Edward Somerset (2e marquis de Worcester)
Alias |
Lord Herbert de Raglan |
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Naissance | |
Décès | |
Nationalité |
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Profession |
soldat, diplomate |
Activité principale |
officier de cavalerie |
Ascendants | |
Conjoint |
Elizabeth Dormer Margaret O'Brien |
Descendants | |
Famille |
Edward Somerset, 2nd marquis de Worcester (9 mars 1602 ou 9 mars 1603 – [1]), dit Lord Herbert de Raglan, aristocrate et inventeur anglais, fut de 1628 à 1644 un protagoniste royaliste de la Première révolution anglaise.
En tant que comte de Glamorgan, Charles Ier le chargea de négocier un traité de paix et d'alliance avec les dirigeants catholiques de la Confédération irlandaise. Il y obtint quelques succès, mais la Première paix d'Ormonde fut compromise peu de temps après. Il se joignit alors aux Confédérés, et fut nommé commandant de leur Armée de Munster.
En 1655 il publia un recueil, The Century of Inventions, où il présente plus de 100 inventions, dont ce qui passe pour une des premières machines à vapeur[2].
BiographieModifier
Edward Somerset obtint le titre de Master of Arts (MA) de l'Université de Cambridge[3] en 1627. Il fut en son temps l'un des plus riches nobles d'Angleterre, capable de financer ses propres expériences scientifiques, puis même ses campagnes militaires, et allant jusqu'à verser de confortables subsides au roi Charles Ier au cours de la Première Révolution anglaise. C'était un des Cavaliers, ces partisans du roi d'Angleterre au Pays de Galles : il y recruta un régiment de cavalerie dévoué au monarque. Toutefois, sa campagne militaire dans l'ouest de l'Angleterre et au Pays de Galles fut un fiasco[4] : ayant passé un mois au milieu de son armée, forte de plus de 2 000 hommes, stationnée à Highnam, sous les remparts de Gloucester, Herbert en prit congé au mois de mars 1643 pour aller accuellir le roi à Oxford. En son absence toute l'armée se rendit sans même tirer un coup de feu, obtenant par là le surnom de The Mushroom Army (elle s'était formée et dissoute en quelques jours). Pourtant il fut gratifié en 1644, d'une pairie, créé comte de Glamorgan et de baron Beaufort de Caldecote[5]. Par suite d’irrégularités dans la forme des lettres patentes, ces titres furent dénoncés à la Restauration anglaise.
Dépêché comme émissaire de la Couronne en Irlande, il fit un faux-pas : il conclut un traité secret, trop favorable aux Catholiques[6]. En tâchant de se disculper, il se lia d'amitié avec Giovanni Battista Rinuccini, et s'imposa comme le successeur potentiel de James Butler (1er duc d'Ormonde) à la tête du parti royaliste[7]. Son projet de rapatrier ses contingents irlandais en Angleterre se trouva contrarié par le cours des événements, et il s'enfuit en France avec George Leyburn[8]. Il prit la succession de son père en tant que Marquis de Worcester en 1646.
Il fut banni en 1649, mais après quelques années à Paris, décida de rentrer en Angleterre en cachette en 1653. Démasqué, il fut inculpé de haute trahison et incarcéré à la Tour de Londres ; le Conseil d'État le traita pourtant avec bienveillance, puisqu’il le remit en liberté sur parole en 1654[8]. Il se remit aussitôt à ses recherches de mécanique, loua pour cela une maison à Vauxhall où son protégé, l'artisan saxon Kaspar Kalthoff, avait un atelier[9] ; il s'éloigna définitivement des affaires politiques, et renonça même à recouvrer ses anciens titres de noblesse.
ŒuvresModifier
En 1655 Worcester composa un recueil de descriptions de 100 inventions[10]. Il ne parut qu'en 1663 et décrivait un « moteur à eau » (Water-commanding Engine). Construit à partir d'un fût de canon, c'est très clairement un prototype de machine à vapeur[11].
En 1663 Samuel Sorbière visita l'atelier du marquis de Worcester à Vauxhall : il en décrit « la machine hydraulique que le Marquis de Worcester a inventée. » Elle devait servir à l'irrigation, et pouvait, « par la force d'un seul homme et en une minute, relever de quarante pieds quatre seaux d'eau. » Le duc de Toscane Cosme III de Médicis visita l'atelier en 1669, époque où parut la description précédente. Robert Hooke, cependant, n'y voit qu'« un de ces fantasmes sur le mouvement perpétuel » (one of the perpetual motion fallacies[1]).
Edward demanda qu'à sa mort, on l'inhume avec une maquette de sa machine. presque 200 ans plus tard, en 1861, cet indice porta le collectionneur victorien Bennet Woodcroft à monter une mission du Science Museum, pour ouvrir le caveau familial de l'église de Raglan, et retrouver cette maquette dans la tombe du marquis de Somerset[12]. Mais l'ouverture du cercueil ne ramena aucune maquette ; toutefois, Woodcroft en retira un ongle du marquis Edward.
FamilleModifier
Il est le fils d’Henry Somerset (1er marquis de Worcester) et de sa femme Anne Russell. En 1628, il épousa Elizabeth Dormer († le 31 mai 1635), sœur de Robert Dormer (1er comte de Carnarvon), dont elle eut un fils et deux filles:
- Henry Somerset (3e marquis de Worcester), son héritier et successeur, qui deviendra le 1er Ducs de Beaufort;
- Lady Anne Somerset (1631?–1662), qui épousera Henry Howard (6e duc de Norfolk), dont elle aura Lady Elizabeth Somerset (née avant 1635 † après 1680) ; laquelle épousera William Herbert (1er marquis de Powis), dont descendance.
En 1639, à la mort d'Elizabeth, Lord Herbert épousa Margaret O'Brien († 26 juillet 1681), fille d'Henry O'Brien (5e comte de Thomond). Ils eurent une fille, Lady Mary Somerset, décédée prématurément.
GénéalogieModifier
16. Henry Somerset (2e comte de Worcester) | ||||||||||||||||
8. William Somerset (3e comte de Worcester) | ||||||||||||||||
17. Elizabeth Browne | ||||||||||||||||
4. Edward Somerset (4e comte de Worcester) | ||||||||||||||||
18. Edward North (1er baron North) | ||||||||||||||||
9. Christian North | ||||||||||||||||
19. Alice Squire | ||||||||||||||||
2. Henry Somerset (1er marquis de Worcester) | ||||||||||||||||
20. George Hastings (1er comte de Huntingdon) | ||||||||||||||||
10. Francis Hastings (2e comte de Worcester) | ||||||||||||||||
21. Anne Stafford | ||||||||||||||||
5. Elizabeth Hastings | ||||||||||||||||
22. Henry Pole (1er baron Montagu) | ||||||||||||||||
11. Catherine Pole | ||||||||||||||||
23. Jane Neville | ||||||||||||||||
1. Edward Somerset (2e marquis de Worcester) | ||||||||||||||||
24. John Russell (1er comte de Bedford) | ||||||||||||||||
12. Francis Russell (2e comte de Bedford) | ||||||||||||||||
25. Anne Sapcote | ||||||||||||||||
6. John Russell (3e Baron Russell) | ||||||||||||||||
26. John St John | ||||||||||||||||
13. Margaret St John | ||||||||||||||||
27. Margaret Waldegrave | ||||||||||||||||
3. Anne Russell | ||||||||||||||||
28. John Cooke | ||||||||||||||||
14. Anthony Cooke | ||||||||||||||||
29. Alice Saunders | ||||||||||||||||
7. Elizabeth Cooke | ||||||||||||||||
30. William Fitzwilliam | ||||||||||||||||
15. Anne Fitzwilliam | ||||||||||||||||
31. Anne Hawes | ||||||||||||||||
NotesModifier
- Dictionary of National Biography, Londres, Smith, Elder & Co., 1885–1900., « Somerset, Edward (1601-1667) »
- Cf. Edward Somerset, Marquis of Worcester, « The Century of Inventions », sur Université de Rochester - Dpt d'histoire,
- D'après G. E. Cokayne, Vicary Gibbs, H. A. Doubleday, Geoffrey H. White, Duncan Warrand et Lord Howard de Walden, The Complete Peerage of England, Scotland, Ireland, Great Britain and the United Kingdom, Extant, Extinct or Dormant, vol. XII/2, Gloucester (U.K.), Alan Sutton Publishing, 1910–1959 (réimpr. nouv. éd. en 6 volumes, 2000), 13 volumes in-14°, p. 859.
- David Plant, « Edward Somerset, Lord Herbert, Earl of Glamorgan, Marquis of Worcester, 1601–67 », British Civil Wars, Commonwealth & Protectorate 1638–60, (consulté le 25 août 2010)
- D'après Patrick Cracroft-Brennan, « Edward [Somerset], 2nd Marquess of Worcester », sur Cracroft's Peerage (consulté le 27 septembre 2015)
- David Plant, « The Glamorgan Treaty, 1645 », sur British Civil Wars, Commonwealth & Protectorate 1638–60, (consulté le 25 août 2010)
- « Giovanni Battista Rinuccini », sur Classic Encyclopedia, (consulté le 25 août 2010)
- Dictionary of National Biography, article "Somerset, Edward".
- « Edward Somerset, Second Marquis of Worcester (1601–1667) », sur Worcester's steam engine (consulté le 25 août 2010)
- A century of the names and scantlings of such inventions as at present I can call to mind to have tried and perfected which (my former notes being lost) I have, at the instance of a powerful friend, endeavored now, in the year 1655, to set these down in such a way, as may sufficiently instruct me to put any of them to practice. Londres : impr. de J. Grismond, 1663.
- D'après Dionysius Lardner, The Steam Engine Explained and Illustrated : with an account of its invention and progressive improvements, Londres, Taylor & Walton, , p. 23
- Alexander Armstrong's Who Do You Think You Are at bbc.co.uk
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