Edward Mandell House

diplomate, politicien et conseiller présidentiel du président Woodrow Wilson

Edward Mandell House
Illustration.
Edward Mandell House
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Houston Texas
Date de décès (à 79 ans)
Lieu de décès New York

Edward Mandell House (- ) était un diplomate, politicien et conseiller présidentiel du président Woodrow Wilson. Comme d'autres personnes éminentes du Sud des États-Unis, il est connu sous le titre honorifique de Colonel House sans posséder néanmoins aucune expérience militaire. Nommé conseiller personnel du président en 1912, il exerce une influence exceptionnelle sur celui-ci en particulier dans le domaine des affaires étrangères comme Éminence Grise et ce, jusqu'à sa mise à l'écart, en 1919. House a été le négociateur en chef de Wilson en Europe au cours des négociations pour la paix (1917-1919) et le chef adjoint de Wilson à la Conférence de la paix de Paris. Il fait partie des signataires du traité de Versailles.

Biographie modifier

Jeunesse modifier

Né à Houston Texas, il a fait ses études à Université Cornell qu'il a dû interrompre à la suite de la mort de son père. En 1912, il écrit un roman dans laquelle il évoque sa vision de l'avenir: Philip Dru : administrator.

Il épouse Loulie Hunter le 4 août 1881. Il vend ses plantations de coton et investit dans le secteur bancaire. Il déménage à New York en 1902.

Carrière modifier

Débutant en politique au Texas, House se lie d'amitié avec le gouverneur du New Jersey, Woodrow Wilson, en 1911, et l'aide à remporter l'investiture démocrate à la présidentielle en 1912. Il contribue par la suite à installer sa nouvelle administration. Refusant un poste ministériel, il est nommé conseiller personnel du président, fonction dans laquelle il exerce une influence considérable et atypique dans l'histoire américaine[1]. Bien qu'il n'ait jamais été militaire, il est nommé colonel honoraire de la garde nationale de son État d'origine[1]. Membre important du parti démocrate, il occupe à la Maison-Blanche le bureau le plus proche du président et est parfois qualifié de « vice-président non officiel »[1].

Il joue un rôle décisif dans la direction donnée à la politique américaine vis-à-vis des belligérants de la Première Guerre mondiale[1]. Envoyé par la Maison-Blanche, il séjourne en Europe en 1915 et 1916 dans le but de mettre fin à la guerre par la diplomatie et de négocier la paix. Bien qu'enthousiaste, il n'a pas une connaissance approfondie des affaires européennes et est induit en erreur par certains diplomates britanniques[réf. nécessaire]. Le 7 mai 1915, le naufrage du Lusitania a développé la tension entre l'Allemagne et les États-Unis et mis à mal la neutralité de ces derniers. Considérant que la grande majorité des Américains sont néanmoins nettement opposés à toute entrée en guerre, House pousse Wilson, lors de la campagne électorale de 1916 à utiliser le slogan : « Grâce à moi, l'Amérique est restée en dehors du conflit européen »[1]

House a joué un rôle majeur dans la diplomatie en temps de guerre. Wilson avait créé une commission, une équipe d'experts universitaires pour concevoir des solutions efficaces d'après-guerre à tous les problèmes du monde. En septembre 1918, Wilson a donné à House la responsabilité de préparer une constitution pour une Société des Nations. En octobre 1918, House a travaillé sur les détails de l'armistice avec les Alliés.

House a aidé Wilson à exposer ses Quatorze points et a travaillé avec le président sur la rédaction du traité de Versailles et du Pacte de la Société des Nations. Le 30 mai 1919, House participe à la réunion de Paris, qui a jeté les bases de l'établissement du Council on Foreign Relations (CFR). Tout au long de 1919, la Chambre a exhorté Wilson à travailler avec le sénateur Henry Cabot Lodge pour obtenir la ratification du Traité de Versailles.

Cependant, la conférence a révélé de graves désaccords politiques entre Wilson et House. Pire encore étaient les conflits de personnalité. Wilson était devenu beaucoup plus intolérant et a systématiquement rompu avec ses proches conseillers. Lorsque Wilson retourna aux États-Unis en février 1919, House a pris sa place, négociant des compromis inacceptables pour Wilson. À la mi-Mars 1919, Wilson est revenu à Paris et a retiré sa confiance à House, le reléguant au second plan et annulant ses contributions[2].

Dans les années 1920, House a fortement soutenu l'adhésion des États-Unis à la Société des Nations, à la Cour internationale de justice et à la Cour permanente de justice internationale.

En 1932, House a soutenu Franklin D. Roosevelt mais s'opposera en privé au New Deal.

House est décédé le 28 mars 1938 à New York City, des suites d'une pleurésie. Il est enterré au cimetière de Glenwood à Houston.

Œuvre modifier

  • Philip Dru : administrator 1912

Notes et références modifier

  1. a b c d et e Rémy Porte, « Le président Wilson, un pacifiste en guerre », La Nouvelle Revue d'histoire, no 90, mai-juin 2017, p. 46-48
  2. Scott A. Berg, A. Scott, Wilson, G. P. Putnam’s Sons 2013 New York p. 571

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • (en) George, Alexander L. and Juliette George, Woodrow Wilson and Colonel House : A Personality Study, Dover Publications, , 361 p. (ISBN 978-0-486-21144-2) a controversial study
  • Godfrey Hodgson. Woodrow Wilson's Right Hand : The Life of Colonel Edward M. House (2006), the standard biography
  • Lasch, Christopher. The New Radicalism in America, 1889-1963: The Intellectual as a Social Type (1965)
  • Arthur Walworth, Wilson and His Peacemakers: American Diplomacy at the Paris Peace Conference, 1919 (1986)
  • Edward Mandell House & Charles Seymour. What Really Happened at Paris, 1921
  • Les secrets de la Réserve Fédérale par Eustace Mullins aux Éditions Le retour aux sources (1952,2010)

Liens externes modifier