Ernest Breton

personnalité politique française
Ernest Breton
Fonctions
Député de la Seine-Maritime
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Conseiller général de la Seine-Maritime
-
Maire d'Envermeu
-
Conseiller municipal d'Envermeu
Biographie
Naissance
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Vue de la sépulture.

Ernest Joseph Breton est un homme politique français né le à Envermeu (Seine-Maritime) au hameau de Bray, et mort le au 37 rue Pajol à Paris.

Biographie modifier

Agriculteur, il est maire d'Envermeu, conseiller d'arrondissement et conseiller général en 1888. Il est député de Seine-Maritime de 1889 à 1901, inscrit au groupe des Républicains progressistes.

Il meurt à son domicile 37 rue Pajol à Paris[1].

Ernest Joseph Breton, fils de Joseph Breton (né le 24 avril 1816 - Auberville-sur-Eaulne, hameau d'Envermeu, décédé le 24 août 1845 - Envermeu), maire d'Auberville-sur-Eaulne, et de Clémence Anastasie Baudoüin (née le 26 octobre 1820 - Beaunay hameau de Beauval-en-Caux, décédée le - Envermeu).

Type du député normand rural acquis à une République modérée, Ernest Breton était natif de Bray, hameau dépendant d’Envermeu, dans ce qu’on appelle le Petit Caux, à l’Est de Dieppe. Fils de Joseph Breton, agriculteur en cette commune, et de Clémence Anastasie Baudoüin, elle originaire de Beaunay-en-Caux, qui devaient avoir deux autres enfants, il semble avoir bénéficié d’une certaine aisance familiale puisque, malgré la mort prématurée de son père qu’allait suppléer opportunément l’aïeul, il put faire quelques études au collège d’Eu. Exempté de service militaire en tant qu’aîné de veuve, il reprend l’exploitation et sera, tout au long de sa carrière, qualifié de « propriétaire-agriculteur ». Marié en 1871 avec la fille d’un cultivateur, Céleste Léonie Pinchon, voisin de Douvrend, qui décède après la naissance de son fils, l’année suivante, il convolera une seconde fois en 1880 – sa nouvelle épouse (Éveline Émilie Hémar) lui apporte en dot 5.000 F – et aura quatre autres enfants. De famille catholique mais guère pratiquant, ses centres d’intérêt apparaissent avant tout terriens. Membre de la Société agricole de l’arrondissement de Dieppe, il y est assez écouté pour se voir admis en 1880 à la Société centrale d'agriculture de la Seine-Inférieure. Jointe à des sentiments républicains, cette reconnaissance professionnelle faisait de lui un bon candidat pour les élections locales. Choisi pour le conseil d’arrondissement, il entre en 1880 au conseil municipal du bourg d’Envermeu dont il devient maire, fonction qu’il assumera jusqu’à son décès ; en 1888 enfin, son élection au Conseil général inaugure un autre mandat à vie. Son enracinement et cette progressive notoriété au sein de l’arrondissement le recommandaient pour les législatives de 1889 dans la 1er circonscription de Dieppe où le problème était d’ancrer la République dans des campagnes encore sous l’influence des notables. Incité à se présenter, Ernest Breton réduit au minimum dans son programme les enjeux idéologiques – la République n’y apparait que comme garant de l’ordre et des libertés – au profit d’objectifs concrets propre à retenir un électorat de paysans normands : « diminution de l’impôt foncier, défense des intérêts maritimes, allègements des charges foncières, pratique d’une politique d’économie…. » Cela lui vaut d’être élu, de justesse il est vrai mais au premier tour, par 5,454 voix contre 5.381 au candidat conservateur, de Laborde-Noguez. À Paris, où il prend domicile dans une rue modeste du XVIIIe arrondissement, Breton s’inscrit au groupe parlementaire de l’Union progressiste. S’en tenant d’abord sagement aux domaines qui lui sont familiers, il intervient dans des débats spécialisés : en 1891 sur le rattachement d’une partie du Tréport à la commune de Mers (donc à la Somme) ; en 1893, sur des mesures en faveur des éleveurs qui ont vu les cours du bétail s’effondrer à la suite d'une grande sécheresse. Réélu désormais sans encombre voire sans vrai concurrent à chaque élection générale, il écrase d’emblée son rival Jubault aux législatives du 20 août 1893 avec 6,384 voix contre 3.808 et se voit de nouveau mandaté par sa circonscription en mai 1898. Membre à la Chambre de plusieurs commissions, sans négliger de rapporter sur des projets d’intérêt très local, il se risque aussi, désormais, à intervenir sur un plan général, en particulier sous l’angle du budget : celui des Affaires étrangères en 1895, où il critique l’attribution à une compagnie anglaise de transports militaires vers Madagascar, ou celui des Postes et télégraphes la même année. Et on le voit en 1899 présenter un amendement au budget de l’exercice en vue d’augmenter l’indemnité parlementaire…… Décédé à Paris en cours de mandat, on devait l’inhumer après des obsèques religieuses au cimetière d’Envermeu. Son éloge funèbre à la Chambre par Georges Cochery, le 14 novembre 1901, souligne assez bien à travers ses clichés provinciaux l’image qu’avaient ses collègues de cet élu rural : « Fils de la plantureuse Normandie qui avait conservé toute la vigueur du sang dont il était issu (…), il laissera le souvenir d’un ferme républicain (…), d’un collègue loyal et modeste »…

L'affaire Breton Greffulhe modifier

LE FAIT DU JOUR

- Un Candidat de Félix Faure

- Comment on achète une circonscription.

- Les aventures d'un ami de M. Félix Faure.

- Les malices de M. le comte Greffulhe.

- Les corrupteurs pris au piège.

- Epilogue

L'histoire électorale que nous avons sommairement racontée hier fait, en ce moment, un tapage énorme dans les milieux politiques.

Il convient donc d'y revenir en détail, en donnant cette fois les noms des acteurs de cette amusante comédie.


Il y a un mois environ, un brave homme, qui représente à la Chambre la première circonscription de Dieppe, M. Breton, arrivait au Palais-Bourbon dans un état de surexcitation extraordinaire.

Il prit à part quelques-uns de ses amis, MM. Balandreau, Ricard, Robbe, etc., et leur raconta que des agents électoraux d'un personnage inconnu avaient osé lui proposer de lui acheter, très cher ma foi ! son désistement aux élections prochaines.


Les personnes présentes parvinrent à calmer M. Breton qui, très indigné, parlait de tirer les oreilles des mystérieux émissaires. Ils lui firent comprendre que les violences servaient rarement à quelque chose et qu'il serait infiniment plus spirituel de battre le candidat inconnu avec ses propres armes et de le rouler proprement, lui et ses amis.

Le député de Dieppe se rendit à ces raisons et quand, quelques jours après, les envoyés revinrent frapper à sa porte, ils constatèrent avec satisfaction que M. Breton était décidé à entrer en pourparlers.


Premières négociations

C'est le moment de faire connaissance avec le principal des négociateurs qui avaient accepté cette mission délicate. Il s'appelle Séran et est rédacteur en chef d'une feuille réactionnaire et cléricale, le Réveil d'Eu et du Tréport.

Séduit par la bonhomie affectée de M. Breton, ce personnage ne tarda pas à jouer-cartes sur table. Il avoua qu'il agissait pour le compte de M. le comte Greffulhe, ami personnel de M. Félix Faure et candidat de M. Méline, et exposa carrément les conditions du marché.

Vous n'avez aucune chance de réussir aux élections prochaines, dit-il au député de Dieppe. Le cabinet est décidé à vous combattre et, comme vous n'avez pas le sou, vous êtes battu d'avance. Si vous consentez à vous retirer et à vous désister en faveur de notre client, vous vous assurez du coup une situation superbe et une aisance confortable pour vos vieux-jours »,

Voici, en effet, quels étaient les appréciables avantages offerts en retour du désistement M. Breton devait recevoir 50,000 francs comptant et 50,000 francs après l'élection. On lui promettait, en outre, sa nomination à l'inspection d'un important syndicat agricole. Son gendre, enfin, devait être nommé à une perception de Paris-On avait à cet égard la promesse de M. Méline

Ces offres alléchantes parurent faire impression sur M. Breton. Il demanda à réfléchir, et l'envoyé se retira, convaincu que l'affaire était dans le sac.

Pris au piège

Il revint quelques jours après, et bientôt des entrevues succédèrent aux entrevues. Elles avaient lieu à Bray-Envermeu, aux environs de Dieppe, dans la ferme qu'exploite M. Breton.

Un jour, on parut être complètement d'accord et un dernier rendez-vous fut pris pour fixer exactement les conditions du contrat.

Ce jour-là, dans une salle, de la ferme et en présence de Mme Breton, le sieur Séran reprit une à une ses propositions. De son côté, le député de Dieppe déclara que son parti était pris, et il promit à l'ami de M. Greflulhe de lui remettre son désistement à Paris, au café de la Paix, le jeudi 10 mars, à une heure de l'après-midi.

L'autre partit enchanté, rêvant à la commission que le noble comte ne manquerait pas de lui verser. Il ne se doutait pas, hélas qu'un instant auparavant, tandis qu'il renouvelait pour la dixième fois sa tentative de corruption, deux honorables conseillers municipaux d'Envermeu, MM. Hébert et Fernand Robbe, cachés dans une pièce voisine, assistaient à ce suggestif marchandage.

Une heure après, un procès-verbal, relatant dans tous ses détails cette scène édifiante, était rédigé par les deux témoins invisibles et remis au notaire de l'endroit.


Dernier acte

Nous arrivons au dernier acte. Cinq personnes déjeunent dans le cabinet no 11 du café de la Paix. C'est M. Breton, MM. Hébert et Robbe, se» deux témoins d'Énvermeu M. Albreche et M. Cottençon, un honorable commerçant de la rue Pajol voisin de M. Breton,

Un instant après, on prévenait les convives de l'arrivée de M. Séran, qui, suivant les ordres donnés, avait été introduit .dans la pièce voisine, le cabinet no 10,

M. Breton s'y rendit aussitôt - en ayant soin de laisser la porte entr'ouverte - et il trouva Séran en compagnie d'un autre personnage fort élégant et répondant au nom aristocratique de Saint-Ogan. C'était, parait-il, l'agent en chef de M. le comte Greffulhe et chargé comme tel de terminer la négociation.

La scène ne dura qu'une minute. M. de Saint-Ogun sortit froidement un portefeuille, étala sur la table cinquante billets de mille et tendit au député les pièces qu'il avait promis de signer.

Ici, nous n'avons plus qu'à reproduire le procès-verbal dressé quelques instants après par les quatre témoins de cette singulière comédie;


Procès-verbal

Paris, 10 mars 1898.

Les soussignés certifient les faits énoncés ci-dessous :


D'après le rendez-vous pris entre M. Breton et M. Séran, le lundi 7 mars, rendez-vous consigné dans l'acte déposé, le 9 courant, chez Maître Gelée notaire à Envermeu, M. Saint-Ogan, M. Séran et M. Breton se sont trouvés à l'heure fixée, deux

heures et demie, aujourd'hui 10 mars, au- café de la Paix à Paris, dans le salon no 10.

- Les soussignés se trouvaient eux-mêmes, avant l'arrivée de ces messieurs dans le salon n* 11, contigu au salon no 10, et ils ont entendu ce qui suit ;

M. Séran ayant présenté M. Saint-Ogan, représentant de M. Greflulhe, à M. Breton, M. Saint-Qgan a lu à M. Breton les lettres qui avaient été faites pour le désistement de M. Breton à la députation.


Ces lettres sont données à M, Breton comme ayant été écrites et rédigées, l'une, par M. Bignon fils, maire de la ville d'Eu, et une écrite : par M. Saint-Ogan, copiée avec quelques modifications sur celle de M. Bignon.

Ces lettres devaient, après signature de M. Breton, être remises aux journaux pour être adressées aux électeurs.

L'une, celle de M. Saint-Ogan, est écrite sur papier à bordure noire avec en-tête de la Chambre des députés, et l'autre, celle de M. Bignon, sur papier libre.

Ces lettres sont en la possession des soussignés et leur serviront s'il y a lieu.

Une autre lettre, écrite d'après les dires de M. Saint-Ogan de la main de M. Bignon fils, est un modèle de ce que M. Breton avait à écrire aux électeurs pour les prévenir qu’il ne se désistait pas en faveur de M. Jubault.

- Ensuite, toutes les promesses faites par M. Séran à M . Breton, le 9 courant et antérieurement, c'est-à-dire 50,000 francs de suite, 50,000 francs après les élections, une place d'inspecteur pour M. Breton

dans un syndicat agricole qui serait monté au capital de 40 millions de francs, une place de percepteur dans la meilleurs perception de Paris pour le gendre de M. Breton, ont été renouvelées par M. Saint-Ogan, qui a ajouté que M. le président de la République était au courant de cette affaire à laquelle il donnait entièrement son approbation.

M. Saint-Ogan, fermement convaincu que l'affaire était terminée, sortit de sa poche une enveloppe contenant une liasse de billets de banque, et la déposa sur la table, en ouvrant l'enveloppe pour en faire voir le contenu.

À ce moment, sur un signal convenu avec M. Breton, les soussignés ont ouvert la porte de communication (à travers laquelle ils avaient tout entendu) et ont fait irruption dans le cabinet voisin où ils virent : sur la table les billets sortant en partie de l'enveloppe, M. Saint-Ogan et M. Séran assis, et M. Breton debout tenant les originaux, des lettres dont il est parlé plus haut et qui lui avaient été remises par M. Saint-Ogan.

À l'apparition des soussignés, M Saiont-Ogan mit les mains sur l'enveloppe contenant les billets de banque, et sur ces paroles de M. Fernand Robbe, un des soussignés : « nous avons tout en-tendu et nous voyons », M. Saint-Ogan mit immédiatement cette enveloppe dans la poche de gauche de son vêtement.

Nous devons convenir que M. Saint-Ogan nous a paru atterré. Il a pris son chapeau et n’a prononcé aucune parole.

Mais M. Séran s'est précipité vers M. Breton, en lui disant d'un ton suppliant : Voyons, monsieur Breton, vous êtes un honnête homme, rendez-moi les papiers !

Sur le refus de M. Breton, ces deux messieurs se sont retirés.

Nous certifions sur l'honneur que les faits se sont passés comme ils sont relatés ci-dessus, et nous avons signé :

COTTENÇON ;

HÉBERT, conseiller d'arrondissement ;

ERNAND ROBBE, conseiller d'arrondissement ;

ALBRECHE, rentier, à Envermeu.

On pourrait croire que l’histoire se termine là

- Pas le moins du monde. Nous devons, en effet, relater deux documents qui tiendront une place honorable dans le récit de cette bouffonnerie.


C'est d'abord la lettre suivante, de M. le comte Greffulhe ;


Monsieur,

Je lis avec indignation, dans la Petite République française de ce matin, le récit d'une tentative de corruption qui .aurait été commise par un de mes agents sur la personne de M. Breton, député.

J'ignore complètement ce qui a. pu se passer. Je suis souffrant depuis quelques semaines et je me suis même excusé auprès de mes amis de la Seine-inférieure par une lettre datée du 8 mars, parue dans les journaux du département

Mais j'affirme hautement que je n'ai jamais autorisé personne à user d'un procédé que je flétris avec la dernière énergie.

Agréez, monsieur, l'assurance de ma considération distinguée.

Comte Greffulhe


C'est entendu. M. le comte Greffulhe est innocent comme l'enfant qui vient de naître.

Tout cela est de la faute d'amis trop zélés qui l'ont compromis sans qu'il n’en sache rien.

Des amis ont même poussé le zèle jusqu'à prendre 50,000 francs sur leurs économies pour les consacrer au succès du richissime gentilhomme. Braves cœurs l


L'autre document n'est pas moins suggestif.

Voici la lettre que M. Séran adresse au rédacteur en chef de la Petite République.


Paris, le 11 mars 1898.


Monsieur,


La Petite République me met en cause ce matin à propos d'une prétendue tentative de corruption, et elle me représente comme un agent de M. de Saint-Ogan, qui aurait voulu acheter le désistement de M. Breton, député de la Seine-Inférieure.


La vérité est tout autre.


C'est au contraire comme ami de M. Breton et sur sa demande absolue que j'ai consenti à voir en son nom M. de Saint-Ogan.

Je liens à votre disposition le récit complet des faits qui ont été si singulièrement dénaturés par lui et que je le défie de démentir.

Mais ce que je veux, établir dès maintenant, c'est que je ne connais M. de Saint-Ogan que depuis six semaines, tandis que j'étais en relations avec M, Breton depuis de nombreuses années, ayant fait pour lui la campagne électorale de 1889.


Cette simple constatation indique suffisamment de quel côté provient l'initiative des manœuvres que les amis de M. Breton dénoncent aujourd'hui avec tant d'éclat.

Recevez, monsieur, mes salutations.

V. Séran


Directeur de l'Echo de la Bresle au Tréport.

Ce qu'il y a de terrible dans cette lettre, c'est qu'elle annonce de nouvelles révélations.

Qu'allons-nous apprendre encore ?

Pourvu que ce ne soit pas M. Breton qui ait tenté d'acheter M. Greffulhe !


Ce qui est certain, c'est que malgré les démentis, M. Breton, que nous avons vu hier, maintient énergiquement l'exactitude des faits que nous relatons plus haut.


On aurait tort, du reste, de s'en exagérer l'importance.


M. le comte Greffulhe n'a même pas le mérite d'avoir inventé les procédés dont il s'est servi, et qui, depuis longtemps, sont en honneur en matière électorale.

Le tout est de s'en servir adroitement.


Or, il n'y a pas à dire, M, Greffulhe s'y est mal pris.


Chez M. Breton

Un de nos confrères de la Petite République, qui a pu voir hier soir M. Breton, lui a soumis, la lettre du journaliste clérical Séran :

Cette lettre est un tissu de mensonges ! s'est écrié M, Breton, j'oppose aux allégations mensongères de M. Séran le démenti le plus catégorique et le plus formel.

D'abord, je n'ai jamais été l'ami de cet individu.

J'ai eu avec lui les relations que tout élu de province a avec le directeur d'un journal de sa circonscription.


M. Seran déclare que c'est sur une demande absolue qu'il a consenti à voir, en mon nom, M.de Saint-Ogan.

C'est faux, absolument faux.


M. Breton rappelle la première visite que lui fit Séran en janvier 1898. Ce dernier lui dit qu'il avait été chargé par M. Greffulhe de le combattre ;

et qu'il avait déjà touché un sérieux acompte :

« J'ai touché de la galette. Ça va marcher. Greffulhe est plus généreux que le comte de Paris, »


M. Breton ajoute qu'en 1889 le journal de Séran, qui soutenait le candidat royaliste, combattait sa candidature.


Deux hommes

Il nous reste à mettre en regard les deux hommes qui vont être, pendant quelques jours, au premier plan de l'actualité. M. Breton est une homme d'une cinquantaine d'années, à la physionomie ouverte, aux larges mains de travailleur; c'est un paysan qui cultive sa terre et vit modestement de son produit.

M. le comte Greffulhe est un gentil-homme; il a quarante-cinq ans, une belle barbe blonde et paye sans se gêner, 300,000 francs par an pour entretenir une seule des superbes chasses dont M. Félix Faure daigne être l'hôte ordinaire.


Le premier est membre du conseil d'agriculture de l'arrondissement de Dieppe ;

le second est membre du Jockey et de l'Union.

L'un est député, l'autre le fut et voudrait le redevenir. M. Breton n'a pas d'histoire parlementaire ;

M. le comte Greffulhe en a une, puisqu'il risqua jadis d'être invalidé pour d'innombrables faits de corruption électorale qui firent un certain bruit à l'époque.


Ad Manière. (L'Aurore, samedi 12 mars 1898)

Sources modifier

  1. Journal de Rouen, 13 novembre 1901.

Sources et bibliographie modifier

Liens externes modifier