E. M. Forster

écrivain britannique
E. M. Forster
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Portrait d'E. M. Forster
par Dora Carrington, 1924-1925.
Nom de naissance Edward Morgan Forster
Naissance
Londres, Royaume-Uni
Décès (à 91 ans)
Coventry, Royaume-Uni
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Anglais britannique
Genres

Œuvres principales

E. M. Forster, officiellement Edward Morgan Forster, né le à Londres et mort le (à 91 ans) à Coventry, est un romancier, nouvelliste et essayiste britannique.

Biographie modifier

Il est le fils d'Edward Morgan Forster, architecte, et de son épouse, née Alice (« Lily ») Whichelo (cousine du peintre Philip Whichelo). Son grand-père paternel, le révérend Charles Forster (vers 1787-1871), était recteur de la paroisse anglicane de StistedBraintree dans l'Essex) et spécialiste des langues sémitiques[1].

Son baptême (qui tient lieu d'enregistrement d'état civil) est marqué par un incident : alors que ses parents ont choisi pour premier nom de baptême « Henry », il reçoit par erreur celui de son père, « Edward ».

Son père meurt jeune de la tuberculose. Edward Morgan fait ses études secondaires à Tonbridge, une école privée dans le Kent, dont il garde un mauvais souvenir, puis au King's College de l'université de Cambridge, où il trouve plus de compréhension et de liberté. À partir de 1901, il fait partie des Cambridge Apostles, connus aussi sous le nom de Cambridge Conversazione Society, dont nombre de membres ont ensuite fait partie du groupe de Bloomsbury. Durant cette période, Forster est également en relation avec Siegfried Sassoon, J. R. Ackerley, et Forrest Reid ; il voyage en Égypte, en Allemagne et aux Indes avec l'humaniste G.L. Dickinson en 1914.

Après ses études universitaires, Forster voyage en Europe en compagnie de sa mère avec qui il a vécu jusqu’à la mort de celle-ci en 1945. Il publie son premier roman à 26 ans ; ses livres sont appréciés des critiques, et il connaît le succès avec Howards End (1910).

 
E. M. Forster en 1917.

Travaillant pour la Croix-Rouge en Égypte durant l’hiver 1916-1917, il tombe amoureux d’un jeune Égyptien de 17 ans, Mohammed el-Adl, mort prématurément en 1922. Après un second séjour aux Indes dans les années 1920, il écrit son roman le plus célèbre qui étudie les rapports entre Occidentaux et Indiens, La Route des Indes. Dans les années 1930 et 1940, il devient une figure populaire de la radio par ses interventions à la BBC.

Après la mort de sa mère, Forster est élu membre honoraire du King's College en janvier 1946[2],[3] où il accepte un poste honorifique et où il passe le reste de sa vie, sans produire de nouvelles œuvres notables.

 
E. M. Forster (1954).

Il refuse d'être fait chevalier (knight) en 1949, mais il devient Companion of Honour en 1953[2] et titulaire de l'ordre du Mérite en 1969. Il meurt un an plus tard d’un accident vasculaire cérébral[4], le à l'âge de 91 ans, chez Buckingham à Coventry[2].

La publication de Maurice et de ses nouvelles explicitement homosexuelles a été source de controverses après sa mort.

Thèmes centraux modifier

Les opinions de Forster, humaniste laïque, sont le cœur de son œuvre, dans laquelle souvent les principaux personnages tentent de se comprendre et communiquer les uns avec les autres par-delà les barrières sociales (only connect..., selon les mots de sa fameuse épigraphe de Howards End). Les deux plus célèbres œuvres de Forster, Route des Indes et Howards End, développent le thème du caractère infranchissable des différences sociales. Maurice, resté inédit jusqu'à sa mort, met l'accent sur la possibilité d'un effacement des différences de classe au travers d'une relation homosexuelle. Il a développé ses idées humanistes dans un essai What I believe. Sa devise était : « tolerance, good temper and sympathy ». La sexualité est l'autre thème clé de son œuvre et on a pu affirmer que les écrits de Forster pouvaient être caractérisés comme une évolution, des premiers écrits traitant de l'amour hétérosexuel vers les derniers écrits traitant de l'amour homosexuel. Longtemps méconnus en France, les romans de Forster ont été popularisés par les adaptations cinématographiques qui en ont été réalisées.

Œuvres modifier

Romans modifier

  • Where Angels Fear to Tread (1905)
    Publié en français sous le titre Monteriano (trad. Charles Mauron), Paris : Plon, coll. « Feux croisés », 1954
  • The Longest Journey (1907)
    Publié en français sous le titre Le Plus Long des Voyages (trad. Charles Mauron), Paris : Plon, coll. « Feux croisés », 1952
  • A Room with a View (1908)
    Publié en français sous le titre Avec vue sur l'Arno (trad. Charles Mauron), Paris : R. Laffont, 1947
  • Howards End (1910)
    Publié en français sous le titre Le Legs de Mrs. Wilcox (trad. Charles Mauron), Paris : Plon, coll. « Feux croisés », 1950. Repris sous le titre Howards End, Paris : Union générale d'éditions, 1982 ; puis sous le titre Howards End, Paris : C. Bourgois, 1992
  • Arctic Summer (écrit vers 1912-1913, première publication 2003 | roman inachevé)
    Publié en français sous le titre Arctic Summer (trad. Georges-Michel Sarotte), Paris : Robert Laffont, coll. « Pavillons poche », 2017
  • Maurice (écrit vers 1913-14, première publication 1971)
    Publié en français sous le titre Le Retour à Penge (trad. Nelly Shklar), Paris : Plon, 1973. Repris sur le titre Maurice, Paris : C. Bourgois, 1987
  • A Passage to India (1924) - Prix James Tait Black 1924
    Publié en français sous le titre Route des Indes (trad. Charles Mauron), Paris : Plon, 1927

Nouvelles modifier

  • The Celestial Omnibus and Other Stories, 1911.
    • The Story of A Panic, The Independent Review, 1904.
    • The Other Side Of The Hedge, 1904.
    • The Celestial Omnibus, The Albany Review, 1908.
    • Other Kingdom, 1909.
    • The Curate's Friend, 1907.
    • The Road From Colonus, 1904.
  • The Eternal Moment and Other Stories, 1928.
    • The Machine Stops, The Oxford and Cambridge Review, 1909.
      Publié en français sous le titre La machine s’arrête (trad. Laurie Duhamel), Paris : Le Pas de Côté, 2014. Réédition aux éditions L'Échappée, 2020
    • The Point Of It, The English Review, 1911.
    • Mr Andrews, 1911.
    • Co-ordination, 1912.
    • The Story Of The Siren, 1920.
    • The Eternal Moment, 1905.
  • Collected Short Stories, 1947. Reprise des deux recueils précédents.
  • The Life to Come and Other Stories, 1972. Recueil posthume de nouvelles dont trois seulement avaient été publiées.
    • Ansell, 1902-1903.
    • Albergo Empedocle, Temple Bar, 1903.
    • The Purple Envelope, 1903-1905.
    • The Helping Hand, 1904.
    • The Rock, 1906.
    • The Life to Come, 1922.
    • Dr Woolacott, 1927.
    • Arthur Snatchfold, 1928.
    • The Obelisk, 1939.
    • What Does It Matter? A Morality, années 1930.
    • The Classical Annex, 1930-1931.
    • The Torque, avant 1958.
    • The Other Boat, 1957-1958.
    • Three Courses and a Dessert: Being a New and Gastronomic Version of the Old Game of Consequences, Wine and Food, 1944.

Recueils en français modifier

L'ordre de publication en français des nouvelles ne correspond pas à l'ordre en anglais.

  • Un instant d’éternité et autres nouvelles (trad. Anouk Neuhoff), Paris : C. Bourgois, 1988.
  • De l'autre côté de la haie (trad. Anouk Neuhoff), Paris : C. Bourgois, 1995.
  • Quelle importance ? et autres nouvelles (trad. Anouk Neuhoff), Paris : C. Bourgois, 1995.
  • Nouvelles (trad. Anouk Neuhoff), Paris : C. Bourgois, 2003. Recueil des trois recueils précédents.

Autres modifier

Essais et autres écrits modifier

  • Aspects of the Novel, 1927. Ouvrage de critique littéraire issu de ses cours à Cambridge
  • Goldsworthy Lowes Dickinson, 1934. Biographie de Goldsworthy Lowes Dickinson
  • The Development of English prose between 1918 and 1939, Glasgow : Jackson son and Cie, coll. « Glasgow University publications » no 63, 1945.
    • Aspects de la littérature anglaise 1918-1945, Paris : Fontaine, 1947.
  • Marianne Thornton, A Domestic Biography, 1956. Biographie de Marianne Thornton

Conférences, articles et introduction modifier

  • The Feminine Note in Literature, 1910. Première publication Londres : Cecil Woolf, coll. « The Blommsbury Heritage » no 28, 2001.
  • Introduction de The Life of George Crabbe, Londres : Oxford University Press, coll. « The World's Classics », 1932.
    • « George Crabbe, le poète et l'homme » (trad. Annie Brierre), dans Eric Crozier (dir.), La Création de l'Opéra anglais et Peter Grimes, Paris : Richard Masse, 1947.
  • Introduction à Zeenuth Futehally, Zohra, 1951.
    • Zohra (trad. Rose Celli), Paris : Plon, coll. « Feux croisés », 1954.
  • « Recollections of Nassenheide », The Listener no 61, .

Recueils modifier

  • Abinger Harvest, 1936.
  • Two Cheers for Democracy, 1951.
  • Albergo Empedocle and Other Writings, 1971.
  • The Creator as Critic and Other Writings, Dundurn, 2008.

Notes et références modifier

  1. Cf. Catalogue de la British Library.
  2. a b et c (en) The Cambridge Companion to E. M. Forster, Cambridge, Cambridge University Press, , 287 p. (ISBN 978-0-521-83475-9, lire en ligne), « Chronology ».
  3. « King's College Archive Centre, Cambridge, The Papers of Edward Morgan Forster (reference EMF/17/10) » (consulté le ).
  4. « A Room with a View and Howard's End », Randomhouse.com, (consulté le ).

Annexes modifier

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Bibliographie modifier

  • (en) E.M. Forster. A critical study, Laurence Brander, Londres, 1968
  • (en) A Reading of E.M. Forster, Glen Cavaliero, Londres, 1979.
  • (en) E.M. Forster - The personal voice, John Colmer, Londres, 1975.
  • (en) E.M. Forster, Norman Page, Macmillan Modern Novelists, Houndmills, 1987.
  • (en) E.M. Forster: The critical heritage, Philip Gardner, Londres, 1973.
  • (en-US) Forster: A collection of Critical Essays, Malcolm Bradbury, New Jersey, 1966.
  • (en) E.M. Forster. The endless journey, John Sayre Martin, Londres, 1976.
  • (en) E.M. Forster: Our Permanent Contemporary, P. J. M. Scott, Critical Studies Series, Londres, 1984.
  • (it) Natura e mistero nei racconti di Edward Morgan Forster. Nature and Mystery in Edward Morgan Forster’s Tales, Sofia Sogos, éd. Giorgia Sogos, Bonn, 2018. (ISBN 978-3-945177-61-7).
  • (en-US) Art and Order. A Study of E.M. Forster, Alan Wilde, New York, 1967.

Filmographie modifier

Commentaire cinématographique modifier

  • 1945 : A Diary for Timothy réalisé par Humphrey Jennings - Forster est l'auteur du commentaire de ce moyen-métrage

Adaptations modifier

Cinq de ses sept romans ont été adaptés au cinéma, dont trois par Ismail Merchant et James Ivory :

Article connexe modifier

Liens externes modifier