Ernest Kees
Spectres vivants et impalpables de Monsieur Robin, éventail publicitaire d'Ernest Kees, vers 1860.
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Ernest Kees né le 6 février 1789 à Gelnhausen est un éventailliste français. Il fonde sa maison à Paris au début du XIXe siècle.

L'origine de Kees modifier

Au XXe siècle, le nom Kees fut souvent prononcé à l'anglaise « Kiiss », toutefois au XIXe siècle le nom se prononçait « Kées », comme l'écrivait par exemple E. Petit[1]. Divers documents écrivent d'ailleurs "Kess" : ainsi le Bibliophile Jean dans un document semi-commercial [2]. La famille est originaire d'Allemagne. En effet, selon les documents de naturalisation, Kees Georges, Ernest, déclaré hôtelier en 1843, est né le à Gelnhausen près de Francfort-sur-le-Main (Hesse). Son fils, Ernest, Théophile est lui né à Paris (Seine) le . En 1843 il était officiellement de profession inconnue, mais en 1851 il était fabricant d'éventails[3]. Le [4], il avait épousé (étant alors qualifié d'employé) Mme Vve Pinatel, née Augustine Rousselle, imprimeur lithographe à Paris, 8 rue de Touraine.

La maison Ernest Kees modifier

La maison, qui aurait été fondée en 1835 rue de Crussol[5], se développa. Selon la même source, elle aurait été transférée en 1858 rue des Mathurins. Dans les années 1860, le père et le fils, se prénommant tous les deux Ernest, disposent chacun d'une adresse, l'un 28 rue des Mathurins, l'autre toujours au 11 rue de Crussol. Ernest Kees fils se spécialise dans les éventails lithographiés. Il apparaît d'ailleurs comme imprimeur-lithographe au 2 boulevard du Prince-Eugène (actuel boulevard Voltaire).

Le succès aidant, il s'installe en 1879, 28 rue du Quatre-Septembre. En 1890, c'est son successeur, Alfred Marie, qui ouvre une nouvelle boutique, cette fois avec une adresse prestigieuse : 9 boulevard des Capucines. La maison d'éventailliste porte toujours le nom de son fondateur « Ernest Kees », devenu marque de fabrique.

En 1925, Ernest Kees s'associe à la maison Lepault Deberghe sise 2 boulevard de Strasbourg, mais garde son nom. Les anciens salons de vente sont aujourd'hui occupés par le musée de l'Éventail.

La boutique modifier

L'identité de la maison Kees se définit dans la fabrication d'éventails artistiques ou de fantaisies.

Les premiers sont signés d'artistes de renom dans le monde de l'éventail comme Billotey, Donzel, Lasselaz, Van Garden ou Marie Dumas. Chacun a sa spécialité, l'un des femmes vaporeuses, l'autre les fleurs sous la rosée. Chacun reste aussi indépendant et travaille aussi bien pour Kees ou pour d'autres éventaillistes de Paris comme Duvelleroy ou Alexandre pour ne citer que les plus grands. À l'éventail de fantaisie, fait d'une feuille de soie ou de tulle agrémentée de paillettes pour évoquer Madame Sans-Gêne, il faut ajouter les éventails à systèmes combinant à l'usage premier une innovation, le plus sous brevetée, comme l'éventail fermoir présentant dans sa partie supérieure une attache fermant l'éventail.

Éventailliste, Ernest Kees vend aussi toutes sortes d'accessoires de mode, minaudières, sacs à main, porte-monnaie, tabatières et autres breloques qui enrichissent son commerce.

Sources modifier

  • Georgina Letourmy, Ernest Kees, éventailliste parisien, Paris, éd. AHME - Musée de l'Eventail Hervé Hoguet, 2005.
  • Ernest Kees, Paris - Palácio Nacional da Ajuda, 1881

Notes et références modifier

  1. E. Petit, Le Passé, le présent et l'avenir, études, souvenirs et considérations sur la fabrication de l'éventail, Beaujeune Versailles, 1859, réédité par le Cercle de l’Éventail, Paris, s.d.-
  2. "Livre d'Or des Fiançailles et du Mariage", Paris, 6 rue de la Chaussée d'Antin, s.d., p. 74 à 76, 243-244 -
  3. Centre historique des Archives Nationales - Paris - Cote BB/11/473 Dossier 7033 X3 et Cote BB/11/614 Dossier 6036 X5
  4. « AN ET-XL-289 / 01/09/1848 - 30/11/1848 / Paris (Paris, France) - Geneanet », sur geneanet.org (consulté le ).
  5. La Ville lumière : anecdotes et documents historiques, ethnographiques, littéraires, artistiques, commerciaux et encyclopédiques, s.n. (collectif), Direction et Administration, Paris, 1909, p. 239-241.