Elsässische Maschinenbau-Gesellschaft Grafenstaden

La société Elsässische Maschinenbau-Gesellschaft Grafenstaden (EMBG), en français : Société alsacienne de construction mécanique de Graffenstaden, a été de 1872 à 1918 une entreprise de l'industrie ferroviaire située à Graffenstaden près de Strasbourg.

Elsässische Maschinenbau-Gesellschaft Grafenstaden
logo de Elsässische Maschinenbau-Gesellschaft Grafenstaden
Plaque du constructeur Elsaessische Maschinenbau Gesellschaft pour la locomotive NR 4805 de 1897.

Création 1872
Disparition 1918
Fondateurs André Koechlin
Siège social Grafenstaden
Drapeau de l'Empire allemand Allemagne
Sociétés sœurs Société Alsacienne de Constructions Mécaniques (SACM)

Société précédente André Koechlin & Cie, Ateliers de Grafenstaden

Histoire modifier

 
Une T9.2 prussienne construite par l'EMBG (numéro de fabrication 4843) immatriculée à la DRG 91 1341.

L'histoire de l'entreprise est étroitement liée avec l'histoire de l'Alsace.

L'ancien atelier d'André Koechlin de Mulhouse avait été fondé en 1826 et fabriquait des machines à vapeur, des turbines, des appareils de tissage, de filature, et à partir de 1839 des locomotives à vapeur.

Les Établissements de Constructions Mécaniques de Strasbourg résultent de la société du même nom et de l'achat des sociétés :

  • Rollé & Schwillgué qui a surtout construit des balances décimales grâce à un brevet déposé en 1821.
  • Fabrique d'acier du Bas-Rhin fondée en 1827 par M. Striffler

Ces deux sociétés ont été achetées en 1837. L'année suivante fut créé un nouvel atelier avec un personnel de 40 ouvriers.

En 1872, l'entreprise Koechlin fusionne avec les « Ateliers de Graffenstaden » appartenant à Alfred Renouard de Bussierre, entraînant la disparition sociale de la société André Koechlin, pour créer la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques (SACM)[1]. Divisée en deux, la société conservait ses installations côté français à Belfort, mais également côté allemand sous le nom d'Elsässische Maschinenbau-Gesellschaft Grafenstaden (EMBG). L'usine de Mulhouse fut fermée peu après l'ouverture d'un second atelier à Belfort en 1889, la ville alsacienne conservant néanmoins son bureau d’études des locomotives[1]. Seuls les ateliers de Graffenstaden restent en Alsace.

Grâce à cette double implantation, la SACM pouvait avoir accès aux marchés ferroviaires allemand et français. Elle disposait également d'un bureau d'étude commun dirigé par Alfred de Glehn : celui-ci développa le procédé de double expansion de la vapeur (compoundage) mis en place sur divers locomotives à vapeur des réseaux français (notamment la Compagnie des chemins de fer du Nord) et allemands (Prusse et Réseau ferroviaire d'Alsace-Lorraine).

En 1890, la SACM se transforme en société de droit allemand sous la raison sociale d’Elsässische Maschinenbau Gesellschaft (ELMAG)[1].

En 1912, lors de « l'affaire de Graffenstaden », les ouvriers de l'usine Grafenstaden qui avaient chanté La Marseillaise sont accusés d'agitations anti-allemandes et obligés d'accepter le remplacement de leur patron, jugé trop francophile, par un directeur allemand sous peine de ne plus obtenir de commandes[2],[3]. En janvier 1913, à la suite de cette affaire, la société est scindée en deux entités de nationalité différente : l'ELMAG, qui conservait les usines de Mulhouse et de Graffenstaden et la Société alsacienne de constructions mécaniques de Belfort[1].

En 1919, après le retour de l'Alsace-Lorraine dans le territoire français, l'usine de Grafenstaden réintègre pleinement la SACM.

Chiffres de production modifier

Le numéro 2118 a été attribué à la première locomotive sortie après la fusion des deux ateliers en 1872, puisque:

  • les ateliers André Koechlin & Cie avait construit jusque-là, 1 412 machines
  • l'usine de Graffenstaden, 705 locomotives.

La construction de locomotives à vapeur a pris fin avec le numéro de série 8174. Comme 11 numéros n'ont pas été attribués, l'entreprise SACM (EMBG de Graffenstaden et SACM de Belfort confondues) aura ainsi construit 6 042 locomotives à vapeur.

Production locomotives modifier

  • 040 Est pour la tranche 0526 à 0541 de 1866 à 1867

Notes et références modifier


Bibliographie modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier