Ernest Ansermet

compositeur, chef d'orchestre, clarinettiste et violoniste
Ernest Ansermet
Ernest Ansermet vers 1933.
Biographie
Naissance
Décès
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GenèveVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
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Juliette Ansermet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Genre artistique
Distinction
Vue de la sépulture.

Ernest Ansermet, né le à Vevey et mort le à Genève, était un chef d'orchestre et musicologue suisse.

Biographie modifier

Ernest Ansermet étudie au gymnase et à l'université de Lausanne où il obtient une licence ès sciences physiques et mathématiques en 1903. Il est d’abord professeur de mathématiques au collège à Lausanne de 1906 à 1911 ainsi que de 1914 à 1915. Il étudie parallèlement la musique, notamment avec Alexandre Denéréaz pour la composition et Ernest Bloch, et vit à Paris de 1905 à 1906, à Munich et Berlin en 1909. Il s'initie à la direction d'orchestre, et dirige son premier concert à Lausanne en 1911, puis succède à Francisco de Lacerda à la tête de l'Orchestre du Kursaal de Montreux, qu'il dirige entre 1912 et 1914. Ami de Charles Ferdinand Ramuz, il participe en 1914 à la fondation des Cahiers vaudois. Dès 1915, il dirige les concerts d'abonnement à Genève. De 1915 à 1923, Serge de Diaghilev lui confie la direction musicale de spectacles des Ballets russes, ce qui le fait connaître dans le monde entier. Il partira en tournée aux États-Unis, en Italie, en Espagne ainsi qu'en Argentine. Étroitement mêlé dès lors à la musique vivante, il dirige Debussy, Ravel, Stravinsky, Bartók, de Falla, Honeggeretc. Il crée notamment L'Histoire du soldat de Ramuz et Stravinsky (en 1918), Noces, Horace victorieux, Pacific 231, Le Tricorne.

En 1918, année où il renonce à la composition, il fonde à Genève l'Orchestre de la Suisse romande en groupant des musiciens professionnels. Il en sera le chef titulaire jusqu'en 1967 et en assure la survie en 1938 par le « plan A » (soutien de mécènes, des autorités et de la radio).

En 1922, il fonde avec Alban Berg et Anton Webern la Société internationale pour la musique contemporaine en Europe. Malgré cette collaboration avec Berg et Webern, il a très peu d'estime pour leur aîné de la seconde école de Vienne Arnold Schönberg. Contre celui-ci, il porte en 1961 une condamnation non seulement esthétique mais éthique : « on ne peut être qu'hostile à ces conduites [c'est-à-dire l'erreur et la persévérance dans l'erreur] lorsqu'elles prétendent s'ériger en normes et lorsqu'elles deviennent effectivement la norme, admise et sanctionnée par une critique aveugle, pour toute une génération de jeunes musiciens qui littéralement ne savent pas ce qu'ils font. Car fonder la musique dans l'erreur ne peut donner que de la fausse musique, la fausse musique ne peut produire que du non-sens, et je hais le non-sens, qui jusqu'ici était exclu de la musique de par ses données mêmes et qui y est apparu par Schönberg. Le non-sens me paraît même la seule chose haïssable en ce monde, et j'y vois une source de mal. Il est vrai qu'il y a du non-sens et du mal dans le monde, mais l'homme a précisément cette ressource de s'en sauver, en appelant mal le mal, et non-sens le non-sens »[1].

En 1928, il cofonde l'Orchestre symphonique de Paris. Durant les années 1930-1940, il est le correspondant musical de la prestigieuse revue argentine Sur.

Ernest Ansermet fut très proche humainement du chef d'orchestre Wilhelm Furtwängler avec qui il partageait des idées similaires sur la musique[2].

Artiste engagé, Ernest Ansermet a eu une profonde influence sur la vie culturelle de la Suisse romande. On lui doit de très nombreux enregistrements englobant le répertoire classique et moderne (300 œuvres et 65 compositeurs) et divers écrits de philosophie musicale, dans lesquels il défend la musique tonale.

 
Plaque commémorative a Genève, rue Bellot

En 1953, il reçoit la bourgeoisie d'honneur de Genève[3].

Il est promu commandeur de la Légion d'honneur en 1955[4].

Il décède le à Genève, où il est enseveli au Cimetière des Rois. Son épouse Juliette est décédée en 1993 à 84 ans[5].

Distinctions modifier

Créations modifier

En concert modifier

Sur scène modifier

Écrits modifier

 
Ernest Ansermet en 1965.
  • Les Fondements de la musique dans la conscience humaine, 1961
  • Entretiens sur la musique, avec J.-C. Piguet, 1963
  • Écrits sur la musique, J.-C. Piguet éd., 1971
  • Correspondance Ernest Ansermet - R.-Aloys Mooser : 1915-1969 ; précédée d'un Voyage à Munich (1924) ; et suivie d'un Hommage à Ernest Ansermet par R.-Aloys Mooser (1969) / [éd. par] Claude Tappolet ; préf. de René Dovaz, Genève : Georg, 1983
  • Correspondances avec des chefs d'orchestre célèbres (1913-1969) : de Furtwängler à Toscanini : les grandes légendes du siècle] / [éd.:] Claude Tappolet ; précédées d'un Souvenir d'Arturo Toscanini par Ernest Ansermet, Genève : Georg, 1999
  • Correspondance Ernest Ansermet - Frank Martin : 19341968 ; publiée par J.-Claude Piguet - Notes de Jacques Burdet: La Baconnière (coll. Langages), Neuchâtel, 1976
  • Vies croisées de Victoria Ocampo et Ernest Ansermet : correspondance 1924-1969, Paris, Buchet/Chastel, [6]

Discographie sélective modifier

Notes et références modifier

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Ernest Ansermet » (voir la liste des auteurs).
  1. E. Ansermet, Les Fondements de la musique dans la conscience humaine, Notes, Neuchâtel, 1961, p. 286.
  2. « C'est à mon sens le plus authentique, le plus pénétrant, et pour dire toute ma pensée, le plus grand interprète des classiques, dans ce dernier demi-siècle ». Citation d'Ernest Ansermet à propos de Furtwängler. Jean-Jacques Langendorf, Ernest Ansermet, Presses polytechniques et universitaires romandes, , p. 70.
  3. « Liste des personnalités ayant reçu la bourgeoisie d'honneur », sur GE.CH – République et canton de Genève, (consulté le )
  4. RTS archives.
  5. [PDF] Bibliothèque de Genève : Archives privées de personnes et de familles, doc.rero.ch, p. 5.
  6. Vies croisées de Victoria Ocampo et Ernest Ansermet : correspondance 1924-1969 (publié par Jean-Jacques Langendorf), Paris, Buchet/Chastel, , 357 p. (ISBN 2-283-02149-9, OCLC 420628006, BNF 40077993).

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Anne Ansermet, Ernest Ansermet, mon père, Payot / Van de Velde, 1983 (OCLC 490833663)
  • François Hudry, Ernest Ansermet, pionnier de la musique, Éd. de L’Aire/PUF, 1983
  • Jean-Jacques Langendorf, Ernest Ansermet ou la passion de l'authenticité, Slatkine, 1997 (OCLC 652345582)
  • Géa Augsbourg, Ernest Ansermet, une vie en images dessinée par Géa Augsbourg, commentée par Paul Budry et Romain Goldron, suivie d'un texte original d'Ernest Ansermet : « Le geste du chef d'orchestre », Neuchâtel ; Delachaux & Niestlé, 1965 (repris dans les Œuvres de Paul Budry, Cahiers de la Renaissance vaudoise, 2000, tome I).
  • Maurice Ravel, L'intégrale : Correspondance (1895-1937), écrits et entretiens : édition établie, présentée et annotée par Manuel Cornejo, Paris, Le Passeur Éditeur, , 1769 p. (ISBN 978-2-36890-577-7 et 2-36890-577-4, BNF 45607052)
    Contient 4 correspondances de Ravel à Ernest Ansermet (1921-1937), 1 correspondance d'Ernest Ansermet sur Ravel (1919) et 1 correspondance de Ravel à Marguerite Ansermet-Jaccottet (1920)

Article modifier

  • François Hudry, « Ernest Ansermet, le grand souffle de la musique », Classica,‎ , p. 70–73 (ISSN 1287-4329)

Liens externes modifier