéennes de Belfort
Festival des Eurockéennes sur le site du Malsaucy

Genre Majoritairement rock, pop, electro, reggae, hip-hop, techno, chanson ou encore world music
Lieu Sermamagny, Drapeau de la France France
Coordonnées 47° 41′ 10,2″ nord, 6° 48′ 29,41″ est
Période 1er week-end de juillet
Scènes 4 scènes : Grande Scène, Chapiteau GreenRoom, La Plage, La Loggia
Capacité environ 130 000 sur 4 jours
Date de création 1989
Fondateurs Christian Proust
Statut juridique Association loi de 1901 à but non lucratif
Structure-mère Territoire de musiques
Direction Matthieu Pigasse (Présidence), Jean-Paul Roland (Direction)
Direction artistique Kem Lalot
Site web www.eurockeennes.fr
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Eurockéennes de Belfort
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Eurockéennes de Belfort

Les Eurockéennes de Belfort (surnommées « Les Eurocks ») sont un festival de musique, annuel, associatif et programmé sur trois ou quatre jours le premier week-end de juillet dans la commune de Sermamagny dans le Territoire de Belfort (France).

Appelé « Le Ballon » lors de sa première édition en 1989 en référence au Ballon d'Alsace où il devait se tenir, le festival s'établit finalement sur la presqu'île du Malsaucy en plein air entre l'étang du même nom et celui de la Véronne. Cet environnement participe grandement à son succès ainsi que sa programmation, initialement à dominante rock et désormais ouverte à tous les styles musicaux[1]. Comptant quatre scènes principales, il accueille chaque été plusieurs milliers de festivaliers dont 135 000 en 2018, record pour une édition.

Il est aujourd'hui l'un des festivals de musique les plus reconnus en France recevant de nombreux artistes internationaux chaque année. Fort de cette renommée, les Eurockéennes ont remporté en 2020 le prix du « Meilleur festival international » et ont été nommées pour le « Meilleur festival de la décennie » lors des Arthur Awards[2]. Les 32e et 33e éditions, initialement prévues au mois de juillet 2020 et 2021, sont annulées de façon inédite en raison de la pandémie de Covid-19[3],[1]. Le festival fait son retour l'année suivante.

Historique modifier

À la fin des années 80, le Conseil général du Territoire de Belfort et son président Christian Proust souhaitent dynamiser le département avec un grand événement culturel pour la jeunesse[4]. A l’époque, le territoire ne compte alors pas de manifestation musicale d’envergure (en plein air) hormis le Festival international de musique universitaire (FIMU) qui a lieu au centre-ville depuis 1986.

S’inspirant de deux festivals en Suisse (Paléo et Leysin), les élus locaux imaginent dans un premier temps la tenue de l’évènement au Ballon d’Alsace culminant au nord du département à 1 200 mètres[4]. Mais l’idée est contestée par des écologistes alsaciens qui veulent protéger l’espèce du Grand Tétras des nuisances sonores. Le festival est finalement repoussé et atterrit sur la zone du Malsaucy à Sermamagny du 23 au 25 juin 1989 sous l'appellation « Le Ballon »[5]. Il profite de subventions de l’État dans le cadre des festivités du bicentenaire de la Révolution française[4].

Sur l’une des quatre scènes de l’époque (Savoureuse, Malsaucy, Evette et Salbert), Catherine Lara (concert d’ouverture), Jacques Higelin, Noir Désir et plusieurs dizaines d’artistes attirent 10 000 spectateurs payants[6]. Dès l’année suivante, le festival change de nom pour s’appeler « les Eurockéennes de Belfort » près d’où siège l’association organisatrice Territoires de Musiques[5]. Cette édition 1990 est également marquée par l’annulation de la première journée du vendredi en raison d’une tempête[7].

D’abord à dominante rock, la programmation s’ouvre progressivement à d’autres styles musicaux et ainsi à un plus grand public. Les Eurockéennes accueillent 60 000 festivaliers en 1991 contre 10 000 lors des deux premières éditions[8]. La fréquentation ne cesse de progresser lors des années suivantes passant même à quatre jours en 1992. Un format repris en 1999, 2013 puis de façon pérenne à partir de 2017. En 2001, l’ancien graphiste et conseiller artistique du festival, Jean-Paul Roland, devient le directeur des Eurockéennes[9]. Une année marquée par un violent orage qui entraîne l’évacuation de 25 000 personnes[4]. Lors des éditions suivantes, Jean-Paul Roland poursuit la diversification du festival, maintient la stabilité du budget alloué à la programmation artistique et inaugure la scène lacustre de La Plage en 2002[10].

De nombreux artistes, alors plus ou moins connus lors de leur passage à Belfort, se produisent aux Eurockéennes et deviendront plus tard des stars mondiales de la chanson (David Bowie, Coldplay, Kanye West, Oasis, Jay-Z, Daft Punk, James Brown, Bob Dylan, Lou Reed, Radiohead, Stromae, Metallica, Amy Winehouse…)[4].

En 2018, pour la trentième édition du festival, le record de fréquentation est battu avec 135 000 entrées sur quatre jours[11]. Après une édition 2019 à nouveau réussie[12], l’élan des Eurockéennes est stoppé par la pandémie de Covid-19 entraînant l’annulation des 32e et 33e éditions en 2020 et 2021, fait inédit depuis la création du festival[13],[14]. Pour pallier cette absence, les organisateurs imaginent alors une édition limitée appelée « Résidence secondaire » réunissant des artistes musicaux et professionnels de la gastronomie[15]. La première cuvée, organisée en juillet 2021 en plein air[16], est suivie par trois autres résidences secondaires en novembre 2021[17], septembre 2022 et 2023 dans un hangar de 14 000 m2 à Sermamagny, tout proche du site habituel[18].

En 2022, les Eurockéennes font leur retour lors du traditionnel premier week-end de juillet[19]. Mais une violente tempête, faisant sept blessés à la suite de la chute d’une partie du toit de la Grande scène[20], entraîne l’annulation des deux premiers jours[21]. À cette occasion, le festival inaugure une nouvelle formule où la journée du dimanche est « réservée » à un seul gros concert (Muse en 2022 puis Indochine en 2023)[22].

Le site modifier

 

Les Eurockéennes se déroulent au bord du lac du Malsaucy à 9,3 km de Belfort, entre les villes d'Evette-Salbert et de Sermamagny (sur la commune de Sermamagny) dans la région Franche-Comté. En 2013, 4 scènes sont présentes par ordre de taille : la Grande Scène, l'Esplanade Green Room, la Plage et le Club Loggia. D'ailleurs, la plupart du temps, plusieurs concerts sont joués en même temps. Avec environ 75 concerts par édition, les Eurockéennes proposent un large panorama des musiques populaires, du rock à l'électro en passant par le métal, la chanson, la pop music, le folk ou le reggae.

Un camping, situé à 3 km du site et proche du parking, héberge également gratuitement 15 000 campeurs porteurs du billet d'entrée. Des navettes de bus gratuites sont assurées entre ce parking et l'entrée du festival pendant toute sa durée. De plus, des navettes TER (trains régionaux) sont mises à disposition gratuitement, entre la ville de Belfort et le site du Festival, et ce toutes les 40 minutes, tout comme des bus reliant le centre-ville de Montbéliard aux Eurockéennes.

Fréquentation modifier

Édition Festivaliers[23] Date
1989 10 000[5] 23, 24 et 25 Juin
1990 10 000 23, 24 et 25 juin
1991 60 000 28, 29 et 30 juin
1992 60 000 2, 3, 4 et 5 juillet
1993 75 000 2, 3 et 4 juillet
1994 80 000 1er, 2 et 3 juillet
1995 80 000 7, 8 et 9 juillet
1996 90 000 5, 6 et 7 juillet
1997 80 000 4, 5 et 6 juillet
1998 80 000[5] 3, 4 et 5 juillet
1999 80 000 8, 9, 10 et 11 juillet
2000 70 000[24] 7, 8 et 9 juillet
2001 75 000 6, 7 et 8 juillet
2002 80 000 5, 6 et 7 juillet
2003 80 000 4, 5 et 6 juillet
2004 95 000 2, 3 et 4 juillet
2005 85 000 1er, 2 et 3 juillet
2006 100 000 30 juin, 1er et 2 juillet
2007 90 000 29, 30 juin et 1er juillet
2008 100 000 4, 5 et 6 juillet
2009 95 000 3, 4 et 5 juillet
2010 80 000 2, 3 et 4 juillet
2011 93 000[25] 1er, 2 et 3 juillet
2012 100 000 29, 30 juin et 1er juillet
2013 127 000[26] 4, 5, 6 et 7 juillet
2014 102 000 4, 5 et 6 juillet
2015 104 000 3, 4 et 5 juillet
2016 104 000[27] 1er, 2 et 3 juillet
2017 130 000 6, 7, 8 et 9 juillet
2018 135 000 5, 6, 7 et 8 juillet
2019 128 000[28] 4, 5, 6 et 7 juillet
2022 60 000 30 juin, 1er, 2 et 3 juillet
2023 125 000 29, 30 juin, 1er et 2 juillet
2024 - 4, 5, 6 et 7 juillet

Budget modifier

Années Budget (en €)
2006 5 millions[29]
2013 6,7 millions[26]
2017 8 millions[27]
2019 9,5 millions[30]

En 2019, 49,2 % des recettes du festival provenaient de la billetterie et 5,8% des subventions[30].

Mécénat culturel et partenariat modifier

Soucieuses d’associer le monde économique au développement de l’événement culturel, les Eurockéennes de Belfort ont très tôt noué des contacts avec les entreprises du Territoire de Belfort ainsi que du Pays de Montbéliard Agglomération. En 1991, le Club des partenaires est créé et offre au tissu économique du département d’accompagner la notoriété grandissante des Eurockéennes de Belfort.

En 2003, l’élargissement législatif du mécénat offre aux Eurockéennes l’opportunité de développer de nouvelles formes de collaboration avec les entreprises. Regroupés depuis 2005 au sein d’un Club des mécènes, les partenaires sont aujourd’hui au nombre d’une centaine d’entreprises membres, issues de tous secteurs (industrie, artisanat, BTP, services).

Concerts en DVD et CD modifier

 
Julian Casablancas aux Eurockéennes de Belfort en 2010.

Plusieurs DVD et CD live ont été enregistrés aux Eurockéennes.

Une compilation des 10 premières années est sortie sur JB Feeling records en mai 1998 :

Annexes modifier

Article connexe modifier

Notes et références modifier

  1. a et b B.Ch., « Coronavirus : Les Eurockéennes sont annulées, et un nouvel été sans festival se profile », sur 20 minutes, (consulté le )
  2. « Les Eurockéennes de Belfort seront-elles élues meilleur festival de la décennie ? », sur Le Trois -, (consulté le ).
  3. « Les Eurockéennes n'auront pas lieu en 2020 | Les Eurockéennes de Belfort », (consulté le )
  4. a b c d et e Éric Bureau, « 30 ans des Eurockéennes : retour sur cinq éditions marquantes », Le Parisien, .
  5. a b c et d « Trois jours au cœur du plus grand festival rock en France », sur La Dépêche, (consulté le )
  6. « Édition 1989 - Eurocks Memories », sur eurockeennes.fr (consulté le ).
  7. « Édition 1990 - Eurocks Memories », sur eurockeennes.fr (consulté le ).
  8. « Édition 1991 - Eurocks Memories », sur eurockeennes.fr (consulté le ).
  9. Christian Losson, « Jean-Paul Roland, l’eurockéen », Libération, .
  10. « Édition 2002 - Eurocks Memories », sur eurockeennes.fr (consulté le ).
  11. Karine Frelin, « Eurockéennes : 135 000 festivaliers, record battu, et c'est reparti pour quatre jours ! », L'Est républicain, .
  12. Sophie Courageot, « Eurockéennes 2019 : Plus de 125 000 festivaliers dans un environnement des festivals difficiles », sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté, .
  13. Jonathan Landais, « Coronavirus : les Eurockéennes de Belfort 2020 officiellement annulées », sur France Bleu, .
  14. « Eurockéennes 2021 : le festival annulé pour la deuxième fois », Le Point, .
  15. Jean-Baptiste Pouillot et Philippe Piot, « Eurockéennes 2021 : un laboratoire », L'Est républicain, .
  16. Aarah Rebouh, « Eurockéennes de Belfort 2021 : les festivaliers heureux de retrouver le Malsaucy malgré les restrictions », sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté, .
  17. « Les Eurockéennes en Résidence secondaire à Sermamagny pour une soirée chaudement électrique », L'Est républicain, .
  18. « 4000 personnes en transe pour la nuit électro des Eurockéennes de Belfort », L'Est républicain, .
  19. « Nuit electro, groupes cultes et festivaliers au taquet : revivez la journée de samedi », L'Est républicain, .
  20. « Orages : sept blessés au festival des Eurockéennes de Belfort », sur France Info, .
  21. Flora Midy et Théophile Pedrola, « Orages aux Eurockéennes de Belfort : le directeur du festival raconte la soirée cauchemar », sur France Bleu, .
  22. Laurent Arnold, « Les Eurockéennes retrouvent des couleurs avec cette 33e édition », L'Est républicain, .
  23. [1]
  24. Valérie Fournier, « Les Eurockéennes de Belfort ont vécu cette année une édition charnière », sur Le Temps, (consulté le )
  25. Roland Gauron, « La Route du rock, un festival à part », sur Le Figaro, (consulté le )
  26. a et b « Eurockéennes de Belfort: record d'affluence battu en 2013 », sur L'Express, (consulté le )
  27. a et b Florian Pierrat, « Quand les festivals d'été donnent un coup de pouce à l'économie (carte) », sur Le Figaro, (consulté le )
  28. « Covid-19: les gros festivals coupent le son », sur Le Point, (consulté le )
  29. Véronique Mortaigne, « Le blues des directeurs de festival », sur Le Monde, (consulté le )
  30. a et b Thibault Quartier, « L’équilibre économique des Eurockéennes en chiffres », le Trois,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes modifier

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