Entraigues (Isère)

commune française du département de l'Isère

Entraigues
Entraigues (Isère)
Village aperçu depuis le sentier du col d'Hurtières.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Isère
Arrondissement Grenoble
Intercommunalité Communauté de communes de la Matheysine
Maire
Mandat
Martine Simonnet
2020-2026
Code postal 38740
Code commune 38154
Démographie
Gentilé Entraiguots
Population
municipale
224 hab. (2021 en diminution de 4,68 % par rapport à 2015)
Densité 10 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 54′ 09″ nord, 5° 56′ 55″ est
Altitude 800 m
Min. 744 m
Max. 2 574 m
Superficie 21,66 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Matheysine-Trièves
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
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Entraigues
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Entraigues
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Entraigues

Entraigues est une commune française située dans le département de l'Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Géographie modifier

Situation et description modifier

Le village d'Entraigues est situé entre deux torrents, la Malsane et la Bonne, d'où son nom qui à l'origine signifiait en latin « entre les eaux » (Interaquis, attesté dès le XIIIe siècle)[1].

Le village est limitrophe du parc national des Écrins. La commune est rattachée à la communauté de communes de la Matheysine, dont le siège est fixé à La Mure.

 
Hameau de Gragnolet.

Le village se compose d'une partie centrale et de trois hameaux :

  • le Villard ;
  • Gragnolet ;
  • le Pont Battant.

Communes limitrophes modifier

Géologie modifier

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Alpes du sud, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à 1 000 mm, minimale en été[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 18,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 203 mm, avec 9 jours de précipitations en janvier et 6,6 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Lavaldens », sur la commune de Lavaldens à 10 km à vol d'oiseau[4], est de 8,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 241,5 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Hydrographie modifier

Le territoire d'Entraigues est traversé par la Bonne[8], torrent qui prend sa source dans le parc national des Écrins et son affluent, la Malsanne.

Voies de communication modifier

La commune est située en dehors des grands axes de communication.

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Entraigues est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[9],[10],[11]. La commune est en outre hors attraction des villes[12],[13].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (92,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (95 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (53,5 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (24,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (14,6 %), zones agricoles hétérogènes (5,5 %), prairies (2,1 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Risques naturels et technologiques modifier

Risques sismiques modifier

L'ensemble du territoire de la commune d'Entraigues est situé en zone de sismicité no 3, dite « modérée » (sur une échelle de 1 à 5), comme la plupart des communes de son secteur géographique. Son territoire se situe cependant au sud de la limite d'une zone sismique classifiée de « moyenne »[15].

Terminologie des zones sismiques[16]
Type de zone Niveau Définitions (bâtiment à risque normal)
Zone 3 Sismicité modérée accélération = 1,1 m/s2

Autres risques modifier

Toponymie modifier

Histoire modifier

Au Moyen Âge, Entraigues est le siège d'une seigneurie. L'enquête de 1339, signale l'existence d'une maison forte ou d'un château « château d'Entraigues » : « Domus de Interaquis »[17] et « Castrum de Interaquis » décrit comme : in quoddam molario pulcro[18],[19].

Politique et administration modifier

Administration municipale modifier

Liste des maires modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 2008 Nicole Bertini    
mars 2008 2018 Mauricette Bertini    
2018 En cours Martine Simonnet   - Les données manquantes sont à compléter.

Population et société modifier

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[21].

En 2021, la commune comptait 224 habitants[Note 2], en diminution de 4,68 % par rapport à 2015 (Isère : +2,71 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
549521537484557643635647613
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
557553581691615610567504536
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
525503472364318291280263263
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
249244203197207229245236234
2021 - - - - - - - -
224--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[22] puis Insee à partir de 2006[23].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement modifier

La commune est rattachée à l'académie de Grenoble.

Médias modifier

Historiquement, le quotidien régional Le Dauphiné libéré qui consacre, chaque jour, y compris le dimanche, dans son édition Romanche et Oisans, un ou plusieurs articles à l'actualité de la communauté de communes, du canton, ainsi que des informations sur les éventuelles manifestations locales.

Cultes modifier

Économie modifier

Culture et patrimoines modifier

Lieux et monuments modifier

À défaut de monuments importants, le village d'Entraigues est surplombé par le canal du Beaumont construit au XIXe siècle pour transporter de l'eau d'une vallée à une autre.

Personnalités liées à la commune modifier

  • Thierry Bourguignon, coureur cycliste dont une partie de la famille est originaire d'Entraigues.
  • Paul Fabre (1894-1977) : instituteur, combattant durant 1914-1918 comme ses frères (l'un d'eux est sur le monument aux morts), Résistant, humaniste et écrivain. Paul Fabre a créé une école à Abéché en 1923 au moment où le Tchad est une colonie française. De cette expérience, il tire deux romans autobiographiques : « La Randonnée » puis « Les heures d'Abéché », prix de littérature coloniale en 1936. Son troisième roman « Jean berger d'Entraigues » est publié après-guerre (première version censurée par Vichy). Avec son épouse Henriette, aussi native d'Entraigues et son fils Henri, alors étudiant en médecine, Paul Fabre soigne et abrite des résistants cachés dans leur logement de l'école Perrouzat à La Mure. Leur fille Paulette doit céder son lit aux blessés. À la Libération, l'instituteur est nommé dans le Conseil municipal mais le quitte l'année suivante en même temps que le PCF. Le couple Fabre se retire finalement à Entraigues, voués désormais à la nature (botanique, mycologie) et à la correspondance avec l'Afrique. Henriette Fabre décède centenaire en 1994.
  • Dr Henri Fabre (1920-2012) : ce médecin repose dans le cimetière d'Entraigues aux côtés de ses parents. Résistant dans sa jeunesse, l'étudiant en médecine soigne les maquisards de l'Oisans envoyés ensuite en convalescence chez ses parents à La Mure. Le Dr Fabre est surtout connu pour l'instauration de la contraception, il sera à l'origine du premier centre de planning familial en France, en 1961 à Grenoble, non sans mal face aux élus locaux et au clergé. Son livre « La Maternité consciente » (Denoël, 1960) retranscrit son combat. Son second livre entend dénoncer les collusions de « L'église catholique face au fascisme et au nazisme » (EPO, 1994).

Héraldique modifier

Entraigues (Isère) possède des armoiries dont l'origine et le blasonnement exact ne sont pas disponibles.


Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. Victor Bettega, Les Noms de lieux de la Matheysine et de Valbonnais, Pont-de-Claix, Victor Bettega, , 339 p. (ISBN 978-2-9511274-5-6), p. 191.
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  4. « Orthodromie entre Entraigues et Lavaldens », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Lavaldens », sur la commune de Lavaldens - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Station Météo-France « Lavaldens », sur la commune de Lavaldens - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  8. Sandre, « Fiche cours d'eau (W23-0400) »
  9. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  15. Site de la préfecture de l'Isère, carte des zones de sismicité
  16. Arrêté du relatif à la classification et aux règles de construction parasismique applicables aux bâtiments de la classe dite « à risque normal » - Légifrance
  17. Archives départementales de l'Isère B 3120, f° 143
  18. Archives départementales de l'Isère B 4443, f° 87 v°
  19. Élisabeth Sirot 2007, p. 32.
  20. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  21. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  22. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  23. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Élisabeth Sirot, Noble et forte maison : L'habitat seigneurial dans les campagnes médiévales du milieu du XIIe au début du XVIe, Paris, Editions Picard, , 207 p. (ISBN 978-2-7084-0770-1).
  • Keith P. Luria, "Entraigues and its Saints : a Case Study", dans Territories of Grace: Cultural Change in the Seventeenth-century Diocese of Grenoble, University of California Press, 1991 (ISBN 978-0520068100).

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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