Emma Reyes

auteure et artiste peintre colombienne
Emma Reyes
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Naissance
Décès
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BordeauxVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Maria Emma Reyes
Nationalité
Drapeau de la Colombie Colombie
Activité
Formation
Maître
Distinction

María Emma Reyes (Bogotá, - , Bordeaux[1]), est une auteure et artiste peintre colombienne. Amie proche des peintres Diego Rivera et Frida Kahlo, Emma Reyes s'est imposée comme une figure importante de la scène artistique colombienne en exil à Paris.

Biographie modifier

Née d'un père inconnu, Maria Emma Reyes est placée avec sa sœur Helena dans une institution religieuse de la capitale colombienne. Elle parvient à s'échapper de l'établissement à 18 ans. Elle est alors analphabète et n'a reçu aucune forme d'instruction[2]. La jeune femme parcourt l'Amérique latine et enchaîne les petits boulots. En 1943, elle s'installe en Argentine où elle commence à peindre. En 1947, Emma Reyes obtient une bourse de la Fondation Roncoroni pour étudier à l'Académie André Lhote à Paris. Sur le bateau, elle rencontre Jean Perromat, un médecin travaillant sur les transatlantiques et qui deviendra quelques années plus tard, son mari[3].

Après avoir vécu à Washington, à Rome et en Israël, l’artiste s’installe en France dans les années 1960, à Perigueux d'où est originaire son époux. Elle contribue à faire émerger sur la scène artistique des artistes sud-américains en exil. Elle est alors tendrement surnommée Mama Grande. Elle est nommée Chevalier des Arts et des Lettres[4].

Carrière artistique modifier

Peinture modifier

Les premières œuvres d'Emma Reyes font référence aux places et aux marchés qu'elle a pu croiser lors de son voyage en Amérique latine. En 1949, l'artiste expose pour la première fois son travail à la galerie Kléber de Paris. Le dernier visiteur à signer le livre d’or est Pablo Picasso. Elle travaille ensuite pour le département culturel de l’Unesco à Washington[3].

Arrivée à Mexico en tant que déléguée au premier Congrès panaméricain de l'Unesco, elle intègre l'atelier du peintre mexicain Diego Rivera. Ensemble, ils travaillent sur une fresque pour le stade olympique de la ville universitaire. L'artiste entre en contact avec la scène artistique et intellectuelle locale[5].

Elle commence à travailler comme assistante à la Contemporary Art Gallery aux côtés de la photographe Lola Álvarez Bravo. Au cours de ses derniers mois au Mexique, elle participe à l'assemblage de la célèbre exposition de Frida Kahlo dans la galerie du photographe mexicain Manuel Álvarez Bravo[5].

En 1954, elle voyage à Rome pour poursuivre ses études avec l'artiste futuriste italien Enrico Prampolini. Elle décide alors de s'éloigner du style et de la référence indigènes à l'Amérique latine et entre dans une phase d'expérimentation et de transition, dans laquelle elle explore la relation entre figuration, abstraction et la composition géométrique[6].

Les œuvres d’Emma Reyes se veulent colorées et fortement inspirées de la nature. Elle consacre différentes toiles aux grottes de Lascaux et à sa région d'adoption, le Périgord. Elle est l’auteure de la grande fresque située dans le hall de la médiathèque Pierre-Fanlac de Périgueux et offre à la bibliothèque sa collection personnelle d'ouvrages d’histoire de l’art quelques années plus tard[3].

En 1995, l'artiste lègue son fonds d’atelier constitué de près de 200 peintures au musée d'art et d'archéologie du Périgord(MAAP)[4]. En 2017, le musée lui rend hommage à travers la rétrospective Emma Reyes, peintre[7].

Memoria por correspondencia modifier

Publié neuf années après sa mort, l'ouvrage Memoria por correspondencia réunit une série de lettres de l'artiste adressées au diplomate et écrivain Germán Arciniegas, entre 1969 et 1997. Bien qu'elle se soit vivement opposée à leur parution de son vivant, les 23 missives ont été éditées en Colombie dès 2012[2],[8].

Encouragée à écrire par l'écrivain colombien Gabriel García Márquez, Emma Reyes évoque avec la distance d'une adulte contemplant les traumatismes de son enfance et les événements marquants de sa vie de femme, le manque d’amour, la misère et la violence[9],[10]. Une version française de l'ouvrage, traduit de l'espagnol par Alexandra Carrasco, est éditée en 2017 aux éditions Fayard - Pauvert[11].

Publications modifier

  • Lettres de mon enfance (Memoria por correspondencia) d’Emma Reyes, traduit de l’espagnol par Alexandra Carrasco, Fayard/Pauvert, coll. Fonds Pauvert, 260 p, 2017, (ISBN 2720215457)

Expositions modifier

Parmi une liste non exhaustive :

  • Emma Reyes, peintre, musée d'art et d'archéologie du Périgord (MAAP), France,

Notes et références modifier

  1. « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
  2. a et b Ariane Singer, « Comment Emma Reyes survécut à son enfance », sur Le Monde.fr, (consulté le )
  3. a b et c Chantal Gibert, « Emma Reyes, l’artiste colombienne qui aimait Périgueux », SudOuest.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a et b Jean-Michel Ogier, « Emma Reyes : les couleurs de la Colombie en Périgord », Culturebox,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. a et b (es) « Emma Reyes: Mujer que respeta solo lo vivido », sur www.revistaaleph.com.co (consulté le )
  6. (es) Camilo Otero, « La travesía de Emma Reyes », Elespectador.com,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « Emma Reyes, peintre (1919-2003) | Musée d'Art et d'Archéologie du Périgord – Périgueux – Maap », sur www.perigueux-maap.fr (consulté le )
  8. (es) Inés Martín Rodrigo, « Emma Reyes, cartas de mi terrible infancia », ABC,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Les écrivaines colombiennes se disent «invisibilisées» à Paris », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Claire Devarrieux, « Les deux orphelines », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Lettres de mon enfance, Emma Reyes | Fayard », sur www.fayard.fr (consulté le )

Liens externes modifier