Edwige Belmore
Edwige Bessuand, dite Edwige Belmore ou simplement Edwige, est une figure punk des années 1980 en France, née en février 1957 à Villejuif (Seine) et morte le 22 septembre 2015 à Miami (Floride). Elle est notamment physionomiste au Palace et chanteuse du groupe Mathématiques modernes. Elle a été surnommée la « Reine des punks ».
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Biographie
modifierEdwige Belmore naît sous le nom d’Edwige Bessuand[1] à Villejuif en février 1957 : elle est abandonnée à l'Assistance publique[2]. À l'adolescence, elle habite au Kremlin-Bicêtre. Ses parents adoptifs se séparent et l'abandonnent à l'aube de sa majorité[2],[3],[4]. Elle part alors vivre chez Maud Molyneux, rue Vavin[n 1], où elle se transforme peu à peu en punk[5], se rasant les cheveux puis teignant en platine ce qui repousse[6]. Elle passe ses nuits au Sept avec Maud Molyneux et Paquita Paquin quand il arrive que le physionomiste les laisse entrer[7],[n 2], aux Bains Douches où elle fait parfois le spectacle sur scène[8] ou encore à La Main Bleue avec ses amies Paquita Paquin et Eva Ionesco[9]. Elle devient « la figure de proue » du Palace[10] et la physionomiste du lieu[11],[12],[n 3]. Sa rencontre avec Paloma Picasso lui fait découvrir le monde de la jet set : elle devient ainsi amie avec Yves Saint Laurent ou Loulou de La Falaise[3]. Elle se rend pour la première fois à New York fin 1977, fréquente le Studio 54[11] et retourne régulièrement dans cette ville les années suivantes[4]. Une photo d'elle embrassant Andy Warhol fait la couverture de Façade, lui apportant de la notoriété[13].
Elle fonde avec Claude Arto le groupe musical Mathématiques modernes dont elle est la chanteuse[11]. Elle est alors soutenue par Philippe Guibourgé qui lui fournit des vêtements Chanel[3].
Edwige défile pour Jean-Paul Gaultier[14] ou Thierry Mugler[15]. Elle est photographiée en 1990 par Pierre et Gilles pour un œuvre intitulée Sainte Gertrude la Grande. « Le fort tempérament de notre modèle et son allure de garçonne allaient bien avec la réputation de rigueur et d'austérité de cette figure intellectuelle et mystique qu'était Gertrude la Grande » explique le duo de photographes[16]. Au cours de sa carrière, elle est plusieurs fois photographiée par Pierre et Gilles, aussi bien pour la presse que pour la publicité[4]. Bien avant, elle est également le sujet de photographies de Helmut Newton[15] pour une photo rarement publiée[4], Maripol quelques années après, ou Jean-Baptiste Mondino. À la suite d'une photo de Pierre Commoy[4], elle fait la couverture du no 4 de Façade où elle embrasse Andy Warhol sur la joue[11],[2] ; le magazine titre « La reine du punk et le pape de la pop »[3]. Elle serait à l'origine du titre The Sweetest Taboo de Sade[12],[17]. Elle se marie avec Jean-Louis Jorge, de dix ans son aîné[4].
En 2012, elle apparaît dans un documentaire de Jérôme de Missolz, Des jeunes gens mödernes, dans lequel un groupe de jeunes artistes, fascinés par le mouvement punk, rencontrent un critique musical de cette période[18]. Elle part en Inde, puis va vivre à New York et enfin à Miami. Elle meurt en Floride le 22 septembre 2015[14] dans un l’hôpital local, à l'âge de 58 ans, d'une hépatite chronique non soignée[11].
Notes
modifier- Paquita Paquin habite là également.
- Après avoir de nombreuses fois insisté, Fabrice Emaer finira par leur donner une carte d'accès.
- Une autre physionomiste du Palace est Jenny Bel'Air.
Références
modifier- Simon Liberati, « Mannequin, chanteuse, muse punk : vies et mort d'Edwige Belmore », sur vanityfair.fr,
- Simon Liberati, « Simon Liberati raconte Edwige, "reine des punks" », sur Les Inrocks, (consulté le )
- (en) Teresa Cannatà, « Edwige Belmore », sur vogue.it,
- Interview : (en) « In conversation with EEPMON:Edwige Belmoreur, The Queen of Punk », sur mocoloco.com
- Paquin 2005, p. 93.
- Paquin 2005, p. 112.
- Paquin 2005, p. 124.
- Paquin 2005, p. 128.
- Paquin 2005, p. 134.
- Paquin 2005, p. 144.
- « Edwige Belmore, "Reine des punks" des années 80, est morte », sur culturebox.francetvinfo.fr,
- Clément Ghys, « Edwige Belmore, mort de «la reine des punks» », sur next.liberation.fr,
- « La nuit nous appartient », Les Inrockuptibles, no HS, (ISSN 0298-3788)
- Marie Haynes, « Edwige Belmore, l’égérie punk, est décédée », sur gala.fr,
- (en) Kristin Anderson, « Remembering Edwige Belmore, the Legendary Punk of Parisian Nightlife », sur vogue.com,
- Chloé Devis, Derrière l'objectif de Pierre et Gilles : Photos et propos, Éditions Hoebeke, , 155 p. (ISBN 2842304683), p. 66
- (en) Richard Cabut et Andrew Gallix, Punk Is Dead: Modernity Killed Every Night, John Hunt Publishing, , 336 p. (lire en ligne)
- « Mort d’Edwige Belmore, figure punk des années 1980 », Le Monde, (lire en ligne)
Source
modifier- Paquita Paquin, Vingt ans sans dormir : 1968-1983, Éditions Denoël, , 203 p. (ISBN 978-2-207-25569-8).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLien externe
modifier- (en) Walter Armstrong, « The Life of Punk Queen Edwige Belmore and the Death of the Old Downtown », sur nymag.com, Cet article fait une synthèse de l'interview donnée en 2014 par Edwige puis apporte plusieurs témoignages de personnes l'ayant connue.