Droits LGBT en Tanzanie

Les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) en Tanzanie peuvent faire face à des difficultés légales que ne connaissent pas les résidents non-LGBT.

Localisation de la Tanzanie.

Législation sur l'homosexualité modifier

L'homosexualité est passible d'une peine de trente ans de prison[1] ou de prison à vie[2],[3].

La presse observe que la situation des personnes LGBT empire à partir de l'élection du président John Magufuli en 2015[1],[3].

En 2017, la ministre de la santé fait fermer des centres privés spécialisés dans la lutte contre le sida, sous le prétexte qu'ils faisaient la promotion de l'homosexualité, et arrête 12 personnes[4]. Le ministre adjoint de la santé annonce une campagne de publication des noms d'hommes soupçonnés de se livrer à la prostitution homosexuelle[2].

En 2018, le gouverneur de la région de Dar es Salam annonce une campagne de dénonciation et d'expulsion des homosexuels dans sa région[1],[3]. À la suite de cette nouvelle, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, exprime son inquiétude pour le sort des personnes LGBT en Tanzanie[5]. Dix hommes sont arrêtés dans l'archipel de Zanzibar, soupçonnés d'homosexualité et de vouloir organiser un mariage gay[6]. La ministre danoise pour la coopération et le développement Ulla Tørnæs annonce la suspension d'une aide de 9,8 millions de dollars pour la Tanzanie[7].

Plusieurs militants LGBT vivent dans la clandestinité, changent de région ou quittent le pays en raison des persécutions qui les ciblent[8].

En 2019, les autorités tanzaniennes se retirent du protocole de plainte contre le gouvernement devant la Cour africaine des droits de l'homme[9].

En 2020, un rapport de l'organisme Human Rights Watch révèle que l'accès aux soins de santé des personnes LGBT et séropositives est entravé par la politique du gouvernement[10].

En juillet 2023, la Cour suprême de Tanzanie confirme la légalité de l'arrestation et de la déportation de trois juristes étrangers lors d'un raid policier en 2017 lors d'un événement de sensibilisation contre le SIDA[4].

Reconnaissance légale des couples homosexuels modifier

Les couples homosexuels ne bénéficient d'aucune reconnaissance légale.

Adoption homoparentale modifier

L'adoption homoparentale n'est pas autorisée.

Tableau récapitulatif modifier

Dépénalisation de l’homosexualité  
Majorité sexuelle identique à celle des hétérosexuels  
Interdiction des discours de haine contre les LGBT  
Interdiction de la discrimination liée à l'orientation sexuelle à l'embauche  
Interdiction de la discrimination liée à l'identité de genre dans tous les domaines  
Mariage civil ou partenariat civil  
Adoption conjointe dans les couples de personnes de même sexe  
Adoption par les personnes homosexuelles célibataires  
Droit pour les gays de servir dans l’armée  
Droit de changer légalement de genre (après stérilisation)  
Gestation pour autrui pour les gays  
Accès aux FIV pour les lesbiennes  
Autorisation du don de sang pour les HSH  

Références modifier

  1. a b et c Fabien Jannic-Cherbonnel, « Tanzanie : la création d'une unité de surveillance pour « chasser les gays » effraye la communauté LGBT+ », Komitid,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a et b Julie Baret, « Tanzanie : Le gouvernement menace de traquer et d'outer les gays du pays », Têtu,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a b et c « Tanzanie : "Donnez-moi leurs noms", lance un gouverneur qui appelle à dénoncer les homosexuels », France Info,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. a et b (en) Roberto Igual, « Tanzania: Court backs homophobic arrest of human rights lawyers », Mamba Online,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « La Tanzanie doit protéger et non pas mettre davantage en danger les LGBT (Bachelet) », sur ONU Info, (consulté le ).
  6. « Suspectés d'être gay 10 hommes ont été arrêtés en Tanzanie », sur Amnesty International, (consulté le ).
  7. « Le Danemark suspend son aide à la Tanzanie après des propos anti-gay », sur BBC, (consulté le ).
  8. « Tanzanie. Des LGBTI vivent encore dans la clandestinité », sur Amnesty International, (consulté le ).
  9. « Droits de l'homme : ce dangereux virage que prend la Tanzanie », sur Le Point, (consulté le ).
  10. « Tanzanie : Les personnes LGBT privées de soins de santé et d’autres droits », sur Human Rights Watch, (consulté le ).

Annexes modifier

Article connexe modifier